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jeudi 31 août 2023

Petit rappel pour les (vrais) amis de Don Quichotte

 

Petit rappel pour les Ami(e)s de Don Quichotte :

Para los amigos verdaderos de Don Quiאote



Dans ce livre, Dominique Aubier identifie les références araméennes (Zohar) de Cervantès et les passerelles entre le castillan ancien et l'hébreu. Elle réalise en détail l'étude de la Préface, des Poèmes, de la Dédicace et des premiers chapitres de Don Quichotte, d'après les éditions originales de 1605, 1608 et 1610. Il s'agit de l'exégèse du Quichotte, où l'auteure présente les corrélations existant entre le texte original de Cervantès et l'hébreu (araméen) du Zohar, le célèbre ouvrage du kabbaliste Moïse Shem Tob de Léon qui a servi de référent symboliste à Cervantès.

Ce livre est la suite de Don Quichotte prophète d'Israël (éditions Robert Laffont, 1966 ;  Ivréa - Gallimard 2013). C'est l'étude du langage de Cervantès et son décryptage révélant de manière définitive et irréfutable la connexion hébraïque et zoharique du Quichotte.

Dominique Aubier a fait là un travail minutieux, scientifique, de linguiste hors pair. Mais surtout, un travail d'initiée dépassant ce que la simple philologie ou sémantique pourraient inspirer. Elle reprend le texte du Quichotte et ligne après ligne, mot après mot, passant du castillan à la traduction française, envoie l'attention du lecteur vers le référentiel hébreu. Une performance éblouissante. Cervantès en personne, par la mémoire transgénérationnelle, lui aurait-il dévoilé ses secrets ?

Son texte est construit sur trois niveaux :
1. le texte original de Cervantès ;
2. la traduction ;
3. renvoi au Zohar et reconduction aux passages de la Torah concernés.
En quatrième niveau, il ressort un faisceau d'une puissance remarquable : la rigueur intellectuelle de la recherche — de la trouvaille ! — est telle que l'esprit du lecteur se trouve subjugué par l'épaisseur tridimensionnelle de l'ouvrage.

 



 VICTOIRE POUR DON QUICHOTTE !

Pour les vrais Amis de Don Quichotte ! 


Nous rappelons que Dominique Aubier fut la première a découvrir le réseau du cryptage hébraïque actif dans Don Quichotte. Travaux corroborés par :
— Ruth Reichelberg, docteur en littérature comparée à l'Université Bar Ilan de Tel Aviv ;
— Prof. Gonzalo Maese, directeur de l'Institut des recherches sémitiques de l'Université de Grenade, Espagne. Expert de l'hébreu et de l'araméen, traducteur de Méam Loez;
— Prof. Pierre Guenoun, directeur de l'Institut des études hispaniques de la Sorbonne, Paris.

Ces travaux ont fait l'objet du film :
"El Secreto de Don Quijote" (The Secret of Don Quixote), réalisé par Raùl Rincon Fernandez pour la RTVE (radio -télévision espagnole). Prix du meilleur documentaire au festival Las Duñas.
 
Exégèse de Don Quichotte, en 5 volumes, par Dominique Aubier : ici.

vendredi 25 août 2023

Twitter devient X. Un signe des Temps…

Twitter devient X. Le retour du X…
par Dominique Blumenstihl-Roth



Le retour du X… au cœur du QuiXotte

Si vous fréquentez les réseaux sociaux vous aurez certainement remarqué que le logo de Twitter qui représentait un oiseau a disparu, remplacé par le design d'un X. Cela s'est produit à la demande de son nouveau propriétaire, M. Elon Musk, qui désire « moderniser » son nouveau jouet et le rendre plus attrayant.
Le gazouilleur s'est envolé, laissant dans son nid cette lettre qui fait le bonheur des mathématiciens quand ils nomment ainsi les inconnues de leurs équations.

