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vendredi 22 janvier 2021

Satan existe-t-il ? 1/3

Par Dominique Blumenstihl-Roth

Satan…
Tout le monde en parle, tout le monde en a peur ou le nie, si bien que lorsqu'il se présente, personne ne le reconnaît… même quand il vous étrangle, disait Goethe…
Où est-il, qui est-il ? Existe-t-il ?
Quelle question, puisque personne n'y croit.
Formidable fourberie quand il parvient à faire croire à son inexistence, de sorte qu'il puisse agir en toute liberté sans que personne ne l'identifie jamais. Pourtant, dans l'incognito de ses actes, il laisse entrevoir son être. Nous en constatons les effets, sans les rassembler sous le nom de l'entité qui en est l'instigatrice. Et l'on court après les symptômes…

L'aimable philosophe Cinthya Fleury parle du mal… Une entité dont elle mesure les effets et dont elle pense que la source se situerait dans le ressentiment. De là découlerait une impressionnante cascade de méfaits sociaux et culturels auxquels elle se propose de porter remède en recourant à l'humanisme. J'ai le plus grand respect pour la pensée humaniste, et je souhaite qu'elle réussisse à changer le monde au moyen des bons sentiments qu'elle propose. Je crains, hélas, que ce ne soit pas une doctrine assez puissante pour reverser le monde sur une politique en phase avec l'Esprit.
L'auteure a remarqué que quelque chose n'allait pas en France, quelque chose de fondamental. Qu'elle situe sur un comportement psychologique collectif qui serait le ressentiment. Ce diagnostic est incomplet. Car les Français souffrent de tout autre chose, dont le ressentiment est une conséquence mais non la cause. Et ce mal a été identifié il y a bien longtemps, par Montaigne : c'est le mépris.
 
Le mépris, grave maladie
Une grave maladie qui touche non pas la France — qui en subit les avatars — mais son élite. Nous sommes éduqués, dirigés, tout au long de notre vie, par des systèmes et des structures fonctionnant sur le mépris de l'être. Notre élite, formée dans les hautes écoles du pouvoir, sont recrutées selon des critères instrumentalisant le mépris. Maladie contagieuse, il contamine les échelons des hiérarchies, depuis les hautes administrations aux échelons subalternes où le dernier des misérables a sous lui quelque plus miséreux que lui qui, à son tour, trouve son souffre-douleur. Exemple en est donné depuis le sommet de la pyramide. Et c'est de là, pour se venger de ce mépris, que pourrait sourdre ce que la philosophe nomme le « ressentiment ». Là s'exprime non seulement la douleur de l'être méprisé matériellement — les Gilets Jaunes — mais aussi le cri de l'être qui a trop souffert de n'être pas autorisé à penser par lui-même, à dire « je ». En réponse, la matraque au nom du maintien de l'ordre d'Etat, le maintien du mépris en tant qu'institution. Et sa normalisation comme pathologie admise.

Pourquoi notre élite méprise-t-elle ceux qu'elle serait vouée à conduire vers la liberté ?
Notre élite méprise parce qu'elle a peur.
Peur d'être dépassée par une pensée qui surplombe sa superbe. Peur de n'être pas à la hauteur d'un enjeu mettant en cause notre relation avec l'esprit qui pense le monde. Cette peur procède d'une ignorance : l'ignorance de notre vocation. Le mal français vient de ce que l'élite française ne connaît pas la vocation du pays qu'elle prétend diriger. Qu'on lui indique où cette vocation se situe qu'aussitôt elle se rebiffe, car elle craint perdre son autorité, son prestige, ses avantages. L'élite demeure en-deçà d'elle-même, écrase ce qui pourrait la dépasser, et sachant qu'elle n'y accède pas, en nourrit une amertume, un désir de vengeance à l'égard de qui « Sait » mieux qu'elle. Et c'est là que s'installe le ressentiment dont parle la philosophe : un ressentiment qui se déploie rapidement en affirmation autoritaire s'agissant de soumettre un peuple à l'insuffisance de sa propre élite. La tentation fasciste naît de ce complexe d'infériorité : imposer à tout prix le peu que l'on sait, sous une avalanche de pseudo-compétences, tout en interdisant l'avènement de la véritable élucidation des choses.  C'est la tactique du Serpent…

Tout changerait si l'élite prenait connaissance de… 
la Connaissance. Non celle qui échoue contre le mur du réel, mais celle du réel lui-même, de la vie, telle que nous l'enseigne la voie des traditions multimillénaires… sous langage symbolique et dont le codage a été ouvert (cf La Face cachée du Cerveau). Cette connaissance-là peut mettre fin à tout ressentiment, car elle est partagée entre tous. Elle permet le discernement, l'intelligence, la clarté de vue. Elle écarte les confusions et identifie le mal là où il se trouve, y porte remède par sa propre existence. La Connaissance connaît le principe ontologique du mal. Elle connaît Satan et sait comment le réduire.
 
Le « diable » n'est pas Satan.
Des diablotins, il y en a partout. Experts en entourloupes et autres coquineries. C'est le menu fretin des petits tyrans qui empoisonnent l'existence. Mais Satan, c'est une autre affaire. Il n'intervient qu'en tant que maître du jeu qu'il veut imposer et il n'entre en jeu qu'à un moment précis…
Voici quelques indices qui permettent de cerner le « suspect ». J'en ai trouvé une remarquable description dans le livre Catalina, de Dominique Aubier et dans Lire sa vie.

