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mardi 5 septembre 2017

La vraie origine d'En Marche.

La vraie origine d'En Marche.
Par Dominique Blumenstihl

I ."En Marche" n'est pas une invention de M. Macron.
Le Président s'est de toute évidence inspiré (sans le savoir peut-être) de la Torah, notamment des deux premiers mots ouvrant les Psaumes. En hébreu : "Ashrei". Texte qui s'ouvre justement sur l'expression "En marche".
Le talmudiste Samson Raphael Hirsch (1808 - 1888) précise : « le mot "Ashrei" désigne la démarche d'un homme debout, en route vers le but ultime, c'est-à-dire la rencontre avec l'Absolu. » (cité par André Chouraqui, dans sa traduction des Psaumes, éditions du Rocher 1996, p. 50).
Il ne s'agit donc pas tant d'être "en marche" pour marcher : le tout étant de savoir où l'on veut aller. C'est moins la capacité de mouvement qui est en cause que l'objectif visé et les moyens dont on se dote pour y parvenir. En marche, nous le sommes tous — vers notre propre mort. Mais pourquoi ne serions-nous pas en marche vers le meilleur de nous-même, la vie étant justement le moyen d'y parvenir ?
Reste à déterminer la méthode efficace pour atteindre à ce noble dessein.
La méthode politique est assez faible, ne relevant d'aucune philosophie assez instruite des lois du réel. Jurerait-on par des penseurs comme Jacques Derida, Beaudrillard ou Bourdieu ? Est-il cruel de ma part de dire que ce sont de brillants esprits forant dans le vide de leurs diagnostics et n'offrant aucune issue à la crise qu'il décrivent si bien ? Quel chemin prendre ? Comment ne pas se tromper ? Existe-t-il une "carte" ? Une boussole pour faire le point et dresser la route à suivre ? À cela, les philosophes ne répondent point. Leur domaine d'investigation n'accède nullement aux règles qui fondent l'herméneutique de la pensée.

Alors "En Marche", le mouvement initié par M. Macron, propose-t-il, comme les Psaumes de David (Psaume 2-12-12) d'être debout et d'avancer vers le salut ?

Le fait que le mouvement de M. Macron dispose de la majorité au Parlement est symptomatique, non que la vénérable assemblée soit soudainement visitée par l'Esprit (encore qu'elle n'en soit pas à l'abri) mais c'est un signe qui nous suggère de bien lire le texte sacré, et de se souvenir que la démarche humaine doit être tendue vers les forces de l'Esprit. La politique peut en être l'outil pour mettre en œuvre cette quête de vérité. À condition qu'elle s'appuie sur la compréhension la plus exacte du réel, hors des fictions psychologiques et des chimères mercantiles ; je veux dire que la politique d'En Marche se doit d'être "épineurienne" (lire à ce sujet "La Synthèse des sciences ou l'hébreu en Gloire").
La politique doit cesser de s'agiter à l'extérieur. René Guénon en parle dans son livre "Aperçu sur l'Initiation" et préconise de centrer l'action politique sur une pensée initiatique. Dominique Aubier ajoute : "agir en toute chose, avec en tête, le Principe unique, le Principe Rosch, le modèle d'Absolu".

2. Sommes-nous prêts, dès lors, à nous mettre "en marche" ?
Non pour toucher à de petites réformettes, mais pour un changement du paradigme de la pensée ? Remplacer l'hyponeurien par l'épineurien, en tout domaine. Les responsables en effet s'échinent à "réformer" et croient sincèrement le faire, s'imaginant mitonner une grande recette quand ils ne font que remuer un plat dont le fond est fort carbonisé.  Il est bien inutile de s'attaquer à tel ou tel point de détail d'une structure tant que le système n'en est pas modifié. On ne peut affronter le réel par la multitude de ses aspérités, dans l'infini éclatement de ses spécialisations. La seule méthode qui vaille, pour déclencher un processus général de changement, c'est de fonder toute action sur une réflexion initiatique, et d'agir en produisant des actes symboliques qui agiront par eux - même sur l'ensemble de la structure. Les symboles conçus au bon moment (fin de la couche 3 d'un cycle), dans l'état d'esprit requis, agissent toujours sur les structures porteuses, et entrent en efficience dans la seconde instance évolutive appelée Bop par Dominique Aubier.
Il n'est donc plus question de "réformer", mais de faire évoluer le cycle civilisateur vers l'issue heureuse où prédomine la pensée dite "épineurienne". Autrement dit, faire prédominer les critères culturels, le qualitatif, et reléguer l'argent à sa juste place, celle de l'intendance — elle suivra, comme disait un célèbre général.

3. Voici un exemple de décision systémique
que le président Macron pourrait prendre. C'est très simple. Lors du Conseil des Ministres, de placer à sa droite la ministre de la Culture. Non qu'elle soit une géniale inspirée, mais étant Ministre de la culture, elle symboliserait, à la droite du président, la prééminence accordée. Et l'on renouerait ainsi avec le fondateur de la V° République qui avait installé là, à sa droite, son Ministre André Malraux. De Gaulle s'en expliquait en disant qu'il appréciait tout particulièrement ses fulgurances d'esprit.
Une deuxième décision qui pourrait agir de manière systémique puissante sur l'organisation de notre société, ce serait d'agir…

