par Dominique Aubier
A l'occasion du 2ème anniversaire de la disparition de Dominique Aubier, nous publions ce livre.
A l'occasion du 2ème anniversaire de la disparition de Dominique Aubier, nous publions ce livre.
Photo : © Anouchka von Heuer |
« Sont-ils pour autant prêts à accepter les données de cultures, étrangères à
leur mode habituel d'investigation du réel ? L'état actuel des
connaissances permet ainsi à deux langages qui paraissent aussi éloignés
que celui de la science et celui de la sagesse israélite, de se
rencontrer et de s'associer comme deux courants complémentaires d'une
même réalité, l'un apportant la caution de sa vision universelle,
l'autre la certitude de son expérience historique éprouvée. Le tout au
service de la vie dans une dialectique fécondante : étape organique —
étape fonctionnelle qui a toujours été préconisée par la tradition juive
et qui doit projeter un éclairage de rationalité sur tout ce qui
existe.
Voilà du coup, légitimé, après des siècles d'intolérances intellectuelle ou de ricanement voltairien d'une pensée scientiste, l'un des fondements du message biblique : la dialectique Univers-Homme, le devenir du monde lié à celui de l'homme ».
« Et l'on voit ainsi se dessiner le mouvement qui devrait mener la science qui est recherche des processus naturels, du comment des choses, à demander le concours d'une sagesse qui s'est toujours prétendue lectrice de l'événement, du pourquoi des choses. En possession des forces peuvent conduire à une apocalypse, l'homme d'aujourd'hui, apprenti sorcier de sa création mécanique, sent l'impérieux besoin d'interroger le monde des réponses ».
Voilà du coup, légitimé, après des siècles d'intolérances intellectuelle ou de ricanement voltairien d'une pensée scientiste, l'un des fondements du message biblique : la dialectique Univers-Homme, le devenir du monde lié à celui de l'homme ».
« Et l'on voit ainsi se dessiner le mouvement qui devrait mener la science qui est recherche des processus naturels, du comment des choses, à demander le concours d'une sagesse qui s'est toujours prétendue lectrice de l'événement, du pourquoi des choses. En possession des forces peuvent conduire à une apocalypse, l'homme d'aujourd'hui, apprenti sorcier de sa création mécanique, sent l'impérieux besoin d'interroger le monde des réponses ».
« Le discours biblique repose sur l'affirmation d'un monde créé suivant un plan et dans une intention. Il invite donc à un mode d'emploi judicieux de la vie qui a une direction vers son accomplissement. « La Bible est une réponse à la question : qu'est-ce que Dieu demande de nous ». Elle indique la Loi, elle en souligne l'importance et laisse à l'homme la liberté de choisir entre le bien et le mal, c'est-à-dire entre la vie et la mort tout en l'encourageant à choisir la vie avec le bien. L'existence humaine n'est donc ni accidentelle, ni dérisoire. Du choix de l'homme, de son comportement, dépendent son propre bonheur autant qu'un équilibre naturel. « Si vous êtes dociles aux lois que je vous impose… je donnerai à votre pays la pluie opportune… et tu récolteras ton blé, ton vin et ton huile… Prenez garde que votre cœur ne cède à la séduction que vous ne deveniez infidèles… la colère du Seigneur s'allumerait contre vous, il défendrait au ciel de répandre la pluie et la terre vous refuserait son tribut… ».
« Cette
apostrophe de Moïse, l'une de celles qu'il n'a cessé d'adresser au
peuple témoin pour l'instruire durant sa marche « éducative » de 40 ans
dans le désert, définit bien la relation existante entre la conduite de
l'homme et le fonctionnement des éléments naturels. Ce n'est pas une
figure de rhétorique ou de mythologie. La parole biblique empoigne
l'homme et le confronte à la vérité inflexible du réel. L'homme est
libre, mais l'Univers a ses données inexorables e l'homme peut
occasionner sa propre mort. Il est prévenu. Moïse, l'initié, expose les
termes du pacte qui lie l'homme à Dieu : celui-ci donne la vie, la «
règle du jeu » et l'initiative ; l'homme convié à collaborer à l'œuvre
de la création prend les risques qui s'attachent à toute action. En
conséquence le Jugement est continuel autant qu'inéluctable. Toute la
Bible apparaît ainsi d'une part comme l'exposition de la conduite de
l'homme telle qu'elle est souhaitée par Dieu, et d'autre part, comme
l'illustration des conséquences pour l'homme de sa conduite
historiquement vécue. La notion de Jugement est donc la trame permanente
de l'action biblique commencée avec le premier homme faisant
l'expérience de la désobéissance, et qui se continuera jusqu'au « jour
du Seigneur » où les contradictions s'effaceront dans la messianité ».
