Nouveau livre de Dominique AUBIER
Photo © Anouchka von Heuer |
Aucune étude biblique ou recherche à partir de la Bible n'échappe à la question première de la place de l'Homme dans l'Univers. On peut même dire qu'elle présuppose cette question. Et par place de l'Homme, il ne faut pas seulement entendre sa liaison aux phénomènes qui englobent nécessairement tous les êtres par le fait de leur existence, mais également et surtout, l'effet du comportement de l'Homme sur les structures de la vie qui le portent et en reçoivent l'influence.
Dans l'éclairage biblique, le monde de la création n'est pas seulement un cadre qui mérite d'être découvert, il est d'abord le lieu de l'aventure humaine qui va le peupler, l'animer et, en le faisant vivre, le légitimer. Le monde est plus qu'un simple décor au drame humain. Il y a relation réciproque entre les éléments qu'on peut appeler naturels et ceux que l'on qualifierait d'humains. Il y a échange continu, interpénétration, correspondance entre eux.
Pour la Bible, ni l'Univers n'est vide, ni l'Homme isolé. Le premier n'est pas fortuit et le second n'est pas désarmé. Les deux série de phénomènes — ceux de la nature et ceux de la civilisation — loin d'être étrangères l'une à l'autre, se rencontrent souvent ; et pas de manière accidentelle, mais organiquement. On peut parler à leur sujet de deux modes d'une même réalité sous-jacente et plus profonde, celle du tissu éternel et unique de la création.
Ainsi l'homme participe — quoique la plupart du temps à son insu — à des énergies beaucoup plus vastes que les seules « mémoires, pensées, émotions et sensations » qui composent son être apparent, couramment manifesté. Et justement les inspirés bibliques — le Roé, le Nabi : voyants, annonciateurs — sont ces êtres qui par suite de disposition personnelles et d'ascèse particulière auront été capables d'effectuer la plongée dans cette nappe d'énergie première où la voix de Dieu devient audible. Mais là ne s'arrête pas leur itinéraire spirituel.
Ainsi l'homme participe — quoique la plupart du temps à son insu — à des énergies beaucoup plus vastes que les seules « mémoires, pensées, émotions et sensations » qui composent son être apparent, couramment manifesté. Et justement les inspirés bibliques — le Roé, le Nabi : voyants, annonciateurs — sont ces êtres qui par suite de disposition personnelles et d'ascèse particulière auront été capables d'effectuer la plongée dans cette nappe d'énergie première où la voix de Dieu devient audible. Mais là ne s'arrête pas leur itinéraire spirituel.
Les héros bibliques ne recherchent pas l'état extatique pour une satisfaction ou un salut personnel. Il sont surtout des éclaireurs capables de rapporter de leur expérience du divin une connaissance transmissible. Plus encore, la Parole qu'ils répercutent est un cri. Leur découverte non seulement engage inconditionnellement leur existence, mais doit aussi amener l'engagement des autres hommes. Aussi cette découverte devrait-elle déboucher sur une histoire qui est à organiser par référence à la Loi appréhendée à la source : celle de la Parole créatrice de « l'essence commune dans laquelle les êtres et les choses ont leur être. »
Les inspirés bibliques — Patriarches, Prophètes, Élus — se voient donc mériter en quelque sorte le droit d'accès à la « machinerie » de l'Univers. Leur regard peut atteindre l'intériorité des « mécanismes », quand le vulgaire n'aperçoit qu'une enveloppe extérieure. Ils sont ainsi initiés au secret des Lois qui gouvernent le monde et à leur portée ; du même coup, au conséquences qui résultent de leur transgression. Habitués qu'ils sont à une vision en profondeur de tous les phénomènes, ils inscrivent chaque événement sur la toile de fond de l'Éternel et peuvent ainsi le jauger pleinement par référence à l'absolu. D'où la valeur exemplaire de leur diagnostic, d'où le caractère pathétique de leur appel. Ainsi, pour eux, le comportement de l'homme prend une résonance infiniment plus ample que celle qui lui est reconnue ordinairement. On devine dès lors l'importance de la notion de Jugement dans la perspective biblique, soit qu'elle apparaisse comme une mise en garde ou une instance en marche, soit qu'elle se fasse sanction ou facteur d'équilibre.
Les inspirés bibliques — Patriarches, Prophètes, Élus — se voient donc mériter en quelque sorte le droit d'accès à la « machinerie » de l'Univers. Leur regard peut atteindre l'intériorité des « mécanismes », quand le vulgaire n'aperçoit qu'une enveloppe extérieure. Ils sont ainsi initiés au secret des Lois qui gouvernent le monde et à leur portée ; du même coup, au conséquences qui résultent de leur transgression. Habitués qu'ils sont à une vision en profondeur de tous les phénomènes, ils inscrivent chaque événement sur la toile de fond de l'Éternel et peuvent ainsi le jauger pleinement par référence à l'absolu. D'où la valeur exemplaire de leur diagnostic, d'où le caractère pathétique de leur appel. Ainsi, pour eux, le comportement de l'homme prend une résonance infiniment plus ample que celle qui lui est reconnue ordinairement. On devine dès lors l'importance de la notion de Jugement dans la perspective biblique, soit qu'elle apparaisse comme une mise en garde ou une instance en marche, soit qu'elle se fasse sanction ou facteur d'équilibre.
La science moderne découvre à peine l'action de l'être humain sur le monde — y compris le monde physique. Du point de vue logique, elle commence à se rendre compte qu'il est légitime de concevoir que par sa seule présence au monde, l'homme doit jouer un rôle dans son économie générale. Du point de vue des mesures, elle comprend que par son niveau mental et par son psychisme tout autant que par son être physique, l'homme intervient dans le jeu des forces qui constituent la « Nature ».
On assiste actuellement à une convergence du savoir qui s'était émietté depuis Descartes et où les sciences exactes avaient pris une prééminence encore accentuée par l'esprit positiviste. Comme s'il s'agissait d'écarter le plus possible l'homme pour mieux approche la vérité. La recherche structuraliste montre quel chemin a été parcouru par la science en direction de l'enseignement biblique, selon lequel le monde a été créé d'après un plan et avec une intention que son déroulement nous révèle. En effet, en parlant de fonctionnement suivant une « structure », un « modèle », les chercheurs indiquent par là qu'ils présupposent un plan de guidage qui, en unifiant l'ensemble des phénomènes, révèlerait le mécanisme général de l'univers.
Voilà du coup, légitimé, après des siècles d'intolérances intellectuelle ou de ricanement voltairien d'une pensée scientiste, l'un des fondements du message biblique : la dialectique Univers-Homme, le devenir du monde lié à celui de l'homme.
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Cet ouvrage paraîtra le 2 décembre 2016,
date anniversaire du départ de Dominique Aubier.
125 pages, 37 euros, expédition incluse.
Les exemplaires peuvent être retenus dès maintenant
en écrivant à :
MLL - La Bouche du Pel
BP 16
(F) 27 240 DAMVILLE
ou par la page sur le site internet.
mll(at)dbmail.com
date anniversaire du départ de Dominique Aubier.
125 pages, 37 euros, expédition incluse.
Les exemplaires peuvent être retenus dès maintenant
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BP 16
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