La Civilisation de l'Universel finit-elle dans les musées ? Pourquoi le Musée des Arts Premiers ?
par Dominique Blumenstihl-Roth
Jacques Chirac fut-il un grand président ? L'Histoire le dira. De ses initiatives remarquables, j'ai retenu la création du Musée des Arts Premiers, à Paris, qui rassemble de superbes collections venant du monde entier des cultures oubliées ou méprisées par notre savant Occident qui sait toujours tout sur tout, sauf quoi en faire.
Dans un blog précédent, j'ai raconté comment nous avions contacté M. Chirac, comment il donna suite, malgré la pression de l'Etat-Major des Armées, à la demande de n'aller pas jusqu'au bout de la campagne des tirs atomiques dans l'Océan Pacifique. Il a tenu compte du livre qui lui fut adressé et de l'appel en faveur des cultures et civilisations.
Il a agi, à sa manière, en faveur de ce que le poète Léopold Senghor appelait la Civilisation de l'Universel. Le Musée des Arts Premiers est né sous cette impulsion et Jacques Chirac lui a donné corps avec détermination. Convaincu en l'égalité des cultures sans qu'aucune ne puisse se prévaloir sur une autre, il a voulu rassembler là une sorte de synthèse de la diversité humaine dans l'idée qu'elle formait une unité où toutes les cultures étaient à égalité de dignité. Noble principe. Mais sur quoi cette égalité des cultures est-elle fondée ? Les cultures, certes à « égalité de dignité» , devant l'autel de quelle unité se rassembleraient-elles, tout en permettant que chacune garde sa spécificité ? Quel est-il, ce principe d'unité ? Le Musée du Quai Branly répond-il à cette question essentielle du principe d'unité ? Est-il identifié ? Est-il exposé, expliqué ? Assumé par quelque ouvrage qui en donne la grille ? Nous avions présenté à Jacques Chirac le code des archétypes, des universaux traversant les rites et traditions du monde. Bien conscient qu'il existait un référentiel commun unissant les croyances du monde, il a voulu, dans son style pragmatique, honorer ce principe, laissant à d'autres le soin de l'expliquer. En amateur éclairé, informé de la Connaissance, notamment des traditions amérindiennes et orientales, il a pris l'initiative majeure de créer ce musée qui porte son nom. Il laisse là un superbe héritage, les Arts Premiers sont bien l'expression de la Structure d'Absolu.
« Rendre l'âme libère le champ dont la présence vivante de l'individu a été le lieu d'excitation. La substance concrète de sa vie se range dans la métabolisation du projet divin… » Ces paroles de mon Maître me viennent en mémoire en la circonstance du décès du Président Chirac. Ce musée des Arts Premiers serait-il la « substance concrète » d'une vie laissant son message symbolique à la postérité ? Considérer le principe d'unité, fédérant cultures et civilisations. Donner, exposer, exposer et dire ce principe. Serait-ce la mission du pays dont il fut le chef d'Etat ?
Il faut visiter ce musée magnifique et se rappeler les paroles de Malraux : « L'Art est un anti-destin ». Ces masques, sculptures, totems y sont désacralisés sous les vitrines de notre culture qui, précisément, les collectionne sous son égide bienveillante… tout à l'opposé de ce pourquoi elles furent conçues, vendues et rachetées sur le marché profane. Ces œuvres subissent là leur « anti-destin » d'images-symboles. Au lieu d'être au service de l'Absolu, les voici rangées dans l'esthétisme rationalisé. Absolu banni, exilé, ces œuvres sont otages de la science conservatrice, de la curiosité, de l'ostentation suffisante de l'Occident qui se glorifie de les rassembler pour mieux en neutraliser leur destin d'œuvres sacrées.
Où est l'ossature archétypale soutenant les Arts Premiers ? Où est le corps conceptuel du Principe d'Unité ? Au musée ? Inquiétude et orgueil du Ponant pour qui l'esprit vivant du sacré pourrait être concurrentiel dans la gestion du monde : il fallait donc que la concession d'un grand tombeau fût attribuée aux Arts Premiers, gigantesque et somptueuse sépulture recevant le lourd linceul des Traditions du monde — à égalité de dignité dans leur mort proclamée — sous l'admiration sincère d'un public qui continuerait de vivre dans l'ignorance du grand principe unitaire qui a fondé ces cultures sous la souveraineté du sacré.
