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dimanche 9 octobre 2016

Ouragan sur Haïti. Lettre ouverte à l'écrivain Makenzy Orcel.

OURAGAN SUR HAÏTI

De Haïti à Israël : la mémoire de l'esclavage

M. Dominique BLUMENSTIHL - ROTH
Auteur, producteur, éditeur

Lettre ouverte à l'écrivain Orcel Makenzy,


Le 10 octobre 2016

Cher Makenzy Orcel,

Le 4 octobre dernier j'ai été invité pour la remise de votre prix Ethiophile au restaurant Procope à Paris, mais je me suis retrouvé dans l'impossibilité de monter dans le train. Au dernier moment, quelque chose m'a retenu sur le quai qui m'a empêché… Un autre rendez-vous… Rendez-vous avec cette lettre que je vous écris et que je rends publique.

Rentrant chez moi, j'ai commencé à vous écrire, car j'aurais bien aimé échanger avec vous au sujet de votre conception de la « reconstruction de l'être haïtien ». Un sujet qui vous tient à cœur.

À peine ai-je commencé la rédaction de ma lettre que j'apprends qu'un ouragan phénoménal s'acharne sur votre pays, Haïti… Des centaines de morts, une population désemparée… mais tellement courageuse.

J'en ai parlé un jour avec notre amie Mme Michaëlle Jean, la Secrétaire Générale de l'O.I.F. (Organisation Internationale de la Francophonie), haïtienne d'origine, comme vous le savez. Ma première interrogation porte sur le tellurisme haïtien. En effet, comment construire — ou reconstruire comme vous l'appelez — l'être sur un territoire soumis à de telles forces tectoniques qui rendent incertaines, instables et vacillantes toutes les résolutions humaines ? Le récent tremblement de terre, exceptionnel dans son intensité, qui a dévasté l'île en est l'illustration. Et que penser des terribles ouragans qui s'acharnent sur l'être haïtien : en concomitance temporelle — synchronicité exacte — avec la remise du prix qui vous a été décerné pour votre ouvrage « l'ombre animale », une tempête meurtrière, plus de 900 morts, a ravagé votre pays. Le Poète en vous aura été sensible à ce signe cosmique qui confirme qu'en tant qu'écrivain, maître de la Parole, vous êtes en première ligne pour tenter de construire l'homme haïtien.

Mais que peut faire l'Écrivain face aux éléments déchaînés ? Comment les racines de l'Homme peuvent-elles « prendre » quand le sol se dérobe et quand le ciel lui-même sans cesse dévaste les espérances ? N'en ressort-il pas l'errance de l'âme inquiète, en quête de sa fixation toujours remise à plus tard ? Mais aussi l'étonnante joie de vivre haïtienne, irréductible, comme recours d'espérance face aux cataclysme ?

À la nature du sol et du ciel, qui conditionnent profondément l'âme des habitants — et cela est valable pour toute nation —, s'ajoute à mon sens, pour l'île, la blessure profonde vécue au coeur de l'homme haïtien, la blessure non cautérisée de l'esclavage. Sa mémoire ancestrale semble encore saigner, liée à la déportation, l'exil transgénérationnel, l'assujettisement à la barbarie.

Je ne suis pas haïtien, mais alsacien d'origine. Et je me suis penché sur ces questions au travers de mes engagements par rapport à la Connaissance, le judaïsme et le destin du peuple hébreu. L'enseignement de mon maître, Dominique Aubier, me permet d'affirmer qu'il existe assurément de puissantes analogies entre hébreux et haïtiens, leur histoire douloureuse et le besoin légitime de se reconstruire après les épreuves de l'Histoire.

L'exemple des hébreux par son ancienneté et sa longue réflexion, donne des pistes efficaces pour mener une « politique » de la reconstruction intérieure, individuelle et collective. Je serais heureux de partager avec vous sur ce sujet.

