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mercredi 3 décembre 2014

La kabbaliste Dominique Aubier nous a quittés

La kabbaliste Dominique Aubier
nous a quittés le 2 décembre 2014.

Voici un article et hommage à Dominique Aubier, par Pierre Assouline sur le site
de "la république des Livres".
http://larepubliquedeslivres.com/aubier/ 


Dominique AUBIER,
Officier de la Résistance,
Auteur de :
"Don Quichotte prophète d'Israel",
"La Face cachée du Cerveau",
"Réponse à Hitler"
"La 23ième lettre de l'Alphabet hébreu"
"Le Principe du Langage ou l'alphabet hébraïque"
"Le Secret des secrets"
etc…

Experte de l'alphabet hébraïque, elle a été la première, en 1967, la première à découvrir le cryptage hébreu de Don Quichotte.
L'œuvre de Dominique Aubier a consisté à actualiser les critères de la Connaissance et les rendre intelligibles en des termes adaptés aux nécessités de notre temps. Ses travaux visent à une avancée d'ordre messianique devant propulser l'humanité au-delà des sphères religieuses. Son grand-œuvre, "La Face cachée du Cerveau" réalise le relevé des archétypes, de la structure et du système fondant les rites et traditions du monde. Une œuvre exceptionnelle, d'une portée civilisatrice puissante. Mission pleinement accomplie !

Il appartient désormais aux Lecteurs et Lectrice d'en assumer la continuité et de faire connaître cette œuvre magistrale et unique.
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Dominique Aubier,
Un maître exceptionnel.
1922 - 2014






mercredi 24 septembre 2014

Comment réconcilier les religions ? Islam, judaïsme et christianisme ?

Un livre essentiel pour comprendre le sens des rituels et l'identité du motif universel qui est à la base de toutes les traditions du monde. La seule manière de concilier les religions du monde : identifier le modèle de base. Une performance réussie dans ce livre éblouissant.




 Le Secret des secrets

Editions M.L.L. 298 pages. 43 euros TTC
Expédition incluse pour toute destination.

Le livre a été traduit en Allemand, et paraîtra sous le titre
Das Geheimnis der Geheimnisse.


mardi 2 septembre 2014

Le sens du voile islamique

Le sens du voile islamique. Lecture d'un symbole.

(Extrait du livre : Fatimah, la Délivrance de l'Islam)

Dans une réponse qu'il donnait à l'un de ses disciples qui l'interrogeait sur le sens du voile, le soufi andalou Ibn'Arabî lui expliqua l'utilité de ce vêtement : mon fils, dit-il, l'avantage du voile est tout entier… pour les hommes. En effet, grâce à lui, tout homme ne voit jamais que sa propre épouse, les épouses des autres lui demeurant voilées. Aussi chacun est-il convaincu d'avoir épousé la plus belle.
Pourtant, reprit son jeune élève, tous les hommes n'étant pas mariés, et toutes les femmes ne l'étant pas non plus, le voile doit forcément receler un sens plus élevé…
C'est dans ses Révélations de La Mecque que le grand sage du XIIè siècle explique qu'en réalité, la femme, c'est la plus belle des Créations. Et que Dieu conçut la Création pour qu'un jour l'homme puisse la voir, la considérer, la comprendre. Il s'agit pour l'intelligence humaine, dit-il, de regarder le manifeste et lui demander son témoignage. Dès lors, l'opération intellectuelle à mener consiste en toute circonstance à scruter ce que le monde offre de réalité aussi bien dans les choses que les événements et de considérer cette apparence visible comme une réalité représentée : la réalité n'est que symbole dans le grand théâtre. L'œil est donc appelé à voir au travers du voile. La réalité (féminine), cachée sous le voile, en appelle à être comprise, appréciée, aimée : l'initié est tenu de voir. Voir l'essence des choses par delà leur apparence. Donc : soulever le voile.
Aussi le voile n'existe-t-il paradoxalement… que pour être soulevé.

Qu'en pensent les intégristes et autres wahabistes d'Arabie saoudite ?
Leur foi est sans doute solide. Mais qu'en est-il de leur capacité à comprendre le sens des versets au delà de l'aspect littéral ? Ont-ils réellement compris le sens du vêtement que le Prophète de l'Islam suggéra de porter… à ses femmes (ses femmes à lui, car dans le Coran il s'agit clairement de ses propres épouses : dis à tes femmes, lui souffle l'Ange, ange qui ne lui dit pas de se préoccuper des femmes des autres…) Que les épouses du Prophète se voilent… afin que lui-même, dans l'intimité, puisse leur enlever ce voile avant de réaliser avec elle l'union : l'Union des contraires. L'Homme se situant à Droite de la structure, la Femme à Gauche, en Qui - Fait structural. C'est cette Gauche structurale qui est couverte, priée de se voiler, sommée de ne point paraître et séduire mais s'offrir à l'Union : image de la Science face à la Connaissance.
Aussi le voile est-il le symbole d'un conseil donné à l'humanité dont les deux voies réflexives sont appelées à se rencontrer. Connaissance et Sciences.  
Les sciences sont clairement représentées par le Hijab qui met en valeur les yeux de la femme. Reproche-t-on assez à ce vêtement de tout cacher du corps des femmes que l'on ne s'aperçoit pas que par omission il donne à voir précisément les yeux ! Le hijab n'est donc pas uniquement un vêtement destiné à cacher mais a contrario, il a pour vocation de montrer : montrer les yeux et leur fonction de voir. Deux sortes de visions s'offrent à l'humanité : voir avec le regard de l'objectivité rationnelle et voir avec les yeux de la Connaissance.

Voir ou regarder
Tu ne vois les choses que d'un seul côté, reprochait à Carlos Casteneda son maître, l'Améridien Juan Matus, sorcier de la tribu des Yaquis de l'Arizona. La science regarde. Tandis que l'esprit voit. Il s'agit, pour l'initié, de voir l'essence des choses, avec une certaine vitesse : voir, c'est passer au travers des choses, ajoute le sorcier Indien : un homme de Connaissance peut voir les choses telles qu'elles sont réellement en prenant distance avec les spéculations de l'intellect rationnaliste
C'est exactement ce qu'enseigne le voile islamique : il ne s'agit pas de regarder la femme porteuse symbolique du voile, mais de la voir et d'en saisir toute la signification. Autrement dit, réaliser le Ta'wil du voile.

Le Ta'wil, et l'explication du voile
Le Ta'wil est le raisonnement qui se produit lorsque, connaissant parfaitement les normes du système de vérité formant la syntaxe du Verbe divin, l'on en retrouve la trace dans un verset, soit que l'on fasse apparaître l'archétype qui fonde le sens d'une phrase, soit que l'on cherche le sens véritable d'un passage en le réappuyant sur l'architecture systémique ayant dirigé son expression. L'un des aspects conducteurs du Ta'wil consiste à regarder le manifeste et demander son témoignage au regard de l'information que l'on détient. (Lire à ce sujet Don Quichotte, la réaffirmation messianique du Coran, Dominique Aubier, éd. MLL, 2001, p. 74)

Le sens du Hijab
Pour décoder le sens d'un symbole, il faut reporter sa représentation sur le modèle cortical. Donc posséder la grille de lecture. On s'aperçoit alors que le hijab représente une donne cosmologique. C'est parce que le cosmos est une Gauche matérielle Qui Fait par rapport à la pensée divine qui en est le Qui sait, que le voile porté par les femmes représente analogiquement l'aspect voilé de la réalité. Le monde du voile, c'est la réalité de Gauche par rapport aux informations issues de la Droite. Les femmes en sont porteuses car elles sont les représentantes vivantes du concept matériel, parce que ce sont les femmes qui portent l'enfant. Le turban, pendant symétrique du voile, porté normalement par les hommes, enroulé autour de la tête, met en exergue le motif d'universalité — le cerveau — et représente la longueur doctrinale des préceptes qui soutiennent le système de vérité. Les hommes musulmans se dispensent aisément de ce symbole tout en exigeant de leurs épouses de s'y soumettre…

Extrait du livre Fatimah, la Délivrance de l'Islam 
par Dominique Blumenstihl-Roth, éd. Peleman, 2016

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Cette étude sur le voile est unique. Le voile n'a jamais fait l'objet d'une exégèse. L'extrait du livre publié ici est protégé par le droit d'auteurs. Toute citation même partielle, devra mentionner le titre de l'ouvrage et son auteur. C'est un principe d'honnêteté et de justice.



lundi 1 septembre 2014

L'intégrisme musulman et l'Occident

L'Occident et l'intégrisme

(Extrait du livre "Fatima, la Délivrance de l'Islam" (comment libérer l'islam de sa propre ignorance)