— On reconnaît « Satan » au soin qu'il a de tout conditionner à la linéarité des choses. Il en prône le dogme, à l'image du serpent, dont les zoologues ont observé que cet animal ne cessait de croître tout au long de sa vie. Un serpent grandit toujours. Les échecs ne lui enseignent rien, si ce n'est qu'il réaffirme sans cesse la valeur de ce qui a conduit à l'échec, imputé aux autres. On le reconnaît en ce qu'il s'enfonce l'épaisseur des illusions qu'il a créées, et leur justification sous couvert de « progrès ». Il n'aime pas qu'on lui rappelle qu'il faut avant tout VIVRE, en accord avec les lois du Réel. Autre indice : il pratique l'idolâtrie du « faire ». Son absolutisme aboutit à une adoration des formes « faisantes », ne respectant aucune limite : il ignore la règle du Stop, l'arrêt évolutif, loi fondamentale de toute évolution. Son culte veut faire, refaire, relancer à l'infini, (« relancer la relance ») toujours en ligne droite, sans que rien ne perturbe son projet d'instaurer un ordre où seul préside le faire. Satan est la forme exacerbée du diable quand il dépasse le Tzadé Final 900.
— Ce n'est pas l'action qui est en cause, ni l'activité, mais l'excès entropique du faire, au-delà de l'arrêt prévu par le système du vivant. En cause, la persistance dans la volonté de ne pas respecter la loi de l'arrêt, de nier le nécessaire transfert de l'énergie vers l'En-Face. Transfert voulu par le programme évolutif dans tout cycle vivant, mais nié par le cycle culturel de « l'Occident de la pensée » sombrant dans ses obsessions hyponeuriennes.

Satan se dissimule sous la multitude de ses actes d'apparence toujours bien fondés par le « bon sens » (le sien, bien évidemment), car selon lui, l'urgence est de charbonner sans cesse, gonfler la chaudière quand bien même le train s'enfonce dans l'eau. Buster Keaton a mis en scène cette image dans un film muet qui illustre la courte vue au pouvoir, celle qui refuse de porter le regard sur la totalité des forces en jeu. A l'écran, la scène est vraiment comique tant le comédien, imperturbable et le plus sérieusement du monde, se persuade que même sous l'eau, sa locomotive poursuivra sa route sur des rails tirés à l'infini.
 
Satan brouille la vue. A faire croire que toutes choses se valent, le vrai le faux, il dit une chose et quelques temps après, le contraire. Pour lui, l'Arbre du bien et du mal est réversible et équivalent de l'Arbre du bien. Il vaporise un nuage d'inconnaissance tout en prétendant détenir le sens de toute chose, et trouve des adeptes soutenant son autorité qu'il récompense de gratifications flatteuses. Il ne dort jamais. Voudrait-on le dénoncer qu'il retourne ce qui le compromet et le justifie par un argumentaire inversé. Il rétorque, sans jamais se dégonfler. Selon lui, le progrès réside là où lui-même gouverne et il ne saurait en exister un autre.
 
Satan est de haute compétence. Sur-intelligent, sur-brillant, il épate tous ceux qui le côtoient par son agilité intellectuelle, son charme, sa répartie. Il domine les psychés et sait tout de science certaine. Sur-habile et sur-inspiré… D'où tient-il son savoir quasi universel ? Et quelle est l'étendue de ce savoir ?

Satan sait tout ce qui relève de son domaine. Il est le prince du Qui Fait, dès lors rien de ce qui se fait, se réalise, se pense dans cet empire ne lui échappe. Il est le grand expert de l'Hyponeurien. Il n'a aucun besoin d'apprendre ou d'étudier, il sait, de science innée, tout se qui se trame, se conçoit sur la branche quantitative dont il est le gardien. Toute la puissance de l'hyponeurien le sustente de son expérience et de son savoir. Sa compréhension est immédiate tant que le raisonnement obéit à sa logique. Le serpent qu'il chevauche à l'image de Samaël rampe sur tous les faits de ce monde et l'instruisent. Il sait qu'il existe un côté meilleur que le sien, il sait que dans sa reptation il existe des creux qu'il ne domine pas. L'Alphabet hébreu, dans sa forme d'arbre évolutif, tel que l'a conçu Dominique Aubier, rend compte de ces manques. Satan ignore les lettres droitières de seconde instance n'ayant pas de forme finale. Lamed lui échappe, Samekh lui est inconnu, Ayïn lui reste un mystère. Il prétend combler l'enseignement (Lamed), rejette la notion de cycle (Samekh) et avance sans regarder (Ayïn). De même entend-il bloquer l'énergie en Tzadé final (900), retenir le mouvement et l'empêcher de progresser vers le retour en Tzadé (90), interdire la montée droitière en Qof, Resch, Schin, Tav.

Gare à qui voudrait « discuter », négocier avec lui, débattre pour obtenir une concession. En effet : on ne discute pas avec Satan car tout « débat » finit par sa victoire.
 
Satan ne connaît que la manipulation et non l'échange. Sa stratégie consiste à tout ramener sur son propre terrain, celui de l'affirmation des forces du « Ma » à l'exclusion du « Mi ». Il est le grand séparateur, le pourfendeur de la structure unitaire à laquelle il veut substituer la faction qu'il domine. Etre « tout », précisément parce qu'il sait qu'il n'en est qu'une partie. Et n'emportant pas la mise, il en éprouve le « ressentiment », la haine de l'Autre : cet Autre auquel il n'accède pas et dont il ne connaît pas le secret.
 
