The Fountain. Film kabbalistique de Darren Aronofsky
Les références subliminales d'Aronofsky (part. 4)
par Dominique Blumenstihl-Roth
La Tête enchantée dévoile son secret
Ce film s'appuie certes sur des références kabbalistiques dont il bat le rappel, comme une sorte de compilation d'inventaire, mais il est surtout un appel à l'ouverture (la trépanation) de la pensée vers un nouvel horizon post-kabbalistique. Ouvrir le crâne pour toucher au référentiel cérébral à 6 couches ? Six, comme dans le premier mot de la Torah « Barachit » qui s'entend en araméen « Il créa Six ». Six couches ? Comme dans un Cortex ? Une tête dont il faut découvrir l'identité ? C'est la Tête enchantée qui surgit : renvoi au motif cérébral dans Don Quichotte au chapitre LXII, tome II.
Ce film s'appuie certes sur des références kabbalistiques dont il bat le rappel, comme une sorte de compilation d'inventaire, mais il est surtout un appel à l'ouverture (la trépanation) de la pensée vers un nouvel horizon post-kabbalistique. Ouvrir le crâne pour toucher au référentiel cérébral à 6 couches ? Six, comme dans le premier mot de la Torah « Barachit » qui s'entend en araméen « Il créa Six ». Six couches ? Comme dans un Cortex ? Une tête dont il faut découvrir l'identité ? C'est la Tête enchantée qui surgit : renvoi au motif cérébral dans Don Quichotte au chapitre LXII, tome II.
image d'un neurone et ses dendrites |
Dominique Aubier (eh oui, encore elle !) a écrit un volumineux traité sur le sujet de la Tête qu'aucun chercheur de vérité sérieux ne peut ignorer.
La Tête enchantée… La tête du Singe ? Don…Ovan, dans le film d'Aronofsky, serait-ce une allusion à Don… Quichotte ? Ah, je vais trop loin diront les irréductibles du rationalisme sachant tout sur tout sauf l'essentiel. Mais je m'en tiens à ce qu'écrit Cordovero (eh oui, encore lui) : « il n'y a pas d'explication sans nouveauté ». Dès lors j'avance mon explication en risquant d'effaroucher le conventionnel par l'audace de la nouveauté, cela dût-il me coûter mon futur siège à l'Académie Française : cette Tête connaissant toute vérité apparaît, dans Don Quichotte, à Barcelone, au domicile d'un ami du Chevalier qui exhibe un buste posé sur une table. Cette sculpture a l'étrange capacité de parler et de répondre aux questions. La même fonction parleuse apparaît au chapitre où Maese Pedro (mais où exactement ?), porte sur ses épaules un Singe dont il affirme qu'il aurait le pouvoir d'exercer la divination. Buste et Singe… images quichottiennes de la Tête parleuse de Vérité. Dans le film d'Aronofsky, on retrouve le Singe, la Tête, et toute la thématique cérébrale mise en relation avec la Parole divine. Quelle est cette Tête qui possèderait un centre vital, récipiendaire de la Parole ? Tête humaine, singée par le Singe…
Mais où est-il donc, ce signe ?
Pardon : je voulais dire « où est donc ce singe, dans le Quichotte » ? On me croira ou non : J'ai pris en mains l'exemplaire du Quichotte de ma bibliothèque (éditions Garnier) et je l'ai ouvert au hasard. Je vous le donne en mille : le gros volume s'est déplié à la page 721, au chapitre XXV du volume II. Et que vois-je ? Il est bien là, le signe du singe, sortant droit du livre. À croire que le texte venait au-devant de moi, ne désirant qu'à se faire remarquer et m'éviter de perdre du temps dans d'inutiles recherches. Maître Pierre (Maese Pedro) se présente à l'aubergiste qui, le reconnaissant, lui demande : « mais où sont donc le singe et le théâtre ? » C'était notre question : où est le singe, dans le théâtre mis en scène par Aronofsky et le Quichotte ? « Ils seront bientôt ici » répond l'homme. Venu en repérage, à trois reprises, Maître Pierre annonce l'arrivée de ce singe et du théâtre. On reconnaîtra ici l'habileté de Cervantès qui exécute dans ce court paragraphe un guézer (décret) informatif conditionnant la suite du chapitre : nous sommes dans la première instance où il faut surveiller le contenu des notifications. Le Singe est associé au théâtre. C'est qu'il y aura donc mise en scène, représentation et le singe y tiendra son rôle.
