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mardi 17 décembre 2019

YHVH et Elohim. Ne pas confondre. (2ème partie) Par Dominique Aubier.

YHVH et Elohim (2è partie)
Par Dominique Aubier. Texte inédit.
(la première partie de ce texte est ici)


 Il y a 5 ans, Dominique Aubier nous quittait. Extraordinaire initiée, auteur du remarquable du livre « Don Quichotte Prophète d'Israël », de quelques 40 ouvrages et 23 films sur la Connaissance, elle nous a laissés certains textes inédits. Voici une étude qu'elle a écrite sur YHVH et Elohim. Deux entités à ne pas confondre. Parce que, rappelle-t-elle, « Dieu est le lieu du monde, mais le monde n’est pas son lieu» Une notion à engrammer et non à discuter…
  
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Qui a dit que de l’arbre de la science du bien et du mal, Adam ne devait pas en « manger » ? La traduction dont je dispose déclare que c’est l’Eternel-Dieu. Le texte hébreu nomme deux responsables associés, Yaweh et Elohim, le Tétragramme et la Nature. J'ignore pourquoi, dans la plupart des traductions de la Torah, cela ne nous est pas dit en français comme en hébreu. C’est grave parce que l’on voit apparaître, dans le climat de l’Hexagone, un Eternel qui fait concurrence à deux de ses ministres. Dieu s’empare de leur dossier et légifère à leur place. Cela se passe peut-être en territoire gaulois mais ce n’est pas  exact. En hébreu, Dieu soit loué !, les études  relatives à l’arbre du bien et du mal restent la propriété des commissions qui les ont réalisées et ce sont leur président qui les présente, clairement désignés par leur nom identitaire : Elohim et Yaweh. Non ! Yaweh puis Elohim. Il y a entre eux un ordre de préséance. Le Tétragramme décide le premier, Elohim vient ensuite paraphraser et montrer ce qui doit être compris. Et cela s’explique. Elohim, c’est la Nature, les choses qui sont là. Yaweh, c’est la règle qui les a commanditées, le système absolu qui régit l’unité structurelle. Les choses du vécu sont nombreuses, mouvantes et ne disent pas toujours qu’elles vivent d’une énergie venue d’ailleurs. Les pliures structurelles qui écrivent le Tétragramme doivent être connues, sinon la composition ce  nom imprononçable n’est pas compréhensible et le sens qui l’habite ne se déploie pas alors qu’il doit fulgurer quand on le regarde.

Etant maniaque, je sonde les lettres qui écrivent ces appellations titrées. Quatre lettres pour Yaweh. Cinq pour Elohim. C’est significatif dans un mode d’expression qui utilise à la fois les glyphes et les nombres. Quatre réfère au régime de la pensée inventive qui s’échelonne sur quatre niveaux d’organisation dans un cortex idéal. Cinq fait songer aux rythmes constructifs de toute substance, dans un corpus matériel. Quatre décrit le parcours réflexif de l’énergie évolutive dans une unité  idéale. Six couches, deux instances Bip et BOP, deux codons d’arrêt, le programme est irrépressible. Cinq compromet les montées métabolisantes, l’une générale à droite et à gauche sur cinq couches corticales d'Alef à Tzadé, l’autre fondée sur les cinq étapes scandées par les lettres finales. On voit par là que pour simplement lire en gros les noms d’Elohim et de Yaweh, il faut regarder les deux panneaux du Logiciel Kabbalistique et rapidement détecter ce qui appartient au régime de l’alphabet et à celui du cerveau. Même si l’exercice n’est pas complet, il a déjà l’avantage de montrer que ces deux Immanences ne sont pas Dieu en personne, barbe et auréole de mythologie populaire, mais deux entités associées dans le modèle absolu tel qu’il a été créé par celui qu’on ne nomme pas. On ne peut donner aucun charme baptismal à l’inimaginable Puissance qui a inventé l’alphabet et l’a mis en œuvre de telle manière qu’il soit l’information de base pour la Création et qu’il le reste pour toutes les unités appelées à l’habiter.
La sagacité initiatique déconseille de chercher à  voir au delà de la frontière du réel. L’homme a assez de travail pour comprendre ce qui se trouve de ce côté-ci de l’horizon astronomique. Se le tenir pour dit et bien dit. Ni Elohim ni Jehovah, ni Schadaï ni Yah, ni aucun des 70 ou 72 noms de la liste traditionnelle ne s’appliquent à l’essence transcendante et incompréhensible que les kabbalistes ont appelé Ein Sof : sans limites, sans fin.