Twitter devient X : Le retour du X…
L'apparition du X sur l'écran d'ordinateur m'a fait penser à ce phénomène linguistique bien connu des Espagnols qui, au courant du XVIIe siècle ont assisté à la substitution progressive du X dans leur écriture par l'apparition de la jota, c'est-à-dire le remplacement systématique de tous les X par des J. C'est ainsi que don QuiXote devint don QuiJote, suite à une étrange réforme orthographique valant dissolution de la lettre centrale du nom du grand héros hispanique au bénéfice d'un J. La prononciation espagnole ancienne disait « Quichotte », comme cela appert en français, pour devenir phonétiquement « Quirote » avec un « r » mouillé.
Le X au cœur du Quichotte est singulièrement mis en valeur dans les éditions originales imprimées en 1605, confirmé dans celle de 1608 dont le spécialiste Diego Clemencin (1765-1834) assure qu'elle fut supervisée par l'auteur dans les ateliers de son ami l'imprimeur madrilène Juan de la Cuesta. Observer la calligraphie du nom de notre héros. Le X en position centrale semble désigné par l'extension du Q qui, tel un chat, déroule sa queue, surligne et englobe les trois premières lettres Qui. Dans le prolongement du Q, apparaît le X.

 



Le nom se présente ainsi en deux parties distinctes : Qui suivi d'un ote, syllabes séparées ou plutôt unies par le X assumant le rôle de ligateur croisé.
La résurgence médiatique du X laisse-t-elle augurer le retour de Don QuiXote, le vrai, qui en son nom porte un X que Cervantès avait choisi après de longues réfleXions ? Serait-ce un X en analogie (subliminale, subtilement dissimulée mais à la vue de tous) avec l'Alef hébreu ? 
 א
Le retour du sens même du Quichotte dont le nom, en araméen, signifie vérité ? L'araméen — la langue orale dont usait Jésus — s'écrit avec des caractères hébreux, et ce n'est pas une langue inaccessible, étant encore aujourd'hui en usage. Les communautés juives d'Espagne et du Portugal l'ont longtemps pratiqué, traversant les vicissitudes inquisitoriales qui en interdisaient l'existence. Le livre de l'historien Albert Sicroff (Les controverses des statuts de « pureté du sang » en Espagne du XVe au XVIIe siècle) est très intéressant à lire à ce sujet.

Mais revenons au X 
Grâce au milliardaire américain dont je ne crois pas qu'il s'intéresse au Quichotte (mais sait-on jamais ?) le X se fait mondialement voir, comme une lettre emblématique. Certains thèmes travaillent les esprits, suscitent en eux des réactions insolites, parfois inspirées dans la droiture ou subissant des effets d'inversion, mais ce sont toujours des appels à l'acte de conscience — qui se produit ou non. Afficher le X serait-il une nécessité planétaire ? Faut-il recourir à l'Alef, lettre fondant le système du vivant ? Le fameux Alef ouvrant le mot  Acher, que nous connaissons par le verset d'Exode 3-14, lorsque la divinité se révèle à Moïse à travers le Buisson Ardent par le Sinaï ?
אשר
Ce mot signifie « Qui » en hébreu. C'est le pronom relatif pour une personne, signifiant celui qui. Celui qui est ou qui sera. Il se trouve au cœur du verset :
אהיה  אשר  אהיה
 « Le système Alef se déploie sur les niveaux d'organisation (Schin). 
Le Schin étant la forme explicitée du système induit le Resch exprimant la structure cérébrale. » (cf Dominique Aubier)*

Serait-ce cet Alef-là qui voudrait se rappeler à notre conscience, plus particulièrement en ces temps de calamité climatique ? Peut-être est-ce avant tout une question de climat spirituel qui se pose, tant l'esprit de l'humanité influe sur le devenir du monde et le conditionne ? Le premier acte efficace à poser pour garantir notre survie ne consisterait-il à reconnaître la primauté de la conscience — la nôtre si tant est que nous soyons capables de nous apercevoir que nous en avons une — mais surtout la conscience qui pense l'univers dans lequel nous évoluons. Nous pensons et nous sommes pensés. En ce sens, rien n'est plus faux que la prétention du Cogito « je pense donc je suis » de René Descartes ; je la retourne en disant : « je suis pensé, et c'est pour cela que je peux être… si je m'en aperçois ».

