Dans ce Blog, je présente les ouvrages et les études les plus pertinentes concernant la Connaissance initiatique et sa tradition. Avec un regard attentif pour la kabbale hébraïque… et Don Quichotte. "Le vrai savoir est une restauration du Monde" (Dominique Aubier)
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jeudi 24 mars 2022
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dimanche 13 mars 2022
Répondre à l'Appel de sa propre vie…
mercredi 2 mars 2022
Dans la tête de Vladimir Poutine… (ou la chronique de sa mort annoncée)
Par Dominique Blumenstihl-Roth
La guerre en Ukraine est déclenchée. Les experts économistes et militaires expliquent les enjeux stratégiques et quand on leur demande comment cela va évoluer, le plus souvent ils répliquent par cette phrase devenue rituelle : « nous ne pouvons pas savoir ce qui va se passer, car nous ne sommes pas dans la tête de Poutine ».
Tout dépendrait donc de « ce qui se passe dans la tête » de cet homme, comme si les forces du cosmos tout entier étaient tributaires de la volonté d'un seul…
On s'aperçoit que les négociations, débats diplomatiques n'ont servi à rien, face à son intransigeance centrée sur d'irrévocables décisions. Que se passe-t-il dans sa tête ? Il est certain qu'il est habité d'une forme d'imaginaire, hanté par des images du passé, d'une mythologie personnelle, d'un complexe que certains appellent folie : déraison par rapport au sens commun, qui s'en va explorer les confins d'un imaginaire dont les images transparaissent dans ses discours. La raison, dans ce cas, se met au service de cet imaginaire et en développe la mise en œuvre de manière très rationnelle.
En tout cas, il y a dans cette tête, deux hémisphères, une structure, un système, une énergie, une pensée… et un fonctionnement d'ordre archétypal. Le cerveau de Poutine est forcément soumis à la pression du fonctionnement archétypal que sa structure lui impose. Il est, comme tout un chacun, sous la pression de la dualité structurelle des hémisphères et des redoublements, inversions fonctionnels.
Redoublement : dans la vie, tout se passe en deux temps. Passe et Repasse. On remarque ainsi que l'actuelle invasion de l'Ukraine est la seconde instance augmentée de la première invasion réalisée en 2014 en Crimée. L'esprit sensible relèvera la phénoménologie du Redoublement et notera que l'information donnée par la première instance contenait un jugement contenu dans le nom de la province attaquée : Crimée, Krim. Il y avait là un crime qui s'exécuterait en deux temps.
Autre redoublement : l'existence de la question nucléaire en Ukraine. L'accident de Tchernobyl fut la première instance. Il n'est pas étonnant que le thème nucléaire resurgisse, cette fois de manière non pas accidentelle, mais volontaire dans un but destructeur. L'idée atomique obsède M. Poutine, tenté de lui donner corps…
Si nos responsables étaient des initiés, ils auraient su que c'est au niveau du symbolisme que l'on puise les informations conditionnant le futur. Ils auraient observé l'endroit exact de la première instance, le « Passe », l'endroit où s'instruire de l'avenir programmé, avant que se produise le « Repasse ». En « Repasse » de seconde instance, les dés sont joués. Cependant, à l'entrée de la seconde instance, il existe deux voies de réalisation. Il y a une bifurcation (cf La Face cachée du Cerveau). La Connaissance permet de choisir le « chemin qui a du cœur », sans s'égarer dans l'impasse. M. Poutine, après l'instance Crimée, s'est enfoncé dans le crime. Il a choisi, confirmée en seconde instance, la voie du Mal.
Le président ukrainien, M. Zélinski, ne s'y est pas trompé : il a identifié l'ennemi envahisseur en l'appelant ainsi : le Mal.
On dit de M. Poutine qu'il serait irrationnel : il semble au contraire très rationnel, calculateur, manipulateur. La raison même au service de son objectif parfaitement raisonné. Une raison tout entière dévolue à la cause qu'il s'est donné. L'efficacité de sa méthode et sa référence : c'est celle de Caïn. Il utilise la même violence, le même procédé qu'il augmente du bannissement de la parole vraie et de la justification a posteriori niant les faits accomplis qu'il tente de cacher.
