Bonne année 2022
à tous les amis de Don Quichotte !
Le Mi et le Ma dans le variant Omicron,
par Dominique Blumenstihl-Roth
Mi et Ma,
c'est une notion kabbalistique développée dans le Zohar, que Cervantès
reprend dans les aventures de Don Quichotte. Ce dernier, en effet, lutte
pour sauver la princesse Micomicona. Dans ce nom, on retrouve deux fois le mot Mi, désignant les informations divines se déversant sur terre.
Dans Don Quichotte, le royaume de Micomicona a été dévasté par un géant, du nom de Caraculiambro. Don Quichotte est résolu à affronter le géant afin de restaurer les droits de la jeune Dorotea en qui il voit l'incarnation de la princesse de Micomicona. Le nom de Dorotea
est lisible au moyen des clés initiatiques issues de la connaissance
hébraïque : Don Quichotte veut sauver les générations, en hébreu et-Doro et asseoir le Mi sur le trône Coun. Le trône du Mi s'écrivant alors Micouna. Assorti de la répétition Mico par application de l'archétype du Redoublement, devenant Mico/micona.
En attendant le retour de la légitime autorité du Mi, le géant fait des ravages ; il a chassé Dorotea, exilée.
Il
est bien possible que nous en soyons là : le géant a pris le pouvoir,
avec ses valeurs matérialistes et son idéologie négationiste de
l'esprit. Son nom est symptomatique, Caraculiambro signifiant
clairement (pardon mais c'est ainsi) quelqu'un qui a « la tête à la
place du cul ». L'imposteur s'est emparé du territoire de Dorotea,
privant la génération des bienfaits du Mi, imposant l'emprise unilatérale du Ma.
Les forces du Ma sont
identifiées dans le Zohar, et sous cette dénomination contractée, elles
désignent un état mental, une représentation du monde selon des
critères centrés exclusivement sur l'économie, l'exploitation, la
production quantitative. L'empire du Ma répond d'une idéologie, un dogme, un culte niant toute prérogative à l'esprit. Comble de cynisme, Caraculiambro, prince du Ma,
s'orne de bons sentiments, d'idéaux charmants, comme la bienveillance,
le partage, la solidarité. Il voudrait même sauver le monde — à
condition bien entendu que son pouvoir puisse à jamais perdurer,
distribuant ses gratifications à ceux qui contribuent à le maintenir en
place et parmi eux, ceux-là même qui se voudraient moralistes,
champions de l'éthique… Une éthique allant dans le « bon sens », celui
des idées convenues, ressassées et enseignées : celle de Caraculiambro
dont les valeurs finissent par se répandre comme des évidences
naturelles alors qu'elles ne sont que l'expression d'une stratégie
visant la soumission des êtres.
Où sont les Quichotte, capables d'affronter le géant et le renverser ?
Une
lutte qui ne consiste pas à remplacer un mode de gestion par un autre
(extrême gauche contre extrême droite par exemple) mais de modifier le
paradigme de pensée qui gouverne nos actions. Mettre en place une
politique quichottienne… C'est cela, être en marche.
A
l'instant où j'écris ces lignes, je reçois un SMS de la part d'une
société qui vend des lampadaires et ampoules d'éclairages… Le réel se
mêle toujours à tout instant de ce que l'on dit, pense et fait. Bon
signe, me dis-je, sur le plan de cohérence temporel où tout ce qui
m'entoure exprime son opinion dans le dialogue permanent qui s'établit
avec la Vie : il est plus que jamais nécessaire d'éclairer les opinions.
Et parlant de lampadaires, revenant à Don Quichotte, nous le retrouvons
dans l'auberge, pendant la nuit, au chapitre 17 du tome I. Un fâcheux
de l'Inquisition lui donne un coup sur la tête avec une lampe dont
l'huile finit par lui dégouliner sur le visage. Si bien qu'il devient lui-même une lampe éclairant la situation. On appelle La Lampe un
kabbaliste quand il atteint le niveau de compétence lui donnant le
droit non seulement d'enseigner ce qu'il a reçu de lumière par ses
aînés, mais ce qu'il découvre par lui-même et de partager ses lumières
avec les autres afin de susciter éveil et engagement.
