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mardi 24 décembre 2019

Judaïsme : livres initiatiques à lire et relire.

Livres initiatiques à lire. Pour les kabbalistes et autres chercheurs de vérités…
par D. Blumenstihl-Roth


Il y a peu de nouveautés dans la littérature rabbinique depuis que Gerschom Scholem en a fait le tour au travers de sa puissante étude historique. Un travail magnifique qui rassemble pratiquement tout ce qui a été publié sous l'entrée des études hébraïques, depuis le Sefer Yetsirah au Zohar, si tant est que l'on puisse jamais répertorier exhaustivement la bibliothèque hébraïque et ses millions de volumes, imprimés ou manuscrits.

Certes, régulièrement paraissent des livres fondés sur les approches philosophiques, hauteurs réflexives captivantes, adossées aux concepts d'éthique et de morale comme guide de pensée et d'action sous la conduite d'Emmanuel Lévinas qui a suscité toute une école de pensée. Cependant, comme le souligne Elie Munk, « pour être Juif, il ne suffit pas de servir Dieu par l'exercice des vertus morales… » (in : Voix de la Torah, Genèse, p. 162 note 1). En effet, précise-t-il, l'Alliance a d'autres exigences, car étant conclue avec Dieu, elle demande une « obéissance librement consentie à la Loi, car Lui seul connaît le secret de l'harmonie universelle sur laquelle repose le salut du monde ».
Ethique, morale… Est-il besoin d'être Juif pour se raccorder à ces valeurs ? Elles ne constituent aucunement la spécificité du judaïsme et plus d'un Chrétien, Musulman, Bouddhiste ou Athée s'y attachent avec sincérité. 

Certains talmudistes modernes préconisent « l'infinitude » de la lecture biblique, sorte de quête à jamais inaboutie où la vérité serait sans cesse repoussée dans un « éclatement dans l'inachevé ». Somptueuses formules magnifiant « la sagesse de l'incertitude », qui ont leur succès en ces temps qui ne tolèrent aucune… certitude.
Que penser de cette philo-psychologie du doute permanent, où « le terme positif n'annule jamais le terme négatif » ? Que penser de cette option qui voudrait que le but ne serait pas de comprendre mieux, mais de se « laisser porter par les rythmes de la vie » ? Conception respectable, quelque peu hédoniste qui fait l'économie des procédés ontologiques de la Connaissance. D'autres, téméraires, estiment que « l'Ecriture ne réalise pas le monde », et que « le texte biblique est réfractaire à la Connaissance », aussi convient-il, selon eux, de privilégier « le commentaire en tant que mode majeur de l'existence ». Comment rejoindre ces options, fussent-elles enseignées par de nobles autorités ? Qui pourrait accepter qu'éternellement « la chose demandée doit rester en suspens… de façon que le contre équilibre le pour… » (p. 115). 
Pour moi, malheureux réaliste, il m'a toujours semblé que quand un enfant vient au monde, il est là. Il ne reste pas ad vitam éternam entre l'état prénatal et l'état postnatal, dans l'incertitude de sa naissance. L'incertitude est une attitude, au mieux un moment passager, en tout cas,  elle ne fonde pas le monde. Le judaïsme se doit d'être certitude et si cette certitude devait vaciller, le sort même d'Israël serait compromis. Aussi, comment ne pas s'insurger face à ces irrésolutions intellectuelles ne sachant pas différencier les catégories ? Equilibrer le "oui" et le "non", le "pour" et le "contre" ? Tremper sa vie dans l'éternelle compromission ? Quelle naïveté est-ce là, ignorante des lois structurelles fondant le réel ?
Avec une telle philosophie, extrêmement dangereuse par sa candeur si elle devait s'étendre, on en viendrait à se demander si le Nazisme ne serait pas venu "équilibrer" en "contre" le judaïsme. La chose doit au contraire être tranchée, sans aucune hésitation. Elle ne reste pas en suspens. Le "non" au Nazisme ne peut être nuancé d'un doute. Pharaon n'a pas été le "contre" équilibrant de Moïse, mais son adversaire auquel il fallait imposer l'arrêt, de la manière la plus résolue, ferme et décidée. Le judaïsme n'est pas la sagesse de l'incertitude. Tout au contraire : il enseigne la certitude d'être, d'exister, d'accomplir une mission au service de l'Esprit. Comme le dit Don Quichotte : « je sais qui je suis ». Dès lors, exit les balivernes de la prétendue « sagesse de l'incertitude », surtout quand elle se prétend méthodologie éternelle, fin en soi et manière d'être. Aussi je préconise, comme Nahmanide, la sortie au grand jour des critères de la Connaissance, et de « faire éclater les enfermements ». Donc de contester l'incertitude, de détruire les « cabanes » provisoires et d'en appeler à une « téroupha » (guérison) fondée sur une intervention claire de la Parole exacte.

En quoi, dès lors, consiste le fait d'être Juif ? 
N'est-il pas suffisant d'être homme, tout simplement ? Et pour être un homme, une femme accompli(e)s, faut-il se contenter de plaider pour une société « morale » ? La morale de qui ? Dans quel contexte ? Selon quel modèle ? Le judaïsme aurait-il quelque précision à ce sujet ? Certainement : non dans le répertoire philosophique qui rêve par la multiplicité infinie des opinions de ses penseurs, mais dans celui de la métaphysique où s'inscrit l'Alliance, ce contrat-certitude établi entre Dieu et l'Humain, fondé sur un rapport réciproque, donnant-donnant, entre l'être et la Loi. Quelle Loi ? De quoi est faite cette Loi ? Ce Code des Lois, donc le Code des Lois du Réel gérant « l'harmonie universelle » est-il connu ? Est-il appréhendé en toute clarté, en toute intelligibilité ?