Une lecture erronée du phénomène intégriste pourrait entraîner des conséquences calamiteuses et jeter le monde dans la fournaise. Dès lors l'approche initiatique raisonnée, établie sur des critères stables et vérifiés l'emporte sur les points de vue des pseudos experts qui ont pignon sur rue au Quai d'Orsay ou au Département d'Etat américain. Si le Président Obama songe à vouloir anéantir l'Etat islamique, s'imaginant qu'il s'agit d'un ennemi que quelques bombes pourraient neutraliser, il se trompe : en effet, l'ennemi se renforce précisément à l'opposition qu'il rencontre. Croit-on l'affaiblir en éliminant tel ou tel chef ? Cela ne fait que conforter leur sentiment d'être des martyrs luttant pour une prétendue bonne cause.
Pour vraiment lutter contre l'intégrisme, il faudrait commencer par ne pas leur faire de publicité. Ne leur envoyons pas de reporter ou de journalistes qui de toutes manières ne rapportent aucune explication mais uniquement des compte-rendus écumant l'actualité. Ne leur donnons pas le loisir d'attirer à eux l'attention du monde. Ils en tireraient puissance et satisfaction.
Ne soyons pas leurs complices manipulés : car enfin, le moindre de leur message est relayé dans le monde entier par les médias ! Sous prétexte de dénoncer leur barbarie, nous la montrons. Ce qui les remplit de satisfaction. Aussi, par cette sur-médiatisation des odieuses violences des intégristes, devenons-nous les apologues voyeurs des actes terroristes ?
Oui, laissons-les avec leur conception archaïque et médiévale de leur religion.
Leur faire la guerre ? Qui peut croire que le bombardement de leurs structures affectera leur résolution ? Il faudrait pratiquement les attraper un à un, car chacun d'eux est, à titre individuel, porteur du projet terroriste.
Cela nous donne aussi l'occasion aussi de nous interroger sur nous - mêmes : qui sommes-nous pour juger de la validité de la folie des uns et des autres quand nous-mêmes, Occidentaux, ne sommes pas capables de regarder nos propres délires pour la justification desquels nous trouvons toujours de remarquables arguments moraux ou éthiques ?
Les esprit attachés aux ritualisations désuètes n'ont finalement d'autre recours que s'enfoncer dans la croyance fanatique, à des formes d'expression dont le sens leur échappe. Et en face, le rationalisme est bien incapable de libérer ces compréhensions anciennes. Les religions n'ont pas franchi le pas qui sépare l'appréhension symbolique de la maîtrise consciente. Et c'est dans ce contexte que l'on doit regarder l'Islam, ses réactions, ses bloquages, et l'intégrisme qui émane de lui.
Mais nous, en face, dans nos pays occidentaux dit "raisonnables", avons-nous réellement fait le nécessaire pour que notre civilisation produise une grande avancée culturelle ? 
Avons-nous produit la grande synthèse des cultures ? Nous parlons tous de "diversité culturelle", c'est même la fonction de l'Unesco que la soutenir.  Mais qu'en est-il de produire une synthèse universalisante qui dégagerait le cœur conceptuel de toutes les croyances et religions ?

Comment contrôler l'intégrisme ? 
— En refusant que ce soit lui qui nous contrôle.
Car ce sont des experts de la communication : actes barbares, exécutions sauvages… autant d'actes ignobles qui attirent sur eux l'attention.
Nous en sommes indignés ? Ils s'en amusent. Et se moquent de notre sensiblerie.
Nous sommes affligés ? Cela les réjouit.
Pour maîtriser l'intégrisme, il faut d'abord en connaître l'ontologie.

En appuyant la politique sur les données scientifiques avancées par les sciences naturelles et la cytoarchitectonie. Observer que la plongée de l'énergie vers le passé, tout en faisant remonter le type ancestral, laisse également apparaître l'émergence du cycle nouveau doté d'une potentialité nouvelle. Le type ancestral n'y survivra qu'à titre de relique. C'est ainsi que des espèces survivent ou réapparaissent, proches du modèle archaïque : tortues, crocodiles et autres caïmans, varans, scorpions… quantité d'animaux forts anciens survivent de nos jours dont l'origine remonte aux époques les plus lointaines.
Le meilleur moyen de lutter contre l'intégrisme, du point de vue culturel, c'est de promouvoir l'émergence de la grande synthèse unifiante. Je ne dis pas : dialogue inter-religieux. Car le dialogue interreligieux a échoué, car chaque religion reste sur sa posture, persuadée qu'elle est la meilleure. Ce qu'il importe, c'est l'identification du motif à la base de toutes les traditions du monde.
Ce travail, justement, il a été fait. Et notre culture ne s'en est pas aperçu.

l'Intégrisme face à la modernité
L'énergie ne se contente pas de forer les vieux puits déjà explorés du passé. Les intégristes ne le savent pas : l'énergie vise au contraire à émerger et pousser l'état de la révélation vers plus de clarté. Tout à l'opposé de la direction indiquée par l'intégrisme, le soufi Ibn'Arabî, dès le XII° siècle,  a entrevu et commenté cette situation, précisant que la religion n'est qu'un état temporaire de l'intelligibilité et qu'un Ta'wîl des formes représentées, autrement dit, une explication des symboles serait nécessaire faisant apparaître au clair les archétypes fondateurs. Seul peut faire du Ta'wil celui qui connaît la liste des archétypes et contrôle leur signification par rapport au modèle cortical. Les intégristes dès lors sont exclus de cette opération théophanique étant cantonnés à l'espace littéraliste.

Le Khalife Abu Bakr al Bagdhadi autodésigné en 2014 comme successeur du premier khalife, serait-il en mesure de réaliser le grand "Ta'wil" attendupar l'Islam ?
Il apparait, tout au plus, comme un faible d'esprit dont les options violentes voudraient compenser la débilité d'une défaillance. Car s'il était vraiment l'Imam attendu, il lui faudrait alors accomplir l'exploit intellectuel de produire une élucidation unique et inégalée du Coran, admissible par l'ensemble des communautés croyantes, abolissant leurs divergences et les réunissant par l'identification du motif fondateur. Une telle entreprise, colossale mais à la portée d'un instruit inspiré, vaudrait nomination immédiate au rang de successeur non par autonomination mais par légalité métaphysique : ce khalife-là, loin d'opposer les factions et les exterminer pour apparaître en seul vainqueur, miserait sur l'avancée intellectuelle libératrice des formes symboliques par l'explication et œuvrerait au dévoilement en dégageant la charge conceptuelle confiée par le passé au symbolisme.
À quand ce grand dévoilement ? Cette exégèse, a fortiori, interdite pas les intégristes, n'a pas été réalisée par l'Islam. Quant à l'Islam "de" France, il se retrouve lui aussi, bloqué dans des formes archaïques, incompatibles et inadaptées au temps qui, lui, ne cesse d'avancer…

à suivre
dans le livre Fatimah, la Délivrance de l'Islam

dimanche 31 août 2014

L'Etat islamique, et la lutte entre sunnites et chîîtes

L'Éternel retour et l'État islamique

(Extrait du livre Fatimah, la Délivrance de l'Islam)

L'apparition soudaine, en Irak, de l'entité politique de l'Etat islamique correspond à une résurgence du passé glorieux de l'antique Khalifat que les intégristes cherchent obstinément à faire renaître. Il n'est que les écouter ou lire leurs déclamations pour en saisir la localisation évolutive. Les intégristes, par leur propre désignation, se situent sur l'axe neuronique du retour en phase vers les couches IV et I du cycle islamique.
Chevauchant cet axe, prévu en toute structure vivante, — ce que Nietzsche appelait l'Eternel Retour — ils bénéficient d'une vitalité puissante, s'agissant d'une fibre naturelle énergétisée par le Temps. Faut-il lutter contre cette mouvance ? L'Occident, effrayé par la montée en puissance de cet Etat islamique, envisage-t-il de se lancer dans une croisade ?
 Les appels pathétiques à la morale, à l'éthique, à l'indignation, aux droits de l'homme ne sont d'aucune efficacité contre la puissante impulsion islamique s'engouffrant le long des axes naturels du retour à l'origine. Un peu de connaissance initiatique permettrait aux dirigeants occidentaux de mieux comprendre les schémas structuraux et systémiques en jeu.
Si l'Islam vit actuellement son grand retour archigénique s'illustrant par le retour des phases symbolistes premières de son évolution, on ne sera pas étonné de voir resurgir l'intransigeance des fondateurs et les disputes initiales des premiers successeurs du Prophète. Qui dès lors pourrait être surpris de voir apparaître sur le devant de la scène une personnalité incarnant et revendiquant la succession khalifale, quand ce titre signifie précisément successeur ? L'apparition sur les écrans télévisés d'un homme s'affirmant khalife du Levant n'est pas aberration et on ne saurait être effaré par le caractère autoproclamé de sa promotion. Aurions-nous tendance, en Occident, de nous moquer de cette auto-élection qu'elle n'en est pas moins comprise tout autrement par les adeptes (ou sujets) de l'Etat islamique. Son Khalife, entré en guerre contre le gouvernement de l'Etat irakien, persécuteur des chrétiens et autres prétendus "infidèles" dont les musulmans chîîtes, s'inscrit en droite ligne de la politique instaurée non par le Prophète mais par celui qui se pense l'héritier : Abu Bakr ?
 