« Adam, la génération de la Tour de Babel, celle de Noé, l'Égypte, Israël, les Nations, l'individu, l'humanité et ses composantes (personnes, groupes, peuples) et dans sa totalité, sont jugés et sanctionnés. Dieu n'est pas tenu, comme le serait le juge humain, de taire ses sentiments, de cacher ses préférences pour « atteindre » l'impartialité de la réflexion et de l'objectivité de la sentence. Il encourage, il favorise l'effort vers le bien. En créant le Monde, il a pris un risque : celui de voir sa créature démériter de la vie, et l'aventure humaine tourner court. Mais les dés ne sont pas pipés. L'Homme, et avec lui l'humanité, peut s'épanouir et atteindre un état édénique ; ou au contraire se corrompre et retourner au chaos. Il sait que sa liberté est dangereuse, mais que néanmoins, Dieu « attend » de lui qu'il « achève » la création en couronnant l'œuvre des six jours par la réalisation du Grand Sabbat. Les Prophètes ne cessent de proclamer la vocation de l'homme et d'indiquer la clé de la voie droite : la justice. « Dans l'histoire biblique, une seule volonté juge, décide, récompense et punit. Et cette seule volonté est guidée par le principe d'une justice absolue ».
« Adam, la génération de la Tour de Babel, celle de Noé, l'Égypte, Israël, les Nations, l'individu, l'humanité et ses composantes (personnes, groupes, peuples) et dans sa totalité, sont jugés et sanctionnés. Dieu n'est pas tenu, comme le serait le juge humain, de taire ses sentiments, de cacher ses préférences pour « atteindre » l'impartialité de la réflexion et de l'objectivité de la sentence. Il encourage, il favorise l'effort vers le bien. En créant le Monde, il a pris un risque : celui de voir sa créature démériter de la vie, et l'aventure humaine tourner court. Mais les dés ne sont pas pipés. L'Homme, et avec lui l'humanité, peut s'épanouir et atteindre un état édénique ; ou au contraire se corrompre et retourner au chaos. Il sait que sa liberté est dangereuse, mais que néanmoins, Dieu « attend » de lui qu'il « achève » la création en couronnant l'œuvre des six jours par la réalisation du Grand Sabbat. Les Prophètes ne cessent de proclamer la vocation de l'homme et d'indiquer la clé de la voie droite : la justice. « Dans l'histoire biblique, une seule volonté juge, décide, récompense et punit. Et cette seule volonté est guidée par le principe d'une justice absolue ».
«
Le fil unificateur qui court de la Genèse aux chroniques en une suite
ininterrompue, à travers les légendes, les lois, l'accent prophétique et
la psalmodie pieuse, est la quête d'une vie juste, afin d'être pur
devant Dieu ». Oui, Dieu a inscrit la justice comme un des éléments
fondamentaux de la création et s'il n'intervient pas dans l'usage de la
liberté en laissant le pécheur faire acte d'impureté, il prend parti
pour le juste en lui donnant des forces et en appuyant son action. Ce
sera le rôle du Prophète — Patriarche, Homme de Dieu, Roi inspiré — de
découvrir l'intention que le créateur a placée dans sa création, de
puiser de son contact avec le divin une interprétation des événements,
et en en tirant la leçon, de montrer la voie à suivre : celle qui doit
éviter l'embûche et pas cela même conduire à la situation idéale ».
« Les verdicts de « l'Histoire » seront donc de précieuses indications en tant que correctifs du comportement individuel ou collectif, en tant que stimulations à une action ou à une institutionnalisation, en tant que préfiguration à une étape ultime. L'étude des plus caractéristiques d'entre eux permettrait d'en tirer une « notion du Jugement dans la Bible » liée à une histoire allant des origines à « l'époque future » annoncée par les visionnaires, se développant avec elle et s'enrichissant de ses apports. Nous limiterons notre analyse à la période relatée dans la Genèse, le premier livre biblique, qui couvre un cycle particulier de cette Histoire : le premier, celui qui commence à la naissance de l'Homme — par la création d'Adam — et s'achève à la naissance d'Israël comme peuple — par la descente de la famille de Jacob en Égypte. Les événements y sont présentés en situations typifiées pouvant jouer le rôle de « modèles ».
Ainsi,
une « notion du Jugement dans la Genèse » pourra se dégager, dans ses
composantes — la création, l'Homme seul, puis en position dialogale… —
autant que dans ses conséquences et dans sa leçon ».
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par Dominique Aubier
Cet ouvrage exceptionnel paraît le 2 décembre 2016,
date anniversaire du départ de Dominique Aubier.
125 pages, 37 euros, expédition incluse.
MLL - LA BOUCHE DU PEL
BP 16
F - 27 240 DAMVILLE
ou sur le site internet (paypal ou par courrier)
mll(at)dbmail.com
Cet ouvrage exceptionnel paraît le 2 décembre 2016,
date anniversaire du départ de Dominique Aubier.
125 pages, 37 euros, expédition incluse.
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