Ce Code n'est pas à inventer, il est donné. Il se trouve dans les grands textes des Traditions du monde. Et, en toutes Lettres, dans la Torah — encore faut-il savoir la lire et l'ouvrir. Et pas seulement la commenter. L'ouvrir avec quelles clés ? La lire au sens littéral et immédiat, tel que la narration se propose ? Au sens symbolique des images qu'il s'agit d'ouvrir ? Ouvrir le récit comme autant d'allégories ? Ou enfin, toucher au sens ultime des lettres dévoilant le codage de la vie ? Peu d'auteurs s'engagent sur ce terrain-là. Il suppose en effet une compétence qui ne s'acquiert pas uniquement par l'étude, mais également par une sorte d'investiture particulière. Gerschom Scholem a déploré, avec une immense modestie, ne pas pénétrer le Codage activant tous ces grands textes de la Tradition. Il est resté — il le dit lui-même — comme au seuil de l'énigme du Principe d'Absolu dont il ne put saisir l'identité. L'articulation des lois archétypales dont il pressentait magnifiquement l'existence lui est demeurée énigmatique. Combien lui aura manqué l'ouvrage « Don Quichotte prophète d'Israël » où ce codage est mis en œuvre. En fut-il informé qu'il aurait sans doute appuyé de toute son autorité le résultat de cette investigation. A moins qu'inhibé par la retenue d'excessive modestie, si caractéristique de sa personnalité, il ne resta comme timoré, en retrait, n'osant ouvrir l'extraordinaire chapitre de la pensée prophétique de Don Quichotte dont il ne se crut pas en mesure de l'aborder.

Don Quichotte, atteint de cette « folie » caractéristique des prophètes (qui manque aux commentateurs par trop « raisonnables »), ne cesse de penser et d'agir non seulement selon les critères éthiques et moraux, mais selon une grille de référence, une trame : « ne crois pas que je sois sans modèle en ce que je fais », dit-il. Don Quichotte — qui jamais ne doute — voit le réel par delà les apparences, au travers d'un tamis. Le Code se trouve-t-il exprimé là, dans les aventures de l'Ingénieux Hidalgo de la Manche, sous une forme suffisamment projetée pour devenir apparente ? Dominique Aubier démontre combien l'écrivain espagnol, attaché à la conduction (au sens électrique) sinaïtique met en œuvre les archétypes du Code alphabétique tels qu'ils ont vibré au Mont Horeb, au cœur du Buisson Ardent jusqu'à rejaillir pleinement dans la prophétie quichottienne. Prouesse fantastique du Quichotte, en couplage avec son auteur, d'agir en pleine inquisition sous insufflation sinaïtique et protection de la Chékinah — Dulcinée du Toboso.

Quel étrange complexe suscite Don Quichotte, tant respecté, voire vénéré de la culture officielle qui lui voue quantités de célébrations et qui, cependant, sursaute à la moindre vibration évoquant la brise hébraïque de son inspiration.
Don Quichotte codé sur cryptage araméo-hébreu, la thèse est affinée dans « Victoire pour Don Quichotte », sorte d'urticaire irritant les délicats épidermes des indignés de l'académisme. Chez d'autres esprits, mieux informés et possédant la culture hispano-hébraïque requise, l'adhésion est pleine après vérification objective dûment opérée. Pour d'autres encore, bien que les preuves leur soient étalées, rien à faire, refus catégorique d'admettre une vérité démontrée. Qu'irions-nous lutter contre les scélératesses qui se nourriraient de notre insistance ? Laissons-les à leur déficience d'autant que Don Quichotte a prévu la grossièreté de la manœuvre. Le fameux barbier à qui fut pris (non pas subtilisé mais ramassé car abandonné) le plat à barbe ne démord pas de sa conviction matérialiste ne considérant là qu'un ustensile professionnel, tandis que le Quichotte voit, avec certitude, en l'objet rapporté de haute lutte un trophée digne d'être porté comme une couronne évoquant le style de son action au travers du mot « baziah » qu'il distingue de la « bacia » ordinaire. Nous ne couperons pas les cheveux en quatre et rendront la bassine au chipoteur, gardant pour nous l'exégèse du commentateur qui en a décodé tout le message.
De même l'étudiant Samson Carrasco considère Don Quichotte comme un défaillant mental sans se demander depuis quelle tribune autorisée il se permet d'administrer son diagnostic, bien persuadé qu'il est de soutenir la vérité irrévocable. Qui pourrait garantir la bonne santé mentale de Carrasco ? Car enfin, il se comporte de manière bien étrange pour quelqu'un qui prétend avoir la tête sur ses épaules. Afin de rétablir le Quichotte dans la rectitude des catégories épiscopales, le bachelier revêt, à deux reprises, un déguisement de chevalier. Se fait passer, sans être aucunement adoubé, pour le Chevalier des Miroirs puis s'auto-proclame Chevalier de la Blanche Lune ; il porte un faux-nez, dissimule son identité là où don Quichotte ne cesse d'affirmer ouvertement la sienne. Carrasco aurait-il des troubles de la personnalité au point de se grimer, défier le Quichotte en combat singulier ? Il prétend le guérir de la folie en entrant à son tour dans le délire. Lequel des deux est le plus fou ? Carrasco creuse son obsession en négation des affirmations quichottiennes et simule — mais se prend au sérieux — la folie qu'il appelle dès lors thérapie. "Pour" ou "Contre" le Quichotte semble être l'enjeu. Accusant le Quichotte de fou, il lui reproche des vertus que lui-même n'a pas, celle de la bonté, de l'éthique, de la morale. Celle de la certitude, de la clairvoyance prophétique et du courage d'être. Nous aimerions en être pourvus.


Ce livre est publié aux édition Ivréa-Gallimard. Il existe également en Espagnol, 
publié sous le titre Don Quijote profeta y cabalista.

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Exégèse de Don Quichotte. Don Quichotte Prophète d'Israël, suivi de Victoire pour Don Quichotte. La voix messianique de Don Quichotte. En 5 volumes. Par Dominique Aubier. Ed. Ivréa (Gallimard), éd. MLL.

Le Cas juif, Urgence du Sabbat, Le Principe du langage ou l'Alphabet hébraïque : tryptique initiatique. D. Aubier, éd. MLL.

Les secrets de l'Alphabet hébraïque. Série de films sur clé USB.

mardi 17 décembre 2019

YHVH et Elohim. Ne pas confondre. (2ème partie) Par Dominique Aubier.