Il lui importe donc d'empêcher la Connaissance qu'il n'a pas de s'exprimer.
Et à cette fin, il recrute à tour de bras, médias, intellectuels, politiques… qui, la main sur le cœur, sans même s'en douter, soutiennent son projet par leur adhésion à la convention des idées reçues : il fait feu de tout bois, y compris des meilleurs sentiments pourvu qu'ils servent sa cause. Tout chez lui est calcul. Mensonge et vérité se mêlent, et sans hésitation, quand cela lui sert, il lance de poignants appels à l'humanisme. Technique bien rodée, celle de sa dévotion et son respect pour le sacré quand ce n'est que simulacre. Molière en a dressé un portrait sévère dans sa pièce de théâtre, le Tartuffe, où il dénonce si bien les subterfuges de l'hypocrite surdoué que la censure de l'époque en a interdit les représentations publiques, tandis que paradoxalement le roi soutenait la pièce et son auteur.

Satan, une de ses délectations, c'est de dire… en partie la vérité.
C'est une phase essentielle dans la jubilation qu'il a de lui-même. Car tromper son monde, asseoir sa supériorité ne lui suffit pas. Voir la défaite de l'Autre lui plaît mais ne le satisfait que provisoirement. Il voit le malheur qu'il cause et organise, s'en réjouit… et propose ensuite d'en être le consolateur, puis le réparateur bienveillant. Usant à cette fin des instruments de son propre système, il en augmente les méfaits. Quand le désastre est total, après qu'il ait pleinement déployé son jeu face à la naïveté commune qui n'a aucun imaginaire pour comprendre l'essence du mal, il s'emploie à délivrer un discours… pseudo-initiatique, emprunt de grandes formules pompeuses où il simule sa maîtrise de la Connaissance. On voit alors apparaître dans son langage une sorte de « new spirituality » ne craignant pas d'en appeler au sacré, à l'universalité, et même aux valeurs de l'esprit. A condition qu'elles n'y soient jamais.
« Je crois aux valeurs de l'esprit… » sera une phrase-clé, qu'il soufflera habilement à l'oreille de quelque spiritualiste naïf. Et ce sera en toute en ambivalence jubilatoire, car l'esprit auquel il croit, c'est surtout le sien, à l'instant même où il gruge le monde.

Satan se modernise, s'adapte. Il n'est jamais pris de cours. Une de ses astuces, c'est de jouer « cartes sur tables ». — Eh oui, je vends des armes à tous ceux qui en veulent, parce que je parle à tout le monde… (c'est le credo de la diplomatie française) y compris à ceux pour qui l'humanité n'a que peu de valeurs… C'est comme ça. On ne peut pas faire autrement. Je le fais et j'assume…  En cela, absolument sincère, Satan estime que nous sommes assez mûrs pour supporter son aveu. Il table sur notre propre asservissement à ses critères que nous avons fini par accepter comme inévitables. Et au lieu de notre insurrection, il obtient sinon l'assentiment, du moins l'acceptation silencieuse de la majorité qui n'a même plus la capacité de détecter l'imposture.
Mais cela ne lui suffit pas.

Il est l'agent de la déliquescence générale, qu'il induit par son langage. il a recours au Verbe. Il en est un expert et s'en estime le maître. Satan n'a-t-il pas défié Dieu ? Défier l'esprit de l'Homme ne serait donc pour lui qu'une faible performance s'il ne rencontrait sur son chemin quelques initiés qui savent le reconnaître… et le réduire. — Nous y travaillons ici même, dans ce texte.

Satan est menteur, imposteur, tricheur… mais il veut… que cela se sache. Que cela soit connu de tous. Il s'ennuie, seul, à rire de ses forfaits, aussi se laisse-t-il démasquer. Il avoue publiquement ses crimes : « voilà qui je suis… » Et jubilation suprême quand il nous rappelle : « et c'est vous qui m'avez choisi, cru et soutenu même quand je vous ai enfoncés » et c'est vous-même qui allez me pardonner, parce que vous êtes bons et généreux. Maintenant, éprouvés, et réduits, vous n'avez plus la ressource d'envisager une alternative, vous êtes liés à moi, vous êtes « devenus moi ».

Seule, en face de Satan, se dresse la Connaissance. 
La vraie Connaissance. Sans compromission, dans la droiture de son être, « ici et maintenant ». Elle est la branche qui ne cède pas, et par quoi le cycle nouveau peut recommencer. C'est sur elle que naît Chet, le troisième fils d'Adam.
L'initié « bat Satan », il ne se contente pas de décrire ses turpitudes. Il le « lessive » par des actes lui retirant l'énergie. L'initié réalise alors un exploit mis au point selon la stratégie initiatique, établie selon les règles de sa doctrine éprouvée. L'une de ces initiatives consiste à créer un symbole conditionnant la défaite de l'Adversaire. Ce symbole préfigure la déroute du prince du mal… Et cet article, ce texte que vous êtes en train de lire y participe. Son effet, soutenu et accompagné par les initiatives des initiés du monde, pourrait mener au grand changement civilisateur.
 
