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samedi 19 décembre 2020

Contre le racisme : appel à la Connaissance de l'Universel

Par Dominique Blumenstihl-Roth

Le football a donné récemment une étonnante image de solidarité quand des joueurs, face à une insulte raciste proférée à l'encontre de l'un d'eux, ont quitté le terrain, disant fort et clair pourquoi. En cause, les propos d'un arbitre désignant par « negro » une personne de couleur…
Il n'y a pas de « nègre », pas de « noir », il n'y a que des sportifs, et que des hommes… Telle est la règle sur le terrain. J'ai cependant prêté attention à l'explication que donnait l'arbitre : d'origine roumaine, il a prononcé, disait-il, le mot « negro » non en terme d'insulte, mais pour désigner le joueur noir, car en roumain, « negro » signifie « noir », sans plus. Inacceptable tout autant : on ne désigne pas une personne par la couleur de sa peau…

Noir ou black ?
On appelle « antonomasie » ce procédé par lequel on désigne un être par un élément qui caractérise son apparence ou une qualité : nombre de patronymes en tirent leur origine. Legrand est de toute évidence une antonomasie dérivée en patronyme en raison de la haute taille d'une personne que l'on appelait ainsi… par. Des dizaines de noms naissent du procédé antonomasique. Et qui ne l'utilise pas, quand il s'agit, succinctement, de décrire une personne ? « le chauve qui marche dans la rue ? A côté du gros ? Oui, c'est monsieur un tel en compagnie de monsieur un tel… » Ce n'est pas d'une suprême élégance, mais cette tournure sémantique est-elle forcément insultante ? Certaines personnes portent tout aussi bien des noms valeureux, comme Courage, Vaillant ou Charmant, Beauregard ou Bonheur… Comment désigner une personne de quelque manière sans que cela sonne comme une injure ?

« J'ai rencontré ce matin un Noir, à l'entrée du magasin, magnifique stature, élégantissime dans sa tenue qui surveillait les entrées. » Au regard de la sur-sensibilité touchant à la question dite raciale, ai-je insulté cet homme en écrivant de lui « j'ai rencontré un Noir » ? Il y a 50 ans, le mot Nègre n'aurait choqué personne, pas même l'individu concerné, pour peu qu'il soit quelque peu instruit des lettres de noblesse que recèle ce mot quand il est conçu dans l'acception que lui a conférée Aimé Césaire. Faut-il l'écrire à l'anglaise « Black » ? L'usage de tout adjectif de couleur est prohibé étant perçu comme élément de ségrégation. Pourtant mes yeux voient bien un homme… de couleur. Mais je ne dois pas le dire. Il me faut parler en termes neutres. « J'ai donc rencontré ce matin un individu à l'entrée du magasin… »

« Black life matters »
Je n'en ai jamais douté. Mais en intégrant la notion de « Black life », est-ce que je ne tombe pas exactement dans la distinction séparative qu'il fallait gommer ?
Dire « Black life matters », n'est-ce pas encore affirmer paradoxalement qu'il existe une différence liée à la couleur, qui est donc susceptible d'une existenciation particulière ? Alors que c'est précisément ce que l'on voudrait neutraliser ? La lutte contre le racisme devient alors affirmation de l'altérité qu'elle voudrait dénoncer. C'est à mon sens un piège dans lequel s'enferme le militantisme de la cause « anti », car dans le but louable de produire l'égalité, il créé la double mesure de la balance, réaffirme la séparation, renouvelle et augmente l'argument des différences prétendument ontologiques.
« La vie noire (black life) » pose une racisation de l'humanité alors qu'elle voudrait lutter contre. Pour ce qui me concerne, je ne veux pas qu'on parle de « vie noire » ou de « black life » parce que cela repose sur une polarisation raciale de l'humanité. J'enlève donc la mention de la couleur, car elle m'importe peu, et j'affirme « life matters » : la vie importe, et il n'y a pas de « vie noire ou blanche ou jaune ou verte ». Il n'y a que de l'humain.

Le Racisme, expression du narcissisme…
Le racisme est historiquement une idéologie fondée en économie et rentabilité. Il a justifié l'esclavage des populations africaines, non seulement par les européens mais également par l'islam qui le perpétue encore de nos jours dans de nombreux pays. En France (dans les Antilles), il fut aboli deux fois. Une première fois lors de la proclamation de la République, puis lamentablement rétabli par Napoléon Bonaparte. Une seconde abolition eut lieu en 1848 à l'initiative de Victor Schoelcher. On notera le Redoublement…
La légalisation de l'esclavage reposait sur le concept de l'existence des races et de leur inégalité. Et la science vint au secours de cette idéologie, lui apportant toute sa compétence prétendument objective. La science vérifia et démontra les origines simiesques de l'homme africain, justifia la ségrégation et sa fantaisiste légitimité selon les lois de la sélection naturelle darwinienne. L'africain descendait très scientifiquement du singe. Fort heureusement, la science, se pardonnant elle-même ses errances par l'immunité qu'elle s'accorde en toute circonstance, corrigea sa thèse. Les hématologues établirent qu'il n'existait pas de « races » mais de simples différenciations de groupes sanguins qu'il serait délirant de classifier en termes ségrégatifs ; les généticiens à leur tour précisèrent l'inanité du racisme, les pigmentations de la peau témoignant de la variété usuelle des gènes distribués dans l'espèce humaine. Grâce à la science, à la médecine, et notamment les travaux de Claude Bernard, le concept de « race » recevait son coup de grâce et l'on s'aperçut qu'il n'était que l'expression qu'une construction mentale : celle d'un narcissisme personnel, ou collectif/ethnique, s'affirmant en opposition à l'altérité la plus visible. La science a-t-elle anéanti la notion de races ? Elle perdure envers et contre tout…