YHVH et Elohim (2è partie)
Par Dominique Aubier. Texte inédit.
(la première partie de ce texte est ici)


 Il y a 5 ans, Dominique Aubier nous quittait. Extraordinaire initiée, auteur du remarquable du livre « Don Quichotte Prophète d'Israël », de quelques 40 ouvrages et 23 films sur la Connaissance, elle nous a laissés certains textes inédits. Voici une étude qu'elle a écrite sur YHVH et Elohim. Deux entités à ne pas confondre. Parce que, rappelle-t-elle, « Dieu est le lieu du monde, mais le monde n’est pas son lieu» Une notion à engrammer et non à discuter…
  
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Qui a dit que de l’arbre de la science du bien et du mal, Adam ne devait pas en « manger » ? La traduction dont je dispose déclare que c’est l’Eternel-Dieu. Le texte hébreu nomme deux responsables associés, Yaweh et Elohim, le Tétragramme et la Nature. J'ignore pourquoi, dans la plupart des traductions de la Torah, cela ne nous est pas dit en français comme en hébreu. C’est grave parce que l’on voit apparaître, dans le climat de l’Hexagone, un Eternel qui fait concurrence à deux de ses ministres. Dieu s’empare de leur dossier et légifère à leur place. Cela se passe peut-être en territoire gaulois mais ce n’est pas  exact. En hébreu, Dieu soit loué !, les études  relatives à l’arbre du bien et du mal restent la propriété des commissions qui les ont réalisées et ce sont leur président qui les présente, clairement désignés par leur nom identitaire : Elohim et Yaweh. Non ! Yaweh puis Elohim. Il y a entre eux un ordre de préséance. Le Tétragramme décide le premier, Elohim vient ensuite paraphraser et montrer ce qui doit être compris. Et cela s’explique. Elohim, c’est la Nature, les choses qui sont là. Yaweh, c’est la règle qui les a commanditées, le système absolu qui régit l’unité structurelle. Les choses du vécu sont nombreuses, mouvantes et ne disent pas toujours qu’elles vivent d’une énergie venue d’ailleurs. Les pliures structurelles qui écrivent le Tétragramme doivent être connues, sinon la composition ce  nom imprononçable n’est pas compréhensible et le sens qui l’habite ne se déploie pas alors qu’il doit fulgurer quand on le regarde.

Etant maniaque, je sonde les lettres qui écrivent ces appellations titrées. Quatre lettres pour Yaweh. Cinq pour Elohim. C’est significatif dans un mode d’expression qui utilise à la fois les glyphes et les nombres. Quatre réfère au régime de la pensée inventive qui s’échelonne sur quatre niveaux d’organisation dans un cortex idéal. Cinq fait songer aux rythmes constructifs de toute substance, dans un corpus matériel. Quatre décrit le parcours réflexif de l’énergie évolutive dans une unité  idéale. Six couches, deux instances Bip et BOP, deux codons d’arrêt, le programme est irrépressible. Cinq compromet les montées métabolisantes, l’une générale à droite et à gauche sur cinq couches corticales d'Alef à Tzadé, l’autre fondée sur les cinq étapes scandées par les lettres finales. On voit par là que pour simplement lire en gros les noms d’Elohim et de Yaweh, il faut regarder les deux panneaux du Logiciel Kabbalistique et rapidement détecter ce qui appartient au régime de l’alphabet et à celui du cerveau. Même si l’exercice n’est pas complet, il a déjà l’avantage de montrer que ces deux Immanences ne sont pas Dieu en personne, barbe et auréole de mythologie populaire, mais deux entités associées dans le modèle absolu tel qu’il a été créé par celui qu’on ne nomme pas. On ne peut donner aucun charme baptismal à l’inimaginable Puissance qui a inventé l’alphabet et l’a mis en œuvre de telle manière qu’il soit l’information de base pour la Création et qu’il le reste pour toutes les unités appelées à l’habiter.
La sagacité initiatique déconseille de chercher à  voir au delà de la frontière du réel. L’homme a assez de travail pour comprendre ce qui se trouve de ce côté-ci de l’horizon astronomique. Se le tenir pour dit et bien dit. Ni Elohim ni Jehovah, ni Schadaï ni Yah, ni aucun des 70 ou 72 noms de la liste traditionnelle ne s’appliquent à l’essence transcendante et incompréhensible que les kabbalistes ont appelé Ein Sof : sans limites, sans fin.

אין-סוף
 
Cette précision devrait  éviter aux  écrivains modernes qui refont le Judaïsme à leur taille : ils sont nombreux à frôler l’hérésie quand ils hésitent à isoler la Création, à la voir dans sa vertu d’œuvre signées par un Créateur qui ne perd ni ses droits ni sa liaison d’amour et d’énergie avec ce qu’Il a fait. Même des érudits, historiens célèbres ou exégètes tombent dans le flou quand ils doivent concevoir une relation que les croyants n’ont pas eu peur de se représenter comme celle d’un mari avec son épouse. Une sentence talmudique le fait comprendre : Dieu est le lieu du monde, mais le monde n’est pas son lieu.
Notion à engrammer, non à discuter.
Elle prendra tout son sens quand le problème du bien et du mal sera étudié car si le mal fait du mal, ce n’est pas à l’Ein Sof que cela est dû. Les hommes, par leurs actions mauvaises, ne peuvent qu’altérer le cycle culturel dans le cerveau duquel ils sont des neurones substantiels. Mais en gênant l’accomplissement interne de cette entité intermédiaire, ils  peuvent freiner son dynamisme. Ce ralenti, à son tour, peut réagir sur le projet divin en cours de réalisation. L’empêcher, impossible. Ce n’est pas une question d’opinion, de croyance, ou de confiance dans l’engagement spirituel. C’est une affaire de cohérence,  de franchise articulatoire au sein d’un réseau où s’imbriquent plusieurs unités se raccordant avec une exténuante efficacité,  au gré d’une complexité qui serait  affolante  si la structuration sur le modèle de l’Absolu ne la rendait simple. Bien en mis en œuvre, le Logiciel Kabbalistique permet de voir cette simplification, donnant l’impression de croiser un regard venu de l’Ein Sof. Un médecin de mes amis m’écrit que c’est un magnifique outil fonctionnel  à  glisser d’urgence dans nos disques durs… Très durs de nos têtes.

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(sur clé USB)

— Sur Elohim et YHVH : Le Principe du Langage ou l'Alphabet hébraïque (livre).
Le Logiciel kabbalistique : film de la série Cinécode.
Le secret des Séphiroth : triptyque sur clé USB.
 

jeudi 12 décembre 2019

Qui est Yiska, dans la Torah ? Réponse à l'énigme.

Qui est Yiska dans la Torah ? 
Réponse à l'énigme…
par Dominique Blumenstihl-Roth


Dans un Blog précédent, j'ai évoqué une énigme concernant le personnage de Yiska, dans la Torah. Qui est ce personnage biblique qui n'apparaît qu'une seule fois dans la Bible à Genèse 11-29 ?

La réponse est simple. Yiska = Saraï. Le grand talmudiste Rachi l'écrit très clairement. Mais il n'explique pas comment il est parvenu à cette réponse. Quel est le déroulé intellectuel aboutissant à la conclusion ?
Voici la conduction du raisonnement : d'abord la logique de la généalogie. Ensuite la logique des Lettres et le sens des mots. Le mieux est de prendre une feuille et un stylo pour suivre le déroulé de manière systémique.