L'ethnologue Kroeger, directeur du musée d'ethnologie de San Francisco avait recueilli le dernier survivant de la tribu des Yahis. L'Amérindien devint le concierge du musée. Un jour, l'ethnologue lui montra une collection d'objets qu'il avait patiemment recherchés, et parmi eux, des arcs, des flèches taillées, des objets peints, des amulettes joliment présentés dans une vitrine. Quel ne fut pas le choc quand le pauvre Yahi, seul au monde, reconnut sous la verrière, les objets ayant appartenu à ses propres pères et mères, assassinés par les fermiers pour qui un bon Indien est un Indien mort. Le musée avait racheté ces pièces aux meurtriers : est-ce ainsi que l'on aime les cultures premières, mortes et aseptisées, dans l'ambiance soft et BCBG, un petit pincement au cœur, léger regret mais la collection est tellement exceptionnelle, élégante sur le catalogue en papier glacé… Que de peuples exterminés sont là, dans ces innombrables musées qui en sanctifient le passage sur terre et qui, cependant, n'assument aucunement la haute doctrine initiatique codée dans ces objets qui demeurent illisibles aux yeux des spécialistes désemparés. Le code de lecture donnant les clés, où est-il ?
On chercherait une réponse du côté de l'ethnologie, mais Tristes Tropiques, Lévi-Strauss, qui soupçonna l'existence d'une structure invisible soutenant rites et traditions n'a pas pu identifier le corps conceptuel de leur secrète unité.
Je n'aime pas ces musées-sépultures où j'entends le cri des enfants aztèques mourant de la rougeole importée par les Conquistadores ; je n'aime pas ces expositions de l'art Dogon exhibant les statuettes déterrées des tombes profanées au nom de la science. Elles sont certes superbes, mais de quel droit seraient-elles chez nous, sous nos murs, et ne reposent-elles pas en paix dans les tombes de ceux et celles qu'elles devaient accompagner ? Que font chez nous ces objets de culte d'autres civilisations dont nous admirons (en compatissant) le secret attachement au sacré à condition que l'acide occidental les réduisent à n'être que muets et décoratifs du dernier snob ?
« Bientôt, l'universalité mènera sans tituber l'humanité à sa libération ». Le rêve du poète chantait cette belle liberté. Utopie, mensonge terrible ou haute lumière ? Notre Occident mortuaire subtilise les éléments vivants de l'histoire des peuples, les bichonne, les restaure, les conserve pieusement et voici les Bambaras stérilisés, les Polynésiens aseptisés. Splendeur des spoliations au nom de la culture universelle alors que le principe fondant cette universalité est bafoué. Qui pourrait nous expliquer, sur de nombreuses statuettes Dogon, pourquoi les jambes sont trop courtes en rapport proportionnel au corps ? Les sorciers ne s'en sont pas ouverts aux ethnologues — qui ne leur ont pas posé la question. Ne nous contentant pas du visuel qui séduirait l'œil, on lira avec intérêt le livre de Marcel Griaule relatant ses entretiens avec le chamane Ogotomeli. De même les ouvrages de Carlos Castaneda ou du Sioux Hehaka Sapa nous entraîneront plus profondément dans l'aventure initiatique vivante que les tristes, mais magnifiques parures amérindiennes sous vitrail qui ne prennent sens que si elles sont vivantes et donc portées par un être qui en connaît la signification.
Nous voulons toucher au sens de cet art primordial. Pour cela, il nous faut détenir la clé de lecture. Elle ne se trouve pas dans le formalisme esthétique, mais dans le Code des archétypes. La plupart des pièces exposées à Orsay sont de subtiles créations réalisées par des initiés qui représentent sur leurs œuvres des éléments archétypaux de la structure d'absolu. Encore faut-il les reconnaître. Nombreux sont ces Maîtres qui tracent, sur les sculptures, dessins, parures, masques, le parcours de l'énergie au travers des cycles traversant leur histoire collective ou personnelle. On y reconnaît souvent les éléments ontologiques fondateurs. Quels sont-ils ? Faut-il qu'une fois de plus je renvoie à l'ouvrage magistral qui en donne non seulement la liste mais l'explication systémique ?
Notre civilisation occidentale, elle aussi, a sa place dans le Musée. Sa place, c'est le musée lui-même, en tant que grand tombeau ensevelissant toutes les cultures sous ses pierres. Le kabbaliste situera notre culture muséique au niveau du Tzadé final, lettre de fin cyclique où la reddition des forces matérielles s'impose. Le musée devient le lieu de la pieuse admiration de ce que l'on rejette le plus, à savoir le sacré, lieu où l'on consacre la puissance du « faire » sous couvert du respect de tout ce que l'on pille et que l'on exhibe dans la kermesse solennelle de la « Culture » occidentale qui est, bien entendu, la seule digne et capable de protéger et pleurer les autres (après les avoir liquidées). Le musée, concept typiquement occidental de la conservation, est un leurre par excellence qui expose en toute luxuriance, afin de paraître irréprochable, l'objet du vol au yeux de tous et s'en glorifiant. L'Occident expose, mais se garde bien de recevoir cet Universel pour lui-même… s'estimant supérieur à lui.
