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mercredi 24 septembre 2014

Comment réconcilier les religions ? Islam, judaïsme et christianisme ?

Un livre essentiel pour comprendre le sens des rituels et l'identité du motif universel qui est à la base de toutes les traditions du monde. La seule manière de concilier les religions du monde : identifier le modèle de base. Une performance réussie dans ce livre éblouissant.




 Le Secret des secrets

Editions M.L.L. 298 pages. 43 euros TTC
Expédition incluse pour toute destination.

Le livre a été traduit en Allemand, et paraîtra sous le titre
Das Geheimnis der Geheimnisse.


mardi 2 septembre 2014

Le sens du voile islamique

Le sens du voile islamique. Lecture d'un symbole.

(Extrait du livre : Fatimah, la Délivrance de l'Islam)

Dans une réponse qu'il donnait à l'un de ses disciples qui l'interrogeait sur le sens du voile, le soufi andalou Ibn'Arabî lui expliqua l'utilité de ce vêtement : mon fils, dit-il, l'avantage du voile est tout entier… pour les hommes. En effet, grâce à lui, tout homme ne voit jamais que sa propre épouse, les épouses des autres lui demeurant voilées. Aussi chacun est-il convaincu d'avoir épousé la plus belle.
Pourtant, reprit son jeune élève, tous les hommes n'étant pas mariés, et toutes les femmes ne l'étant pas non plus, le voile doit forcément receler un sens plus élevé…
C'est dans ses Révélations de La Mecque que le grand sage du XIIè siècle explique qu'en réalité, la femme, c'est la plus belle des Créations. Et que Dieu conçut la Création pour qu'un jour l'homme puisse la voir, la considérer, la comprendre. Il s'agit pour l'intelligence humaine, dit-il, de regarder le manifeste et lui demander son témoignage. Dès lors, l'opération intellectuelle à mener consiste en toute circonstance à scruter ce que le monde offre de réalité aussi bien dans les choses que les événements et de considérer cette apparence visible comme une réalité représentée : la réalité n'est que symbole dans le grand théâtre. L'œil est donc appelé à voir au travers du voile. La réalité (féminine), cachée sous le voile, en appelle à être comprise, appréciée, aimée : l'initié est tenu de voir. Voir l'essence des choses par delà leur apparence. Donc : soulever le voile.
Aussi le voile n'existe-t-il paradoxalement… que pour être soulevé.

Qu'en pensent les intégristes et autres wahabistes d'Arabie saoudite ?
Leur foi est sans doute solide. Mais qu'en est-il de leur capacité à comprendre le sens des versets au delà de l'aspect littéral ? Ont-ils réellement compris le sens du vêtement que le Prophète de l'Islam suggéra de porter… à ses femmes (ses femmes à lui, car dans le Coran il s'agit clairement de ses propres épouses : dis à tes femmes, lui souffle l'Ange, ange qui ne lui dit pas de se préoccuper des femmes des autres…) Que les épouses du Prophète se voilent… afin que lui-même, dans l'intimité, puisse leur enlever ce voile avant de réaliser avec elle l'union : l'Union des contraires. L'Homme se situant à Droite de la structure, la Femme à Gauche, en Qui - Fait structural. C'est cette Gauche structurale qui est couverte, priée de se voiler, sommée de ne point paraître et séduire mais s'offrir à l'Union : image de la Science face à la Connaissance.
Aussi le voile est-il le symbole d'un conseil donné à l'humanité dont les deux voies réflexives sont appelées à se rencontrer. Connaissance et Sciences.  
Les sciences sont clairement représentées par le Hijab qui met en valeur les yeux de la femme. Reproche-t-on assez à ce vêtement de tout cacher du corps des femmes que l'on ne s'aperçoit pas que par omission il donne à voir précisément les yeux ! Le hijab n'est donc pas uniquement un vêtement destiné à cacher mais a contrario, il a pour vocation de montrer : montrer les yeux et leur fonction de voir. Deux sortes de visions s'offrent à l'humanité : voir avec le regard de l'objectivité rationnelle et voir avec les yeux de la Connaissance.

Voir ou regarder
Tu ne vois les choses que d'un seul côté, reprochait à Carlos Casteneda son maître, l'Améridien Juan Matus, sorcier de la tribu des Yaquis de l'Arizona. La science regarde. Tandis que l'esprit voit. Il s'agit, pour l'initié, de voir l'essence des choses, avec une certaine vitesse : voir, c'est passer au travers des choses, ajoute le sorcier Indien : un homme de Connaissance peut voir les choses telles qu'elles sont réellement en prenant distance avec les spéculations de l'intellect rationnaliste
C'est exactement ce qu'enseigne le voile islamique : il ne s'agit pas de regarder la femme porteuse symbolique du voile, mais de la voir et d'en saisir toute la signification. Autrement dit, réaliser le Ta'wil du voile.

