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mardi 25 août 2020

Religion et Connaissance… Que pensent les religieux de votre approche de la Connaissance ?

Religions et Connaissance…
Que pensent les religieux de votre approche de la Connaissance ?

Par Dominique Blumenstihl
 
Une amie lectrice de ce Blog m'a demandé : — Ce que vous dites est intéressant. Parfois même passionnant. Mais s'agissant de la Connaissance, quand vous parlez de la Torah, est-ce que les rabbins sont d'accord avec ce que vous dites ? Acceptent-ils votre approche des Textes et la lecture que vous faites des événements ?

Ma réponse :
Vous savez qu'il y a autant d'opinions qu'il y a d'humeurs et que les humeurs changent trois fois par minutes. Dans la Connaissance, c'est différent. L'initié n'a que peu « d'opinion ». Il se plie à ce que l'Invisible lui conseille. Cela n'interdit pas le débat : la dialectique est le propre de la discussion talmudique, très ouverte. On a le droit, dans le judaïsme de demander, objecter, répondre… On questionne, on précise, on consulte, on se rétracte, on redit… Ces discussions cependant ne sont pas des débats d'idées, mais des confrontations et des échanges toujours fondés sur les Textes et des critères initiatiques.
La question n'est donc pas de savoir si les rabbins sont d'accord ou pas avec moi. Mais plutôt si mon approche et ma lecture rencontre la leur. Ou si la leur rencontre la mienne. L'accord se produit souvent… et la divergence, quelques fois. Dans ce cas, elle ne repose pas sur une « opinion », mais sur l'approche différente des choses. Le rabbin est avant tout un officier du culte. Il a ses obligations et j'ai le plus grand respect pour l'officialité des responsabilités religieuses. Car pour être rabbin, il faut avoir fait de longues études à l'école rabbinique, cela confère une compétence indéniable en matière d'histoire, de mémoire, de lecture des Textes, du moins jusqu'au niveau du « Drash ». Rarement sur le « Sod », quatrième niveau de lecture où l'on assiste souvent à une bifurcation de recours vers la philosophie dont on espère des éclaircissements résolutoires.

Et c'est là que surgissent les divergences car je ne crois pas en la compétence philosophique moins encore quand elle voudrait commenter les textes ou inspirer une morale ou une éthique… L'option philosophique n'ajuste pas le regard sur la vérité : elle embrouille la vue et disperse l'unité d'esprit sans proposer aucun modèle sûr et stable… Tout au revers de la Connaissance qui s'appuie justement sur une référence claire : « opère selon le modèle qui t'est donné sur la montagne… » (Exode XXV, 9/40). 
Comme la philosophie ne résout rien, le « Sod » demeure, dans l'esprit de certains, soit une étape facultative, soit une vue de l'esprit. Alors qu'il est au contraire, dans le Pardès, l'étape décisive de tout processus de la pensée : l'accès au sens. Accéder au sens des choses, c'est la vocation de Connaissance. C'est à quoi je travaille.
Une certaine mode s'est emparée du rabbinisme épris de philosophie. Noble discipline qui pousse l'esprit à réfléchir sur une base de raisonnement issue de la pensée… gréco-latine. C'est un choix, une orientation particulière et collective, dont on sait qu'elle incite au questionnement illimité… non point à la révélation.
Je ne connais aucun philosophe, sociologue ou expert des sciences cognitives (et on me pardonnera mon absence de courtoisie révérencieuse à leur égard et leurs divinités), qui ait ouvert l'énigme du verset Exode 3-13, Ehié Acher Ehié, le fameux message issu du « Buisson Ardent » :

א ה י ה   א שׁ ר   א ה י ה

Interrogation infinie, préconise le savant philosophe, selon le « principe d'incertitude » posé en idéal existentiel, dans un « réel qui n'a pas eu lieu ».
Balivernes que tout cela, quand les Ecritures précisément affirment le principe de Création, une mise en existence de toute chose sur l'incidence déclenchée par une Parole sûre et certaine. Il n'y a, dans la Torah, nul doute. Il n'y a que la Vérité, expression de la Parole, fondatrice du Réel et de l'Ordre cosmique.

La vénération que l'on voue à la démarche philosophique est de l'ordre de l'idolâtrie, si commodément admise en raison même de ses échecs qu'elle valide en postulant l'infinitude de sa quête à jamais dispensée d'aboutir. Je ne soumets donc en rien mes écrits à aucune pensée philosophique : cette discipline pose les questions mais ne les résout pas, ce qui conforte l'esprit de l'éplucheur éternel de l'oignon qui prétend rechercher un noyau qu'il ne possède pas. Le philosophe se trompe de fruit : il vaut mieux, comme Salomon dans le Cantique des Cantiques, manger une noix, fruit insolite qui laisse voir le corps conceptuel présidant à son essence : un cerveau.
Quant aux experts de la « cognition », de la « connaissance de la connaissance de la connaissance », je les laisse, sans égard, à leurs embrouillaminis somptueux provoquant la mort instantanée de toute espérance. Personne, certes, n'ose les contredire tant ils sont devenus les veaux d'or, pontifex de notre siècle.