1. Selon la généalogie.
Yiska et Saraï, c'est la même personne. C'est l'épouse d'Abram. Sœur de Loth et de Milka. Donc fille de Harân.
Mais cela n'est pas clairement écrit et certains endroits de la Torah pourraient même prêter à confusion. Ainsi, à Genèse 20-12, Abram dit à Abimelech que Saraï est la fille de son père Tharé. Dans ce cas, elle serait sa sœur. 
Certains commentateurs, prenant les mots dans leur acception la plus courte, en ont déduit que Yiska et Saraï n'étaient pas la même personne. Selon Genèse 20-12 Abram dit en effet : « de fait, elle est la fille de mon père mais non la fille de ma mère, et elle m'appartient comme épouse ». Si Saraï est fille de Tharé (« fille de mon père et non de ma mère »), alors Abram aura épousé sa demi-sœur.
Or la Torah ne mentionne pas la naissance de Saraï quand il est question de la génération de Tharé (Genèse 11-27). Il  semble dès lors clair que Saraï n'est pas la fille de Tharé, contrairement à ce que dit Abraham. Est-il un menteur ? Il est plutôt un habile sémanticien. Ainsi, il a demandé à Saraï de dire à Abimélekh qu'ils étaient frère et sœur. Mensonge ou vérité ? Ou les deux à fois ? Saraï n'est point sœur au titre direct avec Abram et pourtant, elle peut se dire « sœur », au même titre que Loth, (fils de Harân) qui est très clairement le neveu d'Abram. Or Abram considère Loth comme son frère et ne manque pas de l'appeler ainsi (Genèse 13-8) : « Abram dit à Loth : qu'il n'y ait donc point de querelles entre moi et toi, entre mes pasteurs et les tiens ; car nous sommes frères. » Le terme de frère et de sœur, dans la Torah, s'étend à la proche famille et touche les nièces et neveux. Si Loth, neveu d'Abram et fils de Harân est appelé « frère » par Abram, il n'y a aucune raison que Saraï, ne soit dénommée « sœur » par Abram, fut-elle en réalité une nièce, fille de l'un de ses frères. Ce qui vaut pour Loth vaut pour Saraï. Simplement en face d'Abimélekh, Abram joue sur les mots et Saraï devient sa sœur-épouse : c'est par précaution à l'égard du roi qu'il affirme qu'elle est fille de Tharé, qu'ils sont frère et sœur directement liés par un père commun afin que le lien ne puisse faire l'objet d'aucune interprétation dans l'esprit d'Abimélekh. Abram a-t-il menti au roi ? Il lui a dit qu'elle était fille de Tharé. Alors qu'elle est fille de Harân. 

Si Sarah est fille de Harân, alors elle est la petite fille de Tharé. Il n'est pas faux de dire, en langage biblique, qu'elle est sa fille. Dans de nombreuses traditions, les petits-enfants sont considérés comme étant les enfants des grands parents. Abraham n'a donc pas menti quand il affirme qu'elle est fille de Tharé. Mais non fille de sa mère. Embrouille-t-il la généalogie, raccordant Saraï à Tharé mais non à son épouse ? Elle est descendante de Tharé (donc fille de), mais non par la naissance directe (elle n'est pas née du ventre de l'épouse de Tharé). Abraham fait là une subtile distinction entre la descendance de la lignée paternelle (père d'Abram) et celle de la biologie (par la mère). Saraï, biologiquement, est issue de la branche collatérale par Harân. Mais spirituellement elle est fille de Tharé, donc « sœur » d'Abram. La filiation de Saraï doit également être lue en considérant la symétrie avec Loth : Loth, Saraï et Milka étaient tous trois frères et sœurs, enfants de Harân, frère d'Abram (Genèse 11- 27 à 29).
Les généalogies sont toujours compliquées à expliquer, même dans nos familles. Il est en effet difficile d'expliquer à quelqu'un d'extérieur à un clan familial l'ensemble des relations liant les personnes les unes aux autres tandis que ceux qui en font partie les saisissent d'emblée. Pour la clarté, il suffit, texte à l'appui, de dresser l'arbre des descendances, comme le ferait un notaire au moment d'établir une succession, pour voir très aisément qui est qui par rapport à qui.

Yiska et Saraï sont la même personne.
Mais avec tout cela, nous n'avons pas encore prouvé que Yiska et Saraï seraient la même personne.
Yiska est fille de Harân.
Le Texte nous informe que Nacor, frère d'Abram, se marie avec Milka, fille de Harân.
Or Nacor et Harân son frères. On en déduit que Nacor, épousant Milka, la fille de Harân, se marie de fait avec sa nièce.
En symétrie, Abram, également frère de Harân, épouse l'autre fille de ce dernier, donc Yiska.
Cela n'est pas dit ouvertement. Mais qui épouserait-il d'autre ? Une inconnue ? Abram maintient le lien familial, il se calque sur le choix de son frère Nacor épousant sa nièce. Il fait la même chose, en toute logique clanique.

Le Texte le laisse entendre en Genèse 11-29. Le verset se termine sur le nom de Yiska. Le verset suivant commence par le nom de Saraï. Abram a épousé Saraï (Genèse 11-29). « Abram et Nacor se marièrent. La femme d'Abram avait nom Saraï, et celle de Nacor, Milka, fille de Harân, le père de Milka et de Yiska ».
Cela équivaut à dire que tant qu'elle fut la fille de Harân, la jeune fille se nommait Yiska. Mais étant devenue l'épouse d'Abram, elle se nomma Saraï. La situation matrimoniale change son nom, elle devient Saraï (princesse précieuse) pour Abram. En réalité, Yiska et Saraï, c'est la même personne. « Tu changes de nom, et tu changes de destin… »

2. Entrons dans la logique des lettre hébraïques écrivant les noms :
Yiska, c’est Saraï avant son mariage.
Yiska, c’est Yod, Samek, Kaf, Hé.
Saraï, c’est Schin, Resch, Yod.
1. Yiska, c’est l’énergie Yod soutenue et distribuée par Samekh (cf Alphabet hébreu p. 222) qui entre en action avec l’élan évolutif… et croit à la valeur définitive de l’unité qui se réalise (lettre Caf, dans l'Alphabet hébreu p.195) sans envisager les mutations futures. Elle a cependant la lettre Hé qui lui prédit et l’invite à voir la dualité…
2. Saraï, c’est l’étape suivante, elle connaît les lois du Verbe, elle a sûrement une idée de Rosch et pas mal d’énergie… Mais pour quoi faire ? Tout en étant mariée, elle n’a pas le Hé. Et son mari non plus. Ce Hé (qui se trouvait au début dans Yiska), elle le retrouve en 3ième position quand elle deviendra Sarah.
3. Sarah, c’est Saraï doté du Hé de Yiska. Elle garde le Yod tout le temps. Samekh est évacué n’étant qu’un intermédiaire et Caf est dépassé car le Caf est en tout début de dualité.