— Quelques lumières sur Satan, le Serpent… Un grand chapitre y est consacré dans le livre de Dominique Aubier : Catalina.
Et dans Lire Sa vie
 
La suite de cette étude : 
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samedi 9 janvier 2021

Le Cantique des cantiques… Commentaire initiatique


par Dominique Blumenstihl-Roth

« Ma tête est couverte de rosée… » (Cantique V-2)

Pour bien commencer l'année, je propose d'entrer dans le magnifique texte du Cantique des Cantiques…

A la fin d'un article précédent, j'ai parlé du Cantique des Cantiques, et de son premier chapitre où d'emblée, la belle amoureuse du roi Salomon déclare qu'elle serait noire. Je suis entré dans le codage hébraïque du mot. Un lecteur bien intentionné s'en est effarouché. « C'est trop pour moi… », disait-il, subissant une sorte d'overdose bouleversant sa tranquillité d'âme.
Fallait-il supprimer le dernier paragraphe de mon texte, en rester à la gentille sociologie décrivant les faits ? Enlever ce qui gêne… c'est-à-dire le décodage hébraïque ? Pour donner raison à la pensée ordinaire qui surfe sur les vaguelettes ?
D'autres Lecteurs, désirant en savoir plus, m'ont au contraire demandé si je pouvais apporter des précisions sur le sens initiatique du verset (Cantique I, 6).

Combien de vérité une personne peut-elle supporter ? Combien de vérité un homme peut-il dire ? J'ai décidé de ne pas me soumettre à la peur de ceux qui estiment que la pensée doit se réduire à leur parcimonieuse capacité d'entendement. Car j'aime ce qui me dépasse, j'apprécie qui en sait plus que moi, je respecte les Maîtres. Et si je ne parviens pas à comprendre, je m'en prends à moi-même et j'insiste afin d'y parvenir.
J'entre donc dans le vif du sujet, le Cantique des Cantiques, et son verset I, 6 :
« Ne me méprisez pas à cause de mon teint noir… » (Al teroni chéani cheharhoret).
 

Le mot « noir », dans le sens « assombri » s'écrit, dans le Cantique :
ֹשחרחרת
Schin, Het, Resch, Het, Resch, Tav.

Dans une note en fin de texte, j'indiquais que les lois du Verbe (Schin) s'édifient en Gauche et Droite (Het) du Cerveau (Resch), et que le Redoublement en est une loi, car Het et Resch sont répétés, en seconde instance. Du Schin en initiale au Tav, lettre marquant la fin du cycle des 6 lettres du mot, se déroule ce redoublement du Het-Resch. On comprend par là que l'humanité, si elle veut maîtriser le haut niveau du Schin, celui du Verbe et aller jusqu'au Tav, dernière lettre de l'Alphabet, devra se doter d'une solide compréhension du Code des Lois cérébrales et de la Vie. Le Cantique en est la glorification sous l'aspect de l'union des deux amants formant les deux piliers du Het (les deux hémisphères liés) sous gouverne du Code Rosch.

Ce décodage s'appuie sur le livre de référence Le Principe du Langage ou l'Alphabet hébraïque et la série de films les secrets de l'Alphabet hébreu.
Regarder de près le mot cheharhoret. Deux Het, dont chacun est pourvu de deux piliers. En tout, quatre piliers de forte assise encadrent de part et d'autre le premier Resch. 

ח ר ח

Belle évocation de la structure cérébrale en deux hémisphères. Ressortent les lettres Schin en première position et Tav en dernière.
ש ת

Ce qui écrit le mot Chet. Un nom bien connu, s'agissant de celui du troisième fils d'Adam. L'équation lettrique que présente le mot cheharhoret permet de comprendre en quoi Chet, né après le désastre criminel de Qaïn, relance une génération qui, partant du Schin, aboutit au Tav, en intégrant l'enseignement de Het et de Resch par une réitération- redoublée du processus. Chet naît en réparateur ; il réalise le tikoun et en donne la clé. Elle se situe dans l'intelligibilité du Code Rosch. Le Code des Lettres. Le Cantique en est la partition.

La « noirceur du teint » 
de la fiancée du roi serait selon certains commentateurs liée au culte du soleil auquel l'amoureuse se livrait. Je doute que le Cantique s'en soit tenu à une affaire d'idolâtrie qui aurait en quelque sorte « grillé » la belle Sunamite. S'agissant d'une métaphore au cœur d'un ouvrage de haute portée initiatique, c'est à mon sens la Connaissance qui est en cause. C'est en raison de la surexposition au soleil de la Loi que la jeune femme, en partenariat avec Salomon, peut se dire « noircie », toute chose éclairée de façon intense finissant par ternir.
Sous l'influence permanente du soleil (Connaissance, empire du Mi), la lune (sciences, empire du Ma) resplendit. C'est pourquoi la Tradition dit : « A l'époque du roi Salomon, la lune était pleine ». Gauche et Droite étaient unies sous l'autorité de la Connaissance. L'union du Mi et du Ma prospérait. Epoque préfigurant une union devant s'opérer, un jour, entre Connaissance et sciences. Le Cantique dit : « belle comme la lune, éclatante comme le soleil » (VI-10). La science sera belle, « éclatante comme », ce qui ne signifie pas qu'elle sera à la place du soleil. Elle sera éclairée de son éclat et restituera une réverbération d'un influx qu'elle reçoit. La lumière des sciences est indirecte, procédant de l'observation du réel, de la réflexion humaine : elle n'est pas issue de la révélation mais de la déduction.