Charge au récipiendaire de l'enseignement de le valider.
Le combat contre Caraculiambro qui, à chaque génération, tente d'expulser les forces du Mi,
n'a rien à voir avec les manifestations de violence : il
s'agit d'un combat autrement plus difficile. Ce n'est pas une « lutte
de classes », mais une compréhension du monde selon le Code des
archétypes et selon la schématisation que propose le Code de l'alphabet
sinaïtique.
Comment agir au service du Mi pour contrôler le Ma, et non l'inverse ? Comment restaurer la prévalence de Micomicona… Comment réaliser une union entre Mi et Ma, restaurer l'intégralité de la structure, sans détruire la partie antagoniste mais en la plaçant sous la curatelle du Mi ?
Le Ma n'est pas condamnable en soi, mais laissé à lui-même, sans les directives du Mi,
il génère une autoconviction qui le persuade de sa toute puissance, si
bien qu'il veut occuper tout l'espace de la structure au détriment du Mi dont il finit par nier jusqu'à l'existence. Le Ma
tout seul, convaincu qu'il n'existe pas d'en-face dialectique,
développe l'entropie jusqu'à son propre anéantissement auquel d'ailleurs
il ne croit pas, s'agissant pour lui de produire les conditions du
désastre et en même temps les pseudos-solutions pour l'éviter.
Imposteur suprême, usurpateur, il pose les conditions de l'évolution
civilisatrice, préconise et défend ce qu'il estime « la seule solution
», étant entendu que ce soit la sienne à l'exclusion de toute autre
voie. Sont exclues, bannies, les voies de la Connaissance alors que la
vraie solution se trouve consignée dans ce secteur-là de la pensée.
Je me rappelle soudain le nom de la tempête Irma qui avait sérieusement dévasté les côtes de notre pays. Ce nom nous avait avertis : il faut mirer (mira) le Ma : voir le Ma , considérer les dégâts qu'il occasionne et aller (ir) vers le Mi où s'exprime la parole (Amr).
Quant au fameux variant Omicron, certains se sont indignés qu'il fasse penser à son envers Ma. C'est
un mécanisme normal de l'esprit de remplacer une voyelle par une autre…
et dans Don Quichotte, Sancho Panza le fait sans cesse, créant des
cascades de double sens. Omicron contient en effet un Mi dans son nom. Ce Mi nous invite à considérer la présence codée en lui de l'entité Mi vers laquelle aller, sous gouverne de la « Couronne
» — Corona. Ce virus au nom édifiant devient de plus en plus loquace,
et au travers des faits vécus les plus douloureux, comme la maladie, le
décès, la souffrance qu'il occasionne, il exige d'être compris au-delà
de la pharmacopée des laboratoires. Il a imposé tant d'épreuves à ses
victimes directes mais aussi à l'ensemble du corps social, qu'il
s'impose de trouver le sens de l'événement qu'est la pandémie. Ignorer
le sens de cette pandémie, c'est rester dans l'ignorance. Se pourrait-il
qu'une erreur cognitive, ignorée de la médecine, de la biologie,
insoupçonnée des sciences, soit à l'origine de la pandémie ? Quel vaccin
nous protégera de l'ignorance si nous n'avançons pas vers cette
connaissance ? Le Corona, par son variant Omicron, indique au travers de son nom que nous avons omis la Couronne (Krone). Il signale, par défaut, le lieu qu'il faut quitter d'urgence, celui du Ma, et nous tourner spirituellement vers les forces du Mi, au service de la Couronne, « Kéther », image du modèle d'Absolu…
P.S. Le Mi et le Ma, ces deux concepts sont des archétypes, des invariants. Ils sont développés dans le livre Le Principe du Langage ou l'Alphabet hébraïque, dans La Face cachée du Cerveau, et dans la série des films Les secrets de l'Alphabet hébreu.