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jeudi 25 avril 2013

La démission du Grand Rabbin Bernheim ou l'imposture de la philosophie


La démission du Grand Rabbin Bernheim
(ou l'imposture de la philosophie)

par Dominique Blumenstihl-Roth

La nouvelle a fait le "buzz" . Le grand Rabbin Bernheim a démissionné de ses fonctions représentatives, après avoir avoir avoué qu'il n'était pas l'agrégé de philosophie qu'il a longtemps prétendu être. Scandale, imposture se sont écriés les médias, et gêne extrême des autorités religieuses juives d'avoir à assumer dans leur représentation officielle la présence d'un "tricheur, plagiaire de surcroît, signant de son nom des textes écrits par ses étudiants"… 
Bah, me dis-je, qui d'entre nous n'a jamais commis de petits mensonges pour briller quelque peu aux yeux des autres ? Que celui qui n'a jamais péché lui jette la première pierre, dirais-je en plagiant un autre juif bien célèbre. 
Allons-nous rejoindre la meute aux dents féroces, toujours prête à déchiqueter une proie fautive essentiellement de s'être faite prendre ? Il nous a semblé, (plutôt que nous acharner à les dénoncer (ah, quel vilain mot !), plus intéressant de comprendre les fautes : les actes des hommes pour condamnables qu'ils soient quand ils transgressent les lois, doivent également être compris. Ils sont toujours assujettis à une inspiration : qu'est ce qui est à l'origine d'un acte, d'une pensée ?
Tout d'abord l'accusation du plagiat.
Je pense que le rabbin a tellement fait sienne la pensée exprimée par d'autres qu'il a, par identification intime, oublié leur existence propre. Bien que ne pas citer ses sources, selon le Pirké de Rabi Eliezer, empêche le messie de venir, il me semble qu'ayant avoué et fait retour, le rabbin a pleinement réparé le forfait. Si la faute méritait d'être signalée, le retour, le tikkoun qu'il a opéré, a de grands mérites, car avouer ouvertement et réparer une faute est autrement plus difficile que la commettre secrètement.
L'accusation d'imposture est plus croustillante en ce qu'elle nous amène à mener une enquête pour déterminer où se situe le véritable péché.
Le brave Bernheim aurait donc été pris la main dans le sac de l'académisme. Qui a-t-il berné ? Qui a-t-il leurré et choqué en se faisant passer pour un philosophe diplômé de l'Université ? A-t-il blessé la sainte congrégation des philosophes, prestigieuse confrérie détenant vérité absolue sur les lois de l'univers ? Soyons sérieux : la philosophie n'est, au regard de la vérité, qu'un pis-aller, une démarche intellectuelle qui ne pose jamais aucun résultat, une sorte de fausse-science spéculative dont on n'a jamais vu qu'elle permettait à la ménagère de finir ses fins de mois, ni qu'elle ait jamais réussi à concevoir une vision cohérente de la réalité au delà des idéologies personnelles. Le prestige de la philosophie repose sur une croyance selon laquelle la spéculation ratiocinante résoudrait les questions existentielles, mais qui a jamais vu un philosophe nous expliquer le sens de l'humanité ? Spécialistes du forage dans le vide, les philosophes, depuis Platon, ont-ils jamais pénétré aucun secret du vivant ? Qu'en est-il de Deleuze et autres Derrida ou Lévinas ? Quant aux vrais "agrégés", ont-ils élucidé l'identité des lois du réel ? Si oui, qu'on nous le dise tout de suite.
