Les femmes dans la Tradition hébraique. Les Téphillines et les femmes.
Dans un blog récent, j'ai parlé du rôle des femmes dans le processus de la révélation et la divulgation de la leçon initiatique. J'ai évoqué l'idée selon laquelle le messianisme serait œuvre féminine : cela a surpris pas mal. D'autant que dans les religions dites révélées, les femmes sont « prudemment » tenues à une certaine distance des responsabilités. J'ai parlé des femmes grâce à qui la transmission de la leçon ésotérique a réussi ; sans elles, la lignée des prophètes aurait sombré.
Dans un blog récent, j'ai parlé du rôle des femmes dans le processus de la révélation et la divulgation de la leçon initiatique. J'ai évoqué l'idée selon laquelle le messianisme serait œuvre féminine : cela a surpris pas mal. D'autant que dans les religions dites révélées, les femmes sont « prudemment » tenues à une certaine distance des responsabilités. J'ai parlé des femmes grâce à qui la transmission de la leçon ésotérique a réussi ; sans elles, la lignée des prophètes aurait sombré.
Je parle maintenant des femmes dans la Tradition hébraïque.
Certains commentateurs estiment que les femmes seraient vouées à porter le poids du péché commis par la première d'entre elles, à savoir Ève (Hava). Une sorte de malédiction les frapperait jusqu'à la fin de temps, jusqu'à ce que la rédemption universelle les en délivre. Raison pour laquelle les femmes, dans la Tradition, seraient privées du port des téphillines.
La Tradition talmudique, toujours ouverte au dialogue, prompte à la remise en question, au débat, fait que le judaïsme soit toujours en mouvement, j'allais dire « en marche ». Dès lors cette tradition me permettra-t-elle de ne pas partager le point de vue quelque peu revanchard de certains auteurs confinant les femmes à d'obscures soumissions devant les racheter une à une et collectivement d'une lointaine faute dont elles seraient analogiquement et par nature complices ?
Tout d'abord, rétablissons la vérité. Et on pourra le vérifier dans le texte de la Torah : la première femme n'est pas Ève : c'est Isha. Ève est le nom que l'homme lui donne après qu'elle ait commis l'erreur d'écouter le serpent. C'est un nom procédant d'une décision, d'un acte malencontreux privant l'humanité du Yod qu'elle aurait dû avoir. Ce Yod (valeur 10) devait reprendre et relancer la puissance de l'Aleph (valeur 1) qui se trouve dans Isha, la première femme. Hava en est privée. Je reviendrai en détail sur ce sujet Eve - Isha dans un prochain blog où je commenterai le passage de Genèse concernant Hava.
À mon sens — et je rejoins ici mon Maître — ce qui fut au commencement de l'erreur ressurgit à la fin du cycle porteur.
Nous vivons une époque où les erreurs initiales ont des répercussions mondiale. Les options de développement que nous désirons privilégier se posent dans les mêmes termes qu'au début du cycle Hava. Tentons-nous de retrouver un paradis terrestre, ou tirons-nous dans le sens de l'expulsion ?
La seconde expulsion pourrait bien se profiler, si par exemple la nucléarisation à outrance l'emporte. Une catastrophe dans ce domaine nous pend au bout du nez… Mais il existe d'autres dangers, comme les conflits inextricables au Moyen-Orient visant la destruction d'Israël. Sans parler des calamités naturelles qui se multiplient, et ce sont à mon sens des réponses de la Nature à nos exactions, autant d'avertissements que la Vie nous adresse, n'acceptant pas une nouvelle trahison. Il existe cependant un espoir, une sortie heureuse possible, car à la fin du cycle Hava, une correction majeure peut être appliquée, nous évitant le désastre.
De nombreux esprits ont maintenu les forces de vie dans un monde de violence et d'ignorance. Quelques initiés ont sauvé l'essentiel par la transmission de la leçon ésotérique. Le moment est venu où cette leçon, la transmission du Code, confinée dans la confidence, toujours brimée, toujours spoliée doit émerger et enfin se donner plus largement. L'esprit démocratique de notre temps est un signe indiquant la nécessité de ce partage… avec ceux et celles qui le veulent bien.
Les téphillines et les femmes dans la tradition juive.
Je disais plus haut que dans la tradition juive, les femmes ne portent pas les Téphillines תפילין. S'agit-il là d'une mesure visant à discriminer les femmes en ce qu'elles seraient coupables en raison de leur nature féminine liée à Ève ? Leur faute remonterait au « Péché d'Ève » ? Cette affirmation selon laquelle la tradition interdirait aux femmes le port des téphillines mérite une mise au point. Disons-le d'emblée : elle n'est pas conforme aux Écritures. En aucun cas, l'absence de Téphillines pour les femmes ne correspond à une sanction portée à leur encontre. Quant à Ève, puisque c'est toujours vers elle que se portent les regards accusateurs, c'est un sujet sur lequel je reviendrai. C'est un nom codé, c'est une manière d'être, de penser, et non pas le sort particulier d'une personne ou des femmes. C'est un cycle civilisateur et non pas « les femmes » qui sont en cause… (lire à ce sujet "Catalina").
