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vendredi 27 novembre 2020

Ecouter la symphonie de l'Unité. Un texte de Dominique Aubier.

Un texte original de Dominique Aubier…
 
2 décembre… Il y a 6 ans, Dominique Aubier nous quittait. Voici un de ses textes, un inédit passionnant, non daté. De haute tenue intellectuelle, on s'en doute. On peut en retrouver quelques passages dans le livre
La 23è lettre de l'Alphabet hébreu…
 


« La légende raconte qu’un jour un homme voulut se faire dire le bien qu’un certain sage pensait de lui. Le talmudiste répondit : pas une once de plus ou de moins que ce qu’en pense Dieu.
J’apprécie cette certitude. Je l’estime aussi compréhensible que l’égalité selon laquelle deux et deux font quatre de quelque façon que l’on place les chiffres deux. Mais je ne crois pas que l’analogie se maintienne entre le Créateur et l’initié, celui-ci fût-il aiguisé sur les meules de l’Absolu, l’éternité couchée à ses pieds. La plus haute familiarité avec le Sacré n’abolit pas la séparation entre le fabricant et le fabriqué. De toutes manières, le label qui désigne le chef d’entreprise ne convient pas. C’est un problème à résoudre avant de surfer sur l’alphabet, enfoncer le marteau piqueur dans la substance du cerveau, ou frotter le vécu et ses histoires au gant de crin séphirothique.
 
« S’agissant d’expliquer l’alphabet hébreu, on va  forcément ouvrir la Bible. Là,  deux entités parlent avec autorité : Elohim et le Tétragramme. On aura souvent maille à partir avec ce qu’elles disent. C’est pourquoi il faut s’entendre sur ce qu’elles sont. L’Eternel-Dieu serait une formule assez convenable pour rendre compte de ces puissances, de leur identité et de leur collaboration que le trait d’union figure en équivalence de sens, dans les traductions en français. Celle dont j’ai l’usage se trouve dans l’édition bilingue publiée en 1967 par la librairie Colbo. Les travaux ont été dirigés par le Grand Rabbin Zadoc Khan. Une certaine notoriété accompagne ce gros volume de presque deux mille pages. Le logiciel que j’ai placé dans mes armoiries n’est pas différent de celui qui a conduit les événements recueillis dans ce livre d’Histoire.
Selon quoi, je puis dire de mon L.K. (Lekh Lekha) qu’il est celui dont se sert la vie. Ces deux initiales quoi qu’empruntées à des vocables français ont la coquinerie de dire en hébreu quelque chose comme vas-y !  Ne te laisse pas intimider ! Le  ciel est avec toi ! Le ciel, j’accepte sans rechigner. Ce qui me gêne et contrarie, c’est l’expression  "Eternel - trait d’union - Dieu".  Sinon, je suis calme. Je sais que mon  "Lekh Lekha, vas y pour toi" est en tous points conforme au logiciel dont se sont servis les auteurs connus sous l’appellation canonique d’écrivains prophètes. Rien ne m’offusque dans cette logique. Pourquoi ? Parce que la vie est codée sur l’alphabet hébreu. Les Nebiim Ketouvim qui ont écrit les textes narratifs ou laudatifs recueillis dans la Bible l’ont fait en utilisant le même code linguistique. Leurs écritures se sont écoulées dans des moules mimétiques du réel. Ils auront eu moins de peine à trouver leurs mots que nous n’en avons, nous, les écrivains profanes à joindre les deux bouts pour dire en clair quelque chose. Nous ne sommes pas aidés par un codex qui surplomberait le dictionnaire, ayant classé d’avance tout ce que la vie pourrait inventer.
 
Ein Sof.
« Je renâcle, c’est vrai, je ne suis pas dévotement la sagacité de l'ancien Grand Rabbin quand je discute le bien-fondé du trait d’union qui rapproche Dieu de l’Eternel, comme si l’un de ses vocables ne suffisait pas à désigner ce qui ne peut pas l’être. Mais je ne joue pas les fortes têtes pour rien. Je n’arrive pas à déterminer quel terme est mis pour Elohim et lequel pour le Tétragramme. Les traducteurs ont eu le souci de rendre sensible la correspondance.  L’Eternel est pour l’un et Dieu pour l’autre. Malheureusement, le trait d’union ne dit pas dans quel sens l’énergie court dans son vecteur. Je sais, j'ai l’air de critiquer la translation. Tel n’est pas mon propos. Au contraire, je suis persuadée que tous les spécialistes réunis pour traduire la Bible ont effectué leur travail en pleine conscience, en croyants respectueux de la Parole divine. Ils n’ont perdu ni la foi ni la raison quand ils ont donné des équivalences à des dénominations qui, en hébreu,  assignent le Sacré à se présenter en force et en sublime. La langue française ne consent pas facilement à s’extasier. Je souhaite attirer l’attention sur la question. Celle de la présence de D.ieu dans l’univers et le monde. Comment y tiendrait-il ? Infini, sans limites, terme par lequel que les Kabbalistes le désignent : Ein Sof.
 אין-סוף
    