Des sciences cognitives, je garde un plaisant souvenir. Je passais (au dernier millénaire) mon « bac-philo ». Je ne m'en sortais pas trop mal dans toutes les matières, mais ma note médiocre en philo, subissant de surcroît un coefficient démultiplicateur de « 6 », fit qu'il me manqua quelques points pour décrocher le diplôme du premier coup. A l'oral de rattrapage, la professeure me proposa de parler de psychanalyse, donc de Freud. Je débitais mon cours sur le Moi, le Surmoi, le ça etc. Je dus être convaincant, car après un moment, elle m'interrompit et me demanda, amusée : — Franchement, vous y croyez tout ce que vous me dites ? Après un silence je lui répondis : — Franchement, pas vraiment, mais ça doit être vrai, Madame, puisque c'est enseigné. Elle mit fin au supplice : — Combien de points vous manque-t-il pour obtenir le diplôme ? — Quatre, lui répondis-je. — Très bien, dit-elle. A la première cession, vous avez eu 8. Je vous mets un point de plus, donc 9. Multiplié par le coefficient 6, cela fera l'affaire.
Il va sans dire que depuis ce jour, je vénère Freud et le complexe d'Oedipe.

J'ai été formé à l'école de Dominique Aubier. Initiée exceptionnelle, se raccordant elle-même à l'école de Cervantès (Don Quichotte), suivant une conduction directement liée à l'enseignement de Moïse de Leon (le Zohar). Dont elle n'écarte aucune tradition du monde, considérant qu'elles sont toutes fidèles à la même vocation qui est de dire et célébrer l'Esprit.
Je n'ai donc, à ce titre, aucun besoin de solliciter la corroboration religieuse de quelque rabbin, imam ou prêtre que ce soit. Il se pourrait par contre — toute immodestie gardée — que tel religieux bon ami et lecteur de mes textes ou ceux de mon Maître, apprécie mon approche si bien qu'il la valide au point de l'intégrer dans ses propres enseignements. Mes textes sur Eve, — la tunique de peau — ;  Jacob et Esav ; Tzarfat ; Ismaël l'Occident et Mahalat, et la série Cham le fils maudit de Noé sont autant de sujets inspirants, paraît-il. Belle surprise que retrouver par exemple l'explication de la tunique de peau reprise par tel professeur qui se persuade d'enseigner une chose connue de tout temps alors que c'est le fruit d'un travail personnel, un Hiddouch dont il a pris connaissance… Heureusement, les Lecteurs sont attentifs et plus nombreux qu'on ne l'imagine, aussi ces omissions sont-elles rapidement signalées.

N'est-il pas maladroit, en effet, d'attribuer à la Tradition ancienne ce qui est fruit du travail personnel actualisant la Connaissance ? Il s'agit, à mon sens, d'enrichir et augmenter la tradition en réalisant des trouvailles.
Tel enseignant, par exemple, parlait récemment à la télé du TzmTzoum. Il disait que c'était un élément de la tradition. Il omettait de mentionner que c'est un mot conçu par Isaac Louriah qui a conceptualisé le processus créatif sous cette formule inventée par lui en appui sur le sens de lettres. Il est très important de toujours dire qui a fait quoi. Et de ne pas verser dans la neutralité ce qui relève de l'effort personnel, comme si toute chose avait de tout temps existé.
Tel professeur d'université, ou tel artiste assez garnement pour mériter une rouste, s'intéressant à Don Quichotte, attribuait dernièrement la découverte de son codage hébraïque à des auteurs qui n'en sont pas du tout les découvreurs. Et de citer de fausses pistes et leur accorder les mérites et trouvailles de Dominique Aubier… tout en exploitant les éléments tirés de ses livres. C'est là une supercherie risible qui ridiculise les fomentateurs en ce qu'ils s'imaginent que personne ne s'en aperçoit.

Pour en revenir à la question posée : je ne sollicite pas l'agrément des officiels du judaïsme, ni celui d'aucune religion. Le judaïsme, (mais c'est le cas également de l'islam et du christianisme) s'éternise, se retarde, sur le contrefort de la Michna et du Talmud, positions qui furent très avancées, à une époque donnée.
Mais le temps inlassablement est à l'œuvre et le combat qui se déroule à l'avant-garde de la délivrance n'est pas soutenu par les positions anciennes, trop éloignées dans le temps. Le judaïsme ainsi est en attente, en espérance, figé sur un temps… qui n'a pas vu passer le temps. Ce n'est pas une critique — on ne critique pas une religion — mais on constate un fait qui la concerne. Le judaïsme s'éternise dans le normatif propre à une époque (Michna) et ne s'élance pas vers le messianisme… (traumatisme suite à l'aventure de Sabbataï Tsévi dont le symbolisme reste mal compris). Aussi je ne puis demander à un expert de l'antique religiosité de cautionner ou non la modernité d'une étude que je mène sur un sujet dont il n'est informé qu'en termes métaphoriques, au mieux caressés de philosophie, mais non mis à jour et non actualisés et n'ayant pas subi le barattage du Temps. « Le nouveau, c'est le renouveau incessant, la création continue faute de quoi tout retourne au chaos » écrit Georges Vajda dans son commentaire d'Ezra de Gérone sur le Cantique des Cantiques (édition Aubier-Montaigne 1966, p. 186). Les lutteurs de la maintenance ancienne sont dignes, méritoires et indispensables. Mais sont-ils assermentés pour juger de l'avancée exégétique dont ils ne sont pas acteurs ?