Salomon s'entourait d'une multitudes de femmes.
Le judaïsme orthodoxe le lui a reproché au titre de la morale, mais une lecture initiatique de son comportement peut légitimer ce qui pourrait paraître comme une légèreté. En effet, l'image du roi encerclé de femmes évoque la Connaissance unitaire autour de quoi gravite la multiplicité des sciences, dont chaque femme représente alors une discipline. On retrouve cette imagerie dans l'hindouïsme où Krishna, auprès de Radha, sont cernés de cercles concentriques composés de femmes dansant autour du couple divin. La profusion du Qui Fait est symbolisée par les femmes papillonnant autour du roi aux innombrables maîtresses, et cela correspond à une donnée réaliste de la dualité où le Qui Fait procède en entropie expansive et centrifuge tandis que le Qui Sait se concentre en un processus de synthèse unitaire.
La lune pleine évoque la lumière reflétée du soleil : le Ma ne possède pas de lumière qui lui soit propre, il est soumis à la puissance du Mi. Bien que « pleine » — entendre au sens de la parturition — la lune accepte d'entrer en modestie : elle se couvre d'un voile afin d'atténuer sa brillance pour laisser au soleil tout l'éclat.
Le soleil (Qui Sait) chauffe et éclaire le monde, tandis que son partenaire lunaire ne dispose que de la lumière réverbérée, atténuée, ne révélant pas l'exact contour des choses. Par analogie : la Connaissance (soleil) et les sciences (la lune en ses différentes phases et stations). Les sciences toujours incertaines et en débat, progressent au rythme de leurs théories successives et trouvent en la lune leur astre tutélaire. A observer la lune attentivement, les sciences pourraient s'en inspirer pour adopter une éthique d'humilité et de respect.

Le Cantique prépare à recevoir l'élucidation
Il travaille à notre maturité afin de faciliter le passage dans le cycle du dévoilement : il est annonciateur du messianisme, il élève le niveau de la perception en stimulant la sensualité afin que le lecteur, subjugué d'érotisme, sente l'effet de la caresse des Séphiroth. Le Cantique « prépare » : c'est un texte conçu en symboles et métaphores, écrit en un style poétique codé dont il faut ouvrir le secret. C'est un texte-décret, donne informationnelle qui attend sa seconde instance, celle de son décryptage afin de pouvoir s'incarner dans l'étoffe matérielle. C'est là le procédé classique du Redoublement : c'est toujours en seconde instance que l'on découvre la présence concrète de l'information. A lire le Cantique, on peut augurer la réalisation de la promesse. La seconde instance, celle à laquelle nous travaillons, est décisive, les Maîtres de la Loi la qualifiaient de « bonne » en cela qu'elle est résolutive. Le Cantique est un « Bip » ; il pense le « BOP » et connaît son avenir. Il écrit les phases I, II et III du cycle en 6 étapes (6 lettres) et nous informe du procédé du redoublement dans ce mot cheharhoret.
Il est le guézer (décret) d'origine laissant réapparaître le Rosch primordial et son fonctionnement systémique. L'émergence du mot correspond à un rassemblement du Code et sa relance, mais cette fois pourvue du décodage.

ֹשחרחרת

Le Cantique soutient le double-éclairage, la double-vue sur le monde, union Connaissance et sciences. Il appelle à l'émergence d'une aurore surmontant le « dialogue Connaissance-sciences ». Ce moment s'inscrit dans un temps strictement imparti ; il est situé, sur l'Alphabet hébreu tel qu'il se présente sous la forme de l'édifice en Y conçu par Dominique Aubier, après que l'énergie ait quitté le Tzadé final 900 pour revenir vers le Tzadé 90 et monter vers le Qof. L'Union des Contraires se produit en Tzadé 90 quand l'énergie, quittant le Tzadé final, rejoint la branche droitière. Autrement dit : « la lune renonce à sa brillance et rejoint l'éclat solaire, tout en sachant ce qu'elle lui doit. » L'opération initiatique de l'Union Connaissance et sciences, appelée par le Cantique, a été menée de main magistrale dans le livre La Face cachée du Cerveau qui en établit le compte-rendu.

Mais le projet évolutif ne s'arrête pas là,
et le Cantique ne manque pas de le dire. L'énergie monte dans l'espace des quatre dernières lettres, Qof, Resch, Schin, Tav et c'est dans cet espace solitaire et sans en-face qu'intervient la phase de survie, de sur-évolution. 
(Pour en suivre le processus, se reporter aux schémas de l'Alphabet tels qu'ils figurent dans les livres et films de Dominique Aubier.)
« Quelle est celle-ci qui paraît comme l'aurore ? » demande le Cantique, après que l'union amoureuse ait eu lieu. C'est dans ce lieu que « la vigne bourgeonne », que les « grenadiers fleurissent » (Cantique VI-11). C'est ici que la structure Rosch (cerveau) montre pleinement (Tav) ses lois (Schin). Le verset VII-6 du Cantique devient compréhensible : « Ta tête (Roschek) est élevée comme le Carmel. » Le principe cortical est donné, chanté (chir hachirim), compris, enseigné. La règle de la dualité en Droite et Gauche, Qui-Sait / Qui-Fait se donne à voir — il était déjà annoncé dans le Het du mot cheharhoret, confirmé pas le verset VIII-3 « Sa main gauche est sous ma tête et sa droite l'enlace ». Voluptueux enroulement de l'être dans la structure ontologique des Séphiroth de Droite tandis que celles de Gauche en soutiennent l'armature.

Cet espace unifié abrite le fonctionnement de la dualité. La Connaissance de la structure, de son système et son énergie créent la surprise : « Quelle est celle-ci qui monte du désert appuyée sur son Bien-Aimé ? » La Connaissance réellement universelle surgit, presque à l'impromptu. D'une part, les maîtres ont fait le nécessaire pour que le message traverse les siècles — maintenance de la mémoire — ; d'autre part, certains d'entre eux, à échéance historique régulière, ont produit l'actualisation indispensable du langage afin que le sens demeure intelligible et que les formes anciennes de la transmission puissent s'ouvrir à l'explication du modèle de référence Rosch.
Dans ce seul mot, Rosch, un chapelet d'archétypes s'égrainent, dès le premier mot de la Torah, le fameux « Berechit », centré sur Resch et Rechit. Commencement de toute chose, de toute vie, d'emblée s'affirme l'identité de Rosch. On lira à ce sujet le livre L'Ordre cosmique, ouvrage essentiel pour qui désire comprendre l'étendue du premier verset biblique.

