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jeudi 25 juillet 2019

Greta Thunberg, le paradigme du changement ?

Greta Thunberg, le paradigme du changement ?
 
Vous connaissez Greta Thunberg, cette jeune fille suédoise, militante pour la cause climatique. Elle a entamé une grande tournée des capitales, lançant son appel à l'intention des chefs d'Etats et des Parlements qu'elle accuse d'inertie.
Elle suscite toutes sortes de réactions allant de l'enthousiasme au rejet. Elle subit également nombre d'insultes visant sa personne. Le philosophe Michel Onfray la traître de « Cyborg suédoise », ce qui est pour le moins vulgaire de la part d'un penseur qui prétend caresser l'élégance d'esprit. « Elle est vers quoi l'homme va » affirme-t-il, condescendant : que ne propose-t-il, du haut de sa sapience, à Greta, une voie meilleure ?

Le philosophe la discrédite, sans tenir compte de son jeune âge : il ignore tout de la notion de cycle évolutif et de la structuration systémique du cerveau. A chaque âge son style de pensée, et l'on ne massacre pas une jeunesse de 16 ans à coups de battoirs philosophiques (incertains) en lui assénant des reproches qu'il pourrait fort bien s'adresser à lui-même. Car qui est-il, Michel Onfray, pour s'insurger contre une adolescente : le ferait-elle trembler sur les assises de sa propre vacuité ? J'ai déjà écrit à M. Onfray, à propos de Don Quichotte qu'il a faussement accusé d'être le héros de l'irréel alors que c'est le philosophe lui-même qui patauge dans l'inconséquence de ses propres fantaisies.

Pour ce qui me concerne, il n'est pas question de m'en prendre à la personne de Greta Thunberg, ni de l'affubler de sobriquets : c'est là une basse méthode visant à discréditer l'être quand on n'a pas d'autre argument qui pourrait discuter sa pensée.

Je la trouve tout à fait charmante, et sa véhémence me semble légitime et saine. C'est le contenu intellectuel de son discours (je répète que je ne parle pas de sa personne) qui me semble souffrir d'une faiblesse, et c'est de cela que je voudrais parler, parce qu'il y a moyen d'y remédier afin que la révolte se transforme en mouvement civilisateur.

1. Le paradigme du changement.
Greta Thunberg dénonce, avec raison, les inerties gouvernementales en matière d'écologie et mobilise autour d'elle une opinion publique acquise à l'idée d'un changement de paradigme. Ce changement, nous le désirons tous. Mais à l'écouter attentivement, on ne décèle pas, dans le discours de Mle Thunberg, d'originalité qui permette de concevoir un paradigme nouveau. Elle préconise certes une valorisation de l'écologie au travers de l'approche scientifique, une adaptation matérielle d'urgence pour remédier aux désastres en cours, sans pour autant en identifier clairement l'origine.

Greta Thunberg est la porte-parole de la dénonciation de ce qui ne va pas, mais entre le diagnostic du désastre, déjà largement observable par tout un chacun dans son quotidien et l'identification des causes (de la cause), il existe un gouffre énorme, d'autant que bien souvent, l'on confonde cause avec symptôme sans identifier le principe général fauteur du trouble.

Elle nous dit qu'il faut « écouter la science ». Fort bien.
Tout le monde sait aujourd'hui et admet que le changement climatique est lié à d'intenses pollutions, de tous ordres, produites par l'humanité. C'est un pléonasme de le répéter et une naïveté de croire qu'il suffit de « produire autrement » pour remettre de l'ordre dans les systèmes perturbés aussi longtemps que l'erreur principielle qui fomente la nuisance n'est pas clairement pointée.

Changer les habitats, nous adapter à une gestion écologique, changer de voitures, des moteurs, de mode de vie… Évidence pour tous ou presque, et nous sommes (je suis) tout prêt à adopter tout conseil allant dans le sens d'un monde sinon meilleur, du moins… moins sale.

Nous sommes en retard sur ce changement que le Président Chirac avait, en son temps, déjà préconisé — sans rien entreprendre d'ailleurs — quand il disait que « la maison brûle ». Je ne crois pas qu'il ait jamais appelé les pompiers pour éteindre l'incendie et l'on ne reprochera pas à Greta Thunberg d'appeler les urgences. Mais pour éteindre un feu, si tant est que cela soit encore possible, encore faut-il bien connaître le combustible dont il se nourrit et ne pas se tromper quant au produit utilisé pour l'extinction. Et une fois éteint, reconstruira-t-on (si nous sommes là) à l'identique sur les ruines du passé en réitérant les même erreurs ?