Chîîsme et sunnisme
Qui a déjà cueilli un cep en début d'automne, au pied d'un chêne ? Étrange végétal que le champignon qui, en science n'est en fait que la fructification temporaire et visible, d'un organisme à caractère plus durable et plus discret, le macromycète dont la structure habituellement filamenteuse constitue le mycélium dont les filaments isolés sont généralement invisibles à l’œil nu.
L'amateur en mycologie comprendra l'analogie : voici que surgit, violent et soudain, cet Etat islamique du Levant dont on a l'impression qu'il a prospéré en une seule nuit, comme un champignon qui brusquement bondit hors de sol. Mais en réalité, bien avant que n'apparaisse au grand jour cette entité, longtemps ses spores disséminées mais liées entre elles par une secrète connivence se sont silencieusement rapprochées l'une de l'autre avant de produire brusquement l'élément de synthèse visible couronnant d'un coup brutal ce qui jusque là sourdait subrepticement. Création surprenante et improbable d'un État, promis à une existence brève et sporadique — mais non moins conquérante et farouche ?
Le Khalife Al Baghdadi est entré en guerre ouverte contre les musulmans chîîtes, pour venger les rigueurs qu'ont imposées les chîîtes aux sunnites après l'effondrement de la dictature en Irak de Saddam Hussein, disent les experts. S'agirait-il d'une querelle de pouvoir comme il a pu en exister dans toutes les dynasties ? Courtes vue politicienne faisant fi de la longue mémoire musulmane et de l'Histoire. Ne serait-ce pas en réalité au nom de la vieille querelle — initiée en couche II du cycle il y a quatorze siècles — opposant les adeptes et amis du beau-père du Prophète qui s'empara du pouvoir au détriment d'Ali, le fils adoptif et gendre de Muhammad héritier désigné et mari de Fatimah ? Les fondements du nouvel État dirigé par un nouvel Abu Bakr s'instituant Khalife ne reposent que sur l'énergie qu'il tire du retour archygénique. Et la puissance qui en découle est considérable, au regard de l'extraordinaire expansion qu'a connu l'Islam des premières heures, conquérant un immense empire en moins d'un siècle.
Faut-il s'étonner qu'il soit pressé, le nouveau Khalife, dans sa guerre de conquête, d'asseoir son autorité sur la plus grande surface de territoire possible, poussant ses troupes aussi bien vers la Syrie que vers la Turquie avec infiltrations préparatrices d'insurrections au Liban, en Libye et dans les Territoires palestiniens ! Pressent-il la fragilité de son entreprise et la stricte délimitation temporelle imposée par la procédure du retour archigénique ?

… à suivre, dans le livre "Fatimah, la Délivrance de l'Islam"

vendredi 29 août 2014

Fondamentalisme islamique et conversion

Fondamentalisme islamique et conversion

— Qui sont ces jeunes convertis à l'Islam qui se rejoignent, enthousiastes, les fronts de guerre en Syrie, Irak, aux côtés de leurs coréligionnaires intégristes ?
— Certes, on nous dit qu'ils sont manipulés, embrigadés… Mais en quoi leur esprit adhère-t-il à cette pensée archaïque et cette volonté sacrificielle au non d'un prétendu Jihad ?
— La jeunesse est généreuse, toujours pleine d'allant, prête à l'aventure : pourquoi ces jeunes gens s'adonnent-ils à la conversion et s'engagent-ils avec ardeur du côté des fondamentalistes ?


Le fondamentalisme répond de ce dispositif : retour à l'origine, exacerbation de la conception intégrale et littéral du texte fondateur, plongée dans le passé le plus lointain d'où il espère tirer  source d'inspiration. L'intégrisme religieux est une claire application de cet agencement systémique qui veut qu'à un moment précis de tout cycle, l'énergie renoue momentanément dans les couches antérieures d'un passé structurel certes révolu mais qui se trouve, un temps encore, réactivé. Cette rétrogradation énergétique dans les couches antérieures est visible dans le schéma représentant la coupe transversale d'un cortex où les neurones de la couche VI lancent des dendrites vers les couches IV et I de la structure. C'est le long de ces longues connexions que remontent les informations issues du passé et qui vitalisent, un temps, le présent.
Le cycle Islamique ne déroge pas à cette règle. Elle explique la ferveur des néo-convertis qui s'engouffrent avec conviction dans les anciennes formes religieuses. L'archaïsme dont le symbolisme de couche IVa peut en effet séduire les jeunes esprits qui, dans leur propre évolution personnelle, vivent l'entrée, dans leur propre cortex, de l'énergie en couche IVa. La rencontre entre la perception lyrique de type symboliste individuelle et le retour archigénique du cycle crée une synergie enthousiasmante sur les jeunes psychés en mal de projet qui pourrait nourrir le généreux transport propre à sa génération. L'engouement pour le symbolisme premier convoie rapidement à la deuxième étape du retour archygénique : l'immersion en couche I du cycle vers les zones les plus anciennes où s'expriment les compréhensions littérales. S'engageant sur cette voie nourrie du symbolisme de couche IV et s'enracinant dans le sillon de l'intégrisme de couche I, cette jeunesse se trouve absorbée par la mouvance où elle espère vivre une exaltation à hauteur de son rêve.
Les convertis de l'Islam adoptent une religion respectable en soi. (Elles le sont toutes.)
Mais notre époque — ce XXIème siècle technologique et scientifique — en est-il encore à la modalité réflexive dont les religions ont fait leur terreau ? Se convertir à telle ou telle religion est parfois vécu par les concernés comme la panacée d'une promotion personnelle, l'achèvement d'une démarche spirituelle et l'entrée sur un terrain de certitudes éprouvées. Mais une conversion religieuse ne consiste-t-elle pas à se fondre dans une pâte intellectuelle inadaptée aux exigences du présent où prévaut la nécessité de comprendre le réel en un langage directement intelligible, présent où l'on ne saurait faire fi des apports prodigieux de la science ? Les convertis ne s'en trouvent-ils pas piégés par l'impasse religieuse en ce qu'elle mobilise leur sensibilité et intelligence sur un sens unique les conduisant vers les couches historiquement dépassées de l'entendement ?
Une reprise en main — pacifique et tout en douceur, il va sans dire — de ces ardeurs juvéniles serait souhaitable, non pour leur exprimer des reproches, mais leur expliquer l'erreur intellectuelle que génère la dissolution de leur moi dans la volupté passéiste qui les conforte dans une forme de paresse de l'esprit. Croient-ils que la simple dévotion suffise et que l'être puisse se contenter de l'observation des rites ? S'imaginent-ils qu'adhérer par la foi — et pour certains s'élancer vers des processus violents de Jihad ou des formes suicidaires de pseudo-martyrat puisse contenter la pensée cosmique ? L'effort véritable reste à produire qui n'est point de s'adonner à la forme religieuse (quelle qu'elle soit) d'un autre temps mais d'adopter la forme une actualisation de la leçon initiatique dépassant ce que le formalisme des formes archaïque a déposé.
Pour cela, proposer à cette jeunesse un enseignement initiatique actualisé, adapté à notre siècle et ne trahissant pas leur désir de vivre intensément l'expérience de la révélation. Le recours aux travaux exégétiques leur donnerait l'extase d'une compréhension supérieure et leur éviterait l'emprisonnement dans les couches anciennes de l'esprit.

Lire à ce sujet : La Face cachée du Cerveau.

… à suivre…

jeudi 28 août 2014

L'intégrisme islamique sous regard initiatique

Le fondamentalisme islamique sous regard initiatique

(Extrait du livre "Fatimah, la Délivrance de l'Islam"