Le Cantique, en son ouverture
spécifie le caractère de la partenaire du roi. Elle se dit cheharhoret dont nous avons vu que ce mot conçu en redoublement de la phase Het-Resch s'insérait entre les lettres Schin (initiale) et Tav (terminale). Or Schin, associé à Tav, qui servent d'accolade dans Che / hahor / et, écrivent le mot « Cheth » : c'est le nom du troisième fils d'Adam. Celui par qui la survie est assurée, par qui les générations se régénèrent, après l'échec d'Abel et le désastre de Qaïn. Par Cheth, tout redevient possible car il sauve le Schin et le propulse jusqu'en fin de cycle, comme son nom l'indique. Le codage du mot cheharhoret est établi sur le nom de Chet, héros biblique ayant reçu la confidence adamique de la structure d'absolu (Resch) et la connaissance des archétypes du Redoublement, de la Dualité et la notion des cycles.
Le Cantique, faut-il le redire, est un livret codé, bien au-delà de la « poésie lyrico-érotique » qu'il laisse apparaître en surface. Sa canonisation dont une tradition a dit qu'elle serait due à Rabi Aqiba ne s'explique qu'en raison de ce codage. Il est, comme le Séfer Yetsirah, un ouvrage-clé dont le chiffrage ne s'ouvre qu'au moyen de la grille des Lettres. C'est alors que le subliminal caché se livre, grâce à quoi « dès le matin, nous verrons si les vignes bourgeonnent… » (Cantique VII, 13). Le secret en est scellé hermétiquement « Mets-moi comme un sceau sur ton cœur… » (VIII-6), mais non impossible à dégager pour qui en possède la formule ayant servi au cryptage. Le « jardin fermé », la « source close », la « fontaine scellée » (IV-12) se donnent à qui détient la clé du sceau, autrement dit le Code des Archétypes, et le Code des Lettres gravées.

L'écriture gravée sur les tables…
Ne pas en précipiter la libération. Le Cantique nous avertit : « N'éveillez pas, ne réveillez pas l'Amour avant qu'il le veuille » ( III-5). Ce fut le mérite d'Abraham de n'agir que sur injonction des signes, ni avant l'échéance, ni après. De même la délivrance du Code ne put se faire que lorsque la lune fut pleine, c'est-à-dire lorsque l'état du savoir issu du Qui-Fait fut capable de se présenter face à la Connaissance, déjà informée et qui restait en attente du progrès de la pensée humaine. Alors, l'Amour put s'éveiller. Ne pas devancer l'appel de l'Union, mais ne pas tarder d'y répondre ou l'ignorer quand l'appel retentit : la précipitation conduit à l'échec, tout comme le retard empêche l'émergence du nouveau sous le prétexte d'être indéfiniment gardien d'un secret qui demande tout au contraire de ne l'être plus.
Le Cantique invite à entrer dans le jardin, précédemment clos ; il en ouvre la porte : « que mon Bien-aimé entre dans son jardin et qu'il mange de ses fruits exquis » (IV-6). Nous sommes donc conviés, non pas à interdire l'accès à cette Connaissance, mais à en favoriser la dégustation, dès lors que les temps sont mûrs. Et ils le sont, compte tenu des travaux réalisés par les sciences (Qui Fait) sondant la structure du Cerveau. Dès lors le Cerveau-Rosch, organe restituant l'image du Modèle si magistralement chanté dans le Cantique est voué à se dire, se montrer. 

C'est pourquoi il est écrit « l'écriture gravée sur les tables… » (Exode XXXII-16). Les secrets gravés sur les tables de Moïse ne sont rien d'autre que les Lettres et leur Principe. Ces Lettres gravées ne sont point scellées, et les kabbalistes le savent bien : le moment venu, ces secrets s'ouvrent à tous. Les lettres sont libérées et autorisent la liberté humaine. Le Talmud enseigne qu' « il ne faut point lire "gravée" (Harout) mais "liberté" (Herout) ». Les deux mots « gravée » et « liberté » s'écrivent en effet avec les mêmes consonnes. Il en découle que seul est libre celui qui comprend le sens des Lettres gravées. Le temps est venu, nous sommes tous appelés à être libres. A connaître le Code de la liberté… et à chanter le chant d'amour du Cantique…

L'art de lire le sens des Lettres :

 

vendredi 1 janvier 2021

2021 : une nouvelle ère commence ici et maintenant

par Dominique Blumenstihl Roth

Mon dernier article sur le blog se terminait sur une lecture du  Cantique des Cantiques. Cela m'a valu quelques réactions très intéressantes. Comme celle de ce lecteur qui me prie de ne pas divulguer davantage… de secrets qu'il estime devoir rester… secrets.
Au fond, il faudrait continuer de lire les Textes au raz des paquerettes, au niveau du commentaire redondant. Il en est de même pour lire les événements de la vie : se contenter, comme les médias, de la description de surface, et gloser sur un pseudo-décryptage qui ne consiste qu'à détailler l'apparence, la décrire sans jamais aller au sens, tout en prétendant le chercher. A condition qu'il ne vienne jamais.