Que la philosophie passionne les êtres en quête de vérité, pourquoi pas. C'est un cheminement, comme un autre, dira-t-on. En tous cas, fort en vogue si l'on en croit les best-sellers en librairie, tels Michel Onfray… Mais qui nous dira où elle se trouve, cette vérité tant désirée ? En réalité, autant de philosophies que de pistes, Autant de penseurs  que de labyrinthes et autant d'échecs et d'errances, parfois même de monstruosités, toutes issues de la sainte discipline philosophique ! Qu'en est-il de la philosophie de Kant "qui considère les Juifs comme des vampires de la société" ? Celle de Schopenhauer qui pense que "Dieu leur a donné une odeur spécifique" *?
A moins que l'on préfère Hegel ou Heidegger ?
Et voilà que les rabbins, experts de lectures hébraïques, dont la connaissance des Textes révélés devrait justement nous amener à la vérité, s'adonnent à cette… forme d'imposture intellectuelle, à cette fantaisie qu'est la philosophie ! 
De même, sur un autre registre, mais en toute analogie acceptable, je me suis demandé comment un chirurgien renommé et brillant comme l'était M. Cahuzac, capable d'opérer le corps des hommes et sauver des vies, a-t-il pu s'adonner à la fascination du pouvoir politique, j'allais dire déchoir dans la politique et devenir un petit ministre quelconque ! Le voici expulsé du fief politique, par ses confrères tous au moins autant  dissimulateurs que lui. Eh bien je m'en réjouis pour lui, car cet homme vaut mieux que ce que l'on croit : son exclusion de la politique en est la preuve. La politique, monde de menteurs fieffés, bannit M. Cahuzac pour faute morale ? Qui peut croire qu'il y aurait de la morale en politique ? Pour sa grande chance, Cahuzac redevient ce qu'il a toujours été et qu'il n'aurait jamais dû cesser d'être : un médecin, chirurgien, qui maintenant, libéré du politique, peut se consacrer à sa vocation, sauver des vies.
De même le grand rabbin Bernheim.
Le voici expulsé de la communauté des philosophes après laquelle il soupirait en lui faisant bien des révérences. Le voici banni ! Et c'est tant mieux pour lui, car mauvais philosophe qu'il était (ce qui est en l'occurence un compliment), il recouvre sa chance d'être à nouveau le rabbin authentique  et brillant qu'il n'a jamais cessé d'être, c'est à dire un homme de Lettres, des Lettres hébraïques recelant en elles toute la vérité du monde.
Qu'est-il allé s'égarer du côté de la fausse science (mais vraie imposteuse qu'est la philo), alors qu'il a passé sa jeunesse à étudier la Torah, le Talmud, la Michna, alors qu'il a suivi un cursus autrement plus difficile et exigeant dans les écoles talmudiques ? Les rabbins, qu'ont-ils donc à se fourvoyer dans la philosophie : espèrent-ils y trouver quelque chose qui ne soit dans la Torah ? Quelle étrange concession à l' En-face ! Cherchent-ils, dans ce partenariat, à réaliser une sorte d'union amoureuse des contraires ? Toute une cohorte de rabbins sont tombés dans ce piège, consistant à croire que la philosophie serait le partenaire légitime de la pensée hébraïque.
Pour le dire en terme de kabbale : ils ont cru que la philosophie serait  le "Ma", face au "Mi". Erreur totale, car la philosophie n'est pas, à mon sens, le partenaire ontologique désigné : face à la connaissance, se dressent les sciences, le corpus des sciences exactes, l'objectivation de la pensée établie sur l'observation. Et cette rencontre Connaissance-sciences, elle a été pleinement opérée. C'est chose faite et connue, depuis 1989 ! Allons messieurs les rabbins-philosophes : lisez La Face cachée du Cerveau ! D'une part les sciences, d'autre part, la Connaissance. Cet ouvrage présente le principe d'unité et le corps des lois systémiques du réel. Lisez La Synthèse des Sciences ! Un ouvrage qui délimite avec précision le statut ontologique de la science face à l'Hébreu de la révélation. L'auteur, Dominique Aubier, mérite votre attention. C'est acte de culture, de libération qu'en prendre connaissance et s'en instruire.