Le Ta'wil, et l'explication du voile
Le Ta'wil est le raisonnement qui se produit lorsque, connaissant parfaitement les normes du système de vérité formant la syntaxe du Verbe divin, l'on en retrouve la trace dans un verset, soit que l'on fasse apparaître l'archétype qui fonde le sens d'une phrase, soit que l'on cherche le sens véritable d'un passage en le réappuyant sur l'architecture systémique ayant dirigé son expression. L'un des aspects conducteurs du Ta'wil consiste à regarder le manifeste et demander son témoignage au regard de l'information que l'on détient. (Lire à ce sujet Don Quichotte, la réaffirmation messianique du Coran, Dominique Aubier, éd. MLL, 2001, p. 74)

Le sens du Hijab
Pour décoder le sens d'un symbole, il faut reporter sa représentation sur le modèle cortical. Donc posséder la grille de lecture. On s'aperçoit alors que le hijab représente une donne cosmologique. C'est parce que le cosmos est une Gauche matérielle Qui Fait par rapport à la pensée divine qui en est le Qui sait, que le voile porté par les femmes représente analogiquement l'aspect voilé de la réalité. Le monde du voile, c'est la réalité de Gauche par rapport aux informations issues de la Droite. Les femmes en sont porteuses car elles sont les représentantes vivantes du concept matériel, parce que ce sont les femmes qui portent l'enfant. Le turban, pendant symétrique du voile, porté normalement par les hommes, enroulé autour de la tête, met en exergue le motif d'universalité — le cerveau — et représente la longueur doctrinale des préceptes qui soutiennent le système de vérité. Les hommes musulmans se dispensent aisément de ce symbole tout en exigeant de leurs épouses de s'y soumettre…

Extrait du livre Fatimah, la Délivrance de l'Islam 
par Dominique Blumenstihl-Roth, éd. Peleman, 2016

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Cette étude sur le voile est unique. Le voile n'a jamais fait l'objet d'une exégèse. L'extrait du livre publié ici est protégé par le droit d'auteurs. Toute citation même partielle, devra mentionner le titre de l'ouvrage et son auteur. C'est un principe d'honnêteté et de justice.



lundi 1 septembre 2014

L'intégrisme musulman et l'Occident

L'Occident et l'intégrisme

(Extrait du livre "Fatima, la Délivrance de l'Islam" (comment libérer l'islam de sa propre ignorance)

Une lecture erronée du phénomène intégriste pourrait entraîner des conséquences calamiteuses et jeter le monde dans la fournaise. Dès lors l'approche initiatique raisonnée, établie sur des critères stables et vérifiés l'emporte sur les points de vue des pseudos experts qui ont pignon sur rue au Quai d'Orsay ou au Département d'Etat américain. Si le Président Obama songe à vouloir anéantir l'Etat islamique, s'imaginant qu'il s'agit d'un ennemi que quelques bombes pourraient neutraliser, il se trompe : en effet, l'ennemi se renforce précisément à l'opposition qu'il rencontre. Croit-on l'affaiblir en éliminant tel ou tel chef ? Cela ne fait que conforter leur sentiment d'être des martyrs luttant pour une prétendue bonne cause.
Pour vraiment lutter contre l'intégrisme, il faudrait commencer par ne pas leur faire de publicité. Ne leur envoyons pas de reporter ou de journalistes qui de toutes manières ne rapportent aucune explication mais uniquement des compte-rendus écumant l'actualité. Ne leur donnons pas le loisir d'attirer à eux l'attention du monde. Ils en tireraient puissance et satisfaction.
Ne soyons pas leurs complices manipulés : car enfin, le moindre de leur message est relayé dans le monde entier par les médias ! Sous prétexte de dénoncer leur barbarie, nous la montrons. Ce qui les remplit de satisfaction. Aussi, par cette sur-médiatisation des odieuses violences des intégristes, devenons-nous les apologues voyeurs des actes terroristes ?
Oui, laissons-les avec leur conception archaïque et médiévale de leur religion.
Leur faire la guerre ? Qui peut croire que le bombardement de leurs structures affectera leur résolution ? Il faudrait pratiquement les attraper un à un, car chacun d'eux est, à titre individuel, porteur du projet terroriste.
Cela nous donne aussi l'occasion aussi de nous interroger sur nous - mêmes : qui sommes-nous pour juger de la validité de la folie des uns et des autres quand nous-mêmes, Occidentaux, ne sommes pas capables de regarder nos propres délires pour la justification desquels nous trouvons toujours de remarquables arguments moraux ou éthiques ?
Les esprit attachés aux ritualisations désuètes n'ont finalement d'autre recours que s'enfoncer dans la croyance fanatique, à des formes d'expression dont le sens leur échappe. Et en face, le rationalisme est bien incapable de libérer ces compréhensions anciennes. Les religions n'ont pas franchi le pas qui sépare l'appréhension symbolique de la maîtrise consciente. Et c'est dans ce contexte que l'on doit regarder l'Islam, ses réactions, ses bloquages, et l'intégrisme qui émane de lui.
Mais nous, en face, dans nos pays occidentaux dit "raisonnables", avons-nous réellement fait le nécessaire pour que notre civilisation produise une grande avancée culturelle ? 
Avons-nous produit la grande synthèse des cultures ? Nous parlons tous de "diversité culturelle", c'est même la fonction de l'Unesco que la soutenir.  Mais qu'en est-il de produire une synthèse universalisante qui dégagerait le cœur conceptuel de toutes les croyances et religions ?