2. Ces Désastres qu'on nous fabrique.
Dans son livre Ces désastres qu'on nous fabrique, Dominique Aubier a dressé le diagnostic des multiples désastres écologiques qui nous accablent. Mais surtout, elle a souligné l'endroit où l'erreur — la bifurcation — s'est produite, engageant l'humanité dans une branche évolutive erronée. L'arbre évolutif à deux branches dessine très clairement les potentiels évolutifs, les seuils d'arrêts frappant la branche dite « hyponeurienne » et la sur-évolution dégageant la voie d'En-Face, dite « épineurienne ». Son livre propose la solution heureuse pour rattraper l'erreur d'aiguillage… la voie et le recours en toute intelligence avec la connaissance du réel, une voie où le sacré (non-religieux) a son mot à dire au moins autant que la science. On regardera également avec intérêt le film Après la Tempête, de Joële van Effenterre qui a donné l'alerte…
 
Greta Thunberg s'inscrit-elle dans cette voie ?
Il est bien évident qu'en raison de sa jeunesse, elle ne peut développer un argumentaire aussi puissant que celui qui s'expose dans ce livre et ce film, mais l'impulsion intuitive de la jeune fille pourrait bien surgir en piqûre de rappel et nous mettre tragiquement en face des réalités désormais inéluctables. Appel avant cataclysme généralisé ?

Le paradigme du changement auquel appelle Greta reste flou. Sur quels critères stables, selon quel système éprouvé devrait-on concevoir une politique non pas écologique, mais civilisationnelle ? Sur la science ? Laquelle ?
Quel serait le « Code universel» fondateur de ce nouveau paradigme ? Un code qui superviserait de haut tous les codes humains constitués à partir de l'expérience des choses, existe-t-il ?
Question qu'il ne convient pas de poser à la jeune fille, car il ne lui appartient pas d'apporter ces réponses : elle n'est que la lanceuse d'alerte. Elle lance ses appels : on ne peut lui demander de développer une pensée qui ne serait pas en adéquation avec son âge, mais nous devons être sensibles à la force de l'appel émanant de la jeune génération montante. Le philosophie Onfray, si critique à son égard, que propose-t-il qui pourrait relayer politiquement le cri de la jeune suédoise ? Il ne propose rien que son propre nihilisme et désespoir dont il voudrait affubler la planète.
En réponse, j'invite les personnes appréciant (ou non) la démarche de Greta à lire ce livre qui pourrait les nourrir des concepts positifs permettant une issue heureuse à la problématique climatique, non seulement écologique, mais civilisationnelle.

3. Je voudrais aider Greta Thunberg.
Non en lui donnant un diplôme ou un prix, mais en lui parlant le plus franchement possible, en tout respect de son être, de sa sensibilité, et de son courage.
Je crains, Greta que votre généreuse vigueur dont les médias se nourrissent goulûment ne finisse par se dissoudre à l'image des croisades des enfants qui s'improvisaient au Moyen-âge, et qui faute d'appui politique allant au-delà de la sympathie, des prix et des médailles, se dissolvèrent d'elles-même quand elles ne furent pas exploitées par des marchands d'esclaves qui les prirent en captivité… Il faudrait donc, pour appuyer Greta, non pas se contenter de la féliciter de son initiative, mais la seconder en lui donnant des outils qui lui permettent d'aller au-delà de sa légitime indignation.

Les organismes qui lui décernent aujourd'hui volontiers des prix seraient-ils aussi enthousiastes si elle devenait la défenderesse d'une vision métaphysique du monde ? Ils saluent en elle la spontanée énergie d'une jeunesse dont ils ont peur et dont ils pensent qu'il faut vite la neutraliser en lui accordant honneur, notoriété, prestige médiatique.