Cela dit, je suis un grand lecteur d'Abulafia, de Rachi, du Maharal de Prague, de Hayyim Volozhyn. Grands maîtres éclairés et je puis bien le dire : grands solitaires en leur immense science. J'admire les travaux de Raphaël Draï et d'Elie Munk que je considère comme les modernes les plus avancés dans le judaïsme actuel et qui abordent les Textes non pas en historiens, mais en explorateurs, tout en restant à l'intérieur du fief circonscrivant le territoire de l'investigation. Grande prudence et souvent auto-censure de ces penseurs qui n'en disent que ce qui est permis, en attendant que le Temps l'autorise. Encore faut-il le voir passer…
R. Draï a tenté une percée de modernité en rapprochant Talmud, Torah et psychanalyse. Il n'a pu en naître, et il s'en était bien aperçu, de grand dévoilement, non en raison d'une faiblesse de l'auteur, mais de l'indigence de la science qu'il a convoquée comme instrument de lecture. La psychanalyse, pas plus que la philosophie, n'offre la contrepartie explicative de la Connaissance.
Elie Munk, dans son introduction à la belle série Voix de la Torah, a pris ses distances avec la philo-psycho-lecture des Textes : certes, dit-il, il faut expliquer la Torah selon les critères de la pensée rationnelle, mais en écartant les constructions « souvent brillantes mais artificielles ». Comme le Maharal de Prague, avant lui, il se mord souvent la langue et s'interdit d'exprimer plus que la Tradition n'autorise : une sorte de clause bloque l'explication, comme si un secret devait n'être pas communiqué.

Pour ce qui me concerne, je ne suis pas soumis à cette limitation. Le Secret des secrets a été ouvert, donné. Il n'y a plus secret à préserver, depuis que Don Quichotte, dans le sillon du Zohar, en a présenté l'identité au chapitre de la Tête enchantée. Je ne serai pas en retard de ce dévoilement, et en ce sens, je me situe dans une démarche post-cervantienne, intégrant tout l'enseignement de mon Maître — à la manière de Sancho Panza. Invitation à boire une rasade de bon vin de la Mancha ! « Ceux qui savent me comprendront », comme dit le kabbaliste Ezra de Géronne…

Qui vais-je contrarier en disant cela ?
Ce qui compte pour moi, ce n'est pas ce que pensent les uns ou les autres de ma démarche ou de mes textes, ce qui importe, c'est ce que pense l'Invisible. Est-il ou non favorable à telle initiative ? Suis-je dans le vrai en tenant tel propos ? Est-il nécessaire, utile, par exemple que j'écrive cet article que vous êtes en train de lire ? Je pose la question…
Et pour obtenir la réponse, j'utilise la bonne vieille technique de l'initié qui « regarde par la fenêtre ». Au sens le plus réaliste : je regarde effectivement par la fenêtre et que vois-je ? La réponse s'écrit là, dans le réel immédiat, en plan de cohérence avec la question posée. La porte de la serre qui se trouve dans le jardin de mon voisin vient tout juste de s'ouvrir sous une bourrasque de vent. C'est là l'image symbolique de la réponse. Elle est facilement lisible. Porte ouverte sur les fruits mûrs qui se trouvent à l'intérieur.
Ouverture vers la récolte — de belles tomates savoureuses !
Je poursuis donc mon travail, en tenant compte… de ce que la Vie en pense et non l'opinion de tel ou tel.


P.S. Je prépare en ce moment l'édition d'un livre du Maître dont le manuscrit a été retrouvé : "Le monde à rebâtir". Il n'est pas encore présenté sur le site internet, mais les personnes qui le désirent peuvent dès maintenant participer à la souscription en écrivant à :

MLL / La Bouche du Pel
BP 16
27 240 DAMVILLE

Le Monde à rebâtir, par Dominique Aubier
256 pages, format 15,5 x 21 cm ; 53 euros, par chèque. Ou par paypal en utilisant ce lien.

mardi 11 août 2020

Le Liban au cœur de nos cœurs. Par Dominique Blumenstihl-Roth

Le Liban au cœur de nos cœurs.
Par Dominique Blumenstihl-Roth

Nous avons été choqués par la terrible explosion qui a détruit une partie de Beyrouth. Un immense entrepôt de nitrate d'ammonium a sauté provoquant une onde de choc effroyable arrachant tout sur son passage. 
Nous avons vu, dans le ciel libanais, s'élever ce « champignon » de fumée qui ressemblait au funeste dôme que provoqua l'explosion nucléaire d'Hiroshima… L'esprit ne peut s'empêcher de faire le lien et dût-il rabrouer ce réflexe non-rationnel qui met en relation les choses entre elles, il n'apparaît pas moins qu'une image en rappelle une autre et en restitue subliminalement le message. D'autant que la déflagration au Liban a eu lieu le 5 août, celle d'Hiroshima un 6 août et celle de Nagasaki un 9 août. Décalage horaire aidant, nous sommes sur un plan de cohérence temporel : le syndrome des anniversaires est un fait bien connu des psychanalystes qui savent que les événements dramatiques personnels ou familiaux ont tendance à se répéter, à échéances de dates fixées dans le calendrier. La déflagration de Beyrouth n'est évidemment pas d'ordre atomique, mais il convient de rechercher le noyau nucléaire ayant agit. Autrement dit : que s'est-il passé réellement ?
Il s'agit non seulement de raconter l'événement — les médias s'en chargent — mais de « voir la trame sous-jacente des événements » (cf Carlos Castaneda, le Voyage définitif, p. 192).