« Une sentence talmudique le fait comprendre : Dieu est le lieu du monde, mais le monde n’est pas son lieu. Cela veut dire que sans l’initiative de l’Infinitude, la Création n’aurait pas existé, mais ayant été programmée sur le modèle cérébral, elle n’a pu durer et vivre que si une énergie venue de l’extérieur continuait à l’alimenter. Tout comme cela se produit pour nos cerveaux qui reçoivent du Cosmos le flux qui en fait des dynamos jusqu’à ce que la mort coupe le câble. D’extérieur à la Création, il n’y a que l’Ein Sof. Donc, D.ieu ne cesse pas d’insuffler la Création, de l’animer en déléguant sur elle et en elle, le flot d’énergie auquel elle a droit au titre de cerveau vivant et bien constitué.
« La conception, en droite-gauche, équivalence duelle dont nous pouvons nous faire une idée quand elle donne prise à la conception médicale du psychosomatique fait comprendre que le corps, le soma, en sa vertu d’hémisphère quantitatif, reçoit du cerveau des instructions auxquelles il obéit en se les disant dans un autre langage. Penser, pour référence, au changement de lettre qui fait qu’un nucléotide d’ADN devienne un élément codant de l’ARN. L’exemple fourni par la microbiologie est éclairant. Il existe un code chimique permettant de passer du langage originel de l’acide nucléique au langage de  la protéine. C’est un peu comme le duo Homme-Femme. La féminité ne s’explique pas par la virilité et chaque sexe a ses critères, mais les deux ensemble fondent la vérité créatrice de base. J’attribue une relation de ce type au voisinage linguistique de l’hébreu et du français dans la Bible et  je veille à déchiffrer ce qui est dit dans chaque langue, sans chercher à prendre le traducteur en défaut. La langue française étant d’essence quantitative ou féminine, comme on voudra, objective ce qui est dit en hébreu et voit un arbre, une science, un emmêlement entre le bien et le mal dans  le message que lui adresse l’Ecriture. Mais l’Ecriture, lue et  entendue dans son langage d'origine, a émis positivement toute une chaîne d’idées uniquement établies sur la puissance de voir. Cela est visible même si on ne sait pas lire l’hébreu. On peut toujours voir comment des signes graphiques défilent. Voici donc l'Alphabet hébreu, le vecteur de vérité intangible que je vous invite à examiner. Dans les livres et la série des films que nous avons réalisés.