Une affaire de passion
« Le racisme anti-noir repose sur la perception visuelle de la différence, l'épiderme coloré suscite un sentiment… épidermique de non-reconnaissance de soi au miroir que l'Autre nous tend. C'est donc un effet d'exacerbation du narcissisme érigé en idole. » Que pensez-vous de cette définition ? Elle est bien entendu valable également dans le sens du racisme anti-blanc, selon les mêmes modalités passionnelles.
Le racisme est irrationnel, émotif ; il se nourrit d'affects et de sentiments ayant pour centre cérébral l'hypothalamus dont on sait qu'il n'est guère raisonnable.  Comme l'antisémitisme, il est affaire de passion. Pour se justifier, il recherche l'appui d'éléments irrecevables en raison, aussi invente-t-il des alibis et des pseudos démonstrations qui le légitimeraient.
Je réprouve, dans mes propres textes, l'usage du mot « Noir ». Me faut-il également renoncer au mot « négritude », cher à Aimé Césaire et Léopold Senghor ? Dois-je déchirer la couverture de son « Anthologie de la Poésie nègre et malgache » ? L'homme Noir n'existe donc plus, l'Art Nègre doit changer de nom. Le Niger et le Nigeria, pays africains, doivent-ils s'inventer une autre appellation ? La négritude serait-elle expressive d'un racisme subliminal ? Je croyais que c'était là des lettres de noblesse, non raciales mais culturelles, propre à un ensemble de civilisations s'unifiant sous une sensibilité. Je crois que la « négritude » de Senghor n'est perçue en terme de racisme que par les ignorants qui, de ses ouvrages, n'ont jamais lu la moindre ligne.

Petit témoignage de racisme…
J'ai eu le privilège de bénéficier de son amitié. Il fut le premier lecteur de mon recueil de poésies. Je lui avais écrit pour lui en soumettre le manuscrit, et par retour de courrier, il m'avait convié chez lui, Square Tocqueville à Paris. Je n'en revenais pas, être reçu par le Poète, non moins président du Sénégal, héros de l'indépendance de son pays… Son secrétaire m'avait installé dans un petit bureau où il me pria de patienter. Un magnifique masque africain me perçait du regard. Le Poète arriva après quelques minutes, et ce fut un coup de cœur immédiat.
Je le remerciai de m'accorder son temps. Il me répondit : — La poésie a ses priorités…
Et comme je ne quittais pas des yeux le masque accroché au mur, il me rassura :
— Ne craignez rien, il est bienveillant.
Je répondis : 
— J'ai l'impression qu'il me surveille… 
— Mais c'est ce qu'il fait, mon jeune ami. Il vous regarde et me dit tout…
Combien l'expertise du grand poète africain nous manque qui pourrait nous éclairer sur la sensibilité de l'âme africaine, sur la perception « noire » de la vie dont il était convaincu qu'elle était unique par sa métaphysique, par sa localisation, son histoire et son destin. Il m'avait raconté une expérience de racisme-bon-chic-bon-genre qu'il avait vécue.

C'était au cours d'un dîner mondain où étaient conviées quelques hautes personnalités de la République. Il était, disait-il, assis au côté de l'un de ses amis, éminent homme politique, ancien ministre, assez fort en gueule. Alors que Senghor venait de finir le repas, son voisin de table lui demanda : « Alors, cher ami, y' avait bon miam-miam » ? Sans répondre, Senghor prit une gorgée de vin. Son convive relança : « Et maintenant, Y'a bon glou-glou » ? Arriva le moment où le Poète fut prié de prononcer un discours, une allocution sur le thème de la Civilisation de l'Universel. Applaudissements de l'assemblée, il reprit sa place et envoya alors à son abominable pourvoyeur de spiritualités : « Alors, cher monsieur le Ministre, tout le monde semble avoir apprécié mes paroles. Aurais-je fait un bon bla-bla ? »