Aujourd'hui, grâce au rabbin Bernheim, nous connaissons les limites de la philosophie, elle n'est pas dissoluble dans la Connaissance, elle est hors-réalité et expulse toute pensée qui n'entre pas dans ses fictions. Et voici M. Bernheim, accusé d'être un imposteur par les adeptes d'une discipline qui est à elle-même une imposture ! Cela ne manque pas de comique : accusé d'être un menteur par des menteurs… Belle distinction car, expulsé de la philosophie, le voici prié de retrouver… la vérité là où elle est.
Car la vérité, M. Bernheim, vous la possédez déjà ! Le nom même d'Israël vous le dit, puisqu'il s'agit de lutter pour l'esprit et de le connaître. Le connaître comment ? Par les armes de l'Eternel, vous le savez bien. Alors qu'irions-nous chercher dans l'arsenal de la fausseté philosophique qui, à juste titre, vous a mis à la porte de ses propres impostures ? Vous voici libéré, rabbin Bernheim. Et j'en suis heureux pour vous ! 
Et n'allez pas vous excuser outre mesure !
Votre premier acte suite à cette libération pourrait consister en une toute petite mise à jour de vos vastes connaissances. La lecture des deux ouvrages cités ci-dessus vous donnerait vraiment des ailes…



* (mentionné par Georges Bensoussan, tirée du livre "Le Code d'Esther, de Bernard Benyamin et Yohan Perez, éditions First).

samedi 20 avril 2013

Dominique Aubier proposé au prix (para el premio) Samuel Toledano

Dominique Aubier est proposé au prix Samuel Toledano
qui honore une action remarquable en direction des relations
entre l'Espagne et Israël.

1. Raisons politiques.
Auteur du livre "Don Quichotte Prophète d'Israël",
Lors de ses recherches pour ce livre, paru la première fois en 1967,
Dominique Aubier avait découvert que le décret d'Alhambra de 1492, concernant l'expulsion des Juifs d'Espagne, était resté en vigueur à travers les siècles et n'avait pas été abrogé. Elle en a parlé à son ami, le ministre du Tourisme espagnol Don Manuel Fraga Iribarne, président de la région Galicie jusqu'en 2010. Il en parla à son tour au… général Franco en lui remettant en main propre le livre de Dominique Aubier… Provocation qui porta ses fruits, puisqu'il abrogea aussitôt le fameux décret…
Ce livre est aussi à l'origine de la reprise des relations diplomatiques entre l'Espagne et Israël qui avaient été suspendues à cette époque…

2. Raisons culturelles
"Don Quichotte, prophète d'Israël" établit la corrélation exacte entre le roman de Cervantès et l’hébreu. La découverte est sensationnelle : Don Quichotte est structuré selon un plan 
précis qui épouse la représentation kabbalistique des sefirots. 
Dégageant le roman de son carcan imagé et symbolique, Dominique Aubier 
décrypte les scènes les plus célèbres de Don Quichotte : les moulins à vents, les 
noces de Camacho, la bataille du Biscayen. L’auteur met au clair les références 
bibliques et les allusions à la Mercabah, relatives au char d’Ezechiel, actives 
dans le roman de Cervantès. L’itinéraire que suit le Chevalier, de ville en ville, 
les personnages qu’il rencontre, les noms des endroits, des personnes, tout 
devient lisible : l’énigme de Dulcinée du Toboso s’éclaire et prend tout son 
sens dès lors que l’on accepte que la noblesse de Don Quichotte s’écrive sous 
la constellation des lettres hébraïques. 
Dominique Aubier ouvre les secrets de Don Quichotte en actionnant les clefs 
initiatiques de la kabbale hébraïque. 

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Dominique Aubier para el premio Samuel Toledano

Estimados amigos,

"Pyenzo ke kale ke pidamos el Premio 
Samuel Toledano para la Senyora Dominique 
Aubier por munchas razones.

"Primer, de ke eya mostro ke puedeser el 
Kijote es un livro de espiritualitad, 
ke kon savyedurya unika mos eleva a pyensar, 
dende la risa,  fina las mas  ondas i mas 
altas kestyones de la vida umana,  ke parese 
rota en dos, el ombre ke tiene ansya de lo 
mas grande i el ombre natural, Don Kijote 
i Sancho, dos karas puedeser del uniko 
Serbantes.
 
"Segundo, de ke eya mostro asina ke la 
cultura Judiya en Espanya no muryo en 
1492, ma sigio biva i yego al livro ke 
es el sentro de la kultura Espanyola.
 
"Treser, de ke eya mostro asina el kamino 
de la vedradera konsilyasyon entre Ýisrael 
i Espanya, ke seriya a traves dos livros, 
el Tanah i puedeser su ijo el Kijote 
(Esa konsilyasyon ke siempre eksistyo 
en muestros puerpos de Bnei Anusim, agora 
puederiya eksistir en muestras almas)

Si el D.io kere, lo konsegiremos.

Kim Perez F-Figares

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objeto :
Proponer la Snra Dominique Aubier, 
autora de Don Quishot, Profeta y kabalista, 
para el premio Samuel Toledano.