Dans mes textes, dans ma pensée, et en droite ligne des enseignements de mon Maître, je suis résolu, pour cette nouvelle année 2021, à appliquer plus que jamais les process initiatiques pour comprendre les événements.
2021 : 20 désigne la valeur de la lettre Kaf. Et 21 écrit Caf Alef, c'est à dire : « ici »
La lettre Kaf ouvre le second cycle, après que les 9 premières lettres d'Aleph à Tet se soient activées et que leur énergie (Yod) pénètre dans le seconde grand cycle qui commence par Kaf. Nous y sommes, ici et maintenant, à l'entrée d'un nouveau grand cycle où « plus rien ne sera comme avant », n'en déplaise à ceux qui voudraient retrouver les choses comme si rien ne s'était passer.
Qui peut croire que tout va recommencer « comme avant » ?
Qui peut croire que Covid19 n'a été qu'une parenthèse dans la fuite linéaire en avant ?

Un immense « Stop » a été prononcé, marqué et vécu. Et ce n'est pas terminé. La science elle-même, désemparée, se voit obligée de réviser sa posture, car elle est confrontée aux questions d'éthique.
Et il ne suffit pas de traiter d'ignorants ceux qui refusent de se faire vacciner pour avoir raison.
Ce qui est contesté, dans le vaccin, c'est l'autorité, le pouvoir. Dès que le terme « haute autorité » est prononcé, aussitôt l'âme se rebiffe. Car qui attribue l'autorité à ces hautes instances scientifiques, si ce n'est la science elle-même, s'attribuant son satisfecit d'auto-proclamation ? Rien ne sera comme avant et la science devra réviser son statut (cf La Synthèse des Sciences). Elle n'est qu'une manière de penser le monde, de voir le monde, et ne saurait imposer en universalité ce qu'elle pense avoir compris. C'est cet ostracisme des sciences (et non le « vaccin » en tant que tel, me semble-t-il) que l'opinion conteste. Le culte (au sens religieux) que l'on voue au scientisme et ses prêtres en a pris un coup… A chaque époque ses veaux d'or.
Je sais qu'en écrivant cela, je serai traité de blasphémateur du progrès, et je risque de passer pour un complotiste. Et c'est vrai, je crois qu'il existe un complot. C'est la Vie elle-même qui complote contre nos projets souvent absurdes… La Vie a décidé de sauver la planète, et la sauvera, à sa manière, puisque nous sommes incapables de donner corps à ce projet.
De même la paix au Proche-Orient se fait, se fera… avec ou sans l'accord des uns et des autres. Le temps est à l'œuvre, la mort aussi, nous rappelant que dans ce monde, il n'y a pas de survivants. Donc des vivants, priés de vivre à 100% leur vocation et réaliser ce pourquoi ils sont faits. C'est ici et maintenant.

Je continuerai donc d'écrire sur ce blog. Et au cours de l'année, je prévois de publier un livre. Le sujet pourrait vous intéresser : comment, contre ma volonté, « à l'insu de mon plein gré » j'ai rencontré le Maître et comment je fus attrapé… Le titre en est : La Señora. Vertige garanti, dépassant la fiction qu'un romancier pourrait inventer…

Ce qui donne parfois le tournis, dans mes textes, c'est le fait que je ne les construis jamais selon le protocole scolaire de la thèse, antithèse, synthèse, conclusion. J'ai remisé cette logique de la pensée qui glisse sur le monorail de la linéarité. Elle est parfois efficace, voire convaincante — pour qui s'en laisse séduire — mais elle ne répond pas de l'organisation de la Vie. Le réel ne fonctionne pas selon la modalité des relations de cause à effets. Elle obéit à d'autres lois… et les initiés les connaissent.
La pensée linéaire, nous l'expérimentons tous les jours, nous y baignons, c'est même le jus de la « philosophie des Lumières »… dont on s'aperçoit qu'elles éclairent bien peu tout en promettant beaucoup. C'est une pensée qui consiste à décrire indéfiniment les choses depuis différents points de vue et parfois même avec une certaine hauteur… un regard tournant autour d'un vase que l'on observe en le mesurant de tous les côtés, et à force de le décrire on s'imagine en avoir goûter le vin qu'il contient. C'est la technique des médias, celle que l'on enseigne aux journalistes, celle que l'on enseigne en sciences sociales, que capter l'écume des choses, trouver quelques liens afférents, construire une articulation qui semble tenir… et inventer une théorie qui en cimenterait la thèse. J'ai remarqué cette technique à l'œuvre dans l'affaire du Covid. Des dizaines d'experts, « doctissimes et savantissimes », comme dit Don Quichotte, nous « expliquent », nous rassurent, et accessoirement, nous mentent. Ils en ont le droit, dans la mesure où ils émargent à la grande confrérie de la science-en-marche au service du progrès-qui-ne-s'arrête-jamais. Et qui étale ses diplômes et titres, ses quartiers de noblesse nobelissime… devant l'assemblée des gueux ignorants et que nous sommes.
Oserais-je poser une question à propos de l'ADN, de l'ARN-messager ? M'interroger au sujet de l'éventuelle inscription de son information dans le noyaux cellulaire, et son influence dans la construction de la protéine ? Pauvre ignare me répond-on d'emblée, vous ne savez rien, vous ne pouvez pas savoir, faites confiance, puisqu'on vous le dit.
Efficacité du vaccin ? En linguiste et sémiologue (chercheur du sens), j'ai remarqué que le terme de « vaccin » était appliqué à une procédure technique qui consiste à manipuler le codage de l'ARNmessager. Il m'a semblé que l'emploi du mot vaccin était une facilité de langage… de même a-t-on longtemps parlé de vaccin pour le Sida, sachant bien que le mot était impropre. Mais pour le grand public, ça fera l'affaire. Qu'ils obéissent, qu'ils adorent l'idole, qu'ils se prosternent et… qu'il se taisent.
« Le réel fonctionne-t-il en réfléchissant sur les livres scientifiques des experts décrivant ses usages ou agit-il comme le lui ordonne le système logique qui l'habite ? » demandait Dominique Aubier. La science, nous en faisons bon usage, tant qu'elle reste à sa place sous le contrôle de la pleine conscience qui lui rappelle qu'elle n'est qu'une analyse sélective de la réalité, qu'elle est donc inaboutie et incertaine par nature. Dès lors la pensée scientifique devra apprendre la modestie, car dans l'affaire du Covid19 comme dans bien d'autres, elle démontre surtout qu'elle ne tolère rien… sans le dissoudre… dans son acide.