Haïtiens et hébreux furent esclaves. Des analogies symptomatiques peuvent s'en dégager, des parallélismes dans les processus politiques fondés sur la violence subie, aboutissant à l'aliénation, la soumission, mais aussi à la révolte.

Les deux peuples eurent à affronter une puissance dominatrice et à s'en libérer.

Les hébreux, de leur côté, ne furent pas « déportés » en Egypte, ils s'y étaient rendus de leur plein gré du temps de Joseph qui en devint le vice-roi. Ce n'est que plus tard que la situation se dégrada et que les servitudes se transformèrent en esclavage. À la différence d'Haïti où les Africains furent amenés de force et réduits dès le début à l'asservissement programmé.

Par la suite, après l'épisode égyptien, le thème de la « déportation » frappa les Juifs à plusieurs reprises. Bien qu'ayant regagné leur terre, ils en furent déportés à Babylone. Il y eut trois exils successifs dont le dernier ne prit fin qu'en 1945. C'est dire que les choses se répètent. Et que la délivrance est un processus lent, qui a ses rythmes, ses cycles, ses rechutes : on pourrait, pour l'histoire des hébreux, en retracer le scénario historique avec précision et en relever les déterminations, les caractéristiques. Le tout traçant une ligne de destin maintenue pendant 3000 ans par une puissante espérance métaphysique de délivrance physique et spirituelle allant de la Révélation du Sinaï faite à Moïse jusqu'à l'ouverture des temps dits « messianiques ».

Lire à ce sujet : « de l'Urgence du Sabbat ».

L'analogie entre hébreux et haïtiens se maintient au niveau de la quête de liberté et d'affranchissement de la servilité. Il existe cependant une différence dans la réalisation de cette libération. L'hébreu, peuple unitaire, fonde sa cohérence sur un texte, sur l'écrit. Et vous savez quelle est la force de l'écriture ! C'est un monument capable de résister aux pyramides. Les Haïtiens, eux, n'eurent pas de texte sur quoi centrer l'esprit si ce n'est la philosophie des « Droits de l'Homme », une faible déclaration utopiste qu'un Napoléon Bonaparte — pharaon aux petits pieds — méprisa copieusement puisqu'il réinstaura l'esclavage après qu'il eut été aboli par la République.

Les haïtiens eurent à se libérer sur un territoire fermé, une île. Une impasse géographique. Tandis que les hébreux eurent devant eux un espace de sortie possible, fût-ce un désert à traverser. Une telle « sortie » était impossible aux Haïtiens, confinés sur leur île sous la domination coloniale. « Celui qui part n'est point coupable » écrit le poète René Char. Encore faut-il pouvoir partir ! Braver le pouvoir en place, et traverser le passage vers la liberté…

Les efforts admirables de Toussaint Louverture ne connurent pas le succès. Il portait un nom prédestiné pour réussir la délivrance. Du moins en concevoir l'ouverture. Et puis cette question métaphysique : ce Dieu qui sauva les hébreux, qui opéra des miracles contre Pharaon, n'aurait point secouru les Haïtiens quand ils furent dans la même situation tragique que les hébreux ? Où était-il passé, « le bras puissant » de l'Eternel ? Je crois surtout que Louverture réalisa, comme son nom l'indique, l'ouverture du processus, laissant à d'autres la responsabilité de l'accomplir pleinement. Je reconnais dans ce cas le déroulement d'un « Redoublement » archétype du réel où les choses se passent en deux temps, une instance d'ouverture informant l'avenir, suivie d'une instance de réalisation matérialisant les informations instillées en première instance (voir La Face cachée du Cerveau).

Les hébreux, à l'issue de la « sortie d'Egypte », furent contraints à errer dans le désert pendant 40 ans. Non qu'ils s'étaient perdus, mais Moïse estimait que son peuple n'était pas prêt pour la liberté. Haïti est-il prêt pour la liberté ?

