Comment négocier avec Donald Trump ?
Une méthode initiatique efficace
Par D. Blumenstihl-Roth
1 Analogie Trump / Esaü
Dans un blog précédent, j'ai établi l'analogie entre le nouveau président des Etats-Unis d'Amérique avec un personnage biblique bien connu. Je vois en lui une typologie ontologique qui, dans la Torah, se nomme ESAÜ (ESAV). Il suffit de relire les chapitres de Genèse où ce personnage apparaît pour reconnaître en lui un portrait ressemblant aux dispositions de M. Trump (Cf. Genèse, chapitre XXV).
Susceptible, violent et querelleur. Ce n'est pas insulter M. Trump que noter chez lui ces traits de caractère. Expert en diplomatie contondante, avec un sens aigu de l'intérêt immédiat (et personnel), appuyé sur la doctrine matérialiste : l'idolâtrie du « faire » et son corollaire inévitable de l'argent pour l'argent. Il a offusqué les dirigeants occidentaux qui, la main sur le cœur, s'imaginaient qu'une paisible linéarité de l'Histoire s'était installée. Voilà que M Trump « renverse la table ».
Esaü non plus n'est pas commode. Son frère, Jacob, en sait quelque chose. Négocier avec Esaü ? On n'obtient de lui rien qui n'aille, prioritairement, dans le sens de sa propre satisfaction, qui n'est pas exempte, par instants, de générosité — à condition que sa vanité en tire profit.
2 Notre-Dame et M. Trump
Le Président Macron s'est récemment rendu à Washington pour « discuter » avec le Président américain. Il y eut des accolades amicales, évocations de bons souvenirs, et notamment celui de la visite de M. Trump à Paris pour l'inauguration de la cathédrale Notre-Dame. Le sacré cependant n'a guère été retenu comme sujet de leur conversation, relégué à une dimension anecdotique. Alors qu'à mon sens, le Président Macron, en messager de la France, aurait dû insister sur la signification de la restauration de la cathédrale, inviter son homologue à considérer la dimension sacrée que pouvait revêtir leur rencontre : inventer une diplomatie sous la gouverne de « Notre-Dame », j'allais dire, en termes hébraïques, concevoir une diplomatie initiée sous la grâce de la Chékinah.
Argument qui aurait surpris M. Trump qui, ne buvant que du Coca-Light, ne se serait pas attendu à ce que le président français lui serve une coupe de sacré. Quitte à « renverser la table », pourquoi pas la sienne ?
La diplomatie européenne tente de convaincre M. Trump avec des discours rationnels qu'ils croient efficaces. C'est entrer dans le domaine de pensée de Trump-Esaü qui ne fonctionne qu'à la pensée hyponeurienne dont il a fait son credo. Nous oublions qu'Esaü est né pour prendre. Nous ne pouvons lui reprocher de vivre sa nature. Il faut la connaître, ne pas s'y soumettre, n'en pas devenir la proie. Opter pour la pensée épineurienne.
3 La diplomatie efficace de Jacob face à Esaü
Le président Poutine, de son côté, a cerné le personnage. Il lui parle son langage. Intérêt pour intérêt, les crocodiles ne se dévorent pas entre eux mais trouvent un terrain d'entente pour piéger leurs proies. L'Europe (le Président Macron rêve d'entrer dans l'Histoire comme un grand serviteur de la cause universelle de la Paix) pourrait s'inspirer de Jacob (le frère d'Esaü). Il est en constante dialectique avec ce frère inquiétant. Comment lui échapper, comment ne pas subir ses prédations ? Jacob évite les affrontements directs, il esquive, il surveille ce qui intéresse Esaü dont l'appétit est insatiable. La succession spirituelle ne l'intéresse pas bien que son droit d'aînesse la lui réserve. Aussi Jacob lui propose un contrat de vente de ce droit, en échange du fameux « plat de lentilles » qu'il lui prépare. Qu'Esaü engloutit. « Laisse-moi avaler de ce rouge » dit Esaü à son frère (Genèse XXV, 30). Qui lui répond « Vends-moi, aujourd'hui, ton droit d'aînesse. » Marché de dupe ? Esaü obtient ce qu'il désire : un bon repas. En toute connaissance de cause, il s'est débarrassé de ce qu'il ne voulait pas, ce droit d'aînesse qui lui pesait et qui le mettait dans l'obligation d'observer l'alliance abrahamique à laquelle il ne croyait pas. Il s'est déchargé d'une lourde responsabilité, Jacob l'a acquise loyalement et légalement.