Une première confusion mérite d'être levée : l'assimilation du fondamentalisme au messianisme. Croire que les intégristes adoptent une conception messianique est une grossière erreur : le mot hébreu Mashia est à cet égard formel s'écrivant :
Mem, l’état évolutif en phase de complétude : מ
Schin confirme les trois niveaux d’organisation remplis : ש
Yod spécifie que l’énergie est libérée : י
Het précise la hauteur de l’étiage où se trouve l’énergie : ח
En araméen, le mot se termine par un Alef א
En hébreu, il se termine par le Het.
Le mot est ennonçable en toute propriété de terme lorsqu’un cycle s’achève. L’énergie ambulante est libre de passer le pont et d’aller de Gauche à Droite, comme l’indique le graphe de la lettre Het, dessinée dans sa forme de pont où la circulation surélevée est à sens unique. Précisions tirée du livre de Dominique Aubier Don Quichotte, le Prodigieux Secours, page 157. Aussi, avant de galvauder le terme de messianisme, nos prétendus experts seraient bien inspirés de s'instruire de son exacte signification : qu’est ce que le messianisme ? Le mot hébreu, lu lettre à lettre, indique en quoi consiste la fonction mystique : réaliser la montée et construire le pont en Het pour faire sortir au grand jour le système Aleph (lettre finale apparaissant dans l’araméen) fondement de la doctrine initiatique. L'intégrisme islamiste réalise tout au contraire la descente pour puiser l'énergie dans les sources symbolistes au détriment de la sortie exégétique. Cette plongée de style Eternel retour est une étape annonciatrice du messianisme, mais ne l'est pas en soi.
Le fondamentalisme  n'a pas la prétention messianique qu'on lui prête par erreur en Occident, puisqu'il se veut retour à l'origine des premières époques glorieuses de l'Islam. Retour à la source. Retour aux fondements textuels du Coran tels qu'ils figurent dans le texte original. En ce sens, le fondamentalisme ne s'oppose pas à la religion puisqu'il en est… une émanation. Il ne l'instrumentalise pas, puisqu'il en présente un aspect particulier s'exprimant à un moment donné, celui où l'évolution historique et cyclique de cette foi cherche à puiser dans ses sources initiales une vitalité qui ne s'offre pas au présent.
Dans la Face cachée du Cerveau  (comment, vous ne connaissez pas ce livre ?), Dominique Aubier  explique la stratégie de l'énergie dans toute structure vivante, prenant pour référence la structure corticale du cerveau humain. Le cortex, déposé en six couches, offre la grille de lecture sur quoi porter le regard pour comprendre ces mouvements. L'énergie en tout cycle pénètre la couche I où rapidement elle occupe l'espace, à l'image du verbe dans un cerveau nouvellement innervé. Montant en couche II (ces couches corticales, disposant chacune de cellules nerveuses spécifiques, sont visibles à l'œil nu lors des coupes physiologiques transversales et sont décrites dans tous les manuels de médecine) l'énergie s'enrichit de nouvelles informations et se déploie, poursuivant sa montée en couche III où la première bifurcation se présente. Deux secteurs opératifs s'activent en Gauche et Droite, selon la cytoarchitechtonie, autrement dit l'architecture du cortex qui, en couche III s'avère particulièrement sensible à la division en deux hémisphères. C'est parvenu en couche III de son évolution personnelle que l'individu devient singulièrement sensible au symbolisme, à la pensée poétique. La couche IV intègre les acquits des trois premières qui forment une unité. La couche IV ouvre le second grand cycle évolutif où les informations engrangées dans le premier cycle arrivent à leurs premières formes métabolisées. Dans ce second cycle qui intégrera les couches IV, V et VI, il existera une intense activité en style d'échange latéral entre les deux hémisphères, sauf en couche VI où apparaîtront des stratégies spécifiques.
En couche V, le dispositif cortical en deux hémisphères atteint son paroxysme et les échanges entre Gauche et Droite structurelles aboutissent à des entropies. Corne de Gauche et corne  de Droite forment présentent des oppositions véhémentes et sont caractéristiques de ce lieu avant que n'intervienne en fin de couche V une rupture amenant l'énergie à quitter l'endroit extrême de la corne de Gauche. L'énergie rejoint alors l'hémisphère d'en Face, pour monter en couche VI sans qu'il n'y ait plus d'antagoniste en miroir.
Si l'on reporte l'histoire de l'Islam à ce schéma structurel et systémique, on reconnaîtra sans peine le Prophète Mu'hammad comme fondateur initial en couche I du grand cycle que forme l'histoire de cette religion. Ses successeurs s'inscrivent nécessairement en couche II du cycle, lieu de la première déhiscence en Gauche et Droite qui prendront la forme spécifique du schîîsme et du sunnisme. Cette séparation première, apparue en première instance, ne manquera pas de circuler tout au long de l'histoire de l'Islam qui continuera de porter en elle les stigmates de la dispute entre les deux factions intervenue en couche II du cycle.

Quatorze siècles plus tard, où en est l'Islam ?
Il semble, au vu de l'actualité en ce début du XXIème siècle, que les deux factions qui composent l'unité de la Communauté n'aient point réussi à résorber la faille qui les sépare. Quelles sont les stratégies évolutives que propose le modèle initiatique et dont répond le cortex humain ?
En couche V, entropie maximale du côté Gauche. Maximalisation de l'opposition. La querelle sunnites / chîîtes se situe là. L'énergie cependant quitte le secteur Gauche, (Tzaddé final) et s'en va vers la Droite, pour amorcer sa montée en Qof, donc en couche VI. En couche VIa, un dispositif particulier prévoit une descente momentanée de l'énergie à la fois vers la couche IV du cycle, là où le symbolisme est suractivé et vers la couche I, là où l'énergie première, l'information initiale règne en maître. D'où l'ingression de l'énergie dans le passé et sa reconnection avec la mémoire ancestrale.

3. Fondamentalisme et conversion
Le fondamentalisme répond de ce dispositif : retour à l'origine, exacerbation de la conception intégrale et littéral du texte fondateur, plongée dans le passé le plus lointain d'où il espère tirer  source d'inspiration. Au détriment de la grande exégèse que l'élite musulmane est incapable de produire…

À suivre dans le livre "Fatimah, la Délivrance de l'Islam"

mercredi 27 août 2014

L'intégrisme islamique - Intifada…

L'intégrisme islamique : à la recherche d'une solution

(Extrait du livre "Fatimah, la Délivrance de l'Islam"


1. Le retour des formes intégristes
Une thèse assez symptomatique parcourt la pensée des diplomaties occidentales selon laquelle l'extrémisme — l'intégrisme — instrumentaliserait la religion musulmane pour lui imposer sa doctrine. Cette théorie est apparue plusieurs fois dans les propos de dirigeants européens ou américains indignés pas les exactions des fondamentalistes du prétendu Etat Islamique du Levant qui semble s'installer durablement dans une vaste région couvrant une partie de la Syrie et l'Irak. Les adeptes du nouveau Khalifat du Levant seraient, selon les experts toujours en verve sur les médias, soit une bande l'illuminés inspirés par une mouvance de type messianique soit une bande organisée de hors-la-loi malmenant la religion du Prophète et la détournant au profit de leurs intérêts.
Les intégristes en cause ne paraissent pas de cet avis qui se revendiquent au contraire d'ardents disciples du respect intégral du texte fondateur de leur religion dont ils s'estiment les dépositaires en charge de renouer avec la parole première de leur guide et de l'imposer en tout lieu. Dès lors en quoi détourneraient-ils ou instrumentaliseraient-ils la pensée du Prophète, eux qui s'improvisent précisément ses plus véhéments défenseurs ?
Ils se considèrent, tout à l'opposé de ce que pense d'eux l'opinion occidentale, comme le bras armé d'une philosophie construite dès ses débuts sur le concept du Jihad qui constitue ce qu'ils appellent l'un des piliers de leur foi. L'accusation que leur porte l'Occident d'être des dévoyeurs de leur religion en ce qu'ils en interpréteraient les textes de manière radicale démontre une faible appréciation du phénomène intégriste qui n'est en réalité nullement extérieur à la religion dont il exprime un aspect particulier.
L'actuel retour aux formes intégristes interprète une flambée puissante d'un mouvement qui tire sa source d'une énergétisation des couches ancestrales de l'Islam des origines.
Comment expliquer cette nouvelle émergence des strates antiques nous ramenant aux modalités des premières générations qui furent, en leur temps, en contact direct avec les premiers fondateurs ?
Suffit-il de tracer le parcours politique de tel chef Islamiste pour croire que la mouvance intégriste dont il prend la tête s'en trouve expliquée ? La vague — le raz de marée — fondamentaliste n'est pas œuvre d'un individu, mais l'expression d'une vaste mouvement historique et énergétique qui ne se résume pas en quelques traits de sociologies. L'incompréhension du phénomène est dangereuse en ce qu'elle ne permet pas de lui apporter la réponse adéquate.

2. Le fondamentalisme sous regard initiatique
Un première confusion mérite d'être levée : l'assimilation du fondamentalisme au messianisme. Croire que les intégristes adoptent une conception messianique est une grossière erreur : les intégristes sont tout à l'opposé de la pensée messianique. Le mot hébreu Mashia est à cet égard formel et sans équivoque et en indique la procédure s'écrivant…

À SUIVRE… dans le livre "Fatimah, la Délivrance de l'Islam"

vendredi 15 août 2014

ESTHER, La Liberación de Israel. Libro : el sentido y desciframiento del texto biblico de Esther

ESTHER, La Liberación de Israel

Desciframiento de la Meguila Esther

Dominique Blumenstihl-Roth
Edición Peleman

La Meguila de Esther es un capítulo bíblico en 166 versículos que cuentan la historia de la joven Hadassa, esposa del rey Ashverosch que reinó sobre Asiria, hace 2400 años.
Déspota sanguinario, este rey planifica un genocidio y deja su ejecución a su ministro Haman, descendiendo de Amaleq. El rey ignora sin embargo que su propia esposa, de la que es muy enamorado, es judía.
¿ Según el consejo de su primo Mardochée, la joven mujer esconde su identidad y se hace apelar a Esther. Llegará a impedir el crimen? ¿ Cuál será su método? Cual es su "código" al que permite él ver claro en las intenciones asesinas de su marido ? ¿ Conseguirá desbaratar el proyecto de los exterminadores?
Este estudio propone una lectura de la saga, en lo que suelta no sólo las llaves archetypales de la epopeya, sino que descifra los procedimientos iniciáticos de Esther y Mordehai, realizando ellos ambos el salvamento del pueblo de Israel en un momento crucial de su historia. La victoria de Esther, todavía hoy celebrada en las fiestas de Purim, advierte: en cualquier momento, lo peor puede empezar de nuevo a menos que la lección de su enseñanza sea totalmente comprendida.
Para entrar en la confidencia de Esther, el autor sondea el texto hebreo original, decodifica los versículos y realiza el desciframiento de las letras hebraicas por los procedimientos cabalisticos.