Racisme ? Une affaire de fromages
Le sympathique comédien Morgan Freeman demandait : « qu'on ne me parle pas en tant que Noir, mais en tant qu'homme, afin que moi-même je puisse répondre, non à un Blanc mais à un homme… » Son point de vue est très respectable, mais à mon sens il est biaisé. Car il présuppose que c'est en tant que Noir qu'on s'adresse à lui et que sa réponse est subordonnée à cet a priori. Il envisage d'emblée qu'en tant que « ceci ou cela », je puisse m'adresser à lui, en tant que « cela ou ceci ».
Mes échanges avec Léopold Senghor ont aidé à ma réflexion sur la « question raciale ».  Nous parlions d'homme à homme et de poète à poète. Lui, Maître de Poésie, moi chercheur, comme lui, de l'Etre essentiel. Il avait de l'avance sur moi et je bénéficiais de sa hauteur de point de vue.
Je lui racontais qu'enfant, je prenais très facilement le soleil. Une mémoire chromosomique « méditerranéenne » facilitait sans doute cette disposition car il me suffisait de jouer dehors pendant une après-midi pour qu'aussitôt je devienne vraiment très bronzé. Cela étonnait une voisine, frappée par l'étonnante et soudaine coloration de ma peau. Cette idiote m'appelait « Bamboula » (authentique !). Je n'avais aucune idée à quoi cela faisait allusion et je trouvais l'allitération du B plutôt gentille. Je demandais à ma mère (alsacienne) ce qu'était un « bamboula » et lui expliquais que c'était ainsi que madame S. m'appelait. Notre voisine eut droit à une mise au point immédiate.
— Ni ici, ni ailleurs… les bamboulas n'existent pas et je ne veux plus jamais entendre ce mot…
La voisine défendit son point de vue et repartit d'un pernicieux :
— Il est quand même très bronzé, le petit… A croire que…
Une gifle-éclair magistrale claqua. Madame S. en resta pétrifiée. Il va sans dire que plus jamais il n'y eut de petit bamboula dans le quartier.

Il m'est également arrivé d'être qualifié de… « camembert ». Cela m'avait franchement blessé, car c'est une amie algérienne qui me l'avait dit, touchant en moi ma plus profonde sensibilité. Quoi ? Etre traité de camembert alors qu'elle savait très bien que je préfère le Coulommier ? Un Livarot ou Saint Marcellin m'auraient flatté, même un Gruyère, mais être pris pour un coulant, c'était franchement désagréable.
Pour neutraliser la blessure que l'insulte raciale inflige, la seule réplique possible c'est de dépasser le niveau de l'insulteur. Se repenser soi-même, non en terme de « race » — qui est une pure fiction — mais en tant qu'être absolument humain. Et renvoyer cette dignité à l'insulteur. J'organisai donc un dîner de fromages au cours duquel mon amie me confia… qu'elle adorait le fromage blanc.

Le racisme exprime une régression vers des états de la non-conscience humaine. Je n'oserais dire que c'est une régression vers l'animalité dans la mesure où les animaux d'une même espèce ignorent la ségrégation. Leurs luttes éventuelles sont le plus souvent liées à la défense du territoire, sans focalisation obsessionnelle particulière. Le sentiment raciste est exclusivement humain, une construction mentale fondée sur le ressenti de l'Autre, sa singularité. Et souvent appuyé en discours d'intérêt politique.
Dans la lutte contre le racisme, on entend certes les manifestations médiatiques salutaires des sportifs célèbres et les pieuses résolutions des officiels dans l'onctuosité de l'égalitarisme républicain qu'ils tentent sincèrement de promouvoir, mais il n'existe pas de politique affirmant résolument… l'inexistence des « races ». On aimerait entendre notre chef d'Etat dire : « il n'y a que des humains… Et je récuse toute forme d'affirmation raciale d'où qu'elle vienne. »

Témoignage de Moïse et du Cantique des Cantiques
Du côté du sacré, la ségrégation fondée en couleur de peau n'est pas un critère recevable dans la tradition abrahamique. J'en veux pour exemple Moïse et son épouse. Le verset biblique au chapitre des Nombres (XII-2) est passionnant : « Miriam et Aaron parlèrent contre Moïse, à cause de la femme éthiopienne qu'il avait épousée, car il avait épousé une femme Couchite… » Ethiopienne et Couchite ? Rachi, le grand commentateur biblique du Xè siècle, dit que la femme en cause était noire et qu'à cause de sa beauté on l'appelait Kouchite.  Donc « noire et belle », comme la Soulamite du Cantique des Cantiques. Nous savons que l'épouse de Moïse s'appelait Tsiporah, or aucun nom n'est mentionné ici. Etait-ce elle, l'Ethiopienne ? En tout cas, c'est à cause de la femme éthiopienne et Kouchite que les frère et sœur de Moïse médisent : en cause, le fait qu'elle soit noire ? La Torah s'abstient d'indiquer l'objet de la médisance — afin de stigmatiser la calomnie en soi, quelque soit l'argumentaire exploité dans le but de nuire. Cependant les deux éléments descriptifs de l'épouse de Moïse fournissent des éléments à même d'identifier le contenu des méchancetés formulées par Miriam puis Aaron. Leur sarcasme est rapidement stoppé, car Dieu lui-même les prend à partie et leur démontre leur erreur. Miriam, à l'origine de la médisance, est sévèrement punie et « se trouva couverte d'une lèpre, blanche comme la neige. » (Nombres, X-10). La voilà projetée en blancheur maladive pour avoir calomnié le mariage puis la séparation de Moïse avec « la femme Kouchi ». Etrange inversion noire / blanche entre les deux femmes, où un contraste poussé à l'extrême semble confirmer l'objet non-dit de la médisance. Aaron et Moïse implorent Dieu pour que leur sœur guérisse. Leur prière sera entendue, elle guérira, après 7 jours d'isolement strict hors du camp. Un confinement physique et psychique qui l'amène à la compréhension et donc au repentir. Aaron reconnaît que leurs commentaires au sujet de l'épouse de Moïse étaient le fruit d'une folie : « ne nous impute pas à péché ce que nous avons commis par démence… » (verset 11).
Cette prise de conscience est magnifique, car elle est irréversible ; elle s'impose à Miriam et Aaron en leçon définitive et se transmet au peuple tout entier — et donc à tout lecteur. 
 