Objet : Premio Samuel Toledano

A :
Misgav Yerushalayim, el Centro para 
la Investigacion y la Ensenanza del 
Legado del Judaísmo Sefardí y el Oriental,
P.O.B. 4035 Jerusalén 91040, Israel

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Proposicion : 
Dominique Aubier para el premio Samuel Toledano

lundi 8 avril 2013

Le Messianisme. Film de Dominique Aubier. Qu'appelle-t-on "messie" ?

dans la série Ciné-Code DVD 19 
Le Messianisme !

Film de Dominique Aubier
Réalisation : Olivier Verger


Le messianisme ! Ce terme plonge dans un mystère qui tracasse les esprits. On voudrait savoir de quoi il s’agit. Et d’abord, qu’appelle-t-on « messie » ? 
Selon l’usage qui en est fait, le Messie serait venu avec le Christ. C’est l’opinion chrétienne. Pour les Juifs, il s’agirait d’une formulation absolue, livrant la vérité éternelle, phénomène prévisible mais non encore échu. Ainsi, le Messie serait venu pour les uns et en attente d’arrivée pour les autres. Comment avoir une claire idée, que ce soit en terme de constat ou d’espérance ? La controverse fait que le problème reste à régler. 

 Pour apprécier au plus près cette énigme, Dominique Aubier se réfère au mot hébreu «messie». Vocable fondateur, de quoi est-il chargé ? Son sens est suspendu à une notion cosmologique selon laquelle la terre puisse être pensée en termes d’anatomie et de physiologie nerveuses : une région du monde remplirait la fonction de l’aire de Wernicke, preneuse de sens. D’après la tradition juive, ce serait Israël. L’hébreu serait alors la langue utilisée par le Créateur pour parler le Cosmos et Jérusalem serait le point d’impact sur terre de cette parole fondatrice. Qui dès lors douterait que la révélation assumée par l’hébreu ne soit immense ? Qui pourrait s’offrir le luxe de la dédaigner ?

Mais l’énergie poursuit son parcours et il faut distinguer entre son intégration première, l’état acquis en tant que mémoire culturelle, et la nécessité qu’elle a d’irradier de nouvelles régions du monde. C’est ici qu’intervient l’opération messianique. Selon la prévision biblique du prophète Obadia, elle saurait prendre copie du message de manière à l’orienter vers les Nations : l’Espagne serait ce lieu de passage vers l’expression universelle. Prouesse que réalise Cervantès. Il récupère les données informationnelles issues de la tradition hébraïque et leur confère l’enroulement structurel. Il invente le roman comme vecteur de la leçon et, en style mimétique de la vie, transporte et transmet la Connaissance hors du fief judaïque. Il est, dans le cycle du messianisme, la partie génitrice. Son texte métabolise les critères du système de vérité et son héros, Don Quichotte, brisant la consigne du secret pesant sur le référentiel, le fait sortir de son retrait l’exposant au grand jour, au chapitre de la Tête enchantée ! 

Don Quichotte m’a enseigné la mouture de la structure du Modèle absolu, dit Dominique Aubier : le messianisme, c’est le nom de cette première exposition, sous couvert de symbolisme, attendu qu’une seconde mise au clair intervienne un jour, conformément au processus en deux temps prévu par la tradition. La transmission suivante doit, selon la même prophétie biblique, se réaliser France, pays de la parole exprimée. Ne serait-ce pas le grand dessein de la France, que livrer l’explication messianique à l’universalité ? 

Rendant hommage à l’extraordinaire prise de conscience du réel endossée par le judaïsme, saluant la prodigieuse intervention de Cervantès dans la perspective de la métabolisation civilisatrice, ce film, 19ème de la série Cinécode, se positionne au déversoir de cette élucidation, étant lui-même une pierre apportée à l’édifice chargé de faire émerger la vérité.

Le Messianisme






Película de Dominique Aubier
DVD
Producido por MLL-Films 32 euros
gastos de Envío incluido.

¡ El mesianismo! Esta palabra es un misterio que inquieta los espíritus. Querríamos saber de qué se trata. ¿ Y primero, que llamamos "mesías"?  La opinión cristianaes que El Mesías habría venido con Cristo. Para los Judíos, se trataría de una formulación absoluta, entregando la verdad eterna, el fenómeno previsible pero todavía no vencido. Así, el Mesías habría venido para unos y en espera al punto para otros. ¿ Cómo tener una idea clara? La controversia hace que el problema tarda en ajustar.

