"Candidate déclarée au
poste de secrétaire générale de l'Organisation internationale de la
Francophonie, Michaëlle Jean est devenue jeudi la première Canadienne à
recevoir les insignes de Grand-Croix de la Légion d'honneur.
Il s'agit là de la plus haute distinction française, accordée à
quelques dizaines de personnalités seulement, dont quelques rares
femmes.L'ex-gouverneure générale du Canada a été officiellement reçue dans l'Ordre nationale de la Légion d'honneur lors d'une cérémonie à l'hôtel de Salm, qui abrite l'institution créée par Napoléon en 1802.
Le grand chancelier de l'ordre, le général Jean-Louis Georgelin, lui a remis la prestigieuse décoration en reconnaissance de sa «défense des libertés et des opprimés», de son «lien si fort avec la France» et de sa «contribution éminente à l'amitié franco-canadienne»."
J'ai eu la chance d'être invité à cette cérémonie. Il y avait là l'ancien Premier Ministre Lionel Jospin, Irina Bekova, la secrétaire générale de l'Unesco, l'ambassadeur du Canada et un impressionnant corps diplomatique. Mais trève d'officialités, me dis-je, reconnaissant à côté de moi le sympathique musicien canadien Luc Plamandon (Notre-Dame de Paris) qui me commentait en direct la cérémonie. Pour le rassurer, je lui ai dit : "la diplomatie la plus efficace, c'est celle des artistes".
À l'issue des discours, petite réception autour d'un verre. Étant un ami de Michaëlle depuis près de 30 ans, j'ai eu la joie de retrouver la belle personnalité que j'ai toujours appréciée. Nous nous étions rencontrés la première fois à Montréal en 1986 où je venais, à l'époque, en tant que jeune poète à qui le Président Léopold Sédar Senghor (il dirigeait alors le Conseil de la Francophonie) avait confié une mission. Je devais "rencontrer les poètes du Québec, créer une synergie poétique…" — Noble mission et Michaëlle m'avait accordé l'hospitalité, ce qui avait grandement facilité ma tâche.
Je la revois donc aujourd'hui 13 mars : et je lui dis d'emblée que "franchement, Michaëlle, je souhaite vivement que tu deviennes la Secrétaire générale de l'OIF qui a besoin d'une femme comme toi."
"Mais que si tu es élue à ce poste, un dossier très ardu et difficile t'attend. C'est de faire en sorte qu'Israël soit admis à l'OIF."
J'ai pensé à la phrase de Mardochée à sa nièce, la reine Esther.
"Qui sait, et si c’était pour une occasion comme celle-ci que tu es arrivée à la royauté ?"
(Esther 4-14).
Je crois que Michaëlle a là une réelle mission à accomplir, et aucun autre candidat à la direction de l'OIF n'y parviendra. Mais pour réussir, il faut qu'elle se dote de certains instruments… Car il faudra convaincre un à un tous les pays membres de l'OIF.
Voici le problème à résoudre :
Pour être membre de l'OIF, (organisation internationale de la francophonie qui regroupe les nations francophones du monde) il faut être admis à l'unanimité de ses membres. Or Israël subit, depuis des années, le véto libanais… Dès lors, "exit" les 700 000 francophones israéliens formant la plus forte communauté francophone du Proche-Orient !
La francophonie peut-elle se permettre cette exclusion ?
Israël, toujours et encore en "exil" ?
Non, il est temps que cet ostracisme prenne fin. Et que la langue française devienne réellement universelle — sans exclusion de qui que ce soit.
Car la francophonie a BESOIN d'Israël.
Israël, ce n'est pas seulement l'Etat d'Israël, c'est surtout le concept spirituel et métaphysique codé dans son nom. Israël signifie "celui qui lutte pour Dieu". Est-ce cela que l'on voudrait interdire dans la Francophonie ? La présence de l'Esprit ? Israël, c'est le nom que reçoit Jacob, après qu'il ait vaincu l'Ange au puits de Yabok. Il a résisté contre les forces matérialistes et a forcé le passage. Il reçoit, ce jour-là, la distinction, la vraie "grande croix" de la légion d'honneur : il est nommé au grade d'Israël, "le lutteur de Dieu". Quelle plus haute distinction peut-on obtenir ?
Qui pourrait empêcher ce lutteur d'entrer dans la francophonie ?
Les options qui pourraient se sentir stigmatisées — voire offusquées — par la présence d'Israël dans l'OIF commettraient une grave erreur si elles devaient s'y opposer, car Israël est le fils d'Isaac, (et Isaac est le demi-frère d'Ismaël par Abraham. Tous les prophètes d'Israël, y compris Jésus, descendent de la lignée d'Isaac et de Jacob (devenu Israël par nomination).
Qui pourrait prétendre la rejeter ?
Ismaël a, lui aussi, besoin d'Isaac car l'Islam ne peut vivre sans Israël.
L'Islam et Israël ont besoin l'un de l'autre, dans le cadre de la relation structurelle que forment ces deux entités systémiques. Exclure Israël entraîne toujours le désastre.
Ceci vaut également pour la France. Car la République, tellement vertueuse et donneuse de leçons de morale et d'éthique, est-elle réellement favorable à l'entrée d'Israël dans l'OIF ? François Hollande s'est certes déclaré "ami d'Israël pour toujours". Mais que vaudra cette amitié dite éternelle face au haussement de sourcils de quelques financeurs pétroliers orientaux comme le très démocratique Qatar?
Quoiqu'il en soit, les émirs devront eux aussi aimer leur meilleur adversaire…
Qui pourrait imaginer une francophonie sans Israël ? Ce serait une véritable ablation de l'aire du langage dans le cerveau planétaire. La francophonie n'a aucune chance de réussir sans le soutien d'Israël dont les lettres désignent la vocation profonde du pays.
La francophonie doit recevoir et accueillir Israël, car c'est pour elle une question non seulement de crédibilité mais de survie.
L'argument n'est pas seulement politique mais métaphysique : la parole d'Israël, peuple du Verbe, doit nourrir la francophonie et redresser les idéologies négationnistes qui jusqu'alors prétendaient imposer l'exclusion.
Je pense que Michaëlle JEAN parviendra à concilier, au sein de la francophonie, Israël et Ismaël, et que l'OIF pourra devenir, grâce à elle, un terrain de rencontre fraternel menant à la grande réconciliation. La francophonie devenant alors le lieu du DIALOGUE, de l'ECHANGE, donc du PROGRÈS. Une avancée civilisatrice, conforme à la vision métaphysique devant inspirer la politique francophone.
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Je souhaite que Michaëlle Jean puisse réaliser une opération initiatique de premier ordre : faire entrer Israël dans la francophonie. Et je lui suggère de regarder du côté de Don Quichotte, (le libérateur de galériens) dont le nom signifie "vérité" en araméen.
Don Quichotte Prophète d'Israël de Dominique Aubier, aux éditions Ivréa (Gallimard).
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