El autor :
Dominique Blumenstihl-Roth nació en 1959 en Estrasburgo, Francia.
Autor de series radiofónicas para Francia-Cultura y la Radio Nacional de España, escribió un estudio sobre Joana de Arcos - y una biografía del liberador de las Filipinas José Rizal. Es asistente desde 27 años de la cabalista Dominique Aubier, autora de Don Quijote profeta y cabalista.

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ESTHER, la Liberación de Israel
37 euros, 228 páginas, texto francès.
Edición Peleman, ISBN 2-952221-6-4
Gastos de envío incluidos.

DBR - Difusión
BP 16 - 27 240 DAMVILLE (Francia)
correo electrónico: dbr@dbmail.com

jeudi 3 juillet 2014

Le Prince de Hombourg, (Kleist) ou le théâtre de l'inconfort


Le Prince de Hombourg, la pièce de Kleist (1777 – 1811) sera donné au Festival d'Avignon le 5 juillet prochain. Un classique de la littérature allemande. Pièce étrange dont il n'est pas certain que nous ayons saisi tous les enjeux…

Le Prince de Hombourg, ou le théâtre de l'inconfort


Voici, en quelques mots, le scénario. 
Nous sommes en 1675. L’envahisseur suédois vient d’être défait, mais ses troupes ne reculent que pas à pas, offrant encore de vives résistances. L'Electeur de Brandebourg cherche à obtenir une victoire définitive. Il envoie en mission de reconnaissance le Prince de Hombourg qui tombe, par hasard, sur le camp ennemi. En bon militaire, il analyse la situation : la conjonction est extraordinaire. L’adversaire, insouciant, s’est maladroitement adossé à des obstacles naturels. Le moment est propice pour déclencher une attaque-surprise. Cependant, les ordres de l’Electeur sont formels. Il ne faut engager aucun combat dans l’immédiat, tant que les troupes alliées n’ont pas opéré leurs manœuvres tendant à encercler les Suédois. Le Prince passe outre, lance ses cavaliers. Dans un premier temps, l’effet escompté du Blitz décontenance les Suédois. Mais ils se ressaisissent. Le Prince doit faire appel à des renforts. L’Électeur envoie ses troupes et manque d’être tué dans la bataille. La victoire finale est heureusement acquise grâce aux cavaliers du Prince. Reçu en héros par la population du Brandebourg, félicité par ses pairs, le jeune héros, malgré la sympathie personnelle que lui témoigne l’Electeur, n’en essuie pas moins sa réprimande. Il a désobéi aux ordres et se voit en conséquence traduit devant une cour martiale. Sa condamnation est prononcée. L’Électeur lui refuse la grâce. L’expiation du coupable s’impose. Conduit devant la fosse où son corps sera jeté après l’exécution, le Prince vacille. Conscient soudain de sa faute, il conçoit la gravité de son erreur et revendique la peine à laquelle il est soumis. Il exige que la sentence lui soit appliquée : il a remporté une victoire, certes, mais au prix d’une désobéissance aux ordres. Sa mort doit servir d’exemple et affermir la puissance de l’autorité qu’il a contestée. L’Électeur acceptant la repentance, déchire l’acte de condamnation.

Le public n’a jamais eu beaucoup de sympathie pour le drame de Kleist. On a reproché au héros d’avoir craint la mort à l’instant où il a vu sa propre tombe. Qui n’aurait chancelé en pareille situation ? Il me semble que la désapprobation de la critique est liée à un tout autre phénomène. Si la pièce n’a jamais connu un grand succès, cela tient à mon avis à une incompréhension rendant cette œuvre déroutante.

Le Prince remporte une éclatante victoire : au prix d’une insurrection. Tout le drame tient au conflit entre la réussite personnelle du Prince et la rébellion qu’elle suppose. Sa gloire militaire est acquise, cependant l’insoumission est consommée. Le pouvoir, incarné par l’Electeur, s’ingénie à tirer bénéfice des hauts-faits du héros, mais le condamne pour refus d’obtempérer. La paranoïa du pouvoir est à son comble. D’une part, le Prince a pris l’initiative efficace. D’autre part, l’autorité lui reproche, non pas le résultat de son action, mais ce qui a présidé à son initiative : la rupture. Le héros a enfreint la loi pour assumer sa responsabilité personnelle. Or, l’ordre établi ne peut accepter d’être bafoué, fût-ce par celui qui, par sa désobéissance en a permis la survie. Le héros doit donc impérativement mourir. Mais, il doit, au paravant, se rétracter, faire acte de repentir, renier sa mutinerie, se soumettre au souverain dont il a méprisé la loi tout en la préservant. La rétractation du Prince lui vaut d’être réhabilité au nom d’une nouvelle légitimité : celle du soumis. Elle confère simultanément au pouvoir une puissance accrue : celle du rédempteur des fautes commises.

Le public devrait applaudir à l’habile articulation mise en scène par l’auteur de La cruche cassée. Oui, mais voilà : quelque chose grince dans la contrition du Prince.

Le rebelle à qui l’Electeur doit de survivre, peut-il encore se soumettre à l’ordre ancien alors qu’il en a rejeté l’autorité ? Sa re-soumission n’est-elle pas une régression, contraire à l’évolution dont il a été l’agent ? Est-ce cette pénitence excessive qui provoque la non-adhésion du spectateur à ce qu’instinctivement il estime navrant ? Où est l’erreur, — si erreur il y a — dans cette œuvre ? Où est la vérité dans la pièce de Kleist ?

Je ne serais pas comme ces grammairiens qui, estimant que l’auteur s’exprimait en un allemand régional approximatif, prétendaient corriger ses fautes de déclinaisons ! Je cherche à comprendre l’essence de la pièce. Si elle est perçue comme détestable par une partie du public, c’est qu’elle doit recéler une incommodité imposant une souffrance. Quelle est-elle ? Pour les besoins de la cause, le héros trahit l’ordre établi. La rupture étant consommée, pourquoi présente-t-il ses excuses à celui dont il a réfuté l’autorité ? La rupture entraîne condamnation à mort. Rien d’étonnant à cela. L’ordre établi ne tolère aucune variation dans les équilibres de pouvoir qu’il contrôle.

En 1940, l’Etat français, soumis à la botte nazie, cherche à invoquer une légitimité. D’où le discours pseudo-sacrificiel du maréchal Pétain. De Gaulle propose une autre légitimité, au nom d’une éthique supérieure en rupture avec l’asservissement. Il quitte la rive de l’intolérable Verboten pour gagner celle de l’avenir possible. Le futur chef de la France Libre est en ce sens précis un Übermensch : littéralement, un homme de l’autre rive, tirant sa légitimité de sa rébellion, de sa fuite, de son passage réussi, (über die Brücke) de son appel lancé depuis la rive opposée. Sa position ontologique fait de lui un héros nietzschéen. Le voyage vers la rive d’En face, vers le Lieu protégé est irréversible. Le  héros ne doit nulle allégeance aux demeurés qui persistent dans le Verboten. L'épopée de Moïse est l'exemple ontologique de ce type de passage sans retour possible.

Dans le Prince de Hombourg, le héros a battu l’ennemi. Mais incapable d’assumer son propre héroïsme, le Prince accepte de passer eu justice. Il conçoit la culpabilité dont l’affuble l’Électeur. L’acceptation de cette culpabilité légitime la compétence du tribunal qui prétend le juger. L’Électeur quant à lui, omnipotent mais prudent, se garde bien de prononcer lui-même la sentence. Il se délègue sur l’appareil judiciaire, administration anonyme condamnant le héros. En un second temps, l’Electeur, sûr de sa domination et de son autorité politique retrouvée, gracie le coupable et démontre, par sa largesse, à la fois la toute magnanimité du pouvoir et sa puissance de justicier. Triple victoire de l’Electeur ! 

1. Il récupère sur sa couronne le triomphe du héros ;

2. Il conserve le pouvoir et humilie son sauveur ;
3. Obtient contrition, condamnation de celui qui, un temps, a contesté l’autorité centrale. Triple défaite du Prince !
C’est cette triple déchéance qui a déplu.

Les Nazis sont restés perplexes devant l’œuvre de Kleist : si le Prince, guerrier vainqueur aurait pu les séduire un instant, ils ne peuvent aucunement valider le fait qu'il ait bafoué la sainte autorité de l'Etat. Furieux chaos dans les esprits adeptes de l'ordre et de la discipline du Commandeur !

Le public moderne quant à lui, assoupli à la loi démocratique, se retrouve également confronté à la complexité des intrications psychopolitiques de l’œuvre sans que l’énigme en soit résolue. Le vertige est garanti et l’on ne sait trop, en fin de représentation, ce que l’on applaudit. Le héros est battu, vilipendé. Condamné, on lui refuse la mort qui en aurait fait un martyre. Que reste-t-il de lui ? Un esclave ? Un humilié ? Appréciera-t-on la déchéance du Prince ?