Sepher, Sephar, Sipour.
« C’est une initiative singulière que nous avons prise. Pourquoi mettre l’enseignement des valeurs kabbalistiques en films quand les livres suffisent à peine à exposer l’indispensable ?  Que signifie ce changement de médium ? Je vais vous le dire, de la même manière que j’ai trop rapidement mis en parallèle Sepher, Sephar, Sipour avec les trois premières lettres de l’alphabet. Parce qu’il faut faire confiance à la vie et parler à l’humanité entière avant que sonne le glas. Jouer de vitesse pour arriver au seuil du succès avant que la logique des lois régissant le réel n’entraîne la planète et le Cosmos à disparaître. Le défi est des plus dangereux. Pour le rendre intelligible, il faut exposer en détails l’engrenage qui, parti de la phase ontologique aux trois déclics Sepher, Sephar, Sipour a couvert quelques quatorze milliards d’années pour arriver aux désordres qui secouent l’actualité dans un monde humain coupé de la vérité créatrice. Aller d’un trait du commencement à la fin, parce que la fin s’inscrit dans le commencement et que c’est là, tout juste, la grande loi dont le Sepher Yetsira s’est fait le promoteur, en étant aussi l’ouvrage fondateur de la Kabbale au sens où la transmission traditionnelle s’ouvre un troisième niveau d’organisation, après que les Talmud et la Bible aient balisé le deuxième et le premier. Ma phrase les a comptés à reculons. La direction inversée a été dictée par l’âcreté d’avoir à ressentir une menace sous pression. Trois détonateurs prêts à conjuguer leur mise à feu.  Ces  trois injonctions n’en font qu’une. Elles s’emboitent comme s’emboitent dans le Tout de la Création les grandes unités qui en ont développé  la substance. Le message qu’elles tiennent sous le doigt est le même : reconnaître le prodige qu’est l’alphabet hébreu, moteur et pilote de toute réalité. Chaque agent a sa raison particulière d’intervenir. Il s'agit donc de rappeler que la fin s’inscrit dans le commencement, pour le premier niveau. De mesurer la distance parcourue depuis, pour le deuxième et d'insérer immédiatement  la doctrine kabbalistique à la direction de la vie, pour le troisième.
Mais si les trois se déclenchent en même temps... 
« Et que l’on ne croit pas à une fantasmagorie de catastrophe. A la lumière des critères du Logiciel, on verra que c’est infaillible. Les circuits obéissent à une commande générale. Les informaticiens connaissent ce règlement de manœuvres et appellent processeur, le super calculateur au service de la carte mère. Dans la réalité, les choses sont plus raffinées car Internet, sa toile et le réseau vertigineux de ses interconnexions n’est qu’une contrepartie explicative du prodige alphabétique.  La perfection du système rend inutile l’insertion d’un programme susceptible de provoquer un bogue qui bloque tout à l’insu des utilisateurs. L’ignorance humaine des lois divines suffira. Et l’on assistera au drame non prévu d’une décharge d’énergie surprenante quand les trois boutons-poussoir additionneront leurs forces, au rythme du Redoublement, la loi qui enclenche et qui déclenche. 

Ecouter la symphonie de l’unité…
« telle qu’elle s’orchestre de l’autre côté des choses. C’est la seule solution pour comprendre ce qui se passe et prendre les décisions convenables. Nos politiques s’enfoncent dans l’égarement des idées fausses, fidèles aux tournures de pensée qui promettaient le meilleur. Ils perdront le pouvoir mais il ne faudrait pas que leur échec survienne à l’instant où retrouver la vérité serait une question de vie ou de mort pour l’humanité désemparée. C’est pourquoi, en toute hâte, je propose à chacun de vous de jouer sa part de chance. En toute créature humaine, il existe une boîte d’allumettes prêtes à craquer au service de l’Absolu. Il suffit qu’elle soit entr’ouverte et qu’à la faveur du temps, la conscience en nous voit les petits bâtons flamber un à un. A la longue, ces lueurs éclairent le mystère que nous sommes à nous même, une torche, alors, qui consume le corps et la vie pour le bonheur de l’être. Celui qui ne perd rien en cours de route gagne le droit de puiser encore dans cette réserve de sens, d’en recueillir les cendres et d’observer ce qu’elles dessinent sur les parois de l’esprit. Il est alors dans l’œil du cyclone, capable de voir comme s’il était de l’autre côté du réel, un instant égal à la toute puissance infinie que faute de mieux on appelle Dieu. S’il a la place du scribe sur le strapontin de la salle obscure où se joue la comédie humaine, une larme de joie remplit son encrier et il trempe sa plume dans ce liquide. Il peut raconter la réalité de ce qu’il a vécu. L’écriture devance sa mémoire. Le réel se porte garant de ses souvenirs.  On dira, en termes d’expérience ordinaire, qu’il a reçu l’équivalant du prix Nobel. La lecture inversée de ce nom fait apparaître sa réalité : Lebon et entendu en hébreu c’est authentique ! Zé TOB.
« C'est moins une récompense qu’un certificat de perfection pour service rendu à tous les aspects de la vérité ; alliance entre la conscience du cycle et celle d’un individu en son lieu et sa date d’existence. Miguel de Cervantès est le dernier écrivain à l’avoir obtenu. Le peuple espagnol s’en est rendu compte. Il se fête lui-même le 23 avril, jour anniversaire de sa mort, cérémonie de l’essence d’être, montée en gloire pour l’auteur de Don Quichotte. Les aventures du chevalier de la Manche ratissent la totalité des émulsions initiatiques descendues le long des dix mille ans que semble avoir le cycle de la Révélation. C’est pourquoi, récemment, le cinéma naïf n’a pas pu tourner le film dont le réalisateur ignorait ce qu’il avait mission d’actualiser. La vie n’a pas laissé passer l’inopportunité d’une initiative misérable à côté de ce qu’elle allait cotoyer. L’énergie de la Création, le parcours évolutif qu’elle a couvert en portant son message, ce message lui-même devenu vibrant de réalisme au contact de la péninsule ibérique — territoire, langue, peuple, histoire culturelle confondues — se sont insurgés contre un projet qui les défiait. Il arrive que la vérité se rebiffe contre les aberrations humaines. Une pluie torrentielle a noyé tout le matériel du film centré sur des personnalités de pellicule. Les acteurs n’étaient pas des interprètes brillants pour le message cherchant son abri dans la conscience planétaire. Mais leurs appellations ont rendu justice au marquage du sens dans la réalité de leur préférence au monde. Rochefort (Jean), parce qu’effectivement Rosch, nom hébreu du Modèle Absolu, résonnait en force dans un thème estampillé Vanessa Paradis: le paradis s’en va. Le  Pardès aussi.
       