« Tout ce qui ne remonte pas à la conscience revient sous forme de destin. » écrit C.G. Jung. Et prend l'aspect de symptômes, maladies, accidents, échecs. Cela est valable aussi bien pour l'individu qu'un groupe, d'une nation. Quelque chose d'enfoui enfonce ce pays dans l'impossibilité de naître à lui-même. Pour identifier ce « quelque chose », il faut faire remonter ce drame à l'état de conscience le plus élevé pour que cesse la fatalité qui semble opprimer le pays du cèdre dont le véritable destin est d'être une nation heureuse, épanouie, au cœur puissant. Quel est ce mal « venu de plus loin » qui empêche la libération du Liban ? Et en quoi sommes-nous concernés ?
Il faut voir ce qui se déroule derrière le rideau de la réalité immédiate. Tous les événements de nos vies sont des coagulations issues d'une information préalable, délivrée en amont. (D. Aubier) L'actualité n'en présente que l'apparence, parfois dans toute sa brutalité comme c'est le cas ici, pour le Liban. Ce drame épouvantable, avec ses victimes, est la manifestation d'une information antérieure, codée, qu'il est possible de trouver et de déchiffrer.

Pour retrouver cette information initiale, il faut faire une lecture réaliste de l'événement, dans ses détails. Aller de la chose à son information codante. « Les détails qui façonnent un événement dénoncent l'intrusion de la nouveauté et en sont les signes. Ces signaux sont toujours symboliques…» écrit Dominique Aubier : signaux réels, parfois dans des formes extrêmement démonstratives. L'initié guette alors les noms et mots significatifs émergeant. Le plus évident ici est Liban. Lebanon. Ainsi que nitrate d'ammonium. Et bien évidemment, Beyrouth : Beth, Yod, Resch, Vav, Tav.
Cet alignement permet de voir plus clair. A quoi il convient d'ajouter ce qui n'aura échappé à personne : le Redoublement. Il y a eu deux explosions.
Les lecteurs de La Face cachée du cerveau reconnaîtront là qu'il s'agit d'une marque puissante du réel. Un Redoublement été vu, entendu au travers de la médiatisation mondiale couvrant l'événement. La présence de l'archétype si puissamment évidente exige que notre vigilance s'exerce au maximum. Il y a là un message à considérer — et le peuple libanais l'a bien compris quand il manifeste aussitôt sa légitime colère contre les corrompus au pouvoir. Cela aussi est un signe qu'il convient de lire. Le peuple libanais montre à toute l'humanité que certaines formes politiques ne sont plus admissibles : c'est la fin d'une époque, un processus irrévocablement terminé. Et cela vaut pour l'ensemble de la classe politique, à tous les niveaux. Ainsi en va-t-il de l'histoire des « groupes dominants » dans l'Histoire des espèces. Après les expansions glorieuses, l'ordre d'arrêt tombe : tel groupe ou espèce qui se croyait parvenu au sommet chute dans la décadence et s'éteint, laissant parfois des formes reliquaires, mais relayés par des innovateurs prenant leur place selon un processus balisé par des relais. Cette révolution est en marche au Liban qui nous indique là un chemin de progrès. L'évidence est dans le processus et non dans le résultat.

La double-explosion du NH4NO3 dans le port de Beyrouth a immédiatement ramené en surface le souvenir — le précédent — survenu il y a 18 ans à l'usine AZF de Toulouse, causé par le même produit. Malgré les nombreux témoignages, l'enquête avait longtemps nié qu'il y eut deux explosions et l'on ne sait toujours pas très bien ce qui s'est passé. AZF : à ce mot, j'entends AZ-F. M'appuyant sur le code de l'Alphabet hébreu, en tant qu'il est le sur-Code du réel, le mot AZ signifie c'est alors… Un mot qui s'allume dans la Torah, dans Exode, chaque fois que Moïse s'exprime pour signaler un acte important : Alors (az) Moïse et les enfants d'Israël chantèrent ce cantique au Seigneur… Rabbi Abba écrit : j'ai constaté que toutes les louanges adressées au Saint, béni soit-il, commencent par le mot "alors" (az). Ce mot az renferme les lettres Aleph et Zaïn, précise Dominique Aubier : le système divin (Aleph) jusqu'à sa victoire (Zaïn).

Parce que l'intelligibilité des choses vient toujours de l'aire du langage…
J'ajoute le F à AZ. La lettre F est emblématique de la féminité et du code international postal de la France. Le rébus AZF concernait donc bien la France, à Toulouse dont le nom se lit en mode Hipoukh, à l'envers, AZULOT. Autrement dit : les émanations. La France, à l'époque, était fortement priée de considérer au plus près la chant de l'absolu  — le Chant de la Tête (Chir Hachirim, Cantique des Cantiques), tel qu'il s'adressait à elle. Qui en a écouté le message ?

