Connaître et maîtriser son Allié (2/5)
Suite de la leçon sur l'Allié, un concept initiatique expliqué par Dominique Aubier. Traduction et transcription de la conversation avec une personnalité politique espagnole, ancien ambassadeur d'Espagne, ministre, sénateur, Président de la Région de Galicia jusqu'en 2010. Entretien enregistrée sur magnétophone à cassettes Telefunken, en 1991 à Carboneras, Andalousie.
Dominique Aubier : — Tenez, je connaissais un jeune homme dont l'allié était la paresse.
Ministre F. I. : — La paresse, pour allié ? Voilà qui est étrange !…
Mon magnéto tournait, prenant copie de toute la conversation… "Un jour cela sera utile" m'avait dit Dominique Aubier… Enregistré sur cassette 90 mn Agfa. Relevé.
Suite de la leçon sur l'Allié, un concept initiatique expliqué par Dominique Aubier. Traduction et transcription de la conversation avec une personnalité politique espagnole, ancien ambassadeur d'Espagne, ministre, sénateur, Président de la Région de Galicia jusqu'en 2010. Entretien enregistrée sur magnétophone à cassettes Telefunken, en 1991 à Carboneras, Andalousie.
Dominique Aubier : — Tenez, je connaissais un jeune homme dont l'allié était la paresse.
Ministre F. I. : — La paresse, pour allié ? Voilà qui est étrange !…
Mon magnéto tournait, prenant copie de toute la conversation… "Un jour cela sera utile" m'avait dit Dominique Aubier… Enregistré sur cassette 90 mn Agfa. Relevé.
4. Suite de la leçon sur l'Allié
— Mon gaillard était un athlète remarquable, reprit Dominique Aubier : un corps doté d'une musculature superbe ! De plus, il était doué : sans effort, il s'était imposé dans toutes les épreuves régionales d’athlétisme. Les entraîneurs nationaux l'avaient repéré et pensaient en faire un champion olympique de courses. Mais rien à faire, il s’est découragé au bout de quelques semaines. Il a ensuite été sollicité par le football où il excellait. Un surdoué ! Là aussi, il s'était fait remarquer par son talent naturel. Mais de là qu’il accepte de suivre les entraînements ! Chaque fois qu’une opportunité professionnelle pointait à l’horizon, l'Allié se mettait en travers de son chemin. Il sombrait dans la paresse absolue. Je l'ai rencontré quand, prenant de l'âge, il s'est rendu compte qu'il avait gâché des chances fabuleuses. Il m'a confié que la paresse était chez lui pire qu'une drogue : elle lui tombait dessus comme une chape… mais une chape de bonheur, il en devenait amorphe… et heureux de l'être.
— Comment s’en est-il sorti ?
— Je l'ai embauché. Je lui ai confié une liste de travaux à exécuter dans la propriété. Pendant deux jours, il a sincèrement essayé de travailler, mais au troisième, je l'ai surpris qui se pelotonnait dans un hamac. Son allié l'avait vaincu, une fois de plus… J'étais prête à le renvoyer. Quand soudain a surgi la couleuvre…
— Un serpent ? J'imagine qu'il a sursauté !