Le racisme est bel et bien une démence.
Autre exemple biblique où le racisme est vidé de tout droit : le Cantique des Cantiques (Chir Hachirim) développe une magnifique liaison amoureuse entre le roi Salomon et une femme sulamite, sans doute s'agit-il d'Abisag, qui fut au service du roi David. Dès le verset 5 du premier chapitre, elle déclare, non à son amant qui le sait déjà, mais au lecteur du Cantique, sa couleur : « Je suis noire… ». Elle ajoute une curieuse remarque, à nouveau adressée au lecteur : « je suis noire, mais je suis belle… » Inquiétant « mais », comme si elle acceptait que sa beauté pût être amoindrie par sa couleur. Serait-ce une autoculpabilité ? Lui aurait-on reproché sa couleur ? « Ne me méprisez pas à cause de mon teint noir… » dit-elle. A qui le dit-elle si ce n'est à nous, lecteurs du Texte ? Il en ressort que le Cantique pose ici l'interdit du mépris lié à la couleur dont il semblerait qu'elle ait pu souffrir, mais non de la part de son noble amant.
L'amour en effet subjugue toute forme de délitement racial et le roi, qui n'ignore pas sa couleur, n'en fait pas mention. Son amour écarte toute discrimination. Il lui écrit « que tu es belle, ma Bien-Aimée, que tu es belle… » (ch. IV). Epouse idéale, leur couple évoque le lien entre l'humanité et la Chékinah dont cette femme est le symbole. Les kabbalistes ont fait de subtils commentaires de ce passage (#). Dépassant la question de la mélanine, cette ouverture du Cantique, une fois décodée, signifie que même dans l'obscurité des temps calamiteux, la lumière de la Chékinah éclaire le monde, d'où sa beauté éternelle. Qui dès lors, face à l'affirmation de l'Amour absolu, pourrait encore rabaisser l'humanité à de basses classifications qu'en tout point le sacré récuse?

Enseigner le Principe d'Unité
Peut-être je me trompe, mais il me semble que les sciences restent plutôt solencieuses ces derniers temps au sujet du racisme. Il y a certes quelques sociologues qui en étudient les impacts sociétaux, quelques philosophes qui le condamnent en terme de morale, mais ce sont là de faibles outils qui n'emportent que l'adhésion de ceux qui en sont déjà convaincu.
Il n'y a que peu de chercheurs qui s'en expriment dont la parole pourrait être déterminante et décisive. Il manque, sur cette question cruciale, la puissante parole de la science — nouvelle religion de notre siècle — qui, s'appuyant sur l'acquis des découvertes, réalisées en sciences exactes, biologie, génétique, rappellerait fermement, aussi fermement que l'amour du Roi Salomon, que la notion même de « race » est une fumisterie anti-culturelle. On aimerait que toute la communauté scientifique s'insurge devant la persistance de l'immondice raciste. Je lance donc un appel à nos chercheurs, généticiens, biologistes, médecins, ethnologues, sociologues etc. afin qu'ils rédigent un manifeste établi en raison, en rationalité et en éthique, selon lequel les races n'existent pas. N'existe que l'humanité et sa vocation à s'unir sous l'égide des lois de l'amour. Le Cantique des Cantiques pourrait être la feuille de route de ce manifeste qui serait travaillé en concertation avec l'O.N.U. / Unecso.

Une fois ce diagnostic établi, la croyance établissant la prétendue existence des « races » se dissoudra, d'autant qu'elle sera remplacée par l'éducation et l'apprentissage à la richesse humaine. J'en appelle à une éducation qui enseigne le Principe d'Unité et la Connaissance de l'Universel.
… Nous y travaillons.

P.S. Je ne doute pas qu'il se trouvera quelque intellectuel, ou politique célèbre qui s'emparera de cette idée pour la proposer aux institutions internationales ou fonder une sorte de forum des civilisations dédié à cette noble cause… Je souhaite qu'il (elle) se rappelle que le Principe d'unité a été identifié dans ce livre : La Face cachée du Cerveau — The hidden Face of the Brain).
 
 
# Pour les kabbalistes : le mot hébreu du verset « Ne me méprisez pas à cause de mon teint noir… » s'écrit Schin, Het, Resch, Het, Resch, Tav. Ce qui implique que les lois du Verbe (Schin) s'édifient en Gauche et Droite (Het) du Cerveau (Resch), et que le Redoublement en est une loi, car Het et Resch sont répétés, en seconde instance. Du Schin en initiale au Tav, lettre marquant la fin du cycle des 6 lettres du mot, se déroule ce redoublement du Het-Resch. On comprend par là que l'humanité, si elle veut maîtriser le haut niveau du Schin, celui du Verbe, du Langage, et aller jusqu'au Tav, dernière lettre de l'Alphabet, est priée de se doter d'une solide compréhension du Code des Lois cérébrales et de la Vie puisque c'est le même. Le Cantique en est la glorification sous l'aspect de l'union des deux amants formant les deux piliers du Het (les deux hémisphères liés) sous gouverne du Code Rosch. L'Universalité sous les commandes du Code de la Vie…
L'art de lire le sens des Lettres : cf Le Principe du Langage ou l'Alphabet hébraïque.
 