Aujourd'hui, au Liban, même produit, mais en quantité démultipliée. Même double-explosion, elle aussi démultipliée en intensité. Effet de redoublement entre Toulouse et Beyrouth. « Une fois lancées en Bip, les forces qui habitent une matrice évolutive terminent irrésistiblement leur projet…  » (D. Aubier).
Les liens entre la France et le Liban sont plus que millénaires et viennent d'être renforcés par le voyage qu'a effectué le président Macron qui s'est immédiatement rendu sur place. Ce voyage, lui aussi, doit retenir notre attention : il confirme que les événements du Liban concernent la France, et si le président Macron, inspiré par une intuition souveraine, y est allé, c'est en raison d'une relation structurelle profonde unissant les deux territoires. L'un et l'autre sont liés : par quel mystérieux agent ?
Là encore, le secret se trouve dans les noms des protagonistes dont le sens demande à être dévoilé. Si le monde est d'essence verbale, alors sa vérité se trouve nécessairement dans les mots. Un décret verbal animé en Qui Sait, côté invisible, se convertit en chose, côté Qui Fait.
Nous avons eu la « chose ». L'événement, le désastre. Mais quel fut le décret verbal prononcé ?

Ce décret dit : Beyrouth. Liban. Nitrate. France…
Beyrouth. S'écrit Bet, Yod, Resch, Vav, Tav.
La structure Bet reçoit l'énergie Yod du Verbe en son édifice  cérébral Resch, cette énergie ouvre un cycle Vav qui l'emmène et se projette jusqu'au bout Tav d'un processus évolutif. Magnifique vocation d'une noble ville portuaire ouverte sur la Méditerranée, en frontière d'Israël dont elle capte l'irradiation pour l'envoyer, de tout cœur, dans le monde.
Car qui dit Liban prononce, sans même le savoir, un terme biblique et écrit les lettres Lamed, Beth, Noun. Or Lamed-Beth, c'est le cœur. Et Noun désigne l'homme culturel.
ל  ב  ן
Le Liban est un terme biblique dont les lettres écrivent une équation : l'enseignement de la Connaissance (Lamed) par la structure (Bet) ouvre pour l'humanité (Noun) un cycle (Vav) porteur du projet culturel de l'humanité complète (Noun final).

Du Liban, avec moi, Epouse
Du Liban, avec moi tu viendras…
(Cantique des Cantiques IV-8)
L'épouse en cause étant la Connaissance. L'humanité est invitée à s'en revêtir : « l'odeur de tes vêtements est comme le parfum du Liban… » (C. IV-8). Dès lors, ce qui souffre par l'explosion de Beyrouth, c'est le cœur de l'homme culturel, meurtri dans le concept Liban.

Le désastre a frappé le cœur de l'Homme et tout le projet civilisateur : voilà le message dramatique de cette explosion. Quelque chose de l'humain va ou est déjà en train de mourir, victime de la dénaturation (anagramme de nitrate) de sa vocation. C'est notre propre humanité dont le cœur est attaqué. Le mot Liban exprime très clairement le lien organique avec le cœur (Leb).
Le président Macron y a été sensible — j'ignore s'il a identifié le sens de l'événement, mais il a senti passer la décharge, étant le chef d'État de la France — Tzarfat biblique dont parle le prophète Obadia — nation devant prendre en charge tout le message du cœur biblique dans la perspective messianique. Si la France a une autre vocation, qu'on me le dise vite. Peut-être elle n'en a aucune, comme voudraient le faire croire les philosophes nihilistes adeptes du matérialisme?
Pour l'instant les décideurs en France sont à cent lieues de concevoir le véritable contenu liant le pays au Liban. On nous sert des tartines d'humanisme de grande générosité dont les corrompus sur place feront leur affaire, sans aller au fond de la question : elle est spirituelle et engage le destin des deux nations.

Le Liban, (Lebanoun) nous rappelle la mission de la France et sa responsabilité face au Verbe. La France a le choix : n'être rien et sombrer dans l'anéantissement : être balayée par une onde de choc. Ou assumer ce pour quoi elle est faite et gagner sa raison d'être. Qui s'accompagnera d'un vaste développement culturel et économique pensé sur de toutes nouvelles bases dont nos actuels n'ont pas la moindre idée.
Peut-on dire cela à nos responsables ?
Que peut-on espérer de l'ignorance, somptueuse et fière, drapée d'orgueil et de suffisance, quand elle est au pouvoir ? Du moins existe-t-il une certaine intuition qui fait vibrer le cœur… Le cœur est bien le mot-clé de l'affaire libanaise.  

Qu'est-ce que le cœur ? Un organe passionnant à étudier en cardiologie et l'on y retrouve tous les éléments initiatiques fonctionnels du Modèle d'absolu dont il est la palpitante représentation organique dans notre corps, en liaison avec le cerveau.
J'aimerais dire au président Macron, au retour du voyage à Beyrouth, pour ce qu'il a vu de ses propres yeux l'étendue du désastre : « Tu sauras aujourd'hui, et tu le reconnaîtras en ton cœur que le Seigneur est Dieu… » (Deutéronome - Débarim, IV-39).
Dans ce verset, monsieur Macron, vous qui savez tant de choses — sauf peut-être l'essentiel, mais cela ne peut vous être reproché car ce que l'on ignore, on peut l'apprendre — le mot cœur est écrit d'une façon anormale. Et si ce n'était la Torah, les grammairiens s'insurgeraient contre cette orthographe « défaillante ». En effet, le mot « Leban » est écrit ici Lebban, ou plutôt : Al - lebban. Avec deux « bet ».  Pourquoi ?
L'organe cardiaque, dans sa physiologie, en deux moitiés Gauche et Droite — comme le cerveau — propose une réponse. Le mot désignant l'organe comporte ici deux « Bet », lettre de structure répétée dont chacune désigne ce que le talmudiste appelle un « penchant ». Celui du Qui Sait et celui du Qui Fait (cf La Face cachée du cerveau).
« Si tu recherches la vérité avec les deux penchants, tu la trouveras… » dit le talmudiste. Reste à savoir si la double explosion au Liban n'est pas le signe qui annonce la proche pulvérisation de ce double pilier soutenant l'Homme culturel. Ne sommes-nous pas déjà une humanité sans cœur, ravageant la planète, massacrant la vie au nom d'intérêts misérables ?