Certains ont estimé que Jacob avait fraudé en vue de déposséder Esaü : un misérable plat de lentilles en échange d'une succession ! C'est oublier combien cette succession a entraîné de sacrifices au peuple de Jacob, qui, à travers les siècles, a maintenu sans faille la transmission de la Connaissance. Esaü n'a pas désiré assumer ce portage et ne peut, a postériori, sans avoir rien pris en charge, s'estimer spolié de ce qu'il n'a jamais voulu. Il a préféré la dévoration immédiate du « rouge », conformément à son idolâtrie du sanguinaire.
4 Revenons à M. Trump et M. Zelinsky
Le président ukrainien, M. Zelinsky, pense-t-il aux Textes ? Il a raison de négocier avec M. Trump sur la base d'intérêts matériels, les seuls à qui soient à la portée de l'esprit de M. Trump. Cependant, pour aborder M. Trump, une pincée de spiritualité serait utile. Lui parler du sacré. La mémoire abrahamique du président Zelinsky devrait l'y aider.
Se rappeler que l'on a affaire à un émule d'Esaü. Il faut observer le « rituel ». Il faut l'honorer. Relire le chapitre XXXII de Genèse. Jacob doit rencontrer Esaü. Il installe une stratégie pour « complaire » à son frère. Envoi d'émissaires, propositions de cadeaux : « J'apaiserai son visage par le présent qui me devance… » dit Jacob (Genèse XXXII, 21). Choix judicieux des paroles dont aucune ne permet à l'irascible de s'en saisir.
Jacob craint Esaü et lui témoigne une soumission formelle. Esaü est sensible aux cadeaux de Jacob mais, magnanimité orgueilleuse du surpuissant, il les écarte avec dédain : « j'en ai amplement ; mon frère, garde ce qui est à toi. » A quoi Jacob, toujours prudent, répond « Oh non ! Si toutefois j'ai trouvé grâce à tes yeux, tu accepteras cet hommage de ma main ; puisque aussi bien j'ai vu ton visage comme on regarde la face d'un ange, et que tu m'as été favorable. » Paroles que le Président Trump rêve d'entendre !
Jacob remercie Esaü. « Tu m'as été favorable ». Il lui offre des présents. Qu'Esaü finit par accepter. Esaü a besoin de « reconnaissance », de la soumission déclarée des autres, besoin viscéral d'être admiré et prouver qu'il existe.
Servons-lui des plats de « rouge » qu'il aime tellement, donnons-lui le prix Nobel de la Paix et, s'il le veut, celui de la littérature ! Disons-lui notre « admiration », déroulons-lui le « tapis (rouge) ». Et laissons le, sans l'affronter jamais, comme Esaü, prendre le « chemin de Séir » tandis que nous irons, en toute indépendance, et fermement résolus, notre propre chemin vers « Souccoth », vers l'esprit.
5 M. Trump est sous la domination de son « Allié »
Le Président Trump s'est rapproché de M. Poutine, en qui il voit un puissant dont il apprécie de recevoir la considération. De son côté, le président russe, en expert du KGB, l'a bien compris : il a certainement servi à M. Trump une diplomatie de révérence, lui exprimant son admiration, sur le ton d'une ineffable courtoisie. Il se sera non seulement très modestement fait passer pour la victime, inversant la réalité, mais il aura réussi à inoculer subliminalement ses éléments narratifs dans l'esprit de M. Trump qui en reprend textuellement les termes : M. Poutine a tout simplement « entrepris » le président américain par la porte de « l'Allié ».
L'allié est une notion initiatique. Tout être humain en a un. Il trempe dans toutes les affaires du monde. C'est la puissance qui manœuvre notre esprit, dans le sens de l'action, du comportement et du défaut. À quoi le reconnaît-on ? Réponse de Dominique Aubier (cf. son livre Inédits 1.) : « À la constance avec laquelle il intervient dans vos faits. C'est la disposition d'esprit qui s'oppose, en vous, à la réussite de votre sort. C'est le contraire de votre vocation. L'ennemi intérieur, le mauvais ange. C'est la puissance qui désire vous entraîner dans la faute, dans l'erreur. C'est l'élément concret qui accompagne votre force de vie pour la faire chavirer. Il interprète — en mal — à l'envers, le mot qui, au moment de votre conception, a frappé la cellule que vous alliez être, dans le cerveau de la Vie. Sa fonction est de favoriser vos vices. Chacun doit trouver son propre Allié. Chacun doit connaître le sien, l'apprivoiser, le dompter. A défaut, c'est lui qui fait de vous son esclave, tout en vous donnant l'illusion de la liberté ou du pouvoir. »
L'Allié de M. Trump se manifeste par l'irascibilité et la colère. Pour l'identifier, il faut trouver ce qui cause chez lui ces réactions : son Allié, c'est la volonté d'être reconnu et admiré. Son Allié hausse le ton dès qu'il perçoit le moindre frémissement de non-vénération. Son Allié le submerge, prend le pouvoir et dirige son être. Sa vocation est de réaliser la paix dans le monde, son Allié commence par le soutenir positivement, et soudain, il lui inspire la méthode inversée.