Moïse conçoit la libération par une sortie faisant rupture. La grande Yetsiat Misraïm est fondatrice de l'abolitionnisme. Fin de l'esclavage. Fin de la tyrannie. Mais l'esclavage intérieur des hébreux se poursuivait. Il fallut attendre que les derniers d'entre eux ayant connu l'Egypte disparaissent pour que l'entrée se fasse. L'entrée dans cette « Terre promise » ne fut pas aisée, et cela prit encore des générations pour que se réalise la jonction entre le territoire et le peuple revenu. La reconstruction de l'être, après le traumatisme collectif de l'esclavage sur plusieurs générations nécessite peut-être autant de générations libres, pour que s'opère la réparation. La reconstruction de l'être est lente, la mémoire perdure et 3000 ans après ces faits, la tradition hébraïque continue de commémorer la « sortie d'Egypte ». Cette commémoration est un rappel toujours renouvelé invitant à réfléchir à l'histoire qui peut, à tout moment, se répéter. D'ailleurs l'histoire s'est répétée. Une nouvelle fois, le peuple hébreu fut menacé, cette fois non de l'esclavage, mais d'être exterminé. Il doit son salut à l'intervention initiatique de la reine Esther. Qui, elle aussi, fait l'objet de commémorations depuis 2400 ans (Kippour), visant à rappeler aux hébreux que rien n'est jamais acquis et qu'il existe une méthodologie de délivrance et de reconstruction.

Moïse au Sinaï puis Esther, reine en Assyrie, rappellent que toute abolition doit s'arracher : l'être doit constamment veiller à se dégager des dictatures de toutes sortes qui, à tout moment, pourraient se refermer sur les consciences assoupies dans le confort des illusions. À surveiller, la dictature de l'idéologie matérialiste — la nôtre, celle qui nous semble tellement vertueuse — qui, sous couvert de fonctionnement démocratique n'est qu'un leurre de liberté au travers d'une pseudo-émancipation fondée sur le projet consumériste.

L'histoire s'est répétée, comme vous le savez, avec la tentative de génocide des Nazis qui visaient à exterminer, dans le judaïsme, son rapport au Verbe et au Livre pour imposer à la place de la Révélation, l'ordre du matérialisme absolu. La création de l'Etat d'Israël en 1948 s'inscrit dans cette lente reconstruction intérieure prenant aujourd'hui parfois des formes singulières de nationalisme, d'extrémisme, de retour à la foi des ancêtres, ou de rejet total. Mais tout cela participe de la « reconstruction », de la « thérapie », parfois chaotique, mais allant toujours dans le sens d'une puissante perception de son destin de liberté.

L'esclavage vise à anéantir l'être, sa droiture : abaisser l'être, nier son humanité, dès lors le confondre ou même le réduire en-deça de son « ombre animale », extirper sa capacité réflexive, et le jeter en pâture aux fauves afin qu'ils le déchirent. C'est de cette fosse que l'esclave dut se libérer.
En s'accrochant à quelle corde ?
N'est-ce pas à vous, écrivains haïtiens de commettre cette corde par laquelle l'homme haïtien pourra sortir du puits ?

Suis-je cruel en le disant : il me semble que Haïti n'ait pas encore empoigné sa délivrance intérieure. Que l'île n'ait pas encore réussi à cerner sa vocation, son projet, j'allais dire sa « mission ». Haïti n'a pas encore émergé. C'est un pays en construction, où la terre elle-même régulièrement tremble, où le ciel se déchaîne. Quelles mystérieuses colères des éléments, quels déchaînements dont l'esprit de l'homme lui-même pourrait être responsable, tant le devenir du monde pourrait être lié à celui de l'Homme ?