Si le Bet au cœur du Liban était anéanti,
ל ב נ ו ן
il ne subsisterait que les lettres Lamed et Noun, écrivant le mot « Lan » qui signifie « à nous » (cf dictionnaire El Maleh p. 1427).
Nous aurions le mot : 
ל נ ו ן
« A nous» (Lamed-Noun), un enseignement (Lamed) sans contenu, pour l'humain (Noun) parlant du cycle (Vav) de l'humain… Mais un humain dévitalisé, sans structure.
Et si l'on enlève les lettres Lamed et Bet (cœur) il ne reste que Noun tout seul : l'homme culturel (Noun) dans le cycle (Vav) qui ne sait de quoi se remplir, étant privée de tout enseignement, de tout savoir (Lamed), de tout cœur.
Humanité dont le cœur vital serait arraché et qui ignorerait même ce qui lui manque.
C'est pourquoi il importe que Lebban s'écrive avec deux Beit afin que nous nous rappelions le modèle d'absolu et sa structure unitaire en deux hémisphères, dont le temple à deux piliers évoque l'architecture. Ce pilier, aucune déflagration ne pourra l'anéantir : le peuple libanais le démontre, mobilisé qu'il est à défendre les valeurs de la Vie.
La France doit non seulement soutenir ce combat, mais s'en inspirer, se rappeler son idéal, son projet : culture, civilisation, Connaissance.

PS :
L'affaire du cœur, dans Don Quichotte
Lire les poignants chapitres 22 et 23 (vol. 2) de Don Quichotte où le célèbre chevalier descend dans la grotte de Montésinos. Dans un palais souterrain tout de cristal, Don Quichotte voit la sépulture du chevalier Durandart à qui le cœur fut arraché. Il rencontre le vénérable Montésinos qui est prié de transporter ce cœur sanguinolant en France : « je vous ai arraché le cœur du mieux que j'ai pu, sans vous en laisser la moindre parcelle dans la poitrine, je l'ai essuyé avec un mouchoir de dentelle ; j'ai pris en toute hâte le chemin de la France après vous avoir déposé dans le sein de la terre… » Dans la même grotte, Don Quichotte rencontre Bélerme, ayant bien reçu le cœur de Durandart, elle porte en procession dans ses mains l'organe vital de son amant… Une scène allégorique visant expressément la France, priée de recevoir le cœur de la Connaissance et de la prendre en charge.
Nous y travaillons.
— Je voudrais ajouter, quitte à déplaire : le Liban, complètement ruiné, se paie le luxe d'être en guerre contre Israël depuis des décennies. Je suggère à la classe politique nouvelle qui émergera de mettre au point un traité de paix avec Israël et de mettre fin à la haine qui est, elle aussi, un des éléments causant les désastres. Un renouveau spirituel doit naître avec la nouvelle nation qui ne gardera rien des anciennes erreurs.

Le Liban dans la Torah : dans le Cantique des Cantiques.


vendredi 7 août 2020

Le Secret de Cham, troisième fils de Noé (3/3) Au cœur du texte.

Le Secret de Cham, troisième fils de Noé (3/3)
(par Dominique Blumenstihl)

partie 1
partie 2

Mon étude sur Cham, le troisième fils de Noé, a soulevé pas mal de réactions et questions. Voici en conclusion de cette série un échange questions/réponses…
Je remercie les Lectrices et Lecteurs de leur passionnante attention qui m'oblige à approfondir les choses.

Plusieurs personnes ont demandé : comment sait-on qu'il s'agit d'une affaire de viol / castration que Cham aurait commise ?
Réponse : j'en ai parlé dans la partie 1 de cette série. En effet, la malédiction que prononce Noé à l'encontre de son fils porte sur les générations à venir. Une telle malédiction, d'une extrême gravité dans le contexte biblique, n'a pas été dite à la légère ; et ce n'est pas pour avoir « vu » la nudité de son père que Cham est condamné. « La simple vue ou même la parole dont il fit état méritait-elle une punition aussi excessive que la malédiction ? » s'interroge le Maharal de Prague (voir Elie Munk, Genèse, p. 103, s'appuyant sur le commentaire Sanh. 70 a ).
Le verbe « voir » est ici pudiquement écrit. Cham a vu d'un peu trop près et s'y est rendu dans ce but. Cela se passe dans la Tente. Le mot est écrit avec le suffixe évoquant la féminité. Certains commentateurs en ont déduit qu'il s'agissait de la tente de son épouse où Noah se rendit. On se demande alors ce que Cham est venu chercher dans la tente de sa mère… A mon sens, la marque du féminin concerne la Schékinah : il s'agit de la tente où il avait dressé un autel et c'est là que Noé s'est étalé, pris d'ivresse. Cham s'y est rendu dans l'idée précise de profaner le Lieu de la Schékinah, et cela au moyen d'un acte ignoble. L'idée en est reprise par le verbe « connaître », au verset 24 (Noah, IX). Il est écrit que « Noé… connut ce que lui avait fait son plus jeune fils… » Le mot « connaître » laisse entendre qu'un acte s'est produit, ce qui est confirmé sans équivoque par « avait fait ». La Torah ne donne pas le détail de l'horreur et laisse au Lecteur le soin de comprendre.