« Et moi, je ne peux pas m’en aller avant d’avoir établi
la relation qui unit à l’Espagne le dernier réceptacle du grand message pendant qu’il est encore territorial, linguistique et culturel. Après quoi, la  fusée se détachera et filera droit vers sa cible. Cela fera très mal, si mal que la vie ne s’en relèvera pas et les jours, les heures sont comptés. Le réel n’est pas élastique au point de se faire fronde pour relancer plus loin la catapulte. Il y a forcément un état d’étirement au delà duquel la réalité se déchire. Je sais — et nous le savons tous — que le monde frôle l’explosion. Je le sais parce par le jeu d’allumettes dont a disposé ma présence sur terre. Mes événements me l’ont appris. Les événements concrets ou psychiques, les miens comme les vôtres, font une démonstration. Ils sont les témoins matériels ou objectifs de la réalité qu’est la pensée induite par le Logiciel de la Création. Les recueillir est un travail de secrétaire. L’administration de la vie veut qu’il y en ait toujours un au chevet du Temps, prenant note de ses histoires. Ai-je été été embauchée pour remplir cette fonction ? Si je me trompe, quelqu’un me chassera d’un poste qui ne me convient pas. Qui ? Il le dira lui-même. Vous le verrez sur la planche de son vécu, épousant la crête de la houle qui pousse de l’avant  le message que l’humanité refuse d’entendre. Lui, saura ce qu’il faut dire : et il le dira, en étant écouté de tous. Je viens simplement payer d’exemple : montrer de quoi il s’agit en déployant les trois panneaux du Logiciel kabbalistique. Je vais en gauler les frondaisons afin d’en faire tomber une pluie de critères. En raison de la transe qui impatiente le temps, je commence tout de suite, par la projection des films de la série Cinécode
 
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— Les films de la série CinéCode sont disponibles sur clé USB à des Conditions spéciales
* 3 films sur : Le secret des séphiroth
° 3 films sur : Les secrets de l'Alphabet hébreu
 

L'exégèse de Don Quichotte. Une œuvre magistrale

Don Quichotte - Don Quijote - Don Quixote

 


Pour les Amis de Don Quichotte
 

 
L'exégèse de Don Quichotte conçue 

par Dominique Aubier

paraît en cinq volumes.
 
Une œuvre magistrale.





Ouverture 1
Don Quichotte Prophète d'Israel
Le codage hébreu et araméen de Don Quichotte
Éd. Ivréa (Gallimard) / Ed. M.L.L., 296 pages, 14 x 21,5cm, 34 € 
Traduit en espagnol sous le titre Don Quijote Profeta y Cabalista, ediciones Obelisco, 34 €

Ouverture 2
Victoire pour Don Quichotte
Les sources hébraïques et araméennes de Don Quichotte. Décryptage du texte original de Cervantès
Éd. M.L.L., 346 pages, 15 x 21 cm, 34 €

Volume 1.
Don Quichotte, le prodigieux secours du messie-qui-meurt
La dimension messianique de Don Quichotte, décryptage du texte original de Cervantès, exégèse du symbolisme.
Éd. M.L.L., 464 pages, 18 x 24 cm; lettrines et gravures extraites de l'édition de 1608 : 47 €

Volume 2.
Don Quichotte, la révélation messianique du Code de la Bible et de la Vie
Le message du Quichotte traversant les siècles, au service de la Vie.
Éd. M.L.L.  Livre cousu, 445 pages, 18 x 24 cm, lettrines et gravures extraites de l'original de 1608, : 47 €

Volume 3.
Don Quichotte, La Réaffirmation messianique du Coran
Don Quichotte et le soufisme d'Ibn' Arabî et Mansur Al Hallaj  403 pages, éd. M.L.L. : 47 €