L'Invisible nous pense…
et attend de nous que nous pensions à Lui, et en ce sens, la résurgence de l'Alef est une invitation à communiquer, twitter avec lui, mais sans appareil électronique : en utilisant les capacités naturelles de l'esprit à lire les signes, à leur répondre. L'Alef, en cette circonstance du changement de logo, nous envoie un signe considérable. Il est à l'initiative du « Qui », donneur d'informations conditionnant le « Quoi », et c'est ce « Quoi » dans lequel nous vivons qui tend à ignorer qu'il existe sous la tutelle de l'informateur premier. Rétablir la prééminence du « Qui » — en terme de génétique nous dirions l'ADN — sans nous laisser dominer par la puissance du « Quoi », autrement dit, la force de la protéine.

Nous vivons le plus souvent en retard sur les choses et ne les comprenons que lorsqu'elles ont déposé leur « concrétude ». Les signaux avertisseurs nous échappent, faute de grille de lecture efficace, faute de sensibilité, faute d'éducation aux signes. Qui pourrait nous enseigner cet art de vivre en corrélation permanente avec le langage de la vie, nous évitant d'être engloutis par les choses ? Sans craindre de s'approcher du savoir objectif, notre esprit ne doit pas craindre non plus de s'ouvrir à la pensée initiée : il s'agit d'entrer dans le monde avec son vrai « moi » et non avec celui des idées toutes faites, établies sur la certitude commune que la matière est à la clé du réel… 
Les actions que nous menons interviennent et portent le plus souvent sur l'état protéinique des choses constituées quand elles sont devenues des faits : ces derniers ne se laissent que peu infléchir, à moins de relancer des cycles nouveaux instruits de nouvelles informations qui pourront se développer selon le processus évolutif.
Deux exemples pour illustrer cette attitude : voilà que l'on interdit les chaudières au fuel et que l'on mise à tout crin sur les voitures électriques. Grandes idées germées dans des esprits prétendument éclairés à qui l'on a demandé de trouver des solutions d'urgence pour sauver la planète. Nous partageons cette idée généreuse, et nous voulons sauver la planète, nous sauver nous-mêmes, mais je ne saurais adhérer à la naïveté de la pensée quand elle persiste à croire que les choses ne s'opèrent que par les actions cumulatives du « faire », indépendamment de toute considération métaphysique par quoi se révèle la nature spirituelle de notre monde.
C'est tout le système de la production d'énergie qui doit être repensé, selon des critères différents de ceux qui ont prévalu jusqu'alors : prioriser systématiquement le sens des choses, certes au regard de l'efficacité pratique, mais également et à égalité d'importance, au regard de la justesse initiatique. Le paradigme matérialiste a échoué, quand bien même ceux qui ne jurent que par lui prétendent sauver le monde par les moyens mêmes de ce paradigme de forcenés.

  

Le véritablement changement
ne peut se réaliser que par une modification climatique intellectuelle : que l'on cesse de penser le monde par les moyens exclusifs du « Quoi » matérialiste, et que l'on admette que nous ne sommes pas seuls : de l'autre côté des « choses » prédomine l'information, transmise par un code, un alphabet. Folie que tout cela s'écriera l'esprit contingenté en alvéoles rationalistes, persuadé de penser que la raison se limite à l'usage de la pensée linéaire. Folie que j'oppose à celle du Quichotte pour qui tout au contraire est signe, langage, et soumission à la raison… amoureuse. Son esprit forme unité cohérente, toujours à l'affût de l'impromptu et des signes avant-coureurs de l'événement. Ses actes lui semblent raisonnables par rapport à la mission qu'il se connaît. Pour lui, saine gestion de l'esprit, l'essence d'une chose est telle que l'exprime sa définition. Il sait que « le monde sera édifié par la grâce » (Ps 89, 3) donc par Dulcinée du Toboso en qui il reconnaît la figure emblématique de la Schékinah : et certainement pas au moyen du dogme de la puissance matérielle. « Ne te prosterne pas » (Lo ticht' h' aie) est le mot-clé de la doctrine quichottienne : « Ne les sers pas » (Lo Toabdem), reprise des prescriptions sinaïtiques face aux idoles.