vendredi 11 décembre 2020

Notre univers est un univers de participation

Par Dominique Blumenstihl-Roth

Il n'y a pas si longtemps encore, les chercheurs s'imaginaient que les asticots naissaient spontanément des fromages, mus par une puissance venue de plus loin qui le leur ordonnait. Pasteur, qui tenta de les raisonner, eut contre lui toute l'Académie de Médecine. Il était en effet de l'avis de Cervantès qui écrivait quatre siècles plus tôt en ouverture de Don Quichotte, dans le Prologue, ligne 6 : « je n'ai pu contrevenir à la loi de la nature, qui veut que chaque être engendre son semblable ».
Il y a une trentaine d'années encore, les chirurgiens les plus sérieux, persuadés que les nouveaux-nés étaient insensibles à la douleur, les opéraient à cœur ouvert, sans anesthésie, en toute bonne conscience. Pour changer les mœurs de cette médecine négatrice de l'être, il fallut qu'un chirurgien Indien, scandalisé, (j'ignore hélas son nom) de sensibilité ayurvédique, démontre que la douleur du nouveau-né existe afin que l'a priori négatif tombe. La logique linéaire, tellement sûre d'elle, partait du principe que le nouveau-né ne souffrait pas car son cerveau n'était pas encore assez développé pour cela, et qu'il appartenait donc à ceux qui n'étaient pas de cet avis, de démontrer la souffrance.
D'autres exemples — me dira-t-on que je suis trop critique à leur égard et que je ferais mieux de saluer leurs immenses bienfaits ? — pourraient relativiser l'autorité des sciences et des scientifiques. Qu'il suffise de mentionner la validation qu'ils apportèrent aux thèses raciales, par exemple l'invraisemblable affirmation de certains chercheurs selon laquelle les aborigènes d'Australie seraient les survivants des Australopithèques.
A se demander s'ils ont jamais intégré la notion de conscience. Ce qui prime, en effet, dans la démarche dite scientifique, c'est la prétendue « objectivité » devant un fait, comme si le fait observé pouvait exister en-dehors de celui qui regarde…
Les chercheurs d'avant-garde en ont pris acte, en astrophysique, comme W. Friedman ou David Bohm. Les travaux de von Pauli et Niels Bohr conduisent à « soupçonner » qu'avant l'existence des premiers éléments de la matière il y eut… une pensée, inaccessible à l'observation. Théorie qui finit par rejoindre la thèse des kabbalistes, des soufis et autres initiés des traditions du monde pour qui l'univers est un réseau complexe de relations entre diverses parties d'un Tout unitaire dont l'identité est celle d'une supra-conscience. Tous les initiés savent ce que les chercheurs craignent d'affirmer, (par crainte d'être déconsidérés de leurs pairs et donc mis à l'écart et privés de subventions ?) que loin d'être des observateurs, nous sommes plutôt les observés, dans un univers de participation où nous sommes priés d'agir, et de fournir une pensée qui rencontre… ce qui nous pense.

Notre univers est un univers de participation.
Il est (à) la mesure où l'observateur le conçoit. Toutes les forces évolutives, depuis la première effraction de la matière dans le domaine du Qui Fait, tendent à produire de la conscience et celle-ci est offerte comme possibilité libératrice à l'humanité qui, par elle, s'élève de l'animalité. Mais l'humanité n'est un fleuron évolutif que si… elle se conçoit en tant que telle, et si elle en assume la responsabilité dans le cadre d'une éthique qui érige le principe de conscience. Tout retour vers les soumissions antérieures — fascinations idolâtriques de toutes formes d'autorités — rejetterait la condition humaine dans les fanges de la barbarie.
Heureusement, le temps est à l'œuvre qui anéantit l'autoritarisme des sectaires de tous bords. La vie elle-même impose son Code, ses lois. Il se pourrait, à ce titre, que le Coronavirus de la Covid19 soit un extraordinaire agent nous obligeant à revisiter tous nos modes de fonctionnement. Notre réflexion sur la liberté en est bousculée. Nos modes de vie tellement inscrits dans la routine sont chamboulés. Et dire que nous voudrions, après la pandémie, paresse oblige, vite retrouver nos habitudes. Vivre « comme avant », comme si rien ne s'était passé. Croyons-nous sérieusement que l'on puisse jamais remonter dans un navire qui a coulé ?
De même notre regard sur la science va évoluer. Soit nous serons pieds et poings liés sous son autorité : vénération du nouveau saint-sauveur de l'humanité et ce sera le règne du scientisme de l'expert agissant pour notre bien. Soit nous deviendrons très méfiants, voire révoltés — nous le sommes déjà — devant cette entité et ses grands-prêtres rivalisant dans leur lutte pour le pouvoir. Que la science trouve ou non le remède (ou le subterfuge) ne changera rien à son attitude ; en cas de succès, elle affirmera son autorité sur le politique, en cas d'échec, elle n'avouera pas ses défaillances, jouera de la modestie (qu'elle n'a pas), incriminera le « manque de moyens » et exigera encore plus de subventions sous le refrain « on finira par trouver parce qu'on a toujours trouvé ». La recherche, il faut bien le reconnaître, (mais a-t-on le droit de le dire ? ) est un vaste « bizeness » au cœur d'une pièce de théâtre — celle de nos vies, tout de même — où elle voudrait tenir le premier rôle dans le cours de la civilisation. Je pense au théâtre parce que le second patient vacciné contre la Covid au Royaume uni s'appelle — incroyable coïncidence, à moins que ce soit une signature — M. William Shakespeare. Homonymie singulière, qui me fait penser à la fameuse réplique d'Hamlet, caressant un crâne : « être ou ne pas être, that is the question ». Etre naïf ou pas. Etre responsable et lucide ou pas. Autre pièce du génial dramaturge anglais, admirablement mise en film par Keneth Branagh : « Beaucoup de bruit pour rien » (Much ado about nothing). A chacun d'en tirer le sens qui lui semblera le mieux approprié.