L'ouragan qui s'est abattu sur Haïti en ce 4 octobre 2016 a fait près d'un millier de morts. Qu'en est-il de Dieu qui, en Genèse IX - 11, donna une assurance solennelle valable pour Noé et sa postérité : « nulle chair désormais ne périra par les eaux du déluge ; nul déluge désormais ne désolera la terre » ?
Une alliance est établie par Dieu entre Lui et l'homme — Alliance, ce mot hébreu Bérit est le centre de la plupart des versets de Genèse IX - 9 à 17 dans lesquels Dieu explicite les termes de son pacte, destinée à préserver l'humanité d'une punition trop forte pour sa constitution — et pourtant, le déluge emporte Haïti…
Que pourrait bien reprocher le « Juge - Législateur - Éducateur » à ce territoire, à cette Nation, à ce peuple pour le soumettre ainsi à ses humeurs ou ses colères ? Cette violence inouïe des éléments exprime-t-elle une « opinion » du Réel face au comportement humain ? L'occasion en tous cas de poser la question, et de refuser la « victimisation » par trop facile du paupérisme : Haïti est une nation pleine de ressources, une population jeune, forte. Qui a besoin d'une libération de ses énergies accompagnée d'une orientation, d'un encadrement, d'une élite. Et qui sait, si ces soulèvements de la Nature, au-delà des drames humains effroyables qu'ils occasionnent, ne sont pas autant d'occasions de renouveau, d'appel à un engagement plus fort pour avancer dans l'aventure historique au côté du partenaire… absolu ? Message adressé à toute l'humanité ?

Qui pourrait faire émerger le renouveau en Haïti ? Son élite, souvent en exil — puis-je vous le dire franchement ? — est comme timorée. Solidaire, mais loin des tranchées ou se déroule le véritable combat. Elle est certes révoltée, passionnée, mais conduit-elle son peuple vers une délivrance ? A-t-elle un projet ? Elle accepte honneurs, prix, et autres salamalecs. Les compliments troussés à n'en plus finir par la critique — nouveau fouet de la France pour amadouer les rebelles et les soumettre à son ordre. Et il est impitoyable, sous couvert de courtoisie, bienséance et prodigalité d'humanisme…

Saurez-vous, cher auteur — Goncourt en perspective et je vous le souhaite ! — résister à l'amidonnage de la culture conventionnée qui cherchera à vous dompter ?

Restez rebelle, cher Makenzy Orcel.
Mais être romancier ne suffit pas !
Etre rebelle ne suffit pas, car le « système » matérialiste, le pharaonisme actuel, a parfaitement prévu les espaces réservés aux rebelles… dont il s'accommode et s'amuse.
La seule rébellion possible, c'est la connexion à la Parole révélée, aux Signes.
Je crois que des auteurs comme vous sont nécessaires pour affirmer la réalité haïtienne, dans l'espace francophone. Mais aussi dans le monde. Il faut à Haïti des « voix » solides sachant déjouer les pièges du modèle civilisateur dominant.


Peut-être faut-il que l'écrivain devienne homme politique ? Un politique initié ?
Votre nom en hébreu évoque la lumière « Or » - « Aor ».
Orcel: C'est de l'or dit votre nom… et « ken » confirme en disant « oui ». Soutenu par « Maken » le bouclier, désigné dans Genèse et protégeant Abraham. Quant à Haïti, ce mot contient bien la vie : en hébreu « Haï », du verbe « Haya », être. Reconstruire l'être, tout est donc possible ! Même le miracle.

Et pour le réaliser, peut-être faut-il que l'écrivain devienne homme politique ? Un politique initié ?
Peut-être la politique sera-t-elle le territoire où votre poésie pourra s'étendre dans… le réalisme ? N'est-ce pas la vocation de la Poésie : devenir une politique po-éthique ?
Je souhaite qu'en tant qu'écrivain, vous accédiez un jour au pouvoir, dans votre pays, entouré de vos pairs, poètes et écrivains. Soyez un Moïse pour Haïti ! Il se pourrait que l'Eternel vous guide en ce sens et vous dise : « Ne crains point, je suis ton bouclier (Maken), et ta récompense sera très grande » (Genèse 15 - 1).