La « une » des grands quotidiens lui est offerte, pour mieux circonscrire ce qui pourrait les emporter : nous voulons bien de toi, Greta, et tu auras le prix Nobel, pourvu que tu ne montes pas plus haut le ton de l'invective, pourvu que ta révolte écologique reste contrôlable et que tu n'élèves pas le débat en ouvrant sur ce que Vaclav Havel appelait la « sphère de l'Esprit ». On ne te le pardonnerait pas, que tu abordes la thèse métaphysique du Réel et que tu insères, dans ta lutte, le Principe de Création. Ce que tu fais, jusqu'à présent, reste admissible, souhaitable même, n'étant au fond qu'une plaisante diatribe de dénonciation qui ne dérange personne. Et qui pourrait même amuser les responsables qui trouvent dans ta prestation un divertissement, sans pour autant jamais prendre au sérieux ta parole. Précisément parce que ta parole — ton opposition — fait partie de leur jeu, et qu'ils se réjouissent de toute opposition pour laquelle ils ont prévu une case de rangement.
 
Vous risquez, chère Greta, de devenir leur petite mascotte et ils vous adoreront autant qu'ils vous excuseront car votre révolte sert leur projet. Leur projet, quel est-il ?

Il repose sur le concept d'un monde ultra-matérialiste, même écologique s'il le faut, dans le sens où l'écologie renforcera le matérialisme « propre » : un monde scientifisé, vidé de son substrat spirituel, ne fonctionnant que sur sa prétention de suffisance, bannissant le concept Créateur et niant l'existence d'un Code universel présidant à la réalité.

Nous vivons dans l'ignorance de ce Code, dans sa négation la plus féroce. C'est l'absence de cette connaissance qui est à l'origine des exactions polluantes. Pour remédier au dérèglement climatique, la première insurrection devrait en conséquence porter sur la mise au clair (c'est chose faite) et la divulgation de ce Code afin que l'humanité informée se souvienne de sa condition au regard d'un Principe qui lui est supérieur.

Je pense qu'avant d'écouter la science, comme le suggère Greta, il faut écouter son propre cœur, écouter le cœur palpitant de la planète. Et pour ce qui est des sciences — excusez-moi, mais les chercheurs sont largement influençables selon les vents économiques qui leur distribuent les subsides. Donc, au-delà des sciences, il faut écouter l'Esprit, qui lui aussi, a son mot à dire. Et qui, depuis longtemps, nous alerte.

4. Ce Code du Réel, il existe.
C'est le Code des archétypes. Ce Code est là. La jeune génération est en droit de le connaître, de le recevoir. Génération qui souffre de la rétention et du blocage organisé qui empêche l'information de lui parvenir. Rétention voulue par ceux-là même qui voudraient entraver Mle Thunberg, et aussi par les bien-pensants distributeurs de médailles. Cette jeunesse a l'intuition que quelque chose ne va pas, que nous vivons dans un manque, et que ce manque doit impérativement être comblé. Par la drogue ? Elle finira par devenir légale, achevant de laminer les esprits sous couverts d'activité récréative. Ce manque, à la fois stigmatisé mais non clairement identifié, résulte de l'exil auquel est condamné l'Esprit. Il y a là une jeunesse fantastique, intelligente, brillante même, qui pourrait s'emparer de cette Connaissance, si elle en était instruite. Par qui ?

Cette Connaissance est là, disponible. Accessible. Même en Anglais. Pour vous, Greta. Elle est fondée sur un principe d'universalité des peuples et des cultures, principe d'unité connu des initiés, des Traditions… Et niée par les mauvais retardataires qui vous accablent. Ce Code des Lois fondant la réalité est à même de donner corps à votre intuition.
Votre fougue, extrêmement salutaire, correspond à l'ardeur des couches cérébrales II et III du néocortex, celles où la sensibilité est à son comble, là où les cellules nerveuses perçoivent les informations « venues de plus loin » et s'y adonnent sans limite. Age des grandes et belles initiatives, des feux ardents et passionnés… Il serait injuste de vous demander de fournir aujourd'hui un travail qui relève d'une conscience plus avancée en âge et en maturation. Au contraire, je vous encourage à brandir l'épée du Verbe, et sans craindre personne, d'avoir la parole forte et résolue. Vous n'avez rien à prouver. Vous êtes votre message.
A vous la légitimité de votre combat. Cependant, vous devez savoir dès maintenant, qu'il existe un Principe de Création, un ordre cosmique géré par une supra-conscience et c'est sans doute elle qui vous insuffle votre remarquable énergie… dans l'espoir que vous ne l'ignoriez pas et qu'un jour vous parliez d'elle. Irez-vous jusque là ?
Parviendrez-vous à positionner votre intrépide discours sur une référence primordiale, dépassant la réactivité ?
Pour l'instant, je n'ai pas décelé, dans vos paroles, la moindre allusion, pas même une image poétique qui renverrait à une vision, une espérance qui aille au-delà de l'écologie pratique : au fond, vous plaidez (encore) pour un prophétisme scientifique, sorte de nouveau Discours de la Méthode dont le sacré est exclu, au bénéfice d'une « sainte écologie » qui se voudrait compensatoire d'un manque beaucoup plus vaste, et touchant à l'essence même du monde.
 