La pandémie a suscité un vaste retour du sacré.
Et l'on a vu les grandes célébrations collectives comme la messe de Pâques, Place Saint-Pierre à Rome, annulées. La fête de Noël limitée, les nombres de fidèles acceptés dans les lieux de cultes contingentés. Oui, le temps est à l'œuvre qui exige un progrès puissant de l'humanité vers des formes d'adhésion au sacré dégagées de l'emprise des institutions qui régentent les cultes. Le temps des religions serait-il passé ? Le temps des cathédrales semble se clore. Le temps des mosquées également, bien qu'on en construise beaucoup, comme si les murs devaient garantir l'état de la foi.
Reste le temple intérieur qui ne faiblit pas : le temple de Jérusalem, on le sait, fut détruit, à deux reprises, mais les prophètes surent alors prendre les initiatives pour le message ne se perde pas, et toute la Connaissance fut alors inscrite sous formes de symboles dans les gestes quotidiens de la vie. Que les lieux de culte, magnifiques et respectables édifices auxquels nous tenons tellement, ferment, cela importe-t-il tellement ? Ces sublimes bâtisses de pierres sont assujetties à l'usure des choses et subissent les outrages du temps. Mais le temple intérieur, quant à lui, se consolide à mesure qu'il comprend le sens des choses, qu'il s'instruit du Code de la Vie, qu'il adhère de plus en plus intimement à la Volonté et qu'il s'y exerce jour après jour. Ce temple-là nous rend responsables à titre individuel de la vie, la nôtre et celle des autres. Par lui, nous sommes en dialogue, inaltérable, entre nous et avec l'Invisible… qui nous voit et voit tout.

Un petit mot à propos du Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob
— et je veux y ajouter celui de Muhammad et de Jésus puisque c'est le même, et je puis élargir à l'Esprit que saluent les Amérindiens. Il n'est pas un simple observateur de l'univers. Il est participant et veut faire de nous ses partenaires. C'est le sens de l'Alliance abrahamique. La théorie des quantas rejoint cette perception : l'observateur doit briser le verre, atteindre l'objet. Il doit observer le réel, le mesurer, le connaître. Et par l'acte de mesure, il lui impose un arrêt en phase momentané, que Dominique Aubier appelle : la mesure du Tzadé final. Tout acte de mesure est acte de conscience. La mesure modifie l'électron, l'univers n'est plus jamais le même ensuite. L'acte de conscience produit cet effet d'arrêt. Et de relance dans un cycle nouveau, augmenté de l'apport de cet acte de conscience. Certes, une énorme inertie maintient « l'état des choses ». Une coulée de béton fige la pensée. Les idées les plus conventionnelles ont la vie dure. Toujours et encore la thèse des asticots de naissance spontanée… Mais le temps passe, l'énergie nous traverse, et devant le mur du Temps, il nous faut bouger. C'est pour cela que l'homme en prière devant le mur du Temple à Jérusalem ne reste pas immobile. Il bouge et oscille de droite à gauche sur ses jambes, effectuant un échange latéral entre Gauche et Droite structurelles en analogie avec ce qu'est le Temps : il est la mesure de l'énergie passant de l'un vers l'autre hémisphère. Il s'agit donc d'être intervenant dans la dualité structurelle de l'univers, on voit l'autre, on goûte l'autre, on respecte l'autre dans son altérité inaliénable, on s'instruit de sa différence. Ainsi chaque être devient intégralement soi-même.

En France, à Paris, la Seine coule,
et le Pont Mirabeau demeure, comme le chante Apollinaire. Mais il demeure pour être traversé, non pour être contemplé. Le stationnement sur les ponts est interdit. Les religions, rites et traditions du monde, bâties sur des préceptes intelligibles, demandent à être expliqués en termes de connaissance initiatique actualisée et en appellent à leur exégèse par appui sur le motif d'Absolu qui leur est commun. Ce motif a été dévoilé, car Cervantès, (contemporain exact de Shakespeare) s'y est employé dans Don Quichotte, au chapitre 62 du volume II. Le chapitre de la « Tête enchantée » qui raconte bien des secrets à qui sait l'interroger. Ce motif a été explicité. Dès lors, rites, religions et traditions du monde demeurent comme des structures admirables. Mais elles appellent toutes à leur propre délivrance, devant être comprises, traversées, dépassées, vers plus de lumière.
Nous y travaillons. Avec vous.