Sur le chemin de la dialectique, bien connu par les initiés, il existe la voie dirigée par la dictature du « faire », du « Qui Fait » face au « Qui Sait ». Les kabbalistes distinguent les forces du « Ma » de celles du « Mi ». S'inscrivant exclusivement dans la voie du « Ma », le président Poutine épouse une typologie connue de la Connaissance : connaître le « Ma » permet de savoir exactement ce que pense et fera M. Poutine.
Jusqu'où peut aller Poutine ?
« Aller jusqu'au bout, jusqu'à ce que tous les objectifs soient atteints… » Ce sont ses mots. Reste à savoir quels sont ces objectifs. Le regard initié permet de les reconnaître, par-delà les cartographies politiques ou militaires. Les objectifs des forces « faisantes » consistent à « faire », et ce qui les caractérise, c'est de prononcer leur autorité unique, d'écraser et nier l'existence du « Mi ». Les êtres voués à servir cette entité s'adonnent à l'extermination de l'Autre, et finissent par s'autoinformer de leur propre puissance : ils en tirent un sentiment d'invulnérabilité. Cela se concrétise par l'isolement dans le « Qui Fait » qui ne cesse de s'augmenter et, dans le discours, par l'accusation qu'il porte à l'encontre de l'En face. Caïn se justifie en se faisant passer pour victime.
Une des caractéristiques du « Ma » — dans Don Quichotte, cette entité est incarnée par le géant Caraculiambro — est qu'il ignore la notion de « limite ». Le « Qui Fait », isolé dans son secteur, ne sait pas qui il est. Il ignore sa propre identité. Les « choses » fomentées et construites en « Qui Fait » voudraient ne jamais s'arrêter. Bien que ce secteur soit frappé de l'ordre d'arrêt — signalé par la lettre Tzadé final dans l'Alphabet hébreu — la pensée gouvernant ce secteur ne conçoit aucunement qu'il existe un mur imposant l'arrêt évolutif du « Qui Fait ». Les agents spécialisés au service du Mal ne veulent pas et ne peuvent pas s'arrêter. Au contraire. En fin cyclique, croyant à leur éternité, ils s'adonnent à une agitation maximale dans un mouvement entropique générant le chaos. Il faut les stopper. Inutile d'attendre qu'ils viennent à de meilleurs sentiments : d'eux-mêmes, ils ne renoncent jamais à continuer, ils veulent recommencer et prolonger les choses. Nous connaissons tous, dans notre entourage, des personnes relevant de cette typologie archétypale. La pensée qui prospère dans ce secteur développe non seulement ses thèmes jusqu'à épuisement total des possibles… mais s'invente des possibilités raffinées — devenant sataniques par leur excès — d'utiliser les derniers potentiels plutôt qu'accepter le principe de l'arrêt.
Regarder au travers du tamis
Pour voir clair dans ces événements, il faut regarder au travers du tamis. Mais comment voir clair, pour nous qui sommes tributaires de la géométrie euclidienne et de la pensée linéaire qui conditionne notre pensée ? Voir les choses qui se produisent et voir leur envers… c'est impossible sauf si l'on a le « troisième œil ».
Tout est affaire de regard ajusté et de bonne écoute. En effet, l'esprit éveillé sera sensible aux mots. Dans le discours des deux présidents, M. Zélinski et M. Poutine, des mots-clés sont prononcés qui permettent d'identifier les forces en conflit. Le Mal est entré en action. Le Mal, c'est le côté du manifeste quand il se détache du côté informationnel et s'estime lui-même son propre informateur. Le « Mal » (Ra) désigne l'empire du Faire, tandis que le « Bien » (Tov) désigne ce qui est bon, qui se réfère à la séquence informationnelle, le côté invisible mais directeur de la structure. Le « Mal » existe, et selon la tradition, il est inscrit dans notre histoire. Il y joue même le principal, tant dans l'histoire de l'humanité que de celle, personnelle, de tout humain. Le « Mal » précipite et aboutit à cela même qu'il prétend nier. Echapper au « Mal » est impossible, il est une réalité, mais il n'y a aucune raison de s'en laisser engloutir. La grille et le Code initiatique sont les instruments pour n'en pas être victimes. Le « Bien » (Tov) existe. La voie du Bien survit par la naissance du troisième fils d'Adam, Seth, en qui tout renaît. Caïn, quant à lui, laissé à son sort, banni, finit par être tué par un de ses propres descendants.
Négocier avec M. Poutine ?