Vous serez toujours le bienvenu chez moi et reçu comme un ami…
Bien chaleureusement,

Dominique Blumenstihl-Roth
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PS : L'ouragan sur Haïti et la remise de prix se sont produits exactement le même jour.
L'écrivain et l'ouragan appartiennent à la même structure quantique (Haïti). Dès lors j'implique l'écrivain, en tant que particule face à son pays et inversement dans une structure unitaire.
Particule A : c'est l'ouragan
Particule A' : c'est Orcel.
ou bien le contraire… dans une même structure (Haïti) les particules séparées se comportent comme si chacune connaissait l'état quantique de l'autre (voir L'ordre cosmique).
Dès lors pour changer quelque chose sur Haïti… il faut changer son état quantique. Il faut faire tourner le "spin" dans l'autre sens… sortir de "l'ombre animale" et y opposer la lumière. Et remplacer "animale" par "humaine".

L'ouragan ayant eu un retentissement mondial, j'en déduis que ce qui doit s'imposer — dans le monde — c'est bien la "lumière humaine".

Tel est à mon sens le message de l'ouragan…

— Le secret de la France et de la Francophonie
—Message pour Michaelle Jean, Secrétaire Générale de l'O. I. F.
 

 

6 commentaires:

Carlos a dit…

Belle lettre à monsieur Orcel.
En secouant les lettres de son patronyme on trouve coler . Colère ou coller ? Il porte certainement les deux.
" ce qui doit s'imposer — dans le monde — c'est bien la "lumière humaine"." dit votre conclusion.
La seule lumière vraiment humaine semble celle de la conscience, ce merveilleux vecteur qui nous rattache à l'Esprit, quelque nom que chacun lui donne. La dimension spirituelle, celle du qui sait, opposée à celle qui domine actuellement; celle du qui fait.
Que ce combat, s'en est un, se passe du côté de là où a débuté l'invasion européenne du continent américain qui a imposé au monde son idéologie matérialiste, ce n'est peut-être pas un hasard. Les kabbalistes peuvent y voir la fin d'un cycle, ne trouvez-vous pas ?

Anonyme a dit…

Je vous remercie pour votre envoi.
C'est une page très émouvante.
C.F.

François-Marie Michaut a dit…

Sur quoi souffle donc si fort le réel sur ce qui fut Hispanolia, puis l'Ile de la Tortue des flibustiers ?
Quelles sont ces braises en voie d'extinction qui doivent reprendre vie et vigueur ?
Du côté de l'Esprit ( Spiritus qui veut dire le souffle, de l'Âme ( anima, qui est aussi le souffle d'où la ré-animation en médecine).
Les poètes et les musiciens comme Bob Dylan sacré hier Nobel de littérature, à vous de parler pour dire le vrai qui est au delà du matériel et du mesurable. FMM

Anonyme a dit…

J'aime bien ce rapprochement que vous faites à juste titre entre ces deux peuples, car finalement c'est toujours la même histoire qui se répète inlassablement...
Amitiés GH

Anonyme a dit…

Merci Sonson pour ce texte. Le seul fait que l'on puisse inventer un prétexte pour parler d'Haiti, de la misère, de l'errance et des feux croisés à propos de notre nation, me fait transiller la peau.
Malgré toute la colère contre l'infâme qui transpire dans le texte, n'en demeure pas moins vrai qu'il fait persiter la parole et le point de vu du vainqueur-vaincu lors des batailles de la Crête-à-Pierrot et de la Ravine-à-Couleuvre. Ce qui en dit long sur la puissance du mal occidental.
Et merci à Makenzie de servi de prétexte à cette quête de recouvrement de l'être haitien.
Tijan

Jean Robert Charlessaint a dit…

Jolie lettre !