Dans la partie 2 je mentionnais Genèse X : « Voici la descendance des fils de Noé, Sem, Cham, Japhet… » et j'ai signalé que les généalogies détaillées qui suivent immédiatement ce verset se présentent à revers, c'est-à-dire que le texte commence par celle de Japhet, puis celle de Canaan/Cham, puis en troisième celle de Sem qui donc apparaît en dernier en raccord direct avec le chapitre suivant qui traitera de l'aventure d'Abraham, descendant de Sem. Pour comprendre cette logique, voici quelques précisions allant au cœur du Texte. C'est-à-dire sur le fond systémique et lettrique. Voici les noms des personnages en hébreu. 
Sem :
ש ם
Cham :
ח ם
Japhet :
י פ ת
Noah :
נ ח 
« Noah engendra 3 fils, Sem, Cham, Japhet » (Genèse 6-10). Les quatre noms figurent dans ce verset. On peut dès lors aligner les noms des trois fils dans l'ordre indiqué :
ש ם / ח ם / י פ ת
On notera que Sem s'écrit avec un Schin, sans point, au verset 6-10,
ש ם
mais que dans le verset 9-18, il s'écrit avec un Schin pointé à droite:
שׁ ם
Que s'est-il passé entre les deux versets ? Rien moins que tout le déluge. A la sortie de l'arche, Sem (avec son Schin encore neutre) devient clairement Schem. Il a gagné le point de l'énergie sur sa branche de droite.
שׁ
Et se prononce donc Schem. Ce point d'énergie à droite signifie qu'il reste un énorme programme évolutif à accomplir qui permettra étape par étape à ce point de glisser sur le curseur des 3 trois Vavims composant le Schin. Schem ouvre un cycle, celui de la branche sémitique et abrahamique qui aboutira à Jacob, donc Israël qui s'écrit avec un Schin pointé à gauche et qui se prononce « s ». C'est-à-dire que le Schin de Schem vise de loin le Schin d'Israël. La quatrième branche du Schin définitif et complet en quatrième position, celle du messianisme émergera à ce moment-là, quand Israël aura retrouvé le territoire où s'écrit le Schin définitif. Chose réalisée depuis 1948. Nous sommes sans aucun doute possible en phase messianique.
 