« L'Allié sait où est la limite. Il faut la lui faire dire. C'est alors l'occasion de le maîtriser, alors qu'il est encore l'Hostile. Cette occasion nous est offerte dans des conditions fixées. Don Juan (cf. Carlos Castaneda) connaît cette obligation : " il faut vaincre le Gardien. Il faut chasser le diable de l'Allié." » M. Trump n'a pas réussi, jusqu'alors, dans sa vie, à maîtriser cet allié qui a désormais les pleins pouvoir sur lui. Tant que l'allié n'est pas maîtrisé, il demeure « l'Hostile », le pire adversaire de la vraie vocation. M. Trump en subit la domination. Il est arrivé au pouvoir, une seconde fois, soutenu par son Allié-hostile. Ce dernier ne manquera pas de lui présenter la facture de cet achèvement : l' « Allié inversé », en lui, l'enfoncera dans la déchéance au regard de l'Histoire, entraînant la déconsidération planétaire de son pays, s'il ne parvient, par un sursaut spirituel et un acte de conscience suprême à vaincre son « hostile » intérieur.
6 L'Ukraine quant à elle
ne disparaîtra pas. Elle entre dans une phase nouvelle de son existence, promise à une alliance inévitable avec l'Europe.
Jacob, devenant Israël, a recouvré sa terre, de même je crois que l'Ukraine regagnera son territoire. Cela se fera avec l'accord et le soutien des Etats-Unis : j'ose croire au retournement de situation, (tout dépend de la qualité de la révérence !), comme au chapitre XXXIII de Genèse où Esaü, d'ordinaire férocement courroucé contré Jacob, finit par le serrer dans ses bras lors du retour en Canaan. Jacob cependant prend vite un chemin différent (vers Souccoth), sachant qu'à tout instant Esaü pourrait à nouveau changer d'avis.
Le nom d'Esaü s'écrit Ayin, Schin, Vav
Il est sensible au verbe (Schin) mais ce verbe est exclusivement conditionné par l'apparence immédiate des choses qu'il regarde (Ayin). Cette perception exclusive du réel par son aspect littéral et matériel préempte sa pensée. Il adhère au narratif simpliste fait d'images bloquées et de poncifs. Cela conditionne toutes ses initiatives, dont chacune ouvre un cycle (Vav) faussé par cette vision cloisonnée.
Le succès pour lui peut en a résulté jusqu'alors, (Triumph), car il s'appuie sur la puissance du MA, puissance des forces matérielles du « faire » dans un univers qui est, lui aussi, un « faire ». Mais il y aussi danger pour lui de se « Trumper » et le Mi informationnel, à tout moment, peut lui retirer son énergie.
Lire à ce sujet :
— La notion d'Allié, dans le livre Inédits 1.
— L'archétype de l'inversion, d'Esaü : dans le livre La Face cachée du Cerveau.
Suite de cet article dans un prochain Blog
Le nom de Mr TRUMP pourrait s’écrire en lettres hébraïques: תרמפ
RépondreSupprimerCe mot est l'anagramme de « Cave » qui se dit « Martef » en hébreu : מרתף
En français le mot "cave" désigne ce qui est creux; un endroit pour conserver le vin.
La "cave" est pleine de "rouge", ce qui fait écho à la phrase « Laisse-moi avaler de ce rouge » prononcée par Esaü.
En argot, "un cave" peut désigner une personne qui se laisse tromper (TRuMPer) facilement, ou une personne qui n'est pas du MI-lieu.
Mr Trump aime le Coca, le logo de la marque est bien rouge mais cela n'en fait pas du Vin. Ainsi Monsieur Trump s'appuyant sur la puissance du Ma ne peut percevoir le secret. Le « Vin » qui se dit « Yayin » en hébreu יין (guematria = 70 = guematria de « Sod » le « Secret » סוד ) est en réalité le symbole de la Connaissance.