3. Yiska et Saraï dans le Texte :
Le nom de Yiska (fin du verset Genèse 11-29) et le nom de Saraï (tout début du verset Genèse 11-30) sont, dans le texte hébreu, séparés par le mot :
ותהי
Vav, Tav, Hé, Yod.
יסכה ; ותהי שׂרי

C'est le verbe être de la phrase : « … père de Milka et de Yiska. // Saraï était stérile…» La proximité immédiate des deux noms Milka et Yiska renforce l'identité commune, mais également le verbe qui commence le verset. En français, le verbe était se trouve en deuxième position, mais en hébreu, il est en tout début. En apparence, le verbe ne concerne que Saraï du verset 11-30, mais il pourrait tout aussi bien toucher Yiska du verset 11-29 dès lors que l'on ne marque pas l'arrêt à la lecture. Cela écrirait alors Yiska était Saraï (était) stérile.
Saraï, on le sait, changera une nouvelle fois de nom, devenant Sarah, bénéficiant d'un Hé, en Genèse 17-15/16 : elle reçoit le au même titre qu'Abraham reçoit le sien (Genèse 17-5). Le qui la distingue lui est donné non en tant qu'épouse d'Abraham mais pour ses mérites propres et personnels et cela avant l'annonce de la naissance d'Isaac. L'octroi du , lettre construisant l'édifice de la structure en Droite et Gauche certifie le bon fonctionnement de l'énergie au sein de cette structure ayant intégré le système de la pensée divine. Ce Hé marque la plénitude acquise par Sarah qui opère, en elle, les liaisons interhémisphériques à la perfection, selon que le graphisme de la lettre l'indique. C'est tout un itinéraire de vie qui est parcouru depuis l'époque où elle était Yiska, fille de son père, devenant Saraï, épouse d'Abram, puis Sarah — enfin elle-même — par nomination attribuée par l'Eternel.

Avis aux experts pour de plus amples commentaires.

Supplément pour les psychanalystes…
A propos de la stérilité de Saraï. Toute la famille de Tharé quitte Our-Kasdim pour se rendre en Canaan, jusqu'à Harân pour s'y fixer (Genèse 11-31). Ils se rendent en un lieu qui porte justement le nom du défunt père de Saraï / Yiska. Tharé s'installe-t-il à Harân en souvenir de son fils du même nom, décédé ? Aussi longtemps qu'ils vivront dans ce lieu nommé Harân, Saraï (fille de Harân, le frère d'Abraham) restera stérile. Le lien au père défunt empêchait-il la fertilité de la jeune femme ? Tharé, le père d'Abraham décède à Harân et aussitôt commence la section Lek-Leka, avec les paroles célèbres qu'entendit le Patriarche « Eloigne-toi de ton pays, de ton lieu natal et de la maison paternelle, et va au pays que je t'indiquerai. » Il se rend en Egypte où il fait passer Saraï pour sa sœur. Mentir au pays du mensonge est peut-être de bonne politique pour survivre ?

Elle est ma sœur… Redoublement du mensonge répété.
On notera qu'Isaac, fils d'Abraham et Sarah, réitère le « mensonge » de son père et adopte la même technique de dissimulation. Il affirme, lui aussi, parlant de son épouse Rebecca, « elle est ma sœur ». Isaac reprend la ritournelle d'Abraham faisant passer son épouse pour sa sœur bien que dans son cas, le lien est beaucoup plus distendu car Rebecca, certes issue du clan abrahamique, est la petite-fille de Nacor et Milka. Le lien familial entre Isaac et Rebecca est déjà assez éloigné, Isaac étant en toute logique le neveu de Nacor et épouse la petite fille de ce dernier. Un sac de nœud familial ? C'est très simple : c'est comme si je disais « je me marie avec la petite-fille de mon oncle paternel ». Donc une sorte de cousine au second degré. La chose est plus courante qu'on ne le croit. Isaac la présente comme étant sa sœur, lors de son séjour à Gherar : « Elle est ma sœur, car il n'osait dire ma femme. Les gens du lieu pourraient me tuer à cause de Rebecca, car elle est d'une grande beauté. » Bis repetita, Isaac connaît la loi du Redoublement et l'applique. De même s'installe-t-il dans les mêmes lieux qu'Abraham (il met « les pas dans les pas ») et rouvre tous les puits que son père avait creusés et qui furent comblés. Il leur redonne les mêmes noms. En ce sens, Isaac ouvre la Connaissance une seconde fois, valide tout l'enseignement d'Abraham : creuser un puits, c'est forer dans l'esprit une voie de l'entendement pour renouveler et actualiser la Connaissance. Isaac réitère, redonne, confirme et insiste en Redoublement : en ce sens, il est légitimé quand il élargit le cercle et affirme que Rebecca est pleinement sa sœur.

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Tous les livres de Dominique Aubier
— films de Dominique Aubier : le secret des séphiroth

mercredi 4 décembre 2019

Elohim et le Tétragramme : ne pas confondre. Par Dominique Aubier.