— Et comment ! Il y en a de belles, ici ! Dans le désert d'Almeria. Deux mètres de long ! Tandis que notre indolent se prélassait, le reptile s'était glissé dans son hamac. Au réveil, quand il s’est aperçu qu'il dormait avec un serpent, mon jeune ami a bondi de terreur. Le hamac s'est retourné, les jetant tous deux à terre. Le serpent l'a regardé droit dans les yeux… J'ignore ce qu'il lui a dit, mais la panique a été phénoménale. Il s'est mis à crier, en se plaquant contre le mur de la terrasse. J'ai accouru, croyant à un accident. Juana, la gouvernante de la maison, elle, était, totalement indifférente au serpent. Elle a tendu un balais à notre paresseux en lui disant : "Allez, idiot, mets-toi au travail au lieu de pleurnicher, et dégage-moi ce "bitcho". Notre pauvre jeune homme était dans un état de tremblement invraisemblable, électrocuté par la vision du reptile et surtout d'avoir pratiquement dormi avec lui. Cette terreur lui est restée, et depuis ce jour, plus jamais le paresseux ne s'est assoupi. Dès que ses paupières commencent à lui peser, la terreur s'empare de lui… Le spectre du serpent le tient éveillé. Le mot, à lui seul, le terrorise. On ne peut le prononcer en sa présence. D'ailleurs, dans le village, les gens ne le prononcent pas. Ils parlent de reptile, de "bitcho", mais jamais de "serpiente". Eh bien prenez l’exemple de notre énergumène. Ayant vu son allié, il a été terrorisé. Il a lutté, il l'a vaincu. Attention, ce n'est pas le serpent, son Allié, mais la force qui attire le serpent, donc sa paresse voluptueuse… Son destin était d'être un actif, un acteur impliqué… Son Allié tirait à lui toute sa force pour le faire échouer et l'anéantir…
— Et qu'a-t-il fait, Señora ? Cela devrait être extrêmement éprouvant pour lui.
— Pendant quelques jours on ne l'a pas revu. Puis il est revenu pour essayer de comprendre. Sa tentative de compréhension était déjà une victoire.
— Comprendre serait donc un "acte de pouvoir" ?
— Absolument, monsieur le ministre. Comprendre un phénomène, c'est le réduire à son intelligibilité, donc le cerner. Identifier l'Allié, le repérer, comprendre son langage. Le vaincre en ne le laissant pas dominer. Conclusion, il s'est mis au travail. Et dès lors, la paresse, au lieu d'être la ruine de son existence, s'est transformée en indicateur de destin. Il a compris que chaque fois que quelque chose d'important se désigne à lui, l'allié se manifeste. L'invitation à paresser devient pour mon ami le signe positif de redoubler d'attention, de s'impliquer et de retrousser ses manches… Il a dû son réveil à l'aide supérieure du reptile. C'était une grâce. Pour d'autres, il faut mener un combat beaucoup plus difficile. Pour lui, ce fut un changement radical. Et pour vous, M. le Ministre… votre Allié… vous en avez une idée ? Vous avez certainement rencontré quelque démon dans votre vie autour d'une thématique centrale qui serait votre Allié…
— Si j'ai bien compris, vous me demandez de me livrer ? Je crois que je pourrais vous surprendre…
La suite dans un prochain Blog… si cela vous intéresse…
Connaître et maitriser son allié : 3/5 suite
— L'allié d'un homme politique…
— Comment cerner son allié
— Qui est-il ?
Je remercie les lecteurs qui apportent leur soutien pour ce blog et leur mécénat pour l'œuvre de Dominique Aubier.
— Mon gaillard était un athlète remarquable, reprit Dominique Aubier : un corps doté d'une musculature superbe ! De plus, il était doué : sans effort, il s'était imposé dans toutes les épreuves régionales d’athlétisme. Les entraîneurs nationaux l'avaient repéré et pensaient en faire un champion olympique de courses. Mais rien à faire, il s’est découragé au bout de quelques semaines. Il a ensuite été sollicité par le football où il excellait. Un surdoué ! Là aussi, il s'était fait remarquer par son talent naturel. Mais de là qu’il accepte de suivre les entraînements ! Chaque fois qu’une opportunité professionnelle pointait à l’horizon, l'Allié se mettait en travers de son chemin. Il sombrait dans la paresse absolue. Je l'ai rencontré quand, prenant de l'âge, il s'est rendu compte qu'il avait gâché des chances fabuleuses. Il m'a confié que la paresse était chez lui pire qu'une drogue : elle lui tombait dessus comme une chape… mais une chape de bonheur, il en devenait amorphe… et heureux de l'être.
— Comment s’en est-il sorti ?