Le X est de retour
Espoir pour la jeunesse qui a besoin qu'une pensée nouvelle survienne redonnant goût à l'aventure de vivre !  Que ses yeux s'ouvrent à la réalité du poème qui s'écrit pour elle ! Le retour de l'Alef — qui ne s'est jamais absenté — signe à mon sens le grand retour de :

Don Quiאote, 

que j'écris avec un Alef, reproduisant ainsi la claire intention qui fut celle de Cervantès quand il inventa ce nom porteur de vérité. Vérité et réel ayant partie liée avec la vie, dirigées par la même loi, quand bien même « il est toujours loisible de préférer le faux,  juste pour prouver son libre-arbitre », comme l'écrivait judicieusement Descartes dans une lettre au père Mesland le 9 novembre 1645.
Je salue ce « retour de l'Alef » à travers qui le « Locuteur » universel, accessible et à portée de conscience, se rappelle à notre bon souvenir, afin que nous reprenions /poursuivions le dialogue avec Lui.

— Le Réel au Pouvoir (comment sortir de la crise)
— L'ordre cosmique (le secret de 3,14 Exode)
Exégèse de Don Quichotte (en cinq volumes)
 
Films : — Après la Tempête (la lecture des signes)

dimanche 13 août 2023

Le sonar des initiés, par Dominique Aubier ( 1/2)

Le sonar des initiés (1/2)

(par Dominique Aubier)

 

 Don Juan, le sorcier yaqui, instructeur de l'ethnologue Carlos Castaneda, affirme que les chamanes apparaissent enclos dans une forme d'œuf. Evidemment, l'œuf est une métaphore. Mais la dimension spirituelle qui est à son origine ne peut pas s'arrêter à la représentation qu'elle propose. L'œuf-image resterait éternellement image d'œuf si l'on n'apporte pas le critère physiologique correspondant à l'unification de soi.

C'est l'inconvénient du symbolisme qui, par son nom, le déclare comme une formation dualiste de l'unité corticale mais qui, dans ses produits, ne retourne pas ouvertement à cette composition. Si la liaison montre de quoi elle est faite, ce qui apparaît toujours, dans tout symbole, c'est le système de vérité. Dans l'image de vérité. Dans l'image de l'œuf, ce qui est saisi, c'est le Tout du système de vérité. Sa présence générale, englobante. Décisive pour se maintenir en bonne forme au physique comme au mental. Si rien ne la blesse, si rien ne la raye, elle est la sauvegarde par excellence contre la fatigabilité et la difficulté d'être soi. C'est un des arguments qui m'ont fait penser que le Tout du système de vérité était actif dans la construction de la membrane alaire des chauves-souris. Elles sont infatigables et peuvent voler pendant des heures sans la moindre diminution d'énergie. L'humain peut disposer d'un avantage comparable. Certaines personnes le possèdent naturellement, pendant quelques années ; cela s'use. Sauf chez l'initié. La Connaissance lui permet de remettre la cape en place.

 

Mais il faut maintenant étudier quelque chose qui distingue les pipistrelles (c'est le nom savant pour les chauves-souris) : l'art de fonctionner au radar, l'écholocation. Tout est décrit dans le Traité de Zoologie, page 126. « Pendant longtemps les naturalistes se sont demandé comment les Chauves-Souris s'orientaient dans les ténèbres car même des yeux très sensibles ne peuvent suffire dans le noir absolu. Nous savons maintenant que les Chiroptères possèdent d'autres sens qui leur permettent d'avoir une représentation du milieu ambiant aussi détaillée que celle que nous pouvons avoir d'un endroit bien éclairé. » La Connaissance sacrée a aussi cet avantage. Elle permet de voir dans l'invisible, d'y suivre les mouvements de l'énergie qui gouverne le monde, alors que c'est impossible pour le regard objectif. L'observation n'aperçoit qu'après coup les tendances que la compétence initiatique décèle au moment même où elles s'enclenchent. Les initiés, donc, se déplacent dans l'obscurité de la vie, par des moyens autres que la vue. A titre personnel, je ne « fonctionne » qu'aux signes. Ils permettent de prévoir ce qui sera bon à faire et à éviter.