M. Poutine se comporte exactement comme une protéine qui voudrait se construire à l'infini, alors que la loi naturelle lui impose la phase d'arrêt. La volonté de dépasser l'arrêt — volonté de puissance — marque l'ouverture de la phase satanique. Tout ce qui dépasse la limite marquée par le Stop en Tzadé final se voit marqué par le signe de Satan.
J'ai vu, sur les chars de l'armée russe, la lettre « Z ». Dernière lettre de l'Alphabet latin, elle signe la phase ultime. La fin. Cette lettre correspond au Tzadé final, le franchissement de cette limite évolutive du côté quantitatif est interdit, impossible, non soutenu par les forces de vie. Satan est l'ouvrier de l'entreprise marquée par l'excès du « faire ». Et Dieu sait que M. Poutine ne cesse de mijoter de nouvelles initiatives, alors que le signe du « Z » / Tzadé se tatoue sur les outils de son action. Cette lettre signale la nécessité de passer à un cycle nouveau.
« Tant qu'il lui reste une possibilité d'avancer, et d'agir, il l'utilise. Il ne se décourage jamais. Jusqu'au bout, il s'invente des situations pour affirmer son « génie » — celui du Mal — sa présence, son action. On voit en lui s'interpréter la règle initiatique selon laquelle le côté du manifeste ne veut pas s'arrêter. C'est dans la logique de la puissance dont il est le soldat : ne jamais admettre la fin de son règne. En cela réside sa force, à nier qu'une limite lui soit assignée. »*
Poutine a la lucidité luciférienne la plus exacte et c'est une dimension que les analystes ne parviennent pas à cerner. La psychologie enseignée à la Sorbonne, en sciences politiques — et même à l'école de guerre — ne pénètre aucunement cette puissance mentale. L'esprit de Satan — car c'est bien de cela qu'il s'agit — exploite, grossit l'enflure sur place d'une situation… de sorte qu'elle ne s'arrête jamais. L'espérance de pouvoir « négocier » avec lui est vaine, diplomatie de naïfs qui ne savent pas qui est l'adversaire. Discuter avec qui vous
étrangle ? Débattre avec qui cherche à vous exterminer ? Quelle
diplomatie est-ce là ? Elle est fondée sur la méconnaissance totale de
l'adversaire, devenu Satan, hors norme, hors mesure. Discuter avec lui,
alors qu'il a franchi la limite, ce serait entrer avec lui dans l'espace interdit. Lui parler — lui téléphoner, alors
qu'il est le négateur de la Parole, c'est lui donner encore de la
puissance. Il faut marquer l'arrêt absolu de tout échange verbal avec le
Tzadé final : cela concerne plus particulièrement les efforts de M. Macron.
M. Macron et M. Poutine
« Dans un cycle évolutif et dans une structure vivante, 6 couches ouvrent la naissance à 10 occasions dynamiques. Quand une situation a été marquée par 10 opérations successives, on peut considérer qu'elle est pleine »*. Or on peut décompter, avant l'intervention russe en Ukraine, le nombre de coups de téléphone et de rencontres entre M. Macron et M. Poutine. Il y a eu 10 rendez-vous de discussion. M. Macron est en quelque sorte l'élément diplomatique comptable du cycle. Autant de conversations aboutissant à une fin de cycle, l'invasion survient en décision protéinique de « solution finale ». Le président Macron a sans doute bien fait d'égrener ainsi les rendez-vous, tout en s'illusionnant quant à la possibilité de « dialogue » avec le président russe. Il l'a approché — sur son terrain, en Russie — ignorant la règle fondamentale de l'énergie du lieu. Un torero n'aurait pas commis cette erreur, dans l'arène, que se rendre sur le territoire adverse. En effet, dans l'art sanglant de la corrida, l'homme dans son « habit de lumière » reste toujours dans la partie ensoleillée du terrain. Tout son art consiste à faire sortir l'animal de l'ombre pour l'attirer dans la partie lumineuse où doit se dérouler le combat. Jamais le torero ne confond l'ombre et le soleil, jamais il ne se rend dans la partie ombragée. Cela s'appelle « la science du terrain ».
« Qui Fait » inverseur
L'information précède toujours le manifeste. De même que l'ADN précède toujours l'ARN et la protéine terminale. On retrouve, dans le langage utilisé, quelles furent les informations (de type ADN) codantes qui animent M. Poutine.