Les femmes, donc, ne portent pas de Téphillines. Ce serait, selon certains commentateurs, une sorte de punition, de privation qui leur serait infligée. Ce point de vue répressif, très répandu, se fonde sur un a priori dont je n'ai pas trouvé le fondement doctrinal. J'ai vérifié dans le Zohar, ouvrage essentiel de la kabbale hébraïque. Les femmes ne sont pas mentionnées au chapitre des Téphillines. Il n'est question que des hommes : « de même l'homme doit se revêtir des phylactères en s'entourer le bras avec les lanières, afin que Dieu repose sur lui… » (Zohar op cit I, p. 710). Les femmes ne sont pas en cause. Elles n'y sont pas même mentionnées. Il faut donc, à mon sens, lire la phrase par défaut. Les hommes doivent porter les Téphillines afin que la bénédiction leur soit accordée. Tandis que les femmes restent à l'écart de cette obligation. Si les femmes ne portent pas les téphillines, ce n'est pas en raison d'une interdiction mais d'une dispense. Elles sont dispensées de cette obligation — presque une corvée — qui consiste, pour les hommes à se nouer les bandelettes de cuir autour du bras gauche et de fixer les phylactères de tête, leur rappelant précisément le chemin qui a du cœur, liant le cortex frontal au bras relié à l'organe coronarien.
Thèse confirmée par le Zohar, vol I, page 710 : « Au-dessus du phylactère du bras est le phylactère de la tête qui correspond au cerveau. »
Ce rituel est réservé aux israélites hommes, non comme un privilège, mais comme une forme de coercition symbolique destinée à rappeler à leur virilité la liaison corps-cerveau, le rapport Dedans-Dehors, Gauche et Droite actif dans la structure d'Absolu et la circulation de l'énergie. Les femmes sont dispensées et dégagées de porter ce symbole, précisément parce qu'étant femmes, elles sont par nature fondées à recevoir les forces vitales et à mettre au monde la vie. Elles sont prédisposées à être recevante d'information et émétrice de Vie. Nul besoin de le leur rappeler par un symbole attaché à leur corps. La dispense dont elles bénéficient est une distinction qui souligne le rôle capital de la féminité au service de la Vie et donc du processus révélatoire. Les femmes sont, par essence, par nature, engagées dans ce que l'initié amérindien Don Juan Matus appelait le « chemin qui a du cœur », el camino que tiene corazon. Les hommes quant à eux, doivent fournir un effort supplémentaire pour ne pas l'oublier, et se souvenir du lien organique entre le cœur et le cerveau.
Avoir du cœur signifie connaître le sens du mot LeB. S'écrit Lamed Beth. Enseigner, connaître la Structure d'Absolu. Nouer les phylactères de la tête, c'est nouer son bras gauche — celui côté cœur — à son cortex, porteur de la structure, et notamment à l'avant du front, sur les zones associatives, entre les yeux, c'est-à-dire entre les deux hémisphères à l'endroit du « corps calleux » qui se compose de milliards de fibres nerveuses unissant les hémisphères et par où circulent les influx entre les hémisphères Gauche et Droite. Ceci est confirmé par le Zohar qui indique, dans son style fleuri, que « la sanctification vient du côté des Lévites qui forment la colonne du milieu, qui unit la droite et la gauche, et qui est symbolisée par le nœud des phylactères de tête… » (Zohar I - 280, page 649 de la traduction de Jean de Pauly, éd. Maisonneuve et Larose, 1970).
Les Téphillines sont un rappel symbolique aux hautes fonctions cérébrales rappelant la nécessité de l'Union des Contraires, l'Union des Hémisphère Qui-Sait et Qui-Fait pour former l'Unité. Un seul des deux partenaires porte le symbole : les Hommes étant le symbole du Qui-Sait (Droite) car il importe que ce soit lui, en tant que Qui-Sait du couple, qui sache et se souvienne de l'action à mener, d'où l'allusion aux Lévites, les prêtres initiés. Les femmes, de leur côté… savent déjà tout et depuis toujours. Il n'y a pas à leur refaire la leçon sur ce que leur corps, prédisposé à donner la vie, leur enseigne déjà.
On trouvera une belle étude du sens des téphillines et des phylactères dans le livre "Réponse à Hitler".