Le Prince de Homburg ne comprend pas qu’il était en rupture. Il ne conçoit, à aucun moment, qu’il ne doit aucun compte à l’Electeur. Il accepte la sentence, va au-devant du verdict et devient à jamais le serviteur de son maître. Le public en ressort abattu. Insatisfait du héroïsme non-abouti, il quitte la salle, emporte avec lui le malaise d’avoir été dépossédé du héros en qui il aurait voulu se reconnaître. Sa sympathie, certes, va d’emblée, va au Prince. Mais l’Electeur le dépouille, et le spectateur subit ce pillage : il est volé de ses meilleures intentions, privé du sentiment d’exaltation et de libération que le théâtre a pour mission de représenter. Le Prince de Hombourg est l’anti-Numance !

À l’issue du spectacle, la pièce se poursuit dans l’esprit du spectateur. Dans l’œuvre de Kleist, tout finit par rentrer dans l’ordre… prussien. Chacun retrouve sa place : le subalterne est gracié d’autant qu’il se couche. L’Electeur conforté dans son pouvoir… Tout est si parfaitement ordonnancé !

Pourtant, une fois que le rideau tombe, le malaise s’empare du public. Comment le Prince peut-il, en vainqueur de l’ennemi Suédois, accepter d’être à ce point le jouet des puissances établies qu’il vient de sauver de la débâcle ? Il doit se rebeller à nouveau ! Il doit reprendre le jeu en main ! Oui, mais voilà : la pièce est terminée ! Comment l’imaginaire du spectateur peut-il se contenter du statu quo fixé par l’auteur ? Là commence l’éblouissement. Après la représentation ! À défaut d’explication, l’étourdissement se transforme en nausée qui se retourne… contre la pièce. Ainsi, Le Prince de Hombourg, sans être une œuvre bannie, demeure, dans le répertoire allemand, une pièce trouble empoisonnant la critique depuis plus de deux siècles ! Est-ce la mauvaise pièce inaboutie d’un auteur qui n’aurait pas eu le courage de son personnage ?

Je crois au contraire que Kleist a calculé cet effet de projection dans l’esprit du spectateur. Le Prince de Hombourg est une pièce à digestion lente. Elle ne libère ses sucs que de manière différée. La véritable dramaturgie se déroule dans le non-dit, dans le non-écrit que l’écrivain instille dans l’esprit du public, par-delà le jeu des apparences. L’illusion de la continuité du pouvoir est sauve, mais la révolte que le Prince n’a sû assumer se transfère dans l’inconscient du spectateur.

Kleist, ancien officier de l’armée, développe un stratagème remarquable : il dose son écriture sur la connaissance qu’il a de l’affectivité germanique. En apparence, l’émotivité des sentiments immédiats est satisfaite — patriotisme, grandeur du pouvoir, autant de valeurs consensuelles animant le cœur palpitant d’une nation. Mais s’adressant individuellement au spectateur, par delà l’espace confiné du théâtre, il lui interdit le romantisme de la sensibilité ! Kleist casse le bol de son public[1]. Le clivage entre l’attente affective du spectateur qui voudrait aimer le héros princier et le discours que l’auteur lui propose est si grand que la pièce s’enfonce dans une spirale centripète. Elle se referme sur elle-même, s'écrase, et laisse le spectateur démuni, sans héros, sans identifiant. Seul face au pouvoir régalien de l’auteur, auquel il doit… se soumettre !

Kleist télécommande l’aigreur du public. Avec quelle astuce ! Tout d'abord, sentiment national magnifié. Autorité célébrée. Rien ne contrarie l’adhésion au patriotisme que la pièce exalte. Mais l’auteur a pensé au spectateur qui, en nous, se retrouve seul, chez lui, après la représentation. S’il lui permet de quitter la salle, l’esprit tranquille — tout s’est finalement conformé à l’agencement prussien —, il ne donne pas moins rendez-vous à un violent sentiment de spoliation qui ne s’éveille que dans les heures ou les jours suivant le spectacle ! Le spectateur ressent l’insatisfaction de subir l’éviction de ses espérances. Sa bonne conscience que la victoire de l’Électeur garantissait en un premier temps — la durée effective de la représentation — se trouve soudain en prise à une dépossession. L’Électeur interdit au spectateur de s’identifier au héros. L’espérance secrète du public (de l'époque mais aussi celui de nos jours!) est bafouée ! Le spectateur en subit le coup de fouet. Il ne peut que… détester la pièce, haïr ce Prince en raison de l’espérance trahie ! Le personnage, d’ailleurs, n’est guère intelligent : il est un somnambulique qui, dès la première scène, épris de sentiments, n’agit que par impulsions. Inconscient, pleurnichard, irresponsable, il se rachète par un sursaut d’orgueil quand il exige que la sentence lui soit appliquée : mais c’est encore une sottise due à son aveuglement. Un gramme de réflexion lui aurait fait comprendre qu’étant le héros d’une nation, il en devenait intouchable. Il aurait dû dénier toute compétence au tribunal qui prétend le juger. Plaider en rupture, et d’accusé se transformer en accusateur. C’était à lui de condamner l’ordre ancien. D’invoquer la loi dite du Carret. La loi de la coupure[2].

Le Prince, soumis, perd toute autonomie. Son sursaut n’était qu’un nouvel acte de somnambulisme. La grâce dont il bénéficie ne sauve rien : elle est la contrepartie de son allégeance. Et cependant, il est acclamé par ses pairs : applaudissent-ils à son inféodation si rassurante pour leur propre incapacité de rupture ? L’invertébré romantique qu’est le Prince de Hombourg me fait penser aux sympathiques adeptes de New Age. Ils vivent au quotidien sur la fibre d’une source d’information intuitive. Qui voudrait les contrarier ? Je veux bien que l’on adopte des lignes de conduites successives sur la foi d’une formulation instinctive. Mais à quoi dès lors nous sert le cerveau ? À quoi bon l’extraordinaire effort évolutif qui, pendant des millions d’années, a promu la cérébration en tant que projet[3] ?

Le New Age se caractérise, selon l’un de ses principaux animateurs, L. Caroll, par l’absence de doctrine, la foi en l’individu, l’absence de méthode. Nous sommes un groupe de braves gens sans structure spirituelle, écrit-il sereinement[4].C’est cette carence d’armature intérieure, l’abandon à une intuition non-soutenue par une structure qui fait du Prince de Hombourg un irresponsable magnifique. Revendique-t-il, en plus de son inconscience, la valeur de la bravoure physique dont il a fait preuve ? Son absence de méthode lui vaut d’être passé en justice. On lui reproche précisément l’inconséquence de son intuition, qui aurait tout aussi bien pu conduire au désastre. Si son feeling avait été soutenu par une doctrine, par la Connaissance qui est la science de l’intuition, il aurait pu objecter au juge qu’il n’a, compte tenu de la loi à laquelle il a obéi, fait qu’observer la règle du Caret dont la légitimé est supérieure à la raison rationaliste dont se prévaut l’autorité militaire. Il aurait dû invoquer sa qualité d’Amant, au sens mystique du terme, qui lui aurait accordé l’immunité. 

Dieu a pardonné une fois pour toutes à ces êtres élus, écrit Ibn’ Arabî, le maître soufi de Murcia dans son Traité de L’Amour, c’est pourquoi la plume divine écrit en leur faveur, au contraire de ceux qui demeurent assujettis à l’espoir de la rétribution. Mais ne peut se déclarer Amant que celui qui dispose de la Connaissance : c’est en sa faveur que l’innocence est promulguée si les actes sont réalisés en conformité exacte avec les normes divines. L’Amant authentique est élargi. Il n’y a, dans le cas des authentiques, nulle transgression en cas de rupture avec la loi. Le dépassement des règles établies leur est une obligation. La sanction ne peut s’appliquer à leur cas, dans la mesure où l’acte commis emporte l’approbation divine qui ne peut se circonscrire à l’opinion des tribunaux humains. L’homme ordinaire, qui prétend s’ériger en juge, est incompétent : comment peut-il comprendre la valeur des actes de l’Amant ?

L’Amant, selon le soufi, est par définition un hors-la-loi qui n’a d’allégeance à formuler qu’à l’égard de son Aimé. Il échappe à toute forme de juridiction, n’ayant de compte à rendre qu’à l’objet de son amour.
Malheureusement, le prince de Hombourg s’aligne. En l’absence de structure intellectuelle solide, de doctrine, d’enseignement, il ne lui reste que le rêve éveillé, l’illusion d’être soi. Véritable mollusque, il renie sa propre identité, répudie et la bataille qu’il a livrée et la victoire remportée : il estime que sa bravoure désobéissante mérite châtiment.

Le piège de Kleist a parfaitement fonctionné sur moi ! Ce Prince liquéfie dans la non-identité est écœurant. Est-on grand lorsqu’on est faible jusqu’à chérir des chaînes honteuses, s’interroge Baltasar Gracian[5] ? Une fois gracié, le Prince est acclamé par ceux qui l’ont déculotté, le réduisant à n’être plus que l’ombre de lui-même. Cela valait bien une ovation !