 





vendredi 4 décembre 2020

Tribune pour une ouverture aux temps nouveaux !

par Dominique Blumenstihl-Roth


Ces derniers jours ont été éprouvants.
Nous avons été choqués par les scènes invraisemblables qui se sont déroulées à Paris. Un trio de « policiers » déchaînés tabassant un homme. J'en suis resté sonné. Les faits sont horribles, et une certaine manie qu'ont les médias de relater les choses m'a sidéré. Ainsi, la radio nationale France-info ne cessait de parler du « producteur de musique » maltraité par les forces de l'ordre. Un sociologue du dimanche, invité à commenter les faits, reprenait sur les ondes cette expression du fameux « producteur-de-musique-malmené etc. » J'en avais plus qu'assez de cette manipulation sémantique et j'ai écrit un twitt à France-info : « vous parlez inlassablement de la victime de cette violence en la désignant par sa profession. Avant tout, c'est un homme, et cet homme a un nom. Vous êtes priés de mentionner clairement le nom de la victime, s'agissant avant tout d'un Être de dignité. » Une heure plus tard, je notais que le flux permanent des infos mentionnait cette fois plus respectueusement : « Michel Zecler, producteur de musique ». La mention du nom est essentielle, car un être existe par son nom. « Par leur manière de s'inscrire dans la réalité vivante, les noms propres tiennent un rôle informationnel de premier plan. Toutes les initiatives traditionnelles le savent. Les noms sont les porteurs directs de l'information qui a spécifié le devenir de l'entité où ils agissent. Lire le nom, c'est interroger le circuit droitier de l'information. » (Dominique Aubier).

Nier le nom, — le droit au nom — c'est nier son être, son existence : diplomatie de la négation mise en œuvre systématiquement sous le régime Nazi, qui remplaçait les noms des victimes par des numéros, euphémisme calculé pour neutraliser le langage, effacer la vérité et l'identité de l'être. Le nom appartient au patrimoine fondamental de l'être. Il contient sa part d'information propre : il désigne non seulement la personne mais éclaire la situation. Le nom engage. Que le Général de Gaulle ait été le héros de la Résistance, et le chef de l'Etat, cela ne figurait-il pas déjà dans le fait qu'il portait dans son propre nom celui de son pays ? De là ses perceptions intuitives foudroyantes qui ressortent à la lecture de ses Mémoires…
Le nom n'est pas un jugement mais une information qui s'illumine en un moment précis, dans une circonstance donnée. Le reste du temps, il demeure neutre. C'est ainsi qu'on pourra réfléchir posément, sans que cela soit un outrage à la personne ou à la fonction, au nom du Préfet de Police de Paris, au message subliminal que cette information inocule à l'ensemble du corps dont il est la tête. Dans le cadre de sa responsabilité, son nom est une signature.

Au nom de Michel « Zécler », oui, tout m'a semblé… très clair. Tout est vu, tout est montré sur cette insupportable vidéo. Et ce qui est clair, c'est que les forces de Vie n'acceptent plus l'inclination ultraviolente d'une certaine police, inspirée par la doctrine caïnique déplorable de la matraque. La vie, dans le plan de cohérence — synchronicité — condamne fermement les manipulations que tentent certaines autorités quand elles font adopter un texte de loi portant sur de prétendues « intentions »… dont le justiciable aurait ensuite l'obligation de prouver qu'il ne les avait pas. La Vie a dit « Stop ». Elle dit Stop également aux lamentables « black blocs » que l'on a vus s'acharner sur une commissaire de police prise à partie. Stop à l'utilisation de ces groupuscules ultra-violents que le pouvoir connaît parfaitement, et laisse se défouler quand cela lui sert d'alibi…
 
Le malheureux Michel Zecler a été victime, au service malgré lui de l'éclat de la vérité. Cette vérité est maintenant connue de tous. Dès lors un changement de la philosophie de l'ordre est inévitable. La Police elle-même, qui compte dans ses rangs des hommes et des femmes sérieux et de confiance, a été commotionnée. Un grand changement y est en cours, qui s'opère par la base, car l'acte de conscience s'y est produit. Le Pouvoir ne pourra se dissimuler face à la prise de conscience de toute la population.

Autre image saisissante : l'accident du coureur automobile Jean Grosjean… (Non, il s'appelle Romain Grosjean me fait observer un Lecteur) lors du Grand Prix de Bahreïn. Pays dont le nom signifie : entre deux mers. Un crash spectaculaire de son bolide qui, après avoir heurté les barrières de sécurité, s'est scindé en deux et a pris feu. Pendant le longues secondes, le pilote semble prisonnier de son habitable, mais parvient finalement à s'extraire de sa cellule de survie — habitacle renforcé — quasi indemne sauf des brûlures aux mains. Les médias, avec raison, de célébrer le miracle. La scène a été vue dans le monde entier et a donc une portée universelle. Signe nous concernant tous : le véhicule (le cycle) dans lequel nous sommes embarqués à toute vitesse quitte la piste. Nous dérapons. Le cycle civilisateur tel que nous l'avons conçu, avec l'automobile pour symbole, se crache, éclate et prend feu, sur un arrêt brutal. Un « stop » phénoménal a été prononcé. Nous voilà coincés, dans une crise, une planète en feu. Priés de choisir rapidement entre les deux rives. Soit rester dans la carcasse en feu, soit nous échapper du désastre. Et soudain, miracle, l'homme captif parvient à s'extraire de sa carlingue où il allait griller vivant. Il s'éloigne, hébété, aidé par un commissaire de la course. Notre pauvre pilote en est… « Gros-Jean comme devant » les mains brûlées. Fin de sa carrière. Et nous sommes, nous aussi, hébétés, grillés, au regard de ce que la société hyponeurienne ultra pressée, en entropie, toujours en compétition, a créé : un échec total. Fin de carrière, fini la course au « grand-prix » à bord du véhicule obsolète. Nous en sommes sauvés… avec toutefois des blessures sérieuses aux mains : organes de la préhension. Le nouveau cycle devra être pris en mains tout autrement…