Les femmes et le Shabbat
La Tradition hébraïque, par son rituel du Shabbat, montre que le rôle de la femme est d'apporter la lumière. Symbolisme dont il n'est pas certain que le sens ait toujours été bien compris par ceux-là (et celles) même qui le pratiquent. Il arrive en effet assez souvent qu'à l'intérieur d'une Tradition, ceux et celles qui la pratiquent en exécutent à la perfection et avec minutie l'ensemble des prescriptions sans qu'ils soient pour autant bien conscients du sens de chacun des gestes réalisés. On fait les choses, « parce que c'est écrit » et on se retrouve ensemble autour de l'exécution du rituel, de la célébration, dans un grand sentiment de communion qui rassemble tout un peuple autour d'un événement à commémorer. Tous les vendredi soir et samedi, c'est Shabbat. … A-t-on bien observé qu'à la fin de la célébration, ce sont les femmes qui apportent les bougies ?
Cela fait sens. Car rien, dans le Shabbat, n'est laissé au hasard.
Apporter les lumières est une prérogative féminine.
L'intervention des femmes a un rapport avec la lumière. C'est-à-dire que l'éclaircissement final est envisagé à la fin d'un cycle. Et en fin de cycle, (je parle du cycle civilisateur), lorsque le temps aura parcouru les 4 niveaux d'organisation du PaRDeS, lorsque le symbole en est à la fin de son parcours, c'est alors que l'entité féminine doit apporter l'élucidation terminale. Autrement dit : le messianisme explicatif est une œuvre résolument féminine : Rebecca, à la fin de la journée, puise l'eau de la fontaine pour l'offrir à Eliézer.
Le rituel du Shabbat le dit. Ce Shabbat pratiqué chaque fin de semaine nous le rappelle. En fin de cycle, une femme est appelée à la manœuvre.
Qu'en disent les autres Traditions du monde ? Car je ne voudrais pas que l'on m'accuse d'être prosélyte dans la seule voie du judaïsme. Je regarde volontiers du côté de l'Islam — je veux parler de l'Islam des initiés, celui d'Ibn' Arabî, Mansur Al Hallaj. L'islam ne contrevient pas à cette loi, ayant développé toute une branche de sa théologie par la voie fatimide symbolisée par la descendance directe féminine (Fatimah) du prophète. Et les Amérindiens, pour qui j'ai la plus vive sympathie : les Sioux ont conçu un vaste répertoire de rites, rituels et récits rendant hommage à la « femme bisonne blanche » devant apparaître à la fin du grand cycle civilisateur et qui expliquerait à la Nation indienne le sens de son destin.
Les femmes donc, à n'en pas douter, vont prendre en main le cycle civilisateur, renouant avec l'esprit de la vraie première femme, Isha dont le nom s'écrit אשה : le système divin (Aleph) conduira l'action du Verbe (Schin) construisant un édifice en Gauche et Droite (Hé) ouvert à l'avenir (ouverture du Hé). Une femme, dans la lignée d'Ischa, réalisera l'union signalée par la lettre Hé, l'union Connaissance et sciences, rétablira la pré-éminence de la Connaissance, et remettra la science à sa juste place. Ce travail est sans doute déjà fait. Il n'est que s'en informer, s'en instruire et y participer.
Lire à ce sujet :
— L'Urgence du Sabbat. Explication du rituel shabbatique
— Fatima la délivrance de l'Islam
— Esther, la Délivrance d'Israel
— Réponse à Hitler : les téphillines et l'Alliance
— Catalina : pour comprendre Ève - Hava
— La Synthèse des sciences : remettre la science à sa juste place…
Si vous désirez exprimer votre sentiment sur le sujet, n'hésitez pas à ajouter votre commentaire.
Je remercie les lecteurs qui reprennent ces enseignements de bien vouloir en mentionner les références.
Le site internet de mon Maître est ici.
En Eden ,il a été beaucoup discuté de l'ouverture du sceau de l'unité .
RépondreSupprimerConnaissant les résultats de ces échanges (mais le choix était déjà fait ,non ? Ish ne participe pas aux pourparlers qu'il valide misérablement ensuite ) ,la dualité se montre ,et dans le cours historique et culturel de ses phénomènes,en sur-évolution actuelle (l'ouverture de l'atome , çà fait deux ouvertures avec celle du sceau de l'unité , et elles sont analogiques ?)que dire à cette unité exsangue ? Notre Terre est devenue un cimetière atomique pour très longtemps ,est-ce du domaine du réparable ? Referme t-on l'atome ouvert ? Il va falloir des énergies de vies colossales et initiées pour rétablir la voie brisée.
