La canicule et le danger du feu
par Dominique Blumenstihl-Roth
La
canicule (été 2013, été 2019, été 2025) est un indice trahissant l'état de
notre civilisation. Nous sommes la planète et elle nous
ressemble. Nous faisons corps avec elle et elle avec nous. Savons-nous l'aimer, l'habiter respectueusement ? Et elle,
de son côté, continuera-t-elle de nous laisser vivre
en elle ? Le feu, lié à l'état caniculaire, non seulement nous guette ou nous menace, mais il s'exprime. Dominique Aubier en a parlé dans son livre : « Le devenir du Monde est lié à celui de l'Homme. »
1. La canicule entraîne
la sécheresse
Elle est à l'image de notre pensée : prête à dévaster le
monde pourvu que notre petit intérêt soit sauvegardé, à ceci prêt que
nous ne sauverons rien si le monde est anéanti. Où commence la dévastation ? Je ne
parle pas ici des forêts amazoniennes dont on s'émeut beaucoup d'autant
qu'elles sont loin de chez nous, mais de nos critères de pensée, ce que
Nietzsche appelait Verwüstung. Il entendait par là la désolation au-delà de la simple destruction, qui devient anéantissement de l'être.
Cette forme de destruction tombe comme une calamité sur nos systèmes dont nous étions persuadés qu'ils allaient se survivre pour l'éternité. Nous étions si bien installés dans notre croyance en l'éternelle productivité et expansion indéfinie. Un coup de sécheresse caniculaire et tout s'arrête, y compris nos centrales nucléaires, nos TGV dont on avait tant prisé la haute valeur technologique. La canicule devrait nous donner un coup de modestie sur la tête…
Cette forme de destruction tombe comme une calamité sur nos systèmes dont nous étions persuadés qu'ils allaient se survivre pour l'éternité. Nous étions si bien installés dans notre croyance en l'éternelle productivité et expansion indéfinie. Un coup de sécheresse caniculaire et tout s'arrête, y compris nos centrales nucléaires, nos TGV dont on avait tant prisé la haute valeur technologique. La canicule devrait nous donner un coup de modestie sur la tête…
2. Canicule sécheresse, et désolation
Hannah Arendt écrit, dans son essai Qu'est-ce que la politique, que le désert abolit, tandis que la désolation cultive précisément et étend tout ce qui garrote et tout ce qui empêche.
Serions-nous entrés en période de désolation dont la canicule serait le signe ?
La
sécheresse des esprits est-elle responsable de la sécheresse qui
s'étend sur le pays, ce dernier étant constitué de l'ensemble des
réflexes intellectuels présidant à sa destinée ? La pensée
courte, essentiellement matérialiste, axée sur la rentabilité
financière… la sécheresse des âmes, la pauvreté des cœurs, la violence
exercée contre toutes les formes d'espérances et d'élévation, le
rabaissement général du rapport à la Vie et la négation du Principe de
Création au profit du Principe de dévastation. Quelques séances de coaching (sur quels modules
efficaces éprouvés ?) suffiraient-elles à remettre l'humanité sur les
rails ? Quels rails ? On apprend justement que la canicule les a
sévèrement déformés. Preuve que les anciennes structures ne peuvent plus
accueillir les nouvelles énergies exigeant de toutes nouvelles voies.
« La désolation de la terre peut s'accompagner d'un haut standing de vie, écrit encore Hannah Arendt… et tout hanter de la façon la plus sinistre, à savoir, en se cachant… » Une désolation organisée donc, qui prévoit, dans sa mise en œuvre, la dissimulation de son véritable projet qui est d'anéantir.
« La désolation de la terre peut s'accompagner d'un haut standing de vie, écrit encore Hannah Arendt… et tout hanter de la façon la plus sinistre, à savoir, en se cachant… » Une désolation organisée donc, qui prévoit, dans sa mise en œuvre, la dissimulation de son véritable projet qui est d'anéantir.
Vivons-nous une telle période ?
Notre capacité d'accoutumance est telle que nous risquons de ne pas nous en apercevoir, confortés que nous sommes de disposer des alternatives possibles : un peu d'écologie raisonnable remettrait les choses en ordre, sans rien changer au fond de notre conception de la vie sur terre. Un peu de saupoudrage social suffirait en somme à calmer les angoisses et le « système » se sauverait ainsi lui-même, tout en interdisant le véritable transfert de l'énergie. On améliore parcimonieusement le sort de l'esclave en lui enlevant la chaîne, tout en lui interdisant de jamais quitter la plantation. S'accoutumant à ce nouveau confort, il sera reconnaissant à l'égard de la férule cachée ne s'abattant pas moins le moment venu.
Nous nous habituons à l'intolérable, poursuit Hannah Arendt, sévèrement lucide : « grâce aux moyens d'adaptation que nous fournissent la psychologie et la psychanalyse, dans son uniformité monstrueuse et la fadeur des catégories qu'elle invente, agent de désertification en ce qu'elle efface les richesses de l'amour, du cœur, réduisant tout à la petitesse des pulsions sexuelles… » A noter que la philosophie non plus, n'a en rien résolu la question de la désertification des esprits, et que ce qu'elle reproche aux autres disciplines pourrait fort bien lui être retourner : autant de philosophies qu'il y a de philosophes, autant de modèles et d'anti-modèles qu'il existe de penseurs.