Questions / Réponses 
Question :
Noah plante une vigne, en boit le vin, symbole de la Connaissance. Certains lui reprochent de s'être enivré. Est-ce justifié ?
Réponse :
Ceux qui l'accusent d'éthylisme n'ont pas pensé à la symbolique du vin. Seul survivant du cataclysme avec sept autres personnes, son cerveau d'homme quasi seul sur terre devait subir la pressurisation d'une décharge cosmique exceptionnelle. Il n'est pas certain que l'éthylisme dont on l'affuble soit exactement de type alcoolique : il est trop facile de faire de lui un poivrot, comme si le renouveau de l'humanité par lui était soumis à l'influence du gros rouge. Son addiction à la boisson est une métaphore concernant l'assujettissement de sa personne à la Connaissance. Le Vin est symbole de la Loi. Et c'est à la Loi qu'il s'abreuvait, une Loi non encore écrite, non encore révélée mais dont les effluves se faisaient puissamment sentir sur le rescapé et ancêtre d'Abraham. Allait-il dans la Tente, celle de la Shékina, recevoir la sustentation de l'Invisible, appelée « vin » ? Peut-être eut-il droit à une révélation exceptionnelle, dont nous n'avons aucune idée ? Peut-être reçut-il tout le message divin concentré dans cette unique vigne dont il buvait le jus ?
Question : 
Il était nu dans la tente où il subit l'outrage de Cham… Quelle est cette tente ?
Réponse : 
Nu comme le sera Don Quichotte dans la Sierra Morena. Le corps dénudé afin de mieux sentir s'écouler sur lui les ruissellements des Séfiroth et mieux entendre la Voix (Bat Qol). Griserie de l'esprit envoûté par le flux divin dont il est le seul humain récipiendaire sur terre ? Dans sa solitude, comme Noah, Don Quichotte se dévêt, s'adonne à la folie — ce que l'on a aisément qualifié d'éthylisme pour Noah. Don Quichotte en appelle à la Shékina, il présente ses prouesses, tête en bas : montre son corps à l'envers, bifurcation des jambes dressées vers le ciel, tel la représentation schématique de l'alphabet hébreu en forme de Y. Mise en évidence de sa tête (en bas) par le moyen des « calabaçadas », tête en lieu de l'Alef, jambes  en dualité, en pleine exposition de leur nudité. Est-ce de cette même folie que fut touché Noah, lorsque ivre (du vin de la Connaissance) il s'isola dans la Tente ?
Quelle est cette Tente ? La Tente, le Lieu désigné où il avait fixé l'autel ? N'est-ce pas le Lieu du Temple que son fils Cham voulait souiller ? Le Lieu où son père pouvait recevoir l'énergie ? 
Question :
Quelle est l'ivresse de Noah ? Pourrait-on en faire un décodage ?
Réponse :
Cham trouva Noah, nu dans la Tente. Endormi dans l'ivresse. L'ivresse et l'épuisement d'un trop perçu d'émanations, d'énergie qui, en hébreu, est représentée par le lettre Yod. Le vin, justement, s'écrit Yod, Yod, Noun. Double décharge d'énergie Yod sur l'Homme. Il n'est donc pas nécessaire que Noah fut l'ivrogne que l'on se plaît à moquer : il était l'homme subissant l'extraordinaire décharge de la foudre divine, le seul homme survivant sur terre en qui l'éclair du Verbe déchargeait sa fulgurance. De quoi tomber inanimé, hagard et halluciné : restait-il ainsi des nuits entières, dans l'attente de l'illumination ? La recevait-il spontanément, quotidiennement ? Je le crois en raison du fait qu'il était dramatiquement seul. La décharge restait concentrée sur un seul point d'impact, l'esprit de Noah, sans se disperser et se répandre sur d'autres survivants — d'autres groupes humains réduits ayant échappé à l'apocalypse auraient-ils survécu, dirigés par quelques initiés qui reçurent à l'instar de Noah, une parcelle de l'influx ? Le survoltage de la décharge devait être tel sur ce câble unique qu'il est aisément compréhensible qu'un fusible ait pu lâcher, ou que tentant de tenir le coup face à la… passion divine qui venait de sauver l'humanité à travers lui, Noah ait été désemparé. Car enfin, imagine-t-on la situation de la terre, lessivée par le déluge, et celle du petit groupe humain isolé de survivants, de cet homme qui se rend compte qu'ayant écouté la voix céleste il a eu la vie sauve en construisant son arche ? Et que Dieu, après le courroux diluvien, sauvant son projet, le recommençant après l'échec du Paradis Terrestre, après le meurtre d'Abel par Qaïn, toujours à l'œuvre, le remette encore une fois au tamis par le troisième fils d'Adam, Seth dont Noah est le descendant. Troisième commencement, désastre sur désastre, tout recommence et tout doit à nouveau être enseigné ( en sommes-nous là, à nouveau, à notre époque ? ). Noah devait subir une fantastique pression — au sens écrasement, peut-être même de broyage — étant à la tête du clan par qui tout devait reprendre. De là, son espérance du quatrième enfant qui naîtrait après le Déluge, fils ou fille que la logique systémique lui permettait d'espérer en Sod. Par ce quatrième enfant — et je suis persuadé qu'une fille était prévue — rien des désastres du passé ne serait transmis à l'avenir. Une nouvelle génération humaine entièrement post-diluvienne, lavée, remise à neuf devait émerger, instruite qu'elle aurait été par Dieu sans qu'il n'existe aucune pollution liée à l'antériorité condamnée.
Question : 
Le problème qui se pose est visiblement celui du renouvellement cyclique. Comment commencer un cycle nouveau sans se laisser engloutir par le poids du passé ?
Réponse :
L'attitude de Cham impose une effroyable violence en début de cycle là où il aurait fallu la beauté d'une naissance d'un être nouveau. Il empêche le renouveau et entend imposer son ordre criminel. Cham s'estime, en tant que dernier des trois fils de Noah, le plus apte à prendre le relais : il interdit toute naissance ultérieure à la sienne qui serait issue du fonds chromosomique noachide. D'où le viol et la castration — physiologique et spirituelle du père initié. Le geste de Cham exprime une pensée. Un projet. Une volonté d'anéantissement de la quatrième issue qui devait être rénovatrice du projet humain.
Question : A-t-il réussi ?
Réponse :
La branche sémitique issue de Sem, supplée au quatrième enfant jamais né, cette branche a pleinement œuvré afin que la Révélation soit tout de même reçue, comprise. C'est pourquoi Sem (Schem) s'écrit avec un Schin pointé à droite qui préfigure l'action de sa généalogie conduisant jusqu'au Schin d'Israël. Sem veut dire aussi « là-bas, en ce lieu, dès lors… », comme dans la phrase « il dressa en cet endroit un autel… » ( cf dictionnaire El Maleh p. 4216-4217). Ce mot signifie également « le renom, la réputation ». Les descendants de Sem sont appelés « Ben'i Schem » autrement dit, les « fils du nom ». Le deuxième livre du Pentateuque (Exode) s'appelle en réalité « Chémot » (Schem-ot) parce qu'il commence par le verset « Voici les noms d'Israël »…
Plusieurs millénaires de fidélité, depuis Abraham par la voie d'Isaac, en ont garanti la conduction, malgré les violences chamiques sans cesse renouvelées. Message transmis de génération en génération d'une part, à l'intérieur du clan abrahamique spécifié par Isaac, puis à l'humanité entière, à laquelle se voit associée la branche-partenaire issue de Jephté. Celle-ci implique le partenariat de l'Occident au processus de dévoilement et d'élucidation dans la perspective messianique. La France y tient un rôle essentiel, comme nous l'avons signalé. Peut-être le grand Tiquoun réparateur du crime chamique dépend-il de la capacité de Tzarfat à faire prévaloir la branche droitière du Tzadé ?
C'est à quoi nous travaillons.

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