La pièce de théâtre est puissante : le spectateur vit un inconfort total. Le héros larvaire a accordé aux autres la permission de n’avoir pas d’égards pour lui. Le spectateur en est interloqué. Soit il restera bloqué dans le malaise du non-élucidé — provoquant cette aigreur de pré-vomissement qui opprime le public mécontent depuis deux siècles. Soit il procédera à une re-présentation intérieure de la pièce. Le spectateur est obligé, à son tour, de convoquer un tribunal et rejuger l’inculpé. Dès lors le véritable héros désigné par Kleist, c’est le public lui-même !

On n’assiste pas impunément au Prince de Hombourg ! Pièce désagréable, déplaisante : elle met le Public face à l’insuffisance d’un héros, ce qui exige qu’un transfert de responsabilité s’opère sur le spectateur… Transfert post-théâtral, que Kleist impose en sur-écriture subliminale de son œuvre ! Le spectateur détestera l’écrivain anti-situationniste. L’opération de Kleist est risquée, elle mise sur l’intelligence du public, sur sa capacité de rompre avec les lois du théâtre. C’est le spectateur, seul, dans son intime perception, qui réalise la loi du Caret. Il est tenu de réprouver le non-héros, de se désolidariser de la loi qui opprime le Prince, d’assumer lui-même la coupure avec le propos apparent de la pièce. Le véritable Prince, n’est-ce pas dès lors le spectateur ? C’est le spectateur qui emporte les mérites que le personnage de Kleist s’est refusé à lui-même !

Il en ressort une œuvre qui n’est pas celle qui se lit dans le texte. Pièce tout en réverbération ! Spectateur, vous consentez-vous, à vous-même, le droit à l’initiative ? La possibilité d’être vous, en tant qu’individu, libre, responsable : un non-somnambule ? Votre victoire est-elle permise, en dehors du strict espace qu’autorise le pouvoir ? Votre liberté vous est-elle consentie, ou faut-il l’arracher pour en disposer ? Savez-vous en user ? Savez-vous la défendre ? Vous réglerez-vous selon les ordonnances ? Accepteriez-vous d’être jugé par qui vous dénie votre liberté ? Quelle est votre capacité de rupture ? De rupture avec votre propre continuité ? Ou au contraire, quelle est votre propension à la soumission ? Je dirais, en termes initiatiques, que Kleist a écrit le Bip d’une œuvre, laissant au lecteur la responsabilité d’en vivre le BOP. Ou d’en réfuter les données : une fois le rideau tombé, c’est le spectateur, furieux parce que frustré, qui réécrira la pièce. En BOP, il s’emportera contre l’insupportable héros, tentera de le tirer de son rêve éveillé, corrigera ses erreurs. Aucun spectateur ne s’identifiera à l’anti-héros. Aucun non plus n’approuvera celui qui l’opprime ! Il éprouvera au contraire le besoin de se substituer à l’auteur, de réécrire son œuvre. Provoqué en duel par Kleist, le spectateur relèvera le gant ! Prouesse de l’auteur : la pièce, bénéficiant dès lors d’une telle distribution, (vous-même dans le rôle principal face à l’écrivain !) devient, par votre propre talent, un grand chef d’œuvre.


© Cet texte est paru dans le livre José Rizal, Don Quichotte des Philippines, de Dominique Blumenstihl-Roth, paru aux éditions Peleman. 



[1] La cruche cassée est l’autre pièce célèbre de Kleist. Le vase brisé est un concept kabbalistique bien connu par les lourianistes. Kleist s'est-il inspiré, dans le Prince de Hombourg, de l'épisode biblique de Jonathan qui livre bataille en désobéissant aux ordres de son roi ?
[2] Dominique Aubier, Don Quichotte, le Code de la Bible et de la Vie, op. cit. p. 59 : L’action de l’Hidalgo est du ressort d’un changement de tactique… Il tranche le fil traditionnel de la continuité, modifiant la conduite à tenir pour que le relaiement soit à nouveau possible. Comme on le dit couramment, il tue la loi pour sauver la loi… Il rompt avec un usage devenu à la longue contraire au but à servir. Le principe auquel obéit la réforme qu’il préconise et qu’il exécute s’indexe sur le mot Caret, couper, souvent associé à l’idée d’alliance : couper une alliance pour en former une autre, rompre un pacte pour en promouvoir un plus efficace, sans que soit rompu l’engagement. La règle en est connue, classique. Abattre la loi pour mieux respecter la loi.
[3] Avec l’Homme se manifeste une modalité particulière de l’évolution : la tendance à la cérébralisation. Traité de Paléonthologie, volume 7. Paléonthologie humaine, par Jean Piveteau, éditions Masson et Cie, Paris 1957 (p. 5)
[4] Kreyon, Messages de notre famille, tome 5, éditions Ariane, 2000.
[5] Baltasar Gracian, le Héros, trad. Joseph de Courbeville, éd. Champ Libre, Paris 1973, p. 50.

vendredi 23 mai 2014

Le mystère des séphiroth enfin dévoilé. "Le Flux séphirotique", film de Dominique Aubier.

Mise au point sur une notion kabbalistique délicate, voici un film qui apporte les clarifications nécessaires pour comprendre le concept des séphiroth.
A 93 ans, Dominique Aubier démontre, une fois de plus, sa vaste maîtrise du sujet.



dans la série Ciné-Code DVD 20


Dominique Aubier

Film DVD, 101 mn
Réalisation : Olivier Verger
Disponible sur CLE USB


Dominique Aubier a consacré trois films aux Séphiroth :

— Séphiroth, Je est un Autre, (film n°7 de la série Ciné-Code)
— La Table des Séphiroth, (film n° 11 de la série).
Voici le troisième et dernier film de ce triptyque : 
— Le Flux séphirotique.
Ces 3 films forment un triptyque disponible sur clé USB sous le titre : 
Le Secret des Séphiroth
 
Dans ce 3è film sur les Séphiroth, Dominique Aubier rapporte le schéma séphirotique à l'essence même de sa conception, à savoir le récit biblique. L'énergie séphirotique transite, de génération en génération, d'initié en initié. Depuis la première Séfira, Kéther, dont Abraham reçut l'impulsion lui intimant l'ordre de quitter Ur - Kasdim pour se rendre en Canaan, elle innerve la fragile Hochma (sagesse) conduisant Isaac au possible sacrifice puis réalise son transfert sur Binah (compréhension), symbolisée par le troisième patriarche Jacob.

Pour tout événement, il y a toujours une Séphira correspondante qui en commande l'organicité : le flux investit Joseph, convoyé en Egypte où il se pose sur Moïse et Josué et, à des siècles de distance, visite Rabi Aqiba, le fondateur de la kabbale… Comment ce flux énergétique dont les Séphiroth sont les émanations — les étincelles — circule-t-il ? Comment l'enseignement se transmet-il ? Quel est le circuit qu'emprunte la Connaissance, de Hesed à Geburah ? Qui incarne la sixième Séphira Tiphéret ? Serait-ce Cervantès, récipiendaire de tout l'enseignement ésotérique de la kabbale hébraïque tel qu'il l'expose dans son chef d'œuvre, Don Quichotte ? Il en projette le message sur la Séphira suivante, où se conceptualise l'Union des Contraires entre Nezta et Hod : union émergeant en Iesod dont le héros réalise le grand Qorban où Gauche et Droite, Connaissance et Sciences, forment un seul univers mental unifié et réconcilié.
La dixième Séfira, Malkhut, désigne dans un corps le pied gauche. Ici le langage de l'expérience concrète traduit les inspirations ésotériques en langage directement compréhensible, en terme de réalités vivantes. Et c'est précisément tout le propos de cette série de films qu'occuper cet espace où le flux séphirotique atteint son but, depuis la révélation d'Abraham, jusqu'à nous, heureux bénéficiaires de cet extraordinaire enseignement.


Ce film, le 20ième DVD de la série Ciné-Code, est disponible sur le site.

 

jeudi 17 avril 2014

Réponse à Michel ONFRAY : le (vrai) Principe de Don Quichotte.

Réponse au philosophe Michel Onfray à propos de son livre :
"Le Réel n'a pas eu lieu".
Sous-titre : Le Principe de Don Quichotte.

Quel titre étrange, niant l'existence de la réalité. Elle n'a pas eu lieu ? Comme la Guerre de Troie ? Quelle négation mystérieuse, quel déni… de soi-même. À mon sens, ce titre témoigne d'une profonde douleur, où l'auteur pose en principe d'inexistence quelque chose qui le fait souffrir. Pour supprimer cette douleur, il en postule l'inexistence de la cause. Une sorte de thérapie en soins palliatifs ? J'ai donc écrit au philosophe pour identifier avec lui ce qui le tourmente. De toute évidence, c'est Don Quichotte. D'un bel instinct il a repéré d'emblée le fauteur de troubles? C'est le fameux chevalier de la Manche.