Les initiés aussi évitent les embûches. Je ne vous raconterai pas ma vie pour vous en édifier. Mais rappelez-vous don Juan, le sorcier amérindien dont parle Carlos Castaneda dans son livre « Voir ». « Et si quelqu'un vous attend avec un fusil à longue portée, lui disait en substance l'ethnologue, que faites-vous ? — Rien, tout simplement je ne viens pas. »

 Si John Kennedy avait été son disciple, il ne serait peut-être pas allé à Dallas se faire tirer comme un lapin. Sauf si c'était son destin…

Cela pour dire que le procédé de l'écholocation des chauves-souris est le même que celui des initiés : il s'agit de se situer, se localiser dans l'espace et le temps. « Au printemps 1920, un physiologiste de Cambridge H. Hartridge regardait les chauves-souris qui pénétraient dans son appartement par une fenêtre ouverte. » Il se rendit compte qu'elles ne pouvaient pas passer par une certaine porte si elles n'examinaient pas l'espace de façon détaillée. Il fit des expériences et constata que « ce n'était pas la vision qui leur permettait de voir les obstacles… » Un initié non plus n'attend pas d'être sur l'événement pour chercher à l'éviter. Il ne réagit pas au fait en train de se produire. Un signe avant-coureur lui inspire un autre comportement que celui qui aurait été celui du danger. Il trouve la porte avant de la franchir.

 

Don Juan ne va pas là où l'attend celui qui veut le tuer. Ce jour-là, un indice lui aura indiqué de ne pas prendre ce chemin. De même les chauves-souris volent dans l'obscurité en émettant par la bouche des ultrasons qui frappent les objets environnants et qui sont réfléchis vers leurs oreilles. Ce qui leur permet de se représenter la distribution des obstacles dans l'espace. C'est le principe du sonar qui a été utilisé dès 1930 pour mesurer les fonds marins. Puis, sur le même principe, le radar a été inventé, nécessaire à l'aviation de guerre. Un initié nourrit un projet qui lui semble raisonnable par rapport à la mission qu'il se connaît. Il envisage de le réaliser de telle ou telle manière par des moyens changés au fil du temps. Chaque fois qu'il prend une initiative nouvelle, la réplique est immédiate. Il reçoit un signe. Un signe symbolique vient aussitôt le dissuader ou au contraire l'encourager à exécuter son projet. Le principe est le même que celui de l'écholocation. Il s'agit de se situer dans l'espace, de se localiser au sein d'un Tout incontrôlable. C'est en quelque sorte « la science des prophètes ». Les chauves-souris l'utilisent depuis cinquante millions d'années. Le fait que le radar soit inscrit dans leur physiologie prouve que cette dotation était incluse dans le capital du troisième niveau d'organisation, dans le cycle visant la maîtrise de l'air. Cela veut dire que le principe de la conduite initiatique a été compris dans l'élaboration de la parole. Il en fait partie. On en peut déduire que la seule manière valable d'utiliser correctement la parole et d'être pleinement humain consiste à penser et vivre avec la doctrine initiatique, en accord avec les normes du système de vérité. Dans cette voie, le premier acte de sagesse consiste à lire les signes.

 

Je ne voudrais pas proclamer une telle règle et m'abstenir de la mettre en pratique. C'est pourquoi je propose de regarder comment l'écholocation, telle qu'elle s'insère dans le phylum biologique au niveau des Chiroptères a pu répercuter par analogie de cycle à cycle, sur nos récents comportements.

Le sonar a été adopté par les défenses antiaériennes car il fallait déceler l'approche d'un avion avant son repérage à vue… L'écholocation est le trait de signification le plus puissant qui ait été confié à cette région animale de la montée vers la Parole. Le clade des Chiroptères a-t-il motivé l'invention du sonar et du radar ? Le cycle civilisateur en a ranimé le principe. La fabrication de ces engins, téléphonie à distance, communication par satellites et autres systèmes de télélocalisation en interprètent l'impulsion topologique.