4. Agir sur le Temps

et remettre les pendules à l'heure, aussi bien pour le symbole que pour l'économie. Je veux dire qu'après le retour prochain à l'heure d'hiver, en octobre, il ne faudrait plus y toucher. Cesser de trafiquer le Temps. Mettre fin au désordre occasionné par le passage à l'heure d'été qui nous décale de deux heures sur le temps solaire. Qu'on le veuille ou non, nos organismes sont soumis aux sécrétions de la mélatonine, régulatrice du sommeil et subissent les conséquences des décalages. Les spécialistes de la Médecine du Travail ont rédigé de nombreux rapports à ce sujet dont il faudra bien un jour tenir compte.
L'invention de l'heure d'été remonte au septennat de Valéry Giscard d'Estaing. Il y aurait beaucoup à dire sur les fantasmagories faussement aristocratiques qu'il se rêvait, beaucoup à dire si l'on écoutait son nom, en usant de la technique des kabbalistes qui pourrait y déceler bien des messages… La fausseté de ses raisonnements peut s'y lire. La dissociation d'avec le Temps réel et la rupture avec le Temps cosmique entre tout à fait dans la typologie giscardienne… (voir le livre "Catalina"…) que ses successeurs n'ont pas osé corriger, étant eux aussi sous le charme vénéneux des faux raisonnements.
Le prétexte économique était une bouffonnerie. Il convertissait le temps en équivalent-pétrole, tout en ignorant que le temps n'est nullement convertible, étant à lui-même l'expression de l'énergie pure déferlant sur le réel. Einstein l'a largement prouvé par son équation célèbre. C'est pourquoi le fait de décaler nos organismes, nos corps, nos systèmes nerveux de l'apport énergétique du temps (et de la lumière) provoque un déraillement individuel et collectif de la réceptivité. Il est temps de revenir au Temps du réel. Quitte à conserver, pour la commodité de l'unité européenne, l'avance d'une heure au maximum (celle de l'hiver).
Il n'existe aucune raison pour que soit maintenu le changement d'heure. L'argument économique, fallacieux dès le départ, ne tient pas. Il a toujours été faux et le devient de plus en plus. La restitution au Temps réel, à l'horloge naturelle permettra un meilleur ressourcement à la source vitale du vrai.
La "marche" que je propose s'appuie très clairement sur les critères de la Connaissance tels que Dominique Aubier les a mis au point et dégagés de leur carcan symboliste.

PS 1 : Le Chef de Cabinet  de la Présidence (M. François-Xavier Lauch) m'informe que le Président Macron a bien reçu les ouvrages que certains Lecteurs lui ont fait parvenir. Parmi eux, "La Face cachée du Cerveau".

PS 2 : Un livre pour votre élu : l'opération se poursuit.

4 commentaires:

François-Marie Michaut a dit…

Vu hier soir à l'émission "La Grande Librairie" M. Buisson expliquant l'origine de la dénomination par M.Macron de : En marche.
Il s'agirait d'un emprunt à Antoine de Saint-Exupéry.
S'inspirer d'un romancier à mon sens ouvert sur l'Esprit, c'est tenter de mettre en actes dans le réel ce qu'a réussi à capter ce messager.
Une explication d'allure rationnelle ( piquer une citation à un autre ) cache fort bien que le message profond vient ... d'ailleurs, de "plus haut". Donc ne contredit pas du tout l'analyse de D.B., mais en conforte la pertinence pour qui veut bien utiliser sa tête pour autre chose que de porter un chapeau.

Anonyme a dit…

"Erreur de ma part, c’est Philippe Besson qu’il fallait lire. Plus à http://www.liberation.fr/france/2017/09/07/philippe-besson-raconte-la-campagne-de-macron-dans-un-livre_1594802
Pas buisson, comme le buisson ardent, mais besson autre mot pour désigner un jumeau...

Référence de la citation :

"Voyez-vous dans la vie, il n'y a pas de solutions. Il y a des forces en marche: il faut les créer, et les solutions les suivent. »
Vol de Nuit, 1931 St-Ex"

Domino a dit…

Réponse à Saint-Ex à propose de "En marche" :
La phrase de Saint-Ex est absurde et sa pensée est extrêmement confuse quand il affirme que "dans la vie il n'y a pas de solutions".
C'est faux. Il existe des solutions. Les problèmes peuvent se résoudre, et nous sommes en marche vers "la" solution.
Les forces en marche : elles existent déjà (ce sont les archétypes).
Les solutions ne "suivent pas". Elles existent, il s'agit de les trouver, en suivant les lois archétypales du réel.
C'est ainsi que l'on parvient à voler dans la nuit.
La vraie référence, c'est bien le Psaume 1 verset 1 de David "En marche", qui indique la méthode, l'objectif, et la solution…

François-Marie Michaut a dit…

Réponse à Domino
Tonio ( son surnom d'enfant ) nous prévient dans son titre : il tente de mener sa route aérienne quand la lumière du soleil n'est pas là.
Sa citation ressemble un peu, en effet, à du pilotage sans visibilité.
Quand nous sommes entourés de gens qui nous proposent/imposent des solutions à tous les problèmes de notre société, sa formulation : "dans la vie, il n'y a pas de solutions" prend une autre teinte que celle d'un pessimisme profond. Juste un reflet de vérité : le "c'est simple" rituel de l'ancien président Sarkozi revient.
Quant aux forces en marche, elles ne sont pas à créer à partir de rien. Mission surhumaine. Se contenter d'être attentif - donc pas abrutis par les "communicateurs"- aux forces qui sont dans l'air du temps est déjà énorme. Parce qu'en effet l'observation aigüe du réel, exempte de tout jugement, conduit naturellement à se conduire d'une certaine façon. Les solutions s'imposent d'elles-mêmes. Comme le problème de math au réveil sur lequel on calait la veille au soir !