Elohim et le Tétragramme YHVH. Ne pas confondre. (première partie) par Dominique Aubier 
A l'occasion du 5ième anniversaire du départ de Dominique Aubier, je publie sur ce Blog une série de textes qu'elle a écrits. D. Blumenstihl-Roth Voici un texte sur YHVH et Elohim. Première partie. La suite se trouve ici.
La légende raconte qu’un jour un homme voulut se faire dire le bien qu’un certain sage pensait de lui. Le talmudiste répondit : pas une once de plus ou de moins que ce qu’en pense Dieu.
J’apprécie cette certitude. Je l’estime aussi compréhensible que l’égalité selon laquelle deux et deux font quatre de quelque façon que l’on place les chiffres deux. Mais je ne crois pas que l’analogie se maintienne entre le Créateur et l’initié, celui-ci fût-il aiguisé sur les meules de l’Absolu, l’éternité couchée à ses pieds. La plus haute familiarité avec le Sacré n’abolit pas la séparation entre le fabricant et le fabriqué. De toutes manières, le label qui désigne le chef d’entreprise ne convient pas. C’est un problème à résoudre avant de surfer sur l’alphabet, enfoncer le marteau piqueur dans la substance du cerveau, ou frotter le vécu et ses histoires au gant de crin séphirothique. S’agissant d’expliquer l’alphabet hébreu, on va  forcément ouvrir la Bible. Là,  deux entités parlent avec autorité : Elohim et le Tétragramme. On aura souvent maille à partir avec ce qu’elles disent. C’est pourquoi il faut s’entendre sur ce qu’elles sont. L’Eternel-Dieu serait une formule assez convenable pour rendre compte de ces puissances, de leur identité et de leur collaboration que le trait d’union figure en équivalence de sens, dans les traductions en français. Celle dont j’ai l’usage se trouve dans l’édition bilingue publiée en 1967 par la librairie Colbo. Les travaux ont été dirigés par le Grand Rabbin Zadoc Khan. Une certaine notoriété accompagne ce gros volume de presque deux mille pages. Le logiciel que j’ai placé dans mes armoiries n’est pas différent de celui qui a conduit les événements recueillis dans ce livre d’Histoire.
Selon quoi, je puis dire de mon L.K. qu’il est celui dont se sert la vie. Ces deux initiales quoiqu’empruntées à des vocables français ont la coquinerie de dire en hébreu quelque chose comme vas-y !  Ne te laisse pas intimider ! Le  ciel est avec toi !  Le ciel, j’accepte sans rechigner. Ce qui me gêne et contrarie, c’est l’expression  "Eternel - trait d’union - Dieu".  Sinon, je suis calme. Je sais que mon  "Lekh Lekha, vas y pour toi" est en tous points conforme au logiciel dont se sont servis les auteurs connus sous l’appellation canonique d’écrivains prophètes. Rien ne m’offusque dans cette logique. Pourquoi ? Parce que la vie est codée sur l’alphabet hébreu. Les Nebiim Ketouvim qui ont écrit les textes narratifs ou laudatifs recueillis dans la Bible l’ont fait en utilisant le même code linguistique. Leurs écritures se sont écoulées dans des moules mimétiques du réel. Ils auront eu moins de peine à trouver leurs mots que nous n’en avons, nous, les écrivains profanes à joindre les deux bouts pour dire en clair quelque chose. Nous ne sommes pas aidés par un codex qui surplomberait le dictionnaire, ayant classé d’avance tout ce que la vie pourrait inventer.
 
Ein Sof.
Je renâcle, c’est vrai, je ne suis pas dévotement la sagacité de l'ancien Grand Rabbin quand je discute le bien-fondé du trait d’union qui rapproche Dieu de l’Eternel, comme si l’un de ses vocables ne suffisait pas à désigner ce qui ne peut pas l’être. Mais je ne joue pas les fortes têtes pour rien. Je n’arrive pas à déterminer quel terme est mis pour Elohim et lequel pour le Tétragramme. Les traducteurs ont eu le souci de rendre sensible la correspondance.  L’Eternel est pour l’un et Dieu pour l’autre. Malheureusement, le trait d’union ne dit pas dans quel sens l’énergie court dans son vecteur. Je sais, j'ai l’air de critiquer la translation. Tel n’est pas mon propos. Au contraire, je suis persuadée que tous les spécialistes réunis pour traduire la Bible ont effectué leur travail en pleine conscience, en croyants respectueux de la Parole divine. Ils n’ont perdu ni la foi ni la raison quand ils ont donné des équivalences à des dénominations qui, en hébreu,  assignent le Sacré à se présenter en force et en sublime. La langue française ne consent pas facilement à s’extasier. Je souhaite attirer l’attention sur la question. Celle de la présence de D.ieu dans l’univers et le monde. Comment y tiendrait-il ? Infini, sans limites, terme par lequel que les Kabbalistes le désignent : Ein Sof.
 אין-סוף
    
Une sentence talmudique le fait comprendre : Dieu est le lieu du monde, mais le monde n’est pas son lieu. Cela veut dire que sans l’initiative de l’Infinitude, la Création n’aurait pas existé, mais ayant été programmée sur le modèle cérébral, elle n’a pu durer et vivre que si une énergie venue de l’extérieur continuait à l’alimenter. Tout comme cela se produit pour nos cerveaux qui reçoivent du Cosmos le flux qui en fait des dynamos jusqu’à ce que la mort coupe le câble. D’extérieur à la Création, il n’y a que l’Ein Sof. Donc, D.ieu ne cesse pas d’insuffler la Création, de l’animer en déléguant sur elle et en elle, le flot d’énergie auquel elle a droit au titre de cerveau vivant et bien constitué.
La conception, en droite-gauche, équivalence duelle dont nous pouvons nous faire une idée quand elle donne prise à la conception médicale du psychosomatique fait comprendre que le corps, le soma, en sa vertu d’hémisphère quantitatif, reçoit du cerveau des instructions auxquelles il obéit en se les disant dans un autre langage. Penser, pour référence, au changement de lettre qui fait qu’un nucléotide d’ADN devienne un élément codant de l’ARN.  L’exemple fourni par la microbiologie est éclairant. Il existe un code chimique permettant de passer du langage originel de l’acide nucléique au langage de  la protéine. C’est un peu comme le duo Homme-Femme. La féminité ne s’explique pas par la virilité et chaque sexe a ses critères, mais les deux ensemble fondent la vérité créatrice de base. J’attribue une relation de ce type au voisinage linguistique de l’hébreu et du français dans  la Bible et  je veille à déchiffrer ce qui est dit dans chaque langue, sans chercher à prendre le traducteur en défaut. La langue française étant d’essence quantitative ou féminine, comme on voudra, objective ce qui est dit en hébreu et voit un arbre, une science, un emmêlement entre le bien et le mal dans  le message que lui adresse l’Ecriture. Mais l’Ecriture, lue et  entendue dans son  langage d'origine, a émis positivement toute une chaîne d’idées uniquement établies sur la puissance de voir. Cela est visible même si on ne sait pas lire l’hébreu. On peut toujours voir comment des signes graphiques défilent. Voici donc l'Alphabet hébreu, le vecteur de vérité intangible que je vous invite à examiner. Dans les livres… et dans la série des films que nous avons réalisés.