5. Ce qui manque (encore), c'est la connaissance du Principe d'unité.
Ce que vous appelez, c'est une écologie gestionnaire de survie où ce principe d'unité continuerait d'être ignoré. Une écologie compensatoire ayant ses prêtres et sa prophétesse, qui se substituerait en parodie sanctifiée à la Connaissance… Raison de plus, pour le « Système », de vous bénir, car vous devenez la garante de sa survie dans le négationnisme de l'Esprit — la main sur le cœur, cela va de soi, pour sauver la planète, bien entendu, tous ensemble, éco-responsables, pourvu que la Charte de l'Esprit reste aux oubliettes…
Je n'accuse pas Greta Thunberg de ne pas savoir ce que nul ne lui a sans doute jamais enseigné. Mais je regrette qu'à ce jour, de sa jeune personne survoltée, il n'émane pas, à l'image de la Pucelle d'Orléans, non moins pragmatique que Greta, au moins un regard vers le Ciel…
Je suis persuadé que cela viendra et là commencera le vrai combat.

Pour Greta Thunberg, ce livre pour donner corps à sa généreuse initiative :

The Hidden face of the Brain.



A (re)lire
Le Réel au Pouvoir ;

Ces Désastres qu'on nous fabrique ;
La Face cachée du cerveau.

















3 commentaires:

François-Marie Michaut a dit…

Elle n'est pas Jeanne d'Arc - clin d'oeil au livre de DBR - Greta !
Dieu ne lui parle pas, c'est la Science qu'elle reproche aux adultes de ne pas entendre. Hélas pas trace chez elle de la possibilité qu'existe autre chose que le grand Qui-Fait sous les ordres des seuls scientifiques.

Mais le Tour de France avec ses énormes stop du Réel va certainement inspirer une lecture initiatique passionnante à notre mentor DBR !

Anonyme a dit…

Dans un contexte où on enferme la spiritualité dans des religions, je la vois mal parler du "Principe créateur" sans passer pour une "éco évangéliste" et perdre ainsi une large part de son auditoire.

Anonyme a dit…

Mais où donc se sont aveuglés les "scientifiques" ? Oui je l'écris avec des guillemets , on se rend compte qu'à cette science qui est maintenant de l'urgence , il a manqué la sapience qui aurait empêché d'avoir à dénoncer avec elle ce qu'elle a contribué à mettre en place , à faire ! Il est annoncé aujourd'hui que l'humanité à déjà consommé ce que la planète peut avoir à offrir sans mettre en péril sa capacité de renouvellement de son offrande à l'humain .Et qu'il faudrait retourner à la période de la pré industrialisation . Il serait temps de repenser la place de la science dans les décisions qui pèsent tant aux plans sociétaux , qu'elle cesse de se croire comme seul paradigme du changement , et qu'elle partage Humblement la place avec les traditions initiatiques . Mais non , on préfère dérembourser par ex l'homéopathie en la ridiculisant et on part et revient de vacances comme il se doit l'été en oubliant que ce comportement est un facteur très aggravant , à moins de partir à pieds et d'emmener son eau . Et les paquebots gigantesques canotent jusqu'à Venise , ou St-Pierre et Miquelon ou ... Dominique Aubier a montré que le cycle ne revient pas en arrière et les avertissements n'ont point été entendu dans le vacarme de nos siècles d'industrie .
Flamme en ville ne sait démarrer avant 2022 et c'est un gouffre financier ,et il faut sortir du nucléaire et du charbon . Comment recharger les batteries de tous ces objets , téléphones , bagnoles et tutti quanti et la 5 G va nous faire tourner le Reisch ? Les G sont aussi , en dehors du monde des Francs maçons , termes qui expriment une mesure d'impact sur le corps humain en F1 . Greetings à Greta .