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vendredi 29 août 2014

Fondamentalisme islamique et conversion

Fondamentalisme islamique et conversion

— Qui sont ces jeunes convertis à l'Islam qui se rejoignent, enthousiastes, les fronts de guerre en Syrie, Irak, aux côtés de leurs coréligionnaires intégristes ?
— Certes, on nous dit qu'ils sont manipulés, embrigadés… Mais en quoi leur esprit adhère-t-il à cette pensée archaïque et cette volonté sacrificielle au non d'un prétendu Jihad ?
— La jeunesse est généreuse, toujours pleine d'allant, prête à l'aventure : pourquoi ces jeunes gens s'adonnent-ils à la conversion et s'engagent-ils avec ardeur du côté des fondamentalistes ?


Le fondamentalisme répond de ce dispositif : retour à l'origine, exacerbation de la conception intégrale et littéral du texte fondateur, plongée dans le passé le plus lointain d'où il espère tirer  source d'inspiration. L'intégrisme religieux est une claire application de cet agencement systémique qui veut qu'à un moment précis de tout cycle, l'énergie renoue momentanément dans les couches antérieures d'un passé structurel certes révolu mais qui se trouve, un temps encore, réactivé. Cette rétrogradation énergétique dans les couches antérieures est visible dans le schéma représentant la coupe transversale d'un cortex où les neurones de la couche VI lancent des dendrites vers les couches IV et I de la structure. C'est le long de ces longues connexions que remontent les informations issues du passé et qui vitalisent, un temps, le présent.
Le cycle Islamique ne déroge pas à cette règle. Elle explique la ferveur des néo-convertis qui s'engouffrent avec conviction dans les anciennes formes religieuses. L'archaïsme dont le symbolisme de couche IVa peut en effet séduire les jeunes esprits qui, dans leur propre évolution personnelle, vivent l'entrée, dans leur propre cortex, de l'énergie en couche IVa. La rencontre entre la perception lyrique de type symboliste individuelle et le retour archigénique du cycle crée une synergie enthousiasmante sur les jeunes psychés en mal de projet qui pourrait nourrir le généreux transport propre à sa génération. L'engouement pour le symbolisme premier convoie rapidement à la deuxième étape du retour archygénique : l'immersion en couche I du cycle vers les zones les plus anciennes où s'expriment les compréhensions littérales. S'engageant sur cette voie nourrie du symbolisme de couche IV et s'enracinant dans le sillon de l'intégrisme de couche I, cette jeunesse se trouve absorbée par la mouvance où elle espère vivre une exaltation à hauteur de son rêve.
Les convertis de l'Islam adoptent une religion respectable en soi. (Elles le sont toutes.)
Mais notre époque — ce XXIème siècle technologique et scientifique — en est-il encore à la modalité réflexive dont les religions ont fait leur terreau ? Se convertir à telle ou telle religion est parfois vécu par les concernés comme la panacée d'une promotion personnelle, l'achèvement d'une démarche spirituelle et l'entrée sur un terrain de certitudes éprouvées. Mais une conversion religieuse ne consiste-t-elle pas à se fondre dans une pâte intellectuelle inadaptée aux exigences du présent où prévaut la nécessité de comprendre le réel en un langage directement intelligible, présent où l'on ne saurait faire fi des apports prodigieux de la science ? Les convertis ne s'en trouvent-ils pas piégés par l'impasse religieuse en ce qu'elle mobilise leur sensibilité et intelligence sur un sens unique les conduisant vers les couches historiquement dépassées de l'entendement ?
Une reprise en main — pacifique et tout en douceur, il va sans dire — de ces ardeurs juvéniles serait souhaitable, non pour leur exprimer des reproches, mais leur expliquer l'erreur intellectuelle que génère la dissolution de leur moi dans la volupté passéiste qui les conforte dans une forme de paresse de l'esprit. Croient-ils que la simple dévotion suffise et que l'être puisse se contenter de l'observation des rites ? S'imaginent-ils qu'adhérer par la foi — et pour certains s'élancer vers des processus violents de Jihad ou des formes suicidaires de pseudo-martyrat puisse contenter la pensée cosmique ? L'effort véritable reste à produire qui n'est point de s'adonner à la forme religieuse (quelle qu'elle soit) d'un autre temps mais d'adopter la forme une actualisation de la leçon initiatique dépassant ce que le formalisme des formes archaïque a déposé.
Pour cela, proposer à cette jeunesse un enseignement initiatique actualisé, adapté à notre siècle et ne trahissant pas leur désir de vivre intensément l'expérience de la révélation. Le recours aux travaux exégétiques leur donnerait l'extase d'une compréhension supérieure et leur éviterait l'emprisonnement dans les couches anciennes de l'esprit.

Lire à ce sujet : La Face cachée du Cerveau.

… à suivre…

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