Sepher, Sephar, Sipour.
C’est une initiative singulière que nous avons prise. Pourquoi mettre l’enseignement des valeurs kabbalistiques en films quand les livres suffisent à peine à exposer l’indispensable ?  Que signifie ce changement de médium ? Je vais vous le dire, de la même manière que j’ai trop rapidement mis en parallèle Sepher, Sephar, Sipour avec les trois premières lettres de l’alphabet. Parce qu’il faut faire confiance à la vie et parler à l’humanité entière avant que sonne le glas. Jouer de vitesse pour arriver au seuil du succès avant que la logique des lois régissant le réel n’entraîne la planète et le Cosmos à disparaître. Le défi est des plus dangereux. Pour le rendre intelligible, il faut exposer en détails l’engrenage qui, parti de la phase ontologique aux trois déclics Sepher, Sephar, Sipour a couvert quelques quatorze milliards d’années pour arriver aux désordres qui secouent l’actualité dans un monde humain coupé de la vérité créatrice. Aller d’un trait du commencement à la fin, parce que la fin s’inscrit dans le commencement et que c’est là, tout juste, la grande loi dont le Sepher Yetsira s’est fait le promoteur, en étant aussi l’ouvrage fondateur de la Kabbale au sens où la transmission traditionnelle s’ouvre un troisième niveau d’organisation, après que les Talmud et la Bible aient balisé le deuxième et le premier. Ma phrase les a comptés à reculons. La direction inversée a été dictée par l’âcreté d’avoir à ressentir une menace sous pression. Trois détonateurs prêts à conjuguer leur mise à feu.  Ces  trois injonctions n’en font qu’une. Elles s’emboitent comme s’emboitent dans le Tout de la Création les grandes unités qui en ont développé  la substance. Le message qu’elles tiennent sous le doigt est le même : reconnaître le prodige qu’est l’alphabet hébreu, moteur et pilote de toute réalité. Chaque agent a sa raison particulière d’intervenir. Il s'agit donc de rappeler que la fin s’inscrit dans le commencement, pour le premier niveau. De mesurer la distance parcourue depuis, pour le deuxième et d'insérer immédiatement  la doctrine kabbalistique à la direction de la vie, pour le troisième.
Mais si les trois se déclenchent en même temps... 
Et que l’on ne croit pas à une fantasmagorie de catastrophe. A la lumière des critères du Logiciel, on verra que c’est infaillible. Les circuits obéissent à une commande générale. Les informaticiens connaissent ce règlement de manœuvres et appellent processeur, le super calculateur au service de la carte mère. Dans la réalité, les choses sont plus raffinées car Internet, sa toile et le réseau vertigineux de ses interconnexions n’est qu’une  contrepartie explicative du prodige  alphabétique.  La perfection du système rend inutile l’insertion d’un programme susceptible de provoquer un bogue qui bloque tout à l’insu des utilisateurs. L’ignorance humaine des lois divines suffira. Et l’on assistera au drame non prévu d’une  décharge d’énergie surprenante quand les trois boutons-poussoir additionneront leurs forces, au rythme du Redoublement, la loi qui enclenche et qui déclenche. 

Ecouter la symphonie de l’unité…
telle qu’elle s’orchestre de l’autre côté des choses. C’est la seule solution pour comprendre ce qui se passe et prendre les décisions convenables. Nos politiques s’enfoncent dans l’égarement des idées fausses, fidèles aux tournures de pensée qui promettaient le meilleur. Ils perdront le pouvoir mais il ne faudrait pas que leur échec survienne à l’instant où retrouver la vérité serait une question de vie ou de mort pour l’humanité désemparée. C’est pourquoi, en toute hâte, je propose à chacun de vous de jouer sa part de chance. En toute créature humaine, il existe une boîte d’allumettes prêtes à craquer au service de l’Absolu. Il suffit qu’elle soit entr’ouverte et qu’à la faveur du temps, la conscience en nous voit les petits bâtons flamber un à un. A la longue, ces lueurs éclairent le mystère que nous sommes à nous même, une torche, alors, qui consume le corps et la vie pour le bonheur de l’être. Celui qui ne perd rien en cours de route gagne le droit de puiser encore dans cette réserve de sens, d’en recueillir les cendres et d’observer ce qu’elles dessinent sur les parois de l’esprit. Il est alors dans l’œil du cyclone, capable de voir comme s’il était de l’autre côté du réel, un instant égal à la toute puissance infinie que faute de mieux on appelle Dieu. S’il a la place du scribe sur le strapontin de la salle obscure où se joue la comédie humaine, une larme de joie remplit son encrier et il trempe sa plume dans ce liquide. Il peut raconter la réalité de ce qu’il a vécu. L’écriture devance sa mémoire. Le réel se porte garant de ses souvenirs.  On dira, en termes d’expérience ordinaire, qu’il a reçu l’équivalant du prix Nobel. La lecture inversée de ce nom fait apparaître sa réalité : Lebon et entendu en hébreu c’est authentique ! Zé TOB.
C'est moins une récompense qu’un certificat de perfection pour service rendu à tous les aspects de la vérité ; alliance entre la conscience du cycle et celle d’un individu en son lieu et sa date d’existence. Miguel de Cervantès est le dernier écrivain à l’avoir obtenu. Le peuple espagnol s’en est rendu compte. Il se fête lui-même le 23 avril, jour anniversaire de sa mort, cérémonie de l’essence d’être, montée en gloire pour l’auteur de Don Quichotte. Les aventures du chevalier de la Manche ratissent la totalité des émulsions initiatiques descendues le long des dix mille ans que semble avoir le cycle de la Révélation. C’est pourquoi, récemment, le cinéma naïf n’a pas pu tourner le film dont le réalisateur était ignorant ce qu’il avait mission d’actualiser. La vie n’a pas laissé passer l’inopportunité d’une initiative misérable à côté de ce qu’elle allait cotoyer. L’énergie de la Création, le parcours évolutif qu’elle a couvert en portant son message, ce message lui-même devenu vibrant de réalisme au contact de la péninsule ibérique — territoire, langue, peuple, histoire culturelle confondues — se sont insurgés contre un projet qui les défiait. Il arrive que la vérité se rebiffe contre les aberrations humaines. Une pluie torrentielle a noyé tout le matériel du film centré sur des personnalités de pellicule. Les acteurs n’étaient pas des interprètes brillants pour le message cherchant son abri dans la conscience planétaire. Mais leurs appellations ont rendu justice au marquage du sens dans la réalité de leur préférence au monde. Rochefort (Jean), parce qu’effectivement Rosch, nom hébreu du Modèle Absolu, résonnait en force dans un thème estampillé Vanessa Paradis : le paradis s’en va. Le  Pardès aussi.
       