— Je l'ai embauché. Je lui ai confié une liste de travaux à exécuter dans la propriété. Pendant deux jours, il a sincèrement essayé de travailler, mais au troisième, je l'ai surpris qui se pelotonnait dans un hamac. Son allié l'avait vaincu, une fois de plus… J'étais prête à le renvoyer. Quand soudain a surgi la couleuvre…
— Un serpent ? J'imagine qu'il a sursauté !
— Et comment ! Il y en a de belles, ici ! Dans le désert d'Almeria. Deux mètres de long ! Tandis que notre indolent se prélassait, le reptile s'était glissé dans son hamac. Au réveil, quand il s’est aperçu qu'il dormait avec un serpent, mon jeune ami a bondi de terreur. Le hamac s'est retourné, les jetant tous deux à terre. Le serpent l'a regardé droit dans les yeux… J'ignore ce qu'il lui a dit, mais la panique a été phénoménale. Il s'est mis à crier, en se plaquant contre le mur de la terrasse. J'ai accouru, croyant à un accident. Juana, la gouvernante de la maison, elle, était, totalement indifférente au serpent. Elle a tendu un balais à notre paresseux en lui disant : "Allez, idiot, mets-toi au travail au lieu de pleurnicher, et dégage-moi ce "bitcho". Notre pauvre jeune homme était dans un état de tremblement invraisemblable, électrocuté par la vision du reptile et surtout d'avoir pratiquement dormi avec lui. Cette terreur lui est restée, et depuis ce jour, plus jamais le paresseux ne s'est assoupi. Dès que ses paupières commencent à lui peser, la terreur s'empare de lui… Le spectre du serpent le tient éveillé. Le mot, à lui seul, le terrorise. On ne peut le prononcer en sa présence. D'ailleurs, dans le village, les gens ne le prononcent pas. Ils parlent de reptile, de "bitcho", mais jamais de "serpiente". Eh bien prenez l’exemple de notre énergumène. Ayant vu son allié, il a été terrorisé. Il a lutté, il l'a vaincu. Attention, ce n'est pas le serpent, son Allié, mais la force qui attire le serpent, donc sa paresse voluptueuse… Son destin était d'être un actif, un acteur impliqué… Son Allié tirait à lui toute sa force pour le faire échouer et l'anéantir…
— Et qu'a-t-il fait, Señora ? Cela devrait être extrêmement éprouvant pour lui.
— Pendant quelques jours on ne l'a pas revu. Puis il est revenu pour essayer de comprendre. Sa tentative de compréhension était déjà une victoire.
— Comprendre serait donc un "acte de pouvoir" ?
— Absolument, monsieur le ministre. Comprendre un phénomène, c'est le réduire à son intelligibilité, donc le cerner. Identifier l'Allié, le repérer, comprendre son langage. Le vaincre en ne le laissant pas dominer. Conclusion, il s'est mis au travail. Et dès lors, la paresse, au lieu d'être la ruine de son existence, s'est transformée en indicateur de destin. Il a compris que chaque fois que quelque chose d'important se désigne à lui, l'allié se manifeste. L'invitation à paresser devient pour mon ami le signe positif de redoubler d'attention, de s'impliquer et de retrousser ses manches… Il a dû son réveil à l'aide supérieure du reptile. C'était une grâce. Pour d'autres, il faut mener un combat beaucoup plus difficile. Pour lui, ce fut un changement radical. Et pour vous, M. le Ministre… votre Allié… vous en avez une idée ? Vous avez certainement rencontré quelque démon dans votre vie autour d'une thématique centrale qui serait votre Allié…
— Si j'ai bien compris, vous me demandez de me livrer ? Je crois que je pourrais vous surprendre…
La suite dans un prochain Blog… si cela vous intéresse…
Connaître et maitriser son allié : 3/5 suite
— L'allié d'un homme politique…
— Comment cerner son allié
— Qui est-il ?
Je remercie les lecteurs qui apportent leur soutien pour ce blog et leur mécénat pour l'œuvre de Dominique Aubier.