La vénération idolâtrique de la démarche « muséale» ne saurait remplacer l'investigation initiatique profonde que tous ces objets sacrés exigent. La finitude culturelle en musée est le signe majeur indiquant que la libération de l'identité du référentiel universel est plus que jamais indispensable. Il s'agit renouer — retour archigénique — avec l'information de l'origine, de rendre aux Arts Premiers la véritable priorité qui est la leur en réalisant la grande exégèse du sens de tous ces symboles représentés. L'outil qui le permet est disponible.
(Suite de l'article ici : Jacques Chirac et l'art des Sumos japonais)
-----------
— La Face cachée du Cerveau. Le Code des Archétypes.
— Le Secret des secrets.
— La Puissance de Voir.
par Dominique Blumenstihl-Roth
Jacques Chirac fut-il un grand président ? L'Histoire le dira. De ses initiatives remarquables, j'ai retenu la création du Musée des Arts Premiers, à Paris, qui rassemble de superbes collections venant du monde entier des cultures oubliées ou méprisées par notre savant Occident qui sait toujours tout sur tout, sauf quoi en faire.
Dans un blog précédent, j'ai raconté comment nous avions contacté M. Chirac, comment il donna suite, malgré la pression de l'Etat-Major des Armées, à la demande de n'aller pas jusqu'au bout de la campagne des tirs atomiques dans l'Océan Pacifique. Il a tenu compte du livre qui lui fut adressé et de l'appel en faveur des cultures et civilisations.
Il a agi, à sa manière, en faveur de ce que le poète Léopold Senghor appelait la Civilisation de l'Universel. Le Musée des Arts Premiers est né sous cette impulsion et Jacques Chirac lui a donné corps avec détermination. Convaincu en l'égalité des cultures sans qu'aucune ne puisse se prévaloir sur une autre, il a voulu rassembler là une sorte de synthèse de la diversité humaine dans l'idée qu'elle formait une unité où toutes les cultures étaient à égalité de dignité. Noble principe. Mais sur quoi cette égalité des cultures est-elle fondée ? Les cultures, certes à « égalité de dignité» , devant l'autel de quelle unité se rassembleraient-elles, tout en permettant que chacune garde sa spécificité ? Quel est-il, ce principe d'unité ? Le Musée du Quai Branly répond-il à cette question essentielle du principe d'unité ? Est-il identifié ? Est-il exposé, expliqué ? Assumé par quelque ouvrage qui en donne la grille ? Nous avions présenté à Jacques Chirac le code des archétypes, des universaux traversant les rites et traditions du monde. Bien conscient qu'il existait un référentiel commun unissant les croyances du monde, il a voulu, dans son style pragmatique, honorer ce principe, laissant à d'autres le soin de l'expliquer. En amateur éclairé, informé de la Connaissance, notamment des traditions amérindiennes et orientales, il a pris l'initiative majeure de créer ce musée qui porte son nom. Il laisse là un superbe héritage, les Arts Premiers sont bien l'expression de la Structure d'Absolu.
« Rendre l'âme libère le champ dont la présence vivante de l'individu a été le lieu d'excitation. La substance concrète de sa vie se range dans la métabolisation du projet divin… » Ces paroles de mon Maître me viennent en mémoire en la circonstance du décès du Président Chirac. Ce musée des Arts Premiers serait-il la « substance concrète » d'une vie laissant son message symbolique à la postérité ? Considérer le principe d'unité, fédérant cultures et civilisations. Donner, exposer, exposer et dire ce principe. Serait-ce la mission du pays dont il fut le chef d'Etat ?
Il faut visiter ce musée magnifique et se rappeler les paroles de Malraux : « L'Art est un anti-destin ». Ces masques, sculptures, totems y sont désacralisés sous les vitrines de notre culture qui, précisément, les collectionne sous son égide bienveillante… tout à l'opposé de ce pourquoi elles furent conçues, vendues et rachetées sur le marché profane. Ces œuvres subissent là leur « anti-destin » d'images-symboles. Au lieu d'être au service de l'Absolu, les voici rangées dans l'esthétisme rationalisé. Absolu banni, exilé, ces œuvres sont otages de la science conservatrice, de la curiosité, de l'ostentation suffisante de l'Occident qui se glorifie de les rassembler pour mieux en neutraliser leur destin d'œuvres sacrées.