Et moi, je ne peux pas m’en aller avant d’avoir établi
la relation qui unit à l’Espagne le dernier réceptacle du grand message pendant qu’il est encore territorial, linguistique et culturel.  Après quoi, la  fusée se détachera et filera droit vers sa cible. Cela fera très mal, si mal que la vie ne s’en relèvera pas et les jours, les heures sont comptés. Le réel n’est pas élastique au point de se faire fronde pour relancer plus loin la catapulte. Il y a forcément un état d’étirement au delà duquel la réalité se déchire. Je sais — et nous le savons tous — que le monde frôle l’explosion. Je le sais parce par le jeu d’allumettes dont a disposé ma présence sur terre. Mes événements me l’ont appris. Les événements concrets ou psychiques, les miens comme les vôtres, font une démonstration. Ils  sont les témoins matériels ou objectifs de la réalité qu’est la pensée induite par le Logiciel de la Création. Les recueillir est un travail de secrétaire. L’administration de la vie veut qu’il y en ait toujours un au chevet du Temps, prenant note de ses histoires. Ai-je été été embauchée pour remplir cette fonction ? Si je me trompe, quelqu’un me chassera d’un poste qui ne me convient pas. Qui ? Il le dira lui-même. Vous le verrez sur la planche de son vécu, épousant la crête de la houle qui pousse de l’avant  le message que l’humanité refuse d’entendre. Lui, saura ce qu’il faut dire : et il le dira, en étant écouté de tous. Je viens simplement payer d’exemple : montrer de quoi il s’agit en déployant les trois panneaux du Logiciel kabbalistique. Je vais en gauler les frondaisons afin d’en faire tomber une pluie de critères. En raison de la transe qui impatiente le temps, je commence tout de suite, par la projection des films de la série Cinécode ! Comment ? Vous les avez pas ? Etes-vous sérieux ?
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Tous les films de la série CinéCode. Tous les livres de Dominique Aubier.
Plaidoyer pour une cause gagnée 




vendredi 29 novembre 2019

Qui est Yiska dans la Torah ?

Qui est YiSKA ? (dans la Torah au chapitre de Genèse)

Une énigme pour les kabbalistes et autres lecteurs de la Torah.
par Dominique Blumenstihl-Roth
 
Au chapitre de Genèse, à partir du verset 11-10, se situant juste après l'épisode de la Tour de Babel, le Texte déroule la génération de Sem, dont Abram est un descendant. Au verset 11-27, nous apprenons qu'Abram, Nacor et Harân sont frères. Harân décède et les deux autres frères, Abram et Nacor se marient. Au verset 11-29, nous apprenons que « la femme d'Abram avait pour nom Saraï, et celle de Nacor, Milka, fille de Harân, le père de Milka et de Yiska ».
Qui est cette mystérieuse Yiska, fille de Harân dont la Torah ne parlera plus jamais ? Pourquoi ce nom est-il mentionné ?

La réponse est donnée dans le commentaire de Rachi, l'expert de la Torah.
Les rabbins, normalement, savent la réponse (encore qu'il existe des controverses à ce sujet). Ce qui m'intéresse, c'est moins la réponse que le processus intellectuel conduisant au résultat. Rachi, le grand talmudiste, fort espiègle comme à son habitude, dit les choses mais ne présente pas le mécanisme de sa pensée qui l'amène à sa conclusion.
La déduction n'est pas linéaire, et une fois de plus, pour résoudre l'énigme, il convient, comme le dit Saadia Gaon, de « ne pas régler la Connaissance sur ses propres croyances, comme la mesure des choses ». Le Texte dit sans dire, laissant au Lecteur le soin d'identifier par lui-même cette personne dont le nom n'est cité qu'une seule fois dans la Torah.

Alors : qui est Yiska (Jescha) ?
De la racine sachah (סכה) qui veut dire "voir". Précédé du Yod, cela indique l'énergie de voir.
Serait-elle doté de la puissance de voir ? Voir l'avenir ?
Yiska, en hébreu, s'écrit : yod, samekh, caf, hé.
De la racine
סכך

Je publierai vos réponses sur le Blog et donnerai prochainement la solution et surtout le déroulé du raisonnement kabbalistique…
A vous de jouer…

La réponse est ici. Mais n'y allez pas tout de suite. Essayez de trouver par vous-même ! 

lundi 25 novembre 2019

Les Séphiroth. Quiz.

Les Séphiroth.

Dans un article précédent, je vous parlais des Séphiroth.

Vous les connaissez maintenant : Kether, Bina, Hochma, Gebourah, Hesed, Tipheret, Hod, Netzah, Yesod, Malkhouth.
Bien entendu, je n'y intègre pas la Daat qui n'est pas une Séphirah, car il n'y en a que 10.
Je m'en tiens à l'enseignement du Séfer Yetsirah et j'ai expliqué cela ici.

Mais avez-vous remarqué que dans aucun des noms des séphiroth, pas de Zaïn, pas de Tet, pas de Ayïn, pas de Qof.
Lettres absentes des séphiroth : Zaïn (7), Tet (9), Ayïn (70), Qof (100), Schin (300)*.
Donc 486.
C'est la valeur numérique du mot
רוח בער






qui désigne l'esprit destructeur, mais aussi :
עוית

qui désigne "les ruines", nom d'une ville en Edom.





 Je vous propose un petit quiz :

— Que peut-on en déduire ?
— Quels mots peut on écrire avec ces 5 lettres absentes ?
A vos plumes pour répondre à l'énigme !

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* Aucun kabbaliste actuel ne l'a remarqué si ce n'est Dominique Aubier, dans ses films sur les Séphiroth, qui a noté l'absence de la lettre Ayïn. Mettant les pas dans la trouvaille du Maître, j'ai complété. Si des chercheurs modernes vous en parlent, c'est qu'ils viennent de le lire ici. J'espère qu'ils diront qui le leur a dit, comme le veut la Tradition et qu'ils ne feindront pas l'avoir toujours su dans le secret de leur vaste érudition.
Mais restons modeste, peut-être cela est ultra connu et que je sois en retard d'un commentaire ? Il y a tellement de livres dans la bibliothèque hébraïque qu'une vie d'homme ne suffirait pas à les lire tous. Gershom Scholem, le plus grand des savants historiens de la kabbale n'en dit rien, et le Maharal n'en a jamais parlé. Je n'ai rien lu à ce sujet dans Cordovero. Si quelqu'un m'indique l'existence de cette observation dans un livre, je le mentionnerai tout de suite.