La Tête enchantée… La tête du Singe ? Don…Ovan, dans le film d'Aronofsky, serait-ce une allusion à Don… Quichotte ? Ah, je vais trop loin diront les irréductibles du rationalisme sachant tout sur tout sauf l'essentiel. Mais je m'en tiens à ce qu'écrit Cordovero (eh oui, encore lui) : « il n'y a pas d'explication sans nouveauté ». Dès lors j'avance mon explication en risquant d'effaroucher le conventionnel par l'audace de la nouveauté, cela dût-il me coûter mon futur siège à l'Académie Française : cette Tête connaissant toute vérité apparaît, dans Don Quichotte, à Barcelone, au domicile d'un ami du Chevalier qui exhibe un buste posé sur une table. Cette sculpture a l'étrange capacité de parler et de répondre aux questions. La même fonction parleuse apparaît au chapitre où Maese Pedro (mais où exactement ?), porte sur ses épaules un Singe dont il affirme qu'il aurait le pouvoir d'exercer la divination. Buste et Singe… images quichottiennes de la Tête parleuse de Vérité. Dans le film d'Aronofsky, on retrouve le Singe, la Tête, et toute la thématique cérébrale mise en relation avec la Parole divine. Quelle est cette Tête qui possèderait un centre vital, récipiendaire de la Parole ? Tête humaine, singée par le Singe…
Mais où est-il donc, ce signe ?
Pardon : je voulais dire « où est donc ce singe, dans le Quichotte » ? On me croira ou non : J'ai pris en mains l'exemplaire du Quichotte de ma bibliothèque (éditions Garnier) et je l'ai ouvert au hasard. Je vous le donne en mille : le gros volume s'est déplié à la page 721, au chapitre XXV du volume II. Et que vois-je ? Il est bien là, le signe du singe, sortant droit du livre. À croire que le texte venait au-devant de moi, ne désirant qu'à se faire remarquer et m'éviter de perdre du temps dans d'inutiles recherches. Maître Pierre (Maese Pedro) se présente à l'aubergiste qui, le reconnaissant, lui demande : « mais où sont donc le singe et le théâtre ? » C'était notre question : où est le singe, dans le théâtre mis en scène par Aronofsky et le Quichotte ? « Ils seront bientôt ici » répond l'homme. Venu en repérage, à trois reprises, Maître Pierre annonce l'arrivée de ce singe et du théâtre. On reconnaîtra ici l'habileté de Cervantès qui exécute dans ce court paragraphe un guézer (décret) informatif conditionnant la suite du chapitre : nous sommes dans la première instance où il faut surveiller le contenu des notifications. Le Singe est associé au théâtre. C'est qu'il y aura donc mise en scène, représentation et le singe y tiendra son rôle.
Don Quichotte aussitôt s'en inquiète et demande à l'aubergiste qui est Maese Pedro, quel théâtre et quel singe il mène avec lui. On apprend que c'est un montreur de marionnettes qui présente un spectacle de Mélissandre délivrée par le chevalier Gaïferos. Et qu'il emmène avec lui un singe savant « de la plus rare habileté qu'on ait vue parmi les singes et qu'on ait imaginée parmi les hommes. » Ce singe a développé des capacités remarquables : « si on lui pose une question, il écoute attentivement ce qu'on lui demande, saute ensuite sur l'épaule de son maître et s'approchant de son oreille, il lui fait la réponse à la question, laquelle réponse Maître Pierre répète sur-le-champ tout haut. » Sancho lui pose une question. Le singe saute sur l'épaule de son maître et exécute le « protocole bavard. »
C'est que la lettre Qof (le Singe) de l'Alphabet hébreu est parleuse. C'est là que s'effectuent les bilans du passé. Ce singe a ceci de particulier qu'il sait lire le passé et le présent des questionneurs. Don Quichotte s'explique : « Je suis bien ce même Don Quichotte de la Manche que ce bon animal vient de nommer. »
Qui pourrait encore prétendre qu'il n'existerait pas de lien entre Don Quichotte et le Singe si le chevalier l'établit lui-même ? En effet, plus avant dans le texte, Quichotte s'étonnera que ce singe parleur n'ait pas été traduit devant le Tribunal du Saint Office, étant nécessairement une créature du diable. Singe très suspect d'hérésie, d'autant que sa faculté locutoire est limitée, selon Maese Pedro, au seul jour du vendredi. Trait d'humour désignant l'ouverture du Shabbat au cours duquel le Juif imite par son rituel — oserions-nous dire que le religieux singe la Parole divine quand il en exprime la pensée par les symboles produits ?