Comment contrôler l'intégrisme ? 
— En refusant que ce soit lui qui nous contrôle.
Car ce sont des experts de la communication : actes barbares, exécutions sauvages… autant d'actes ignobles qui attirent sur eux l'attention.
Nous en sommes indignés ? Ils s'en amusent. Et se moquent de notre sensiblerie.
Nous sommes affligés ? Cela les réjouit.
Pour maîtriser l'intégrisme, il faut d'abord en connaître l'ontologie.

En appuyant la politique sur les données scientifiques avancées par les sciences naturelles et la cytoarchitectonie. Observer que la plongée de l'énergie vers le passé, tout en faisant remonter le type ancestral, laisse également apparaître l'émergence du cycle nouveau doté d'une potentialité nouvelle. Le type ancestral n'y survivra qu'à titre de relique. C'est ainsi que des espèces survivent ou réapparaissent, proches du modèle archaïque : tortues, crocodiles et autres caïmans, varans, scorpions… quantité d'animaux forts anciens survivent de nos jours dont l'origine remonte aux époques les plus lointaines.
Le meilleur moyen de lutter contre l'intégrisme, du point de vue culturel, c'est de promouvoir l'émergence de la grande synthèse unifiante. Je ne dis pas : dialogue inter-religieux. Car le dialogue interreligieux a échoué, car chaque religion reste sur sa posture, persuadée qu'elle est la meilleure. Ce qu'il importe, c'est l'identification du motif à la base de toutes les traditions du monde.
Ce travail, justement, il a été fait. Et notre culture ne s'en est pas aperçu.

l'Intégrisme face à la modernité
L'énergie ne se contente pas de forer les vieux puits déjà explorés du passé. Les intégristes ne le savent pas : l'énergie vise au contraire à émerger et pousser l'état de la révélation vers plus de clarté. Tout à l'opposé de la direction indiquée par l'intégrisme, le soufi Ibn'Arabî, dès le XII° siècle,  a entrevu et commenté cette situation, précisant que la religion n'est qu'un état temporaire de l'intelligibilité et qu'un Ta'wîl des formes représentées, autrement dit, une explication des symboles serait nécessaire faisant apparaître au clair les archétypes fondateurs. Seul peut faire du Ta'wil celui qui connaît la liste des archétypes et contrôle leur signification par rapport au modèle cortical. Les intégristes dès lors sont exclus de cette opération théophanique étant cantonnés à l'espace littéraliste.

Le Khalife Abu Bakr al Bagdhadi autodésigné en 2014 comme successeur du premier khalife, serait-il en mesure de réaliser le grand "Ta'wil" attendupar l'Islam ?
Il apparait, tout au plus, comme un faible d'esprit dont les options violentes voudraient compenser la débilité d'une défaillance. Car s'il était vraiment l'Imam attendu, il lui faudrait alors accomplir l'exploit intellectuel de produire une élucidation unique et inégalée du Coran, admissible par l'ensemble des communautés croyantes, abolissant leurs divergences et les réunissant par l'identification du motif fondateur. Une telle entreprise, colossale mais à la portée d'un instruit inspiré, vaudrait nomination immédiate au rang de successeur non par autonomination mais par légalité métaphysique : ce khalife-là, loin d'opposer les factions et les exterminer pour apparaître en seul vainqueur, miserait sur l'avancée intellectuelle libératrice des formes symboliques par l'explication et œuvrerait au dévoilement en dégageant la charge conceptuelle confiée par le passé au symbolisme.
À quand ce grand dévoilement ? Cette exégèse, a fortiori, interdite pas les intégristes, n'a pas été réalisée par l'Islam. Quant à l'Islam "de" France, il se retrouve lui aussi, bloqué dans des formes archaïques, incompatibles et inadaptées au temps qui, lui, ne cesse d'avancer…

à suivre
dans le livre Fatimah, la Délivrance de l'Islam