Mais pour ce qui est de la technique initiatique de l'écholocalisation : a-t-elle fait l'objet d'une étude dans la perspective où elle conditionne l'arrivée à plénitude du pouvoir de parler ? Notre culture a-t-elle rationalisé l'exercice de lecture symbolique des signes ? Nous a-t-elle appris à les interpréter tandis qu'ils surgissent dans le temps, cloquant d'événements le grand lac de la vie au présent ?

Je compare ouvertement l'écholocation des chauves-souris à la lecture des signes. Au point que j'utiliserai le même mot pour les deux sortes de pouvoir : celui des chauves-souris fonctionnant au radar et celui des êtres de connaissance réglant leur vie et leurs actions sur la signalisation des faits quotidiens, comme le recommandent les initiés de toutes les traditions. En ce sens, les initiés sont des chauves-souris, des voyants qui voient dans la nuit de ce monde.

 

 

Ce texte est un extrait du livre Rebâtir le Monde, de Dominique Aubier


samedi 5 août 2023

La France est-elle messianique ? Par Dominique Blumenstihl

La France est-elle messianique ?

par Dominique Blumenstihl


Nous aimons la culture et la France se rêve d'être exemplaire en ce domaine. Mais de quelle culture parlons-nous ? Je m'interroge sur son état en apparence fastueux qui se complaît dans les prestiges de son glorieux passé, dans la légèreté de son art de vivre, son insouciance… Une forme de vacuité prétentieuse, peut-être de délabrement sous des marques grandiloquentes ?

La question est de savoir si la France est à la hauteur de sa vocation. Avons-nous considéré suffisamment l'éducation, la littérature, la connaissance ? Avons-nous été assez français — universalistes — pour nous dire à la hauteur de ce que le destin attend de nous ? Se pourrait-il que nous vivions en-deça de notre vocation, hors de notre destinée ?

Qui pourrait se résigner à n'être qu'un agent productif, contribuant au bien-être collectif matériel par ses cotisations sociales, consommateur de biens et de services engraissant banques et assurances, bien heureux citoyen angoissé quant à sa retraite future, abreuvé de 358 programmes télé dont il ne regarde aucun, connecté jour et nuit dans l'attente d'un appel qui ne vient jamais ?

 Sans rien rejeter du nécessaire matériel, n'avons-nous pas droit à autre chose : le droit à la folie quichottienne qui n'est pas folie mais une suprême philosophie de changement ? Philosophie d'une action à mener, celle de participer à la mission dévolue à la nation dont nous sommes, natifs de Tzarfat — c'est le nom hébreu de la France tel qu'il apparaît dans la Bible au chapitre Obadia, verset 20.

Français dans l'âme, sommes-nous pleinement conscients de la responsabilité qu'engage ce contrat, j'allais dire cette « Alliance » entre le territoire et sa vocation ?

La France « Pays des Lumières », est une expression que les politiques affectionnent. Mais de quelles lumières parlent-ils ? Le pays aurait une vocation, une mission… Quelle en serait la teneur ? Je crois que la France n'a de sens que dans la perspective du messianisme devant émerger d'elle dans la conduction émanée du Sinaï.

 

La France a-t-elle une mission ?

Le messianisme est un mot qui fait rire ou trembler. En réalité, ce n'est rien d'autre qu'une position de l'esprit devant s'instaurer selon certaines règles et étapes. C'est une étape de la Révélation dont, sans aucun doute, Jésus est l'un des marqueurs, au sens où il ouvre un cycle vers l'Occident avec une visée sur l'universalité.

Il serait absurde de minimiser son action symbolique donnant à voir, à travers sa mort, combien l'humanité est clouée sur la Croix. Sa crucifixion — supplice romain — est un symbole puissant qui s'est inscrit dans la mémoire du monde. Elle désigne l'humanité entière qui pourrait bien finir de la sorte si nous ne prenons garde. Il est donc temps de le décrocher, ce malheureux Christ-humanité, de passer à une étape suivante, post-religieuse, et désormais explicative, les religions étant des systèmes de codification symbolistes, dont le sens aujourd'hui échappe aux institutions qui voudraient les maintenir à tout prix. L'énergie propulse l'Histoire, pouvons-nous rester en-dehors du progrès qu'elle écrit ?

