Rechercher dans ce blog

Translate

jeudi 5 octobre 2023

L'antisémitisme… Une étude du sens.

L'antisémitisme
(Extrait du livre : La 23è Lettre de l'Alphabet hébreu)


L'antisémitisme […] c'est d'emblée l'assassinat du modèle hébreu. Tuer jusqu'au dernier B'nei Israël de manière à ce que leur génie ne soit plus l'effet du souffle hébreu afin d'en prendre la place. Le défi s'adresse au principe de Création. Il n'est pas proclamé en tant que tel de manière à ne pas provoquer des reculs dans les personnes qui garderaient des liens d'âme avec le réel cosmique. On fait sans dire. Hitler ira jusqu'à dissimuler son action destructrice sous le nom à la fois anesthésié et philosophiquement exaspéré de « solution finale ». Les Egyptiens jetaient les nouveaux-nés hébreux dans le ciment de leur maçonnerie colossale. Hitler organise des lieux spéciaux pour consumer aussi vite que possible la vitalité juive. La consigne d'aller jusqu'au bout du génocide demeure active dans sa politique et sa volonté alors qu'il a déjà perdu la guerre. La victoire lui importe moins que l'anéantissement du fait juif dans la réalité du monde.

On reproche souvent au peuple juif de vouloir que le génocide dont il a été victime, dont il a fixé le sens sous le nom de Shoah, dont il prône le souvenir par des films, des livres, des expositions et des musées, soit incomparable avec d'autres meurtrissures d'une cruauté égale. Il est certain que, du point de vue humain, un génocide est pour un peuple une souffrance égale en toutes circonstances où pareille barbarie se produit. On peut comprendre que pour la conscience d'un groupe le traumatisme soit sans remède et que la seule relative manière de l'adoucir soit dans la reconnaissance publique et politique du crime commis. Il semble juste que cette consolation, si c'en est une, soit accordée à toute entité ayant été lacérée à ce degré dans sa chair, sa vie et son destin. La conscience qu'elle veut avoir d'elle-même peut exiger cette satisfaction, plus conceptuelle que matérielle. Un peuple vit aussi dans une corticalité qui est celle de sa psyché et de sa connaissance de soi. Cette unité cérébrale demande d'autrui la consécration du sentiment qu'elle a d'elle-même : l'auto-diagnose n'a pas d'efficacité thérapeutique. Le modèle duel des deux hémisphères régissant tout aspect du réel justifie l'appel à l'autre. On ne voit pas au nom de quel égotisme, une ou plusieurs nations refuseraient leur écoute ou leur miroir à une communauté brandissant sa douleur inaltérée en quête du secours moral qui l'aiderait à survivre. Impossible de classer les souffrances génocidaires en fonction de critères afférant à l'importance raciale ou politique. Mais le peuple juif a une raison de revendiquer le positionnement à part de l'anéantissement qui l'a visé. Non pas à cause du nombre de victimes qui serait plus grand, ni même à cause du caractère systématique avec lequel le nazisme l'a exécuté, lui accordant un trait de signification particulier.
Ce qui justifie l'attitude juive dans sa revendication d'un génocide d'exception, c'est le fait qu'au travers de son existence l'acte divin de la Création en ait été l'objet. La disproportion métaphysique s'ajoute à l'insoutenable de la tragédie vécue. Même les mécréants dans l'Israël moderne sont atteints par la virulence d'une telle blessure. Il importe peu que la conscience laïcisée veuille ou ne veuille pas reconnaître l'impact mystique de ce trait d'exception dans le crime commis. Il suffit que la réalité en ressente la vérité et c'est vérité éprouvée puisque l'entité juive réagit toujours avec une sensibilité spéciale à toute allusion concernant l'attentat subi. En cela, elle ne se distingue pas des communautés qui ont été comme elle victimes de cette sauvagerie. Elle attend elle aussi la reconnaissance publique du sens qu'a eu son martyrat. Cette espérance est peut-être celle de Dieu voulant que l'humanité prenne la mesure de son œuvre.
 
Etude l'antisémitisme dans :
par Dominique Aubier

1 commentaire:

Rosée a dit…

Babel réactualisée au XXème siècle , la pensée unique du nazisme a vécu , mais montre encore des dispositions dans d'autres aspects sociétaux comme la reptation au grand jour de la cancel culture qui veut tout effacer du passé des traditions.
L'humanité montre ses aptitudes à l'auto-célébration ; jusque dans l'obsession à devenir la salvation de la planète . La tyrannie et le meurtre ont encore de beaux jours devant eux . Mais ...
""Cette espérance est peut-être celle de Dieu voulant que l'humanité prenne la mesure de son œuvre."" dit Mme Aubier ; avec prudence .