Film
El Secreto de Don Quijote
Film espagnol de Raùl Rincon, RTVE, prix du meilleur documentaire au festival Las Duñas avec Dominique Aubier, en DVD, sous-titré en anglais, Luca-films, 32 €

Disponible :
M.L.L. - La Bouche du Pel - BP 16 - 27 240 DAMVILLE - France
www.dominique-aubier.com





vendredi 20 novembre 2020

l'Islam face à la science et au messianisme

par Dominique Blumenstihl-Roth


Le dernier texte que j'ai écrit à propos de l'islam et la laïcité a fait pas mal de bruit… Je continue mes recherches dans ce domaine, entreprises depuis plusieurs années…

L'islam s'affranchira-t-il du fanatisme ?

C'est une question que j'ai déjà posée dans mon livre Fatima la délivrance de l'Islam. Fanatisme n'est pas raison, mais passion. Dès lors comment l'islam peut-il se départir de cet état passionnel, si ses propres élites ne parviennent pas à établir une théologie initiatique assez puissante pour sublimer le texte coranique par la raison qui en ouvrirait toutes les énigmes ?

Le professeur Mohammed Arkoun déplore (p. 32 de sa préface à l'édition française du Coran aux éditions Flammarion) que « l'intelligence engagée pour la première fois dans tous les domaines du savoir avec une exigence scientifique, n'est pas encore parvenue au stade de la vision unifiante…» Il en appelle à une « réciprocité de perspectives », dialogue qui vise à favoriser la lecture du Coran. Dialogue avec les autres religions, mais aussi avec les sciences, que les factions intégristes récusent, mais dont il n'est pas certain non plus que l'islam institutionnel sous contrôle des imams le recherche réellement, ces rencontres inter-religieuses consistant le plus souvent en des courtoisies diplomatiques, mondanités qui ne résolvent en rien la question cruciale qui consiste à identifier clairement ce qui unit.

Des vagues de fond invisibles ondulent dans l'islam silencieux au sein de la République. Quel musulman, au fond, approuve les caricatures satiriques mettant en cause le prophète ? S'il n'en dit rien, n'en pense-t-il pas moins dans une douleur sourde, voire de rancœur étouffée qui augmente l'humiliation ressentie ? Face à ce désarroi de la communauté musulmane, les chercheurs reconnaissent que l'intellectualisation du message coranique n'est pas suffisamment consolidée qui permettrait le recul critique : la religion reste du domaine du ressenti, de l'adhésion quasi physiologique, tandis que la percée intellectuelle qui serait en mesure d'expliquer le Coran jusqu'au cœur de son codage lettrique et symbolique demeure, en islam, absente. Elle fut interdite par les tenants de l'intégrisme, dès le X° siècle, quand les maîtres du soufisme comme Mansur Al Hallaj ou Ibn' Arabî tentèrent de libérer la compréhension de l'entrave littéraliste. Et aujourd'hui encore, l'ouverture exégétique du Coran n'est pas accomplie. Peut-être est-ce cela, la fameuse « brique manquante » de la Kaaba ?

Qui, aujourd'hui, serait à même de produire la vision unifiante ? « La promotion du Coran au rang de document témoin de la conscience universelle n'a pas encore pu se faire » déplore, sans y remédier, le professeur Arkoun, tout en lançant cet appel : « c'est cette promotion qu'il est temps d'assurer de part et d'autre pour ouvrir des voies nouvelles aux sciences historiques, philosophiques et théologiques… » Aveu d'échec, impasse intellectuelle : le texte coranique issu d'une révélation semble résister à l'investigation rationaliste, à moins que les outils mis en œuvre par la recherche ne soient pas les bons ? Aussi l'universitaire se tourne-t-il vers la mythologie dont il espère qu'elle livre le fin mot de la pensée coranique : « Langue et pensée se déploient solidairement dans un univers de significations renvoyant à un Dieu Créateur-Ordonnateur à l'aide de chaque mot-symbole » (p. 20) qui range le texte coranique dans le cadre d'un langage de structure mythique. Le mythe exprime, selon le chercheur, dans une définition très large, une expression symbolique des réalités originelles et universelles : « ainsi, en nous demandant quel type de mythologie instaure le Coran, nous accroissons nos chances de saisir les mécanismes subtils de son expression symbolique, tout en découvrant pourquoi son Appel peut encore retentir dans la pensée contemporaine… » (p. 21). Le grand spécialiste de l'islam cependant n'identifie aucun des universaux actifs dans la narration coranique. Pourquoi ? Parce que le Coran n'est pas « mythologie » mais parole issue d'une révélation. La mythologie est une construction humaine réalisée a posteriori mettant en œuvre sous forme d'allégorie les éléments structuraux et systémiques. Pour ouvrir une mythologie, issue d'une narration humaine, il faut d'abord connaître ces invariants antérieurs tels qu'il furent dévoilés aux initiés qui en reçurent la révélation. Autrement dit : on ne peut comprendre le Coran que si l'on est impliqué au préalable dans la confidence initiatique. Et cela ne s'enseigne pas à l'université…