Où est l'ossature archétypale soutenant les Arts Premiers ? Où est le corps conceptuel du Principe d'Unité ? Au musée ? Inquiétude et orgueil du Ponant pour qui l'esprit vivant du sacré pourrait être concurrentiel dans la gestion du monde : il fallait donc que la concession d'un grand tombeau fût attribuée aux Arts Premiers, gigantesque et somptueuse sépulture recevant le lourd linceul des Traditions du monde — à égalité de dignité dans leur mort proclamée — sous l'admiration sincère d'un public qui continuerait de vivre dans l'ignorance du grand principe unitaire qui a fondé ces cultures sous la souveraineté du sacré.
L'ethnologue Kroeger, directeur du musée d'ethnologie de San Francisco avait recueilli le dernier survivant de la tribu des Yahis. L'Amérindien devint le concierge du musée. Un jour, l'ethnologue lui montra une collection d'objets qu'il avait patiemment recherchés, et parmi eux, des arcs, des flèches taillées, des objets peints, des amulettes joliment présentés dans une vitrine. Quel ne fut pas le choc quand le pauvre Yahi, seul au monde, reconnut sous la verrière, les objets ayant appartenu à ses propres pères et mères, assassinés par les fermiers pour qui un bon Indien est un Indien mort. Le musée avait racheté ces pièces aux meurtriers : est-ce ainsi que l'on aime les cultures premières, mortes et aseptisées, dans l'ambiance soft et BCBG, un petit pincement au cœur, léger regret mais la collection est tellement exceptionnelle, élégante sur le catalogue en papier glacé… Que de peuples exterminés sont là, dans ces innombrables musées qui en sanctifient le passage sur terre et qui, cependant, n'assument aucunement la haute doctrine initiatique codée dans ces objets qui demeurent illisibles aux yeux des spécialistes désemparés. Le code de lecture donnant les clés, où est-il ?
On chercherait une réponse du côté de l'ethnologie, mais Tristes Tropiques, Lévi-Strauss, qui soupçonna l'existence d'une structure invisible soutenant rites et traditions n'a pas pu identifier le corps conceptuel de leur secrète unité.
Je n'aime pas ces musées-sépultures où j'entends le cri des enfants aztèques mourant de la rougeole importée par les Conquistadores ; je n'aime pas ces expositions de l'art Dogon exhibant les statuettes déterrées des tombes profanées au nom de la science. Elles sont certes superbes, mais de quel droit seraient-elles chez nous, sous nos murs, et ne reposent-elles pas en paix dans les tombes de ceux et celles qu'elles devaient accompagner ? Que font chez nous ces objets de culte d'autres civilisations dont nous admirons (en compatissant) le secret attachement au sacré à condition que l'acide occidental les réduisent à n'être que muets et décoratifs du dernier snob ?
« Bientôt, l'universalité mènera sans tituber l'humanité à sa libération ». Le rêve du poète chantait cette belle liberté. Utopie, mensonge terrible ou haute lumière ? Notre Occident mortuaire subtilise les éléments vivants de l'histoire des peuples, les bichonne, les restaure, les conserve pieusement et voici les Bambaras stérilisés, les Polynésiens aseptisés. Splendeur des spoliations au nom de la culture universelle alors que le principe fondant cette universalité est bafoué. Qui pourrait nous expliquer, sur de nombreuses statuettes Dogon, pourquoi les jambes sont trop courtes en rapport proportionnel au corps ? Les sorciers ne s'en sont pas ouverts aux ethnologues — qui ne leur ont pas posé la question. Ne nous contentant pas du visuel qui séduirait l'œil, on lira avec intérêt le livre de Marcel Griaule relatant ses entretiens avec le chamane Ogotomeli. De même les ouvrages de Carlos Castaneda ou du Sioux Hehaka Sapa nous entraîneront plus profondément dans l'aventure initiatique vivante que les tristes, mais magnifiques parures amérindiennes sous vitrail qui ne prennent sens que si elles sont vivantes et donc portées par un être qui en connaît la signification.