Quelle profondeur... Comparer avec n'importe quel texte sur le féminisme qui parait alors plat, idiot et hors sujet. Lutte des sexes stérile et destructrice.
RépondreSupprimerLes téphilines ressemblent à une sorte de gadget électronique pour aider les hommes à être mieux branchés sur le qui sait. Aveu implicite d'une faiblesse masculine pour le côté direct qui est leur spécialité, non ?
Les femmes n'en n'ont pas besoin, elles se trouvent donc placées au mieux pour faire passer dans le qui fait qu'elles dominent ce qu'elles perçoivent, par leurs propres voies secrètes du qui sait.
Une chose m'intrigue. Dominique Aubier a écrit qu'elle portait les téphilines. Pourquoi ce choix paradoxal ?
Oui, mais Dominique Aubier ne portait pas les objets même. Elle les portait "dans sa tête", c'est-à-dire qu'elle en avait intégré le sens et le symbole et ainsi elle disait "je porte les téphillines". Ce qui surprenait les hommes. C'était une manière de dire qu'étant femme, elle les porte déjà du fait de sa nature féminine sans qu'un support extérieur lui en rappelle la règle. Porter les téphillines, c'est remettre le système nerveux en place, Gauche et Droite bien distincts et cependant unis, dans le Cortex et lien avec le cœur. Ainsi, hommes et femmes portent tous les téphillines…
RépondreSupprimerPourtant, il me semble bien avoir lu quelque chose d'ordre "vestimentaire" personnel sous la plume de Mme Aubier.
RépondreSupprimerJ'ai du confondre théphillines et phylactères. En passant, le mot phylactère souvent compris comme grigri désigne aussi la bulle dans laquelle on inscrit un texte dans les BD.
Souvenir personnel : les grigris portés en Afrique noire sont des petites boites de cuir bien cousues qui contiennent quelques morceaux de verset du Coran que personne ne sait lire.
Bonjour et grande MERCI!!!
RépondreSupprimerJ'écris un essai sur les femmes et les religions et cela me fait beaucoup de plaisir de vous lire!
Shalom
Todah Y. A.
Yolanda bonjour
RépondreSupprimerBon courage pour votre essai sur un sujet indispensable.
Dominique Aubier, c'est le nom que Marie-Louise Labiste à adopté quand elle s'est engagée dans la Résistance. Elle y a exercé, encore étudiante le travail à très haut risque d'agent de renseignement. Oui, espionne. Elle y a reçu une distinction rare dont elle ne s'est jamais prévalue.
Tout risquer pour lutter contre le pouvoir faisant tout pour éliminer tout ce qui est juif, combien l'on fait ?
Elle aurait pu se reposer après, comme simple épouse d'un médecin généraliste parisien. Non, elle a pris la plume pour écrire. Là encore elle a gardé le même nom : AUBIER. Pas pour se cacher, sans doute pour signifier qu'ainsi elle était encore dans la RESISTANCE.
Résistance contre toutes les religions organisées devenues autant de nouveaux enfermements. Pour en faire sortir l'essentiel de ce qui les sous tend toutes. Alors oui, la façon dont toutes nos traditions ont traité, et n'ont pas ENCORE cessé de traiter les femmes doit être en pleine lumière.
La voix de France Gal chantant l'inspiré Michel Berger me vient avec son redoublement : " Résiste, résiste".
Citation parue la semaine dernière dans la tribune loubavitch francophone .
RépondreSupprimerSainte Chronicité avec votre parution sur le rôle des femmes...
By the way, Le Rabbi a toujours déclaré que la Gueoula dépendait des femmes de notre génération.
Dominique Aubier, zikhona levrakha, en est un exemple vivant... si je puis dire.
Cordial Shalom de Jérusalem
Yehuda
D A dit que le réel parle l'hébreu ,c'est là sa langue et par elle il se fait dans l'immédiat comprendre . Elle a traduit Aleph en signes immédiatement préhensibles .La bibliothèque en hébreu de l'Aleph
RépondreSupprimermanque pourtant à notre arc en ciel malgré nos cortex modèle unique.
Accès ardu ?
Dans le retour archigénique ,les Kerubim s'effacent devant le travail accompli ?
"Il y avait un portail immense à franchir ,en deux parties largement ouvertes ,qui laissaient voir un monde immensément lumineux . Il y avait un tout petit gardien (portant une cape jaune ,un sceptre et un casque à deux cornes ); qui autorisait ou refusait l'accès " . Quand c'est trop tôt ,il refuse le passage ,quand c'est l'heure ,il accorde le passage
Quel étrange rêve que je vous raconte , langage de cerveau
pris de connaissances qu'alors il ne m'expliquait pas ce qu'il me donnait à voir .