Comment y accéder, si ce n'est par une nouvelle forme de révélation donnée ?
A moins que la science ne re-découvre les « invariants » archétypaux ? Avis aux chercheurs qui, selon l'universitaire, ne sont pas encore parvenus au stade de la vision unifiante… Sage précaution dans ce « pas encore », qui accorde à sa science une grande marge de confort… dans l'illusion d'une recherche pluridisciplinaire qui finirait par trouver. En attendant, ni le Coran, ni la Torah ni le Talmud ni même les Evangiles ou les Upanishad ne se donnent à l'investigation rationaliste, le sacré réservant son exégèse à la voie d'une inspiration de synthèse unificatrice qui sera elle-même de l'ordre d'un révélé unificateur de la diversité : une révélation messianique d'ouverture universelle, qui se réalise selon un protocole bien établi par le sacré : l'apport des preuves.

L'apport des preuves…
A ce jour, et à ma connaissance fort modeste je le reconnais, le seul ouvrage réalisant cette performance est La Face cachée du Cerveau qui rapporte la pensée symbolique à une vision unifiante, celle dont le professeur Arkoun regrette qu'elle n'ait pas été atteinte par les chercheurs en islamologie et sciences humaines. J'invite les chercheurs à s'informer de cet ouvrage… même si ce n'est pas « leur tasse de thé ».
Cette vision unifiante rendue possible dans ce livre, en territoire de laïcité, a permis l'expression des interprétations différentes du sacré et leur étude dans la neutralité dépassionnée de sorte que l'explication de l'unité dégagée puisse être reçue par chacune de ses composantes sans qu'il n'y ait de concurrence entre elles, chacune ayant son rôle, sa fonction, son génie. La laïcité est l'instrument intellectuel de cet ouvrage qui instaure une égalité de dignité entre toutes les familles spirituelles, sans jugement de valeur. De là qu'ait pu émerger l'ex-plication libérant le sens des im-plications locales des croyances, rites et traditions du monde… C'est dans ce livre qui donne sa juste place à l'universalité et au sacré.

Dans un prochain article je poursuivrai ma recherche sur l'Islam, ses relations avec Israël et l'Occident. En relation avec la Torah.

vendredi 6 novembre 2020

Rebâtir le Monde. Livre de Dominique Aubier. Mise au clair initiatique.



Vient de paraître : 
 
par Dominique Aubier
 
 
Il s'agit d'une lumineuse mise au clair initiatique permettant de sortir de la crise civilisatrice que nous traversons.
 
Partant d'une subtile étude du monde animal, notamment des espèces volantes, celui des Insectes, des Oiseaux et des Chauves-souris dont elle dévoile le symbolisme, Dominique Aubier nous indique comment ce monde peut être rebâti.
L'évolution naturelle propose en effet une stratégie tout au service de la Vie, et il suffit de s'en instruire pour savoir ce qu'il faut faire : dégager la grande leçon du Vivant, son intelligence, ses rythmes, ses codes afin de mieux comprendre notre vocation d'humains en harmonie avec la Nature tout entière en intelligence avec les forces cosmiques.
Dans ce livre, Dominique Aubier rend un superbe hommage au grand poète Arthur Rimbaud, « voleur de feu », initié intuitif qui fut la « harpe initiatique » de son temps.

Dominique Aubier consacre également dans cet ouvrage, édité à titre posthume, un chapitre fort d'actualité, quasi prémonitoire, traitant de l'intégrisme islamique et ses rapports avec l'Occident, en s'appuyant sur le chapitre biblique des luttes entre « Gog et Magog ». Le décodage initiatique qui se réalise là, sondant le texte jusqu'aux racines des Lettres de l'alphabet hébraïque, est du plus haut niveau.
 
 
Vient de paraître :
 par Dominique Aubier