En effet, Vladimir choisit des termes très expressifs. Il faut écouter ce qu'il dit, le prendre au mot. Il a suscité une première instance en prenant la Crimée, écrivant ainsi le crime dans sa méthode. S'imaginant invulnérable (autopersuasion du « Qui Fait »), il se croit maître universel de toutes les psychologies. Il est vrai qu'il possède cette puissance mentale par laquelle il impose à tout interlocuteur sa force, plus encore quand cela se déroule sur son territoire, à sa table.
Dans chaque discours, M. Poutine lâche des mots, parfois insolites, voire absurdes… C'est justement dans ces singularités que se cache le sens. La structure dégage une information, le côté moteur du cerveau l'expédie au « Qui Fait ». Que fait-il ? Le passage à l'acte, par le phénomène de l'Inversion, met au négatif ce qui était donné positivement. Résultat : il fait la guerre alors que le message initial émis par la vie était de faire la paix. La puissance de l'Inversion fait dire « non » à ce qui est l'essentiel. La cristallisation obstinée dans le « non » conduit à des crispations qui obturent progressivement la perception des informations, et épaississent le « Qui Fait » sur lui-même : ce dernier finit par se donner lui-même de rôle de l'informateur et trahit ainsi ses fascinations. Ecoutons ses mots, ils expriment les fascinations qui peuplent sa construction mentale.
M. Poutine ne cesse de parler de « dénazifier ». Il accuse le Président Zélinski — dont la famille a subi la Shoa — d'être antisémite. Et soutient le « groupe Wagner » des mercenaires qui tire son nom du compositeur préféré d'un certain Adolf Hitler. Ces trois éléments signent chez lui une obsession haineuse à l'endroit du judaïsme. M. Poutine crie à l'antisémitisme de son En-Face : il dénonce par là ses propres sentiments. Par inversion, il accuse l'adversaire de ce qu'il est lui-même. Raison pour laquelle il se persuade de devoir « dénazifier » : conseil qu'il se donne à lui-même mais qu'il voudrait par inversion appliquer à M. Zélinski. La thématique Israël, judaïsme, introduite par l'agresseur, transforme cette guerre en une affaire métaphysique. Une dimension qu'aucun expert ne remarque. Cette guerre vise à tuer M. Zélinski, en tant que chef d'Etat, mais aussi en tant que Juif dont l'existence même est insupportable à l'esprit de Poutine : son esprit est en effet formaté sur les méthodes et la pensée hitlériennes (invasion des Sudètes, annexion de la Tchécoslovaquie, de la Pologne, mensonges, comédies diplomatiques, affirmation ici inversée de l'antisémitisme…)
Les thèmes judaïsme, antisémitisme, nazisme étant introduits par l'agresseur, nous sommes en droit de considérer dans ce conflit l'apparition de forces métaphysiques : le « Ma » a décidé d'anéantir le « Mi ». C'est très clairement Goliath contre David. Alors qu'en toute logique rationnelle, le rapport des forces matérielles impliquerait son écrasement, il se pourrait que David l'emporte une nouvelle fois. M. Zélinski a eu des termes appelant aux forces de vie : « la vie l'emportera » dit-il au Parlement européen, ajoutant : « la lumière l'emportera sur les ténèbres ». Je partage ce point de vue. Et vous ?
PS : J'ai fait ce rêve l'autre nuit. Marchant dans les rues de mon village, je croise mon ancien maître de l'école primaire lorsque j'étais au CM1 ou CM2. Il me dit : « je suis désolé, mais nous avons dû tuer le grizzli ». Je lui demande pourquoi. Il me répond : « nous étions obligés, on ne pouvait plus le tenir… » Au réveil, me souvenant du rêve, je me suis dis que le Maître, c'est l'image symbolique du véritable Maître du Monde, le « Modèle d'Absolu ». Le grizzli, de toute évidence, c'est l'ours, et cela ne peut être que l'ours russe : M. Poutine. Serait-ce un rêve prémonitoire ?
* Les citations marquées d'un * sont extraites d'un manuscrit de Dominique Aubier où elle décrit la typologie des êtres selon le secteur évolutif auquel ils se rangent. Cf : La Face cachée du Cerveau, Lire sa Vie.
— A propos de Caïn et Abel et la 3ème voie ouverte par le 3ème fils Seth. Retrouver le chemin qui a du cœur
— Les archétypes et seuils du fonctionnement cérébral sont explicités dans : La Face cachée du Cerveau
— La 23è Lettre de l'Alphabet hébreu. Le sens du "Z".