Nous voulons toucher au sens de cet art primordial. Pour cela, il nous faut détenir la clé de lecture. Elle ne se trouve pas dans le formalisme esthétique, mais dans le Code des archétypes. La plupart des pièces exposées à Orsay sont de subtiles créations réalisées par des initiés qui représentent sur leurs œuvres des éléments archétypaux de la structure d'absolu. Encore faut-il les reconnaître. Nombreux sont ces Maîtres qui tracent, sur les sculptures, dessins, parures, masques, le parcours de l'énergie au travers des cycles traversant leur histoire collective ou personnelle. On y reconnaît souvent les éléments ontologiques fondateurs. Quels sont-ils ? Faut-il qu'une fois de plus je renvoie à l'ouvrage magistral qui en donne non seulement la liste mais l'explication systémique ?
Notre civilisation occidentale, elle aussi, a sa place dans le Musée. Sa place, c'est le musée lui-même, en tant que grand tombeau ensevelissant toutes les cultures sous ses pierres. Le kabbaliste situera notre culture muséique au niveau du Tzadé final, lettre de fin cyclique où la reddition des forces matérielles s'impose. Le musée devient le lieu de la pieuse admiration de ce que l'on rejette le plus, à savoir le sacré, lieu où l'on consacre la puissance du « faire » sous couvert du respect de tout ce que l'on pille et que l'on exhibe dans la kermesse solennelle de la « Culture » occidentale qui est, bien entendu, la seule digne et capable de protéger et pleurer les autres (après les avoir liquidées). Le musée, concept typiquement occidental de la conservation, est un leurre par excellence qui expose en toute luxuriance, afin de paraître irréprochable, l'objet du vol au yeux de tous et s'en glorifiant. L'Occident expose, mais se garde bien de recevoir cet Universel pour lui-même… s'estimant supérieur à lui.
La vénération idolâtrique de la démarche « muséale» ne saurait remplacer l'investigation initiatique profonde que tous ces objets sacrés exigent. La finitude culturelle en musée est le signe majeur indiquant que la libération de l'identité du référentiel universel est plus que jamais indispensable. Il s'agit renouer — retour archigénique — avec l'information de l'origine, de rendre aux Arts Premiers la véritable priorité qui est la leur en réalisant la grande exégèse du sens de tous ces symboles représentés. L'outil qui le permet est disponible.
(Suite de l'article ici : Jacques Chirac et l'art des Sumos japonais)
-----------
— La Face cachée du Cerveau. Le Code des Archétypes.
— Le Secret des secrets.
— La Puissance de Voir.
6 commentaires:
A égalité de dignité devant l'autel de l'humain qui ne se reconnait dans aucun principe d'unité qui n'aurait pas reçu sa validation d'un corpus de pensée culturelle et scientifique qui ne reconnait rien en dehors de lui même .La boucle est bouclée et les Tzadés vont pouvoir claironner les retours archigéniques à l'infini... de l'absurde .
Les mots sont des poids lourds. Parler de Musée, c'est faire référence aux Ptolémée derniers rois héllenistiques d'Egypte.
Constructeurs de la bibliothèque d'Alexandrie qui fut incendiée. Créateur du musée, lieu où on expose ce qui a été inspiré par les Muses. Les 9 filles de Zeus et de Mnémosyne.
Déesse de la mémoire (mnemo) et inventrice des mots. Ces trucs pour désigner les choses. Au premier degré.
On est à l'opposé du "Au début était le Verbe"point de départ de la Génèse.
Ces valeurs existaient au Musée de l'Homme, Chirac en a pillé les collections pour les mettre à Branly, quel exploit !! Alain Froment.
Transformer la dénomination du musée présantant les mêmes objets, selon le bellifontain Alain Froment en passant de " de l'Homme" à la dénomination " des Arts Premiers "pose aussi question à ceux qui prennent en considération " la Face cachée du Cerveau".
L'Homme, avec une majuscule, n'est pas limité au seul passé.
Les Arts Premiers ? Pourquoi limiter la curiosité aux seuls objets dits artistiques ? Seulement la valeur esthétique, avec le commerce des objets antiques en embuscade ?
Pourquoi le terme Premiers. Juste pour remplacer "primitifs" pour faire moins colonialiste ? Parce qu'ils datent de temps révolus, d'avant notre modernité ? Certainement plus que devant être considérés comme étant les témoins insurpassés de nos origines. Ce que madame Aubier nomme, avec le plus grand respect, les grandes Traditions du monde pour nous aider à comprendre que là, et seulement là, sont nos vraies racines.
Bien autre chose que de chatouiller la curiosité de quelques mondains en quête de distractions élitistes...
Les commentaires publiés ici sont-ils utiles ?
- au patron du Blog
- aux commentateurs
- aux lecteurs silencieux
Oui Anonyme ,pour les 3 catégories je pense . Salut .
Enregistrer un commentaire