A ce titre, il est légitime de s'interroger sur les J. M. J. (journées mondiales de la Jeunesse) organisées par l'Eglise catholique. Un événement considérable. Une jeunesse fervente, pleine d'espérance se réunit au Portugal sous le haut patronage du pape. Les grandes célébrations collectives suscitent l'enthousiasme d'une jeunesse qui a soif d'un idéal spirituel : cependant, ne s'agit-il pas aujourd'hui de dépasser l'adhésion au sacré fondée jusqu'alors par l'acte de foi et accéder à une plus haute perspicacité en adéquation avec les nécessités modernes de comprendre ?


Les temps post-religieux sont là

Le mot Tzarfat (France) a pour valeur numérique 770. Même valeur que « Tu t'étendras », en Genèse 28 verset 14. A mon sens, la mission « Tu t'étendras » est en cours.

En effet, le temps des religions se termine, mais non le temps de la Connaissance qui poursuit son chemin. Terminé, également, le temps de la science autoritaire, qui se croit seule à décider de la marche du monde, qui s'imagine porteuse de l'éthique et de la morale tout en écartant, au nom de la prétendue objectivité et liberté de recherche, tout ce qui limiterait son pouvoir. Ce qui s'étendra (770), c'est la Connaissance et plus singulièrement en France (770). Je parle de la Connaissance dégagée des rituels et symbolismes archaïques. La Connaissance actualisée, par delà les formes crispées de l'adhésion religieuse, par delà le dogmatisme scientifique.

Le messianisme, étant post-religieux, asséchera le stade de la religiosité pure pour le remplacer par l'intelligence totale. Or nous assistons à l'étrange crispation des religions face à ce que paradoxalement elles annoncent : l'émergence messianique. Les unes affirment que cette émergence serait déjà réalisée, ce qui leur garantit un statut d'éternité. Les autres estiment que le messianisme est à venir… le plus tard possible, à la fin de temps, ce qui donne pas mal de marge pour en parler pourvu qu'il ne vienne jamais. Et voilà que survient le retour de l'intégrisme religieux. Dominique Aubier l'a diagnostiqué comme étant l'expression du « retour archigénique » : en fin de cycle, il y a toujours un retour momentané à l'archigène. A l'opposé de ce « retour au type ancestral » (que Nietzsche appelait « l'Eternel Retour ») qui ne dure qu'un temps, il s'opère « une montée vers un cycle nouveau, une sortie culturelle de synthèse ». C'est à cela qu'il convient de travailler.

Le messianisme est une sortie, une émergence. La prophétie biblique du chapitre Obadia prévoit que cette émergence s'effectue dans l'aire géographique de l'Occident, territoire structurel d'élection pour le manifeste. La fonction du messianisme consiste dès lors à faire sortir — expliquer — le Code de la Vie. C'est là, le rôle de la France que dévoiler, faire connaître, faire sortir et donner à voir l'identité du motif d'universalité. C'est dans son nom : Tzarfat, et plus précisément dans la lettre Resch de son nom et dans la lettre qui désigne la fonction de dire, de parler. Parler l'identité du motif d'universalité, c'est cela, le « grand dessein » de la France. À chacun sa mission et sa responsabilité. La sublime vocation d'Israël est différente : Israël reçoit le message de l'Invisible et en construit la codification alphabétique. Cette codification se répand, instruit le monde. Et le monde, touché par l'onde de cette leçon, génère des étapes d'application de cet enseignement.

En France se réalise l'union entre Connaissance et Science, c'est l'esprit même de son territoire. C'est la mission de la France, que dire et dévoiler. Et d'assurer la reconduction vers la source…

 

Quelques instruments utiles :
La Face cachée du Cerveau : le Code des archétypes