Notre capacité d'accoutumance est telle que nous risquons de ne pas nous en apercevoir, confortés que nous sommes de disposer des alternatives possibles : un peu d'écologie raisonnable remettrait les choses en ordre, sans rien changer au fond de notre conception de la vie sur terre. Un peu de saupoudrage social suffirait en somme à calmer les angoisses et le « système » se sauverait ainsi lui-même, tout en interdisant le véritable transfert de l'énergie. On améliore parcimonieusement le sort de l'esclave en lui enlevant la chaîne, tout en lui interdisant de jamais quitter la plantation. S'accoutumant à ce nouveau confort, il sera reconnaissant à l'égard de la férule cachée ne s'abattant pas moins le moment venu.
Nous nous habituons à l'intolérable, poursuit Hannah Arendt, sévèrement lucide : « grâce aux moyens d'adaptation que nous fournissent la psychologie et la psychanalyse, dans son uniformité monstrueuse et la fadeur des catégories qu'elle invente, agent de désertification en ce qu'elle efface les richesses de l'amour, du cœur, réduisant tout à la petitesse des pulsions sexuelles… » A noter que la philosophie non plus, n'a en rien résolu la question de la désertification des esprits, et que ce qu'elle reproche aux autres disciplines pourrait fort bien lui être retourner : autant de philosophies qu'il y a de philosophes, autant de modèles et d'anti-modèles qu'il existe de penseurs.
3. Restent les Îles, les Oasis
« Si les Oasis ne demeuraient intactes, nous ne saurions plus comment respirer… » Quelles oasis ? Où sont-elles ?
Pour moi, les Îles-Oasis, ce sont les Lectrices (teurs) de ce Blog ; ce sont les livres et films de mon Maître. Les Oasis, ce sont les espaces, les êtres épris de liberté, capables de n'être pas inféodés au dogme des idées à la mode, des conventions institutionnelles, des appareils prétendant distiller leur autorité. Îles-Oasis, ce sont les déviances (non violentes) défiant l'Ordre et sa coercition, les insurrections de l'âme étouffée, les infatigables compagnons du Livre révélatoire. Les Îles-Oasis, ce sont les Amis de Don Quichotte, car ils ne renoncent pas à rendre fertile le monde de leur semence, à recevoir cette semence en leur terre généreuse.
« Si les Oasis ne demeuraient intactes, nous ne saurions plus comment respirer… » Quelles oasis ? Où sont-elles ?
Pour moi, les Îles-Oasis, ce sont les Lectrices (teurs) de ce Blog ; ce sont les livres et films de mon Maître. Les Oasis, ce sont les espaces, les êtres épris de liberté, capables de n'être pas inféodés au dogme des idées à la mode, des conventions institutionnelles, des appareils prétendant distiller leur autorité. Îles-Oasis, ce sont les déviances (non violentes) défiant l'Ordre et sa coercition, les insurrections de l'âme étouffée, les infatigables compagnons du Livre révélatoire. Les Îles-Oasis, ce sont les Amis de Don Quichotte, car ils ne renoncent pas à rendre fertile le monde de leur semence, à recevoir cette semence en leur terre généreuse.
Que faire ?
Un nouveau monde, doté d'une nouvelle politique, écrivait Tocqueville, sans préciser sur quoi cette nouvelle politique serait fondée. Il me semble qu'il est temps non pas d'inventer des philosophies, mais de fertiliser les terres de résurrection déjà existantes, recevant la génération qui se dotera de la « nouvelle pensée » : la pensée initiatique. Cette pensée initiatique, elle aussi, est tenue de se renouveler, d'intégrer les mises à jour et se départir des obsolescences où certaines institutions, voudraient la maintenir. J'en appelle, pour Rebâtir le monde… à une politique (po-éthique), fondée sur la connaissance du Motif d'universalité.
4. D'un point de vue initiatique
Un nouveau monde, doté d'une nouvelle politique, écrivait Tocqueville, sans préciser sur quoi cette nouvelle politique serait fondée. Il me semble qu'il est temps non pas d'inventer des philosophies, mais de fertiliser les terres de résurrection déjà existantes, recevant la génération qui se dotera de la « nouvelle pensée » : la pensée initiatique. Cette pensée initiatique, elle aussi, est tenue de se renouveler, d'intégrer les mises à jour et se départir des obsolescences où certaines institutions, voudraient la maintenir. J'en appelle, pour Rebâtir le monde… à une politique (po-éthique), fondée sur la connaissance du Motif d'universalité.
4. D'un point de vue initiatique
La
canicule exprime l'état maximal de
l'entropie en Tzadé final. C'est la situation de la France dont la
première lettre de son nom en hébreu est un Tzadé.
צ
Les
deux polarités, nettement dessinées sur le haut de la lettre, se font
face. Le côté « Qui Fait » (à gauche) présente une ligne continue,
linéaire. Elle est convaincue de la continuité permanente des choses. Et
c'est là que la maison brûle. Du côté « Qui Sait » (à droite), surgit
la possible alternative. De ce côté se situe la Connaissance, sous ses
diverses formes apparues au cours de l'Histoire humaine. La difficulté,
sur la branche droitière, c'est que la Connaissance qui présente
l'alternative, est restée bloquée sur les approches archaïques, sans que
nous ayons intégré les avancées et les mises à jour actualisantes. Nous
avons donc d'une part, un système ultra-matérialiste qui s'effondre et
qui veut à tout prix se survivre et d'autre part le secteur de la
Connaissance sclérosé dans les acceptions passéistes.Ces clés de la Connaissance sont sauvegardées, dévoilées. C'est Le Code des Codes, à la portée de tous.
Références :
— La Face cachée du Cerveau (Le Code des codes)
— Le Devenir du monde… (ce livre de Dominique Aubier, 32 euros, est uniquement disponible en écrivant à M.L.L. / Boîte postale 16 / 27 240 Damville)
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