Le roman de Cervantès commence par cette phrase : "dans un lieu de la Manche dont je ne veux pas me rappeler le nom". En un lugar de la Mancha… Le mot lieu est le troisième mot apparaissant dès l'ouverture de Don Quichotte. Le Lieu est bien en cause dans le titre de Michel Onfray pour qui il n'y a pas de lieu. Un "non-lieu" en quelque sorte.
Or Don Quichotte débute précisément sur l'affirmation contraire : en un lieu. En un lugar. Ce lieu existe. Même s'il n'est pas nommé. Le lieu est bien identifié par Cervantès, mais il préfère ne pas le nommer.  Pour en connaître le sens, il faut se référer au cryptage utilisé par Cervantès. Un cryptage hébraïque, comme l'ont démontré Dominique Aubier et Ruth Reichelberg, professeure à l'Université Bar Ilan de Tel Aviv. Lire à ce sujet ce livre : "Victoire pour Don Quichotte".
Lugar, le lieu, c'est un des noms de l'immanence divine dans la doctrine hébraïque. En hébreu cela s'appelle le Maqom, le Lieu. Insupportable pour le philosophe.
Maqom en hébreu s'écrit ainsi :
 ה-מקום
Car Dieu est le Lieu de tout mais le tout n'est pas son Lieu.
Est-ce ce lieu-là qui gène tant le très matérialiste Michel Onfray ?

Et il appelle Principe de Don Quichotte l'affirmation du non-lieu ?
Mystérieuse inversion ! Ou magnifique démonstration par la négation.
En effet, avec quel génie se rend-il à l'objet qu'il faut nier : la métaphysique soutenant l'existence du Réel indispose le philosophe. Est-ce là ce "mal qui vient de plus loin" ? Négation du Lieu, négation de l'esprit, négation du Principe ?

L'mposture est plaisante : Onfray tente de détourner la vocation de Don Quichotte pour en faire le héros de sa philosophie nihiliste — j'allais dire qu'à ce titre c'est du négationnisme — alors que le chevalier est justement le héros des actes inspirés par le Principe du Lieu.

Aucun héros littéraire n'affirme mieux son existence que Don Quichotte qui n'a cesse de dire je sais qui je suis. Reste à trouver qui il est exactement. C'est tout le travail d'enquête mené par Dominique Aubier dans sa série d'ouvrages sur Don Quichotte. Et voilà que surgit ce petit philosophe qui du haut de sa péremptoire tire du chapeau une vindicte nihiliste ? Bah, me suis-je dit : pour nier une chose, il faut de toute évidence en recevoir d'abord l'affirmation. La négation étant un retournement secondaire de l'information première. C'est l'esprit qui toujours nie, dont parle Goethe. La négation, en tant que phénomène d'inversion du vrai, est un principe bien identifié dans le Zohar.
Le livre de Michel Onfray m'a fait penser à ce qui était arrivé de son vivant à Cervantès. Un coquin (c'était l'écrivain Lope de Vega) avait écrit un "faux-Don Quichotte". Et le vrai, celui de Cervantès, dans le tome 2 de ses aventures, s'en amuse. Je crois que Michel Onfray est exactement dans la même posture. Il s'improvise commentateur de Don Quichotte qu'il tente de tirer à soi, dans le camp des nihilistes. Qui peut croire qu'il réussira ? La négation est un excellent signe confirmant — par inversion — la thèse qu'elle prétend détruire.
Dès lors, on ne peut reprocher à Onfray d'avoir "commis" ce livre, puisqu'il s'agit de l'expression inversante naturelle, résultant d'un processus ontologique bien connu des Kabbalistes : "Ceci" a crée "Cela". C'est parce que le livre Don Quichotte prophète d'Israël a été ré-édité qu'en face, à l'opposé de la thèse de Dominique Aubier, surgit le penseur de la négation, inspiré de manière somnambulique par opposition. On lui en sait gré. Nous le remercions. Il lui sera beaucoup pardonné.

Ce qui m'a étonné chez Onfray,  c'est son esprit terre à terre. À aucun moment il n'envisage que Cervantès ait pu user de métaphores. Le philosophe prend tout au pied de la lettre, pour lui, un moulin est un moulin. Un plat à barbe est un plat à barbe. Il est exactement dans la situation de l'un des personnages de Cervantès qui se dispute avec Sancho au sujet de l'âne. Il oublie également que Don Quichotte monte à cheval : monture du prophète.
Don Quichotte est codé symboliquement. Avec en plus, un sur-codage en hébreu où les mots originaux castillans de Cervantès se mettent à expédier des messages subliminaux. On peut les décoder : Dominique Aubier a consacré 3 livres à ce travail de décodage.

Quichotte : Qué-chott = vérité
Le chevalier s'avance dans la plaine de Montiel : Manatiel = "ma part du système divin".
Il porte une Rondacha antigua = "passer avec joie la porte ancienne"
Accompagné d'un chien dit Galgo corredor = "découvrir le message à l'intérieur".

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Lettre à
Onfray voit surtout en Don Quichotte l'homme de la dénégation, pour qui « le réel n'a pas eu lieu ». On y découvre en creux l'archétype du lecteur : « ce qu'il croit devient vrai et le vrai devient une fiction ».
En savoir plus sur http://www.telerama.fr/livres/le-reel-n-a-pas-eu-lieu-le-principe-de-don-quichotte,110784.php#ujkA51hf9SBouSsB.99
Onfray voit surtout en Don Quichotte l'homme de la dénégation, pour qui « le réel n'a pas eu lieu ». On y découvre en creux l'archétype du lecteur : « ce qu'il croit devient vrai et le vrai devient une fiction ».
En savoir plus sur http://www.telerama.fr/livres/le-reel-n-a-pas-eu-lieu-le-principe-de-don-quichotte,110784.php#ujkA51hf9SBouSsB.99
Monsieur Michel Onfray,

À propos du Principe de Don Quichotte, je vous recommande la lecture de cette étude remarquable de l'écrivain Dominique Aubier qui a réalisé le décryptage de l'oeuvre cervantienne à partir du texte espagnol original.
Il apparaît bien clairement qu'il s'agit d'un ouvrage crypté en hébreu selon les règles de
l'herméneutique hébraïque. De quoi décoiffer votre philosophie : Don Quichotte y apparaît  comme un "hyper-réaliste" qui
dit "je sais qui je suis" — ce que vous-même ne pourriez affirmer.
Quichotte est un mot d'origine araméenne signifiant "vérité". Il lutte contre l'inquisition, étant poursuivi pendant tout le livre par les archers. Il libère les galériens, et se revendique serviteur de Dulcinée del Toboso : en hébreu = "la douce lumière du bon secret".
En faisant passer Don Quichotte pour un irréaliste vous vous trompez.
Avec lui, le réel a lieu à 100% puisqu'il dirige ses actions selon des critères précis.
Ces critères vous échappent, s'agissant de ceux d'une pensée que vous ignorez.
Mais même Sancho finit par les connaître puisqu'il se "quichottise".

En réponse à votre livre, je vous recommande :
(votre livre est une réponse inversante à celui-ci) :
Don Quichotte, prophète d'Israël, aux éditions Ivréa.

Vous verrez que le vrai principe de Don Quichotte est exactement à l'opposé de ce que vous racontez.
Ce livre a ceci de particulier que c'est une belle démonstration appuyée sur une méthode et une étude extrêmement documentée à partir de l'édition originale.

Bien chaleureusement,

Dominique Blumenstihl-Roth

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Lettre à Mme Julie Cerf, de Télérama

Madame Juliette Cerf,

Vous avez présenté récemment le livre du philosophe Michel Onfray :
Le réel n'a pas eu lieu ou le principe de Don Quichotte.

Vous dites que son oeuvre serait convaincante. Comment pouvez-vous trouver convaincante une étude qui n' aborde le roman de Cervantès qu'en superficialité et avec peu de méthode ?

Michel Onfray demeure désemparé devant Don Quichotte car la philosophie, en tant que discipline intellectuelle, ne lui permet pas de décoder la pensée quichottienne ni le symbolisme de ses actes.
Comment ouvrir le secret du Quichotte quand on sait qu'il s'agit d'un ouvrage entièrement crypté selon les lois de l'herméneutique hébraïque ?

Il me semble qu'il serait juste, au titre de la critique et de l'équilibre, pour les Lecteurs de Télérama, que vous puissiez présenter un ouvrage essentiel qui répond à Michel Onfray et qui ne partage pas son option nihiliste : Don Quichotte, prophète d'Israël éditions Ivréa.

Cet livre développe une thèse tout opposée. Ici, Don Quichotte apparaît en être "hyper réaliste".
Le principe de Don Quichotte réside dans son nom qui, en araméen, signifie "vérité"…

Bien cordialement,

Dominique Blumenstihl

Don Quichotte, prophète d'Israël, aux éditions Ivréa. Un très beau livre, imprimé à l'ancienne, en caractères de plomb, cahiers cousus. Un livre qui a son Lieu.
Livre complété par :
Victoire pour Don Quichotte, éditions M.L.L. Le cryptage hébraïque et araméen de Don Quichotte.