Moins de 48 heures plus tard, un autre incident défraie les nouvelles : le naufrage du navigateur Kevin Escoffier dont le bateau, au large de l'Afrique du Sud, s'est plié en deux. « En quatre seconde, le navire s'est plié » témoigne le skipper participant à la course Vendée-Globe. Réfugié sur un radeau, il a été secouru in extremis par le navigateur Jean le Cam (anagramme de l'ange en calme le jeu) qui vint à son aide et parvint à le hisser à bord de son voilier.
La scène de l'accident automobile et le naufrage sont lisibles sur un plan de cohérence. A deux reprises, les « embarcations » se plient en deux et cassent. Destruction du « véhicule » l'un sur terre, l'autre sur mer. Redoublement, en deux temps, de deux péripéties, en qui en réalité n'en forment qu'une seule. On en peut extraire les thématiques de destruction de la structure porteuse, la détresse humaine dans les deux cas, hommes exposés au pire danger. Et finalement, dans les deux cas, sauvetage « miraculeux ». Le naufrage de ce voilier ultra-performant aux ultra-technologies « recoiffées » dans leurs prétentions, n'est-ce pas l'image d'une défaite face à la puissance de la nature ? Voilà notre vérité humaine. Que faire ? Pas de panique à bord ! Du calme dans la tempête. Commençons par quitter le Titanic, changeons d'embarcation, quittons le radeau et disons adieu à l'épave sombrante. L'espoir est alors permis.


Je retiens la positivité du signe.
Les hommes sont sauvés. Certes au prix d'un renoncement de l'ancien véhicule qui nous illusionnait.


La même semaine, 3 décembre, nous apprenons le décès de l'ancien président de la République, M. Valéry Giscard d'Estaing, survenu la veille. Or le 2 décembre, c'était le 6è anniversaire de la disparition de mon Maître. Qui n'a pas eu la parole tendre à l'égard de VGE. Aujourd'hui, les médias reconnaissent en lui le « réformateur », « le champion des relations franco-allemandes », « l'homme de progrès ». Dominique Aubier avait une tout autre lecture du personnage et de ce que son élection à la présidence symbolisait. Elle s'en est exprimé dans son livre « Catalina » (p. 113, 124, 275), et revient sur le sujet dans « Rebâtir le monde » (p. 176), qui vient tout juste de paraître officiellement… le 2 décembre de cette année.
Rendez-vous singulier dans le temps, entre « VGE », chasseur d'éléphanteau, et Dominique Aubier, qui est à mon sens la seule personne qui ait vu clair, à la fois dans l'âme de cet homme, son projet politique et le secret de sa pensée. La lecture initiatique qu'elle fit de son septennat suscita la vive émotion de la « bien-pensence » qui ne supporta pas le décryptage / décodage de son nom-message selon les critères de la kabbale hébraïque.
Je renvoie à ses livres où cela est dévoilé.


Avec sa disparition, un cycle se termine. Ce n'est pas tant sa personne, absolument respectable qui est en cause, mais le cycle des valeurs prioritaires qui, sous sa gouvernance, prirent le pouvoir. Doté d'une grande intelligence dans ses domaines de prédilection, ayant toujours réponse à tout mais ignorant total des lois évolutives, comme le seront ses successeurs, il fut le brillant champion adapté aux règles hyponeuriennes dont il refusait qu'il puisse en exister d'autres, tout au revers, d'essence épineuriennes. (La différence entre hypo / épi est explicitée dans La Synthèse des sciences.) Sous couvert de progrès, dont certaines avancées sociales indéniables destinées à donner le change pour dissimuler la stratégie véritable, par son autorité le cycle s'enfonçait de manière résolue vers le matérialisme le plus sévère, dans l'illusion des fascinations financières érigées en idolâtrie. Ses successeurs s'en sont-ils détachés ? Ils ont tous ignoré la vocation profonde, spirituelle de la France.
Ce cycle se termine.

Un autre temps, civilisateur s'ouvre.
D'autres valeurs, spirituelles, métaphysique, s'avancent.
La Vie, par elle-même, veille au grain. Elle nous avertit. Elle intervient. Notre espace de délire se restreint.

Mais parallèlement, notre espace de liberté nouvelle augmente dès lors que nous embarquons sur un vaisseau où le règlement se fonde sur la vérité des choses.
Recourrons à cet idéal, comme le fait Don Quichotte, inlassablement, lui dont le nom signifie justement « vérité » en araméen…


Références :
— Catalina
— Rebâtir le monde
— La Synthèse des sciences
— Victoire pour Don Quichotte