Para apreciar a más cerca este enigma, Dominique Aubier se refiere a la palabra hebrea "mesías". ¿ Vocablo fundador, de qué es encargado? Su sentido es suspendido de una noción cosmológica según la cual la tierra pueda ser pensada en términos de anatomía y de fisiología nerviosas: una región del mundo cumpliría la función del área de Wernicke, compradora de sentido. Según la tradición judía, sería Israel. El hebreo sería entonces la lengua utilizada por el Creador para hablar el Cosmos y Jerusalén sería el punto de impacto sobre tierra de esta palabra fundadora. ¿ Quién dudaría para que la revelación asumida por el hebreo sea inmensa? ¿ Quién podría ofrecerse el lujo de despreciarla?

Pero la energía persigue su trayecto y hay que distinguir entre su primera integración, el estado adquirido como memoria cultural, y la necesidad que tiene irradiar nuevas regiones del mundo. Es aquí dónde interviene la operación mesiánica…

samedi 6 avril 2013

Le secret de Don Quichotte. Dominique Aubier aux éditions Ivréa. Dist. Gallimard

Bonne nouvelle pour les (vrais) amis de Don Quichotte :
Le livre "Don Quichotte Prophète d'Israël", de Dominique Aubier, publié aux éditions Ivréa, distribué par Gallimard. À paraître en janvier 2014.

Un livre essentiel pour comprendre Don Quichotte.


À nouveau disponible


Par Dominique Aubier
Aux Editions Ivréa


DON QUICHOTTE : une gloire jamais éteinte entoure ce livre qui reste, avec la Bible, le livre le plus lu au monde. Quel est son secret ?
Dominique Aubier voue son existence à résoudre cette énigme. Menant son enquête, cet écrivain —une vie de recherches, d’investigations pour comprendre— devient experte de la kabbale hébraïque. Munie de cet instrument, elle ouvre le symbolisme de Don Quichotte, le décode et en libère le sens. La découverte est sensationnelle: Don Quichotte est un livre qui est lisible à la fois en castillan et en hébreu. Cervantès, en effet, dissimule un message dans son texte. La deuxième édition (1608) originale du Quichotte, révisée par son auteur, est truffée de «fautes» que les officiels s’empressent de corriger dans les éditions suivantes. Mais en réalité, il fallait décoder ces «erreurs» qui n’en étaient pas et qui transformaient, par l’omission d’une lettre, par l’accentuation mal placée, le roman castillan en un traité initiatique habité du système qui fonde l’herméneutique : autant de messages cryptés, dont certains sortent droit du texte biblique, notamment des chapitres d’Ezequiel. Je sais qui je suis, dit Don Quichotte. Qui est-il vraiment ? Dominique Aubier suit Cervantès à la trace. Elle restitue le fil conducteur de sa pensée, si bien que l’enquête est menée par Cervantès en personne, qui pose des jalons dans un jeu de piste dont le trésor est l’apparition du sens.
Voilà qu’en pleine Inquisition, Cervantès, dans une forme littéraire nouvelle dont il est l’inventeur — le roman moderne — , transmet un enseignement frappé d’interdiction. Cervantès redonne ce qu’il a reçu de la tradition hébraïque et de la kabbale, augmenté de son propre apport. Don Quichotte (Q’chott en Araméen signifie vérité) fut écrit dans un souci d’œcuménisme. En souvenir d’une Espagne, terre de rencontre des trois religions révélées, il propose à l’avenir un vaste projet culturel plaçant en son centre la puissance du verbe : Cervantès met le génie ibérique au déversoir de la sagesse donnée au Sinaï. D’une part, il effectue, en mode occidental, le relevé de la doctrine divine portée par la réflexion hébraïque ; d’autre part, il la propulse au cœur des Nations par l’intermédiaire romanesque. Ouverture de temps nouveaux : Don Quichotte initie le temps de la révélation. En cela, son actuation n’est-elle pas proprement… messianique ?
Dans cet ouvrage somptueusement documenté, Dominique Aubier démontre que don Quichotte a la puissance d’être le grand recours à la civilisation, à la métaphysique, à l’Esprit.
D. Blumenstihl-Roth



Aux Editions Ivréa, distribution Gallimard
En Librairie