La pensée initiatique est tout autre.
Elle est non-linéaire, non causale. Elle use de symboles, tout en sachant ce qu'ils sont et à quel endroit ils sont actifs. Elle maîtrise la notion de cycles, de niveaux d'organisation. Elle est libre et ouverte à l'impromptu de la vie, donc libre de tout calcul d'intérêt. L'initié est libre, étant disponible à « la pluie de lumière ». Ce qui ne l'empêche pas d'élaborer sa pensée selon un corpus doctrinal extrêmement subtil, soit configuré par sa Tradition, soit reçu en enseignement direct de son Maître. Ce Maître peut être une personne qu'il côtoie à titre personnel, soit un informateur dont l'énergie traverse le temps et l'espace. Ibn' Arabî en parle dans tous ses ouvrages, lui qui a été formé par Khadir, son mentor céleste. 
Pour ce qui me concerne, je ne me suis jamais caché d'avoir été formé à l'école de Dominique Aubier et d'avoir bénéficié de cet enseignement exceptionnel, tiré de la grande leçon cervantienne (Cervantès) par Don Quichotte. En droite ligne du Zohar, du Sépher Yetsirah. Et d'être propulsé dans le monde, comme le Quichotte, au gré de la volonté de sa monture. Afin que la pensée initiatique sorte de l'enclos limité de la Tradition et se répande et touche les âmes de tous. Je pense à ce titre agir comme Sancho Panza, bien que je sois encore loin de sa perfection.

Comme Sancho, je ne suis pas extérieur à ce que je dis. Il n'existe pas, dans l'initiation, de « geste barrière » qui maintienne la distance entre l'être et sa parole. Tout au revers de la philosophie qui n'engage jamais à rien. L'initié n'a pas de « regard prétendument objectif » sur le monde : il est dans le monde, réaliste et impliqué à 100%, à la fois regardé et regardant. Il n'est ni extérieur ni supérieur à ce qui se déroule, il est dans le monde, fait corps avec ce qui l'entoure à tout instant, et tout participe de sa pensée. Il a toujours à l'esprit le Code. Car il sait que le réel est construit selon des règles dont les lois ont été codifiées. Les millénaires de l'expérience humaine, inspirée par la révélation et l'observation, ont permis l'élaboration de ce Code.
L'Homme en sait long sur le monde… mais il semblerait, si j'en crois l'actualité, qu'il n'a rien retenu. Quelle étonnante déperdition de savoir, organisée, voulue par les systèmes d'obédience hyponeurienne qui prétendent être les seuls détenteurs du vrai. Il existe un Code du Réel et de la Vie, selon quoi les événements se déroulent, une logique systémique absolue qu'il est possible de lire, comprendre… pour peu que l'on se dote de la bonne grille de lecture. Il existe des scientifique sérieux, comme Michael Denton qui pensent que « l'Homme et l'évolution ont été engendrés par quelque processus orienté vers un but mystérieusement inscrit dans la nature des choses depuis l'origine… » (cf The long chain of coincidence).

Les initiés — j'espère un jour en être — sont les sentinelles commises à la surveillance du temps. Ils suivent « le chemin de l'éléphant ». C'est le chemin du cœur, autrement dit, en hébreu, le mot Leb. Qui s'écrit Lamed Bet. C'est-à-dire qu'avoir du cœur, ce n'est pas s'adonner à un méli-mélo sentimental, mais connaître (Lamed) les lois de la structure (Bet), se les approprier, faire corps avec elles. C'est alors que le cœur palpite plus fort car il est dans le vrai. Le cœur (nous en avons tous le monopole) ne se coupe pas en séquences, il forme une unité, et l'organe cardiaque que nous portons dans la poitrine en est le témoin…

C'est maintenant, à cet endroit du texte que je devrais introduire une technique de lecture des signes. Car avoir du cœur, c'est en connaître le contenu et le partager. Cela fera l'objet d'un prochain Blog où je parlerai de la lecture en quatre niveaux d'organisation… pour ceux que cela intéresse.
Qu'au moins 3 lecteurs me disent d'aller plus loin.
En cela je respecte précisément la règle que je prétends exposer…

Bonne année 20 / 21 !
Entrée en Kaf, valeur 20 qui signifie « ici » 
et aussi « vrai », Hayah (Hé, Yod, Hé)
Avec 21, qui signifie le  « devoir » … (Het, Vav, Bet, Hé)
Donc :
Bonne année 2021, ici et maintenant, dans le vrai du devoir à accomplir… Avec cœur et avec vous.