אין-סוף
 
Cette précision devrait  éviter aux  écrivains modernes qui refont le Judaïsme à leur taille : ils sont nombreux à frôler l’hérésie quand ils hésitent à isoler la Création, à la voir dans sa vertu d’œuvre signées par un Créateur qui ne perd ni ses droits ni sa liaison d’amour et d’énergie avec ce qu’Il a fait. Même des érudits, historiens célèbres ou exégètes tombent dans le flou quand ils doivent concevoir une relation que les croyants n’ont pas eu peur de se représenter comme celle d’un mari avec son épouse. Une sentence talmudique le fait comprendre : Dieu est le lieu du monde, mais le monde n’est pas son lieu.
Notion à engrammer, non à discuter.
Elle prendra tout son sens quand le problème du bien et du mal sera étudié car si le mal fait du mal, ce n’est pas à l’Ein Sof que cela est dû. Les hommes, par leurs actions mauvaises, ne peuvent qu’altérer le cycle culturel dans le cerveau duquel ils sont des neurones substantiels. Mais en gênant l’accomplissement interne de cette entité intermédiaire, ils  peuvent freiner son dynamisme. Ce ralenti, à son tour, peut réagir sur le projet divin en cours de réalisation. L’empêcher, impossible. Ce n’est pas une question d’opinion, de croyance, ou de confiance dans l’engagement spirituel. C’est une affaire de cohérence,  de franchise articulatoire au sein d’un réseau où s’imbriquent plusieurs unités se raccordant avec une exténuante efficacité,  au gré d’une complexité qui serait  affolante  si la structuration sur le modèle de l’Absolu ne la rendait simple. Bien en mis en œuvre, le Logiciel Kabbalistique permet de voir cette simplification, donnant l’impression de croiser un regard venu de l’Ein Sof. Un médecin de mes amis m’écrit que c’est un magnifique outil fonctionnel  à  glisser d’urgence dans nos disques durs… Très durs de nos têtes.

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(sur clé USB)

— Sur Elohim et YHVH : Le Principe du Langage ou l'Alphabet hébraïque (livre).
Le Logiciel kabbalistique : film de la série Cinécode.
Le secret des Séphiroth : triptyque sur clé USB.
 

3 commentaires:

François-Marie Michaut a dit…

Très stimulant ce texte de DA.
N'ayant pas sa culture hébraïque, son accès n'est pas simple.
Me contentant d'une traduction en grec, puis latin, puis français issue de la Genèse issue des Septantes ( en fait 72 traducteurs pour le roi égyptien Ptolémée dit Wiki), je vais au début de Genèse :
Au début - j'entends "en tête" in principio en latin- était le Verbe ( Logos grec). Le Verbe ( parlé aussi bien qu'écrit ) était auprès de Dieu. Le Verbe était Dieu.
Est-ce une sottise de faire d'Elohim la figuration du Verbe, Dieu devenant ainsi Yaweh ? Un Qui-Fait absolu associé au Qui-Sait total lui insufflant son énergie.Oui, l'image d'une union sexuelle.

jp a dit…

Effectivement, les traductions ne contribuent qu'à égarer encore davantage les lecteurs lambda que nous sommes. Il y aurait ainsi Elohim, textuellement Les Dieux mais traduit par Dieu, suivi de Iawhe que l'on peut traduire par Je Suis mais que le texte présente sous la forme de l'Eternel.. Elohim semble ainsi initier la création en apparaissant au 1er verset de la Genèse tandis que Iawhe n'est introduit qu'au second verset. Le rythme est ainsi donné: 1,2....le binaire surgit de la manifestation. En fait, le rythme est donné par le nombre 5 (les 5 lettres composant le mot Elohim) suivi du 4 (les 4 lettres Yod, Hé, Vaw, Hé de Iawhé). Le 4 correspond à le lettre Daleth qui signifie (la) porte tandis que le 5 est la valeur de Hé, le souffle et par extension, la vie, la nature ainsi que le suggère Dominique Aubier.
Cette distinction entre le 4 de la matière, du carré, de l'ordonnancement se retrouve curieusement dans la mythologie grecque avec la création du monde par les Titans aboutissant au Chaos, au désordre que les Olympiens vont ré-ordonner en transformant le chaos en cosmos, c'est à dire en ordre. Toutefois, la distinction subsistera ensuite avec le dieu Pan (tout), surgit de la nature comme un lièvre de son fourré et venant contrebalancer à lui tout seul l'hégémonie de l'Olympe.
En conclusion, ne peut-on pas répondre à l'étonnement du lecteur lambda que le rythme binaire inhérent à la manifestation tombe on ne peut plus justement dans le texte de la Torah ?

Ann dit d'Algo a dit…

Un exemple qui permet de retrouver les deux ministres de l'Ein Soph : dans Entête de André Chouraqui page 97 ." et les venants ,mâle et femelle de toute chair venaient comme Elohîms le lui avait ordonné . IHVH (Adonaï est sur ajouté sur les deux lettres
centrales , c'est une précision de ma part )ferme la caisse sur lui .
N'est -il pas ici précision d'une administration de responsabilités justement distinguées ?