Qui pourrait encore prétendre qu'il n'existerait pas de lien entre Don Quichotte et le Singe si le chevalier l'établit lui-même ? En effet, plus avant dans le texte, Quichotte s'étonnera que ce singe parleur n'ait pas été traduit devant le Tribunal du Saint Office, étant nécessairement une créature du diable. Singe très suspect d'hérésie, d'autant que sa faculté locutoire est limitée, selon Maese Pedro, au seul jour du vendredi. Trait d'humour désignant l'ouverture du Shabbat au cours duquel le Juif imite par son rituel — oserions-nous dire que le religieux singe la Parole divine quand il en exprime la pensée par les symboles produits ?
On retrouve le « seigneur singissime » dans le film d'Aronofsky.
Petit animal soumis à la violence de la science. L'occasion ici de rendre hommage à ces animaux qui subissent d'infinies souffrances au nom de la science, pour le prétendu bienfait de l'Homme… et pour le plus grand bénéfice des Maese Pedro propriétaires de laboratoires…
Dans Don Quichotte, le spectacle de théâtre est lié à la thématique du singe.
Petit animal soumis à la violence de la science. L'occasion ici de rendre hommage à ces animaux qui subissent d'infinies souffrances au nom de la science, pour le prétendu bienfait de l'Homme… et pour le plus grand bénéfice des Maese Pedro propriétaires de laboratoires…
Dans Don Quichotte, le spectacle de théâtre est lié à la thématique du singe.
La pièce représente « la sans pareille Mélissandre (qui) venait mainte et mainte fois regarder par là le chemin de France et, tounant l'imagination vers Paris et son époux, se consolait ainsi de son esclavage… » (Don Quichotte, chap. 26, vol II). Ce singe aurait-il quelque lien avec la France ? Le film d'Aronofsky, — sublime singerie métaphorique — aurait-il quelque rapport avec la France ?
Mais oui ! Puisque l'explication kabbalistique de son film est rédigée ici même, en France, par un français. Lui-même formé par l'exégète du Quichotte. Elle-même française, ayant vécu en Espagne. Et auteure d'un livre sur… le cerveau.
Tête de Singe. Tête humaine. Aronofsky est hanté par la thématique Tête.
Concept kabbalistique par excellence, l'initié de toute tradition se réfère toujours à l'image de la Tête.
Et justement, propose Dominique Aubier, il se pourrait bien que le monde soit à l'image d'un Cerveau, avec ses différentes zones de sensibilité réparties à sa surface, ses peuples et leur vocation, chacun ayant développé des spécificités culturelles selon son implantation cérébro-culturelle. Tel peuple préfère l'image, tel autre l'écoute, tel autre la parole, l'écrit, selon la zone cérébrale du monde où il a vu le jour. Si le monde est un cerveau, dit-elle, alors il existe sur terre une zone du langage par où le message cosmique — le Verbe — pénètre d'une manière surpuissante. « Il existe une aire du langage de la Planète où la Parole élit son domicile avant d'irradier l'ensemble de toutes les cultures dont aucune ne peut être minimisée ». De sorte que chacun est « élu » pour occuper la zone corticale correspondant à son génie, sans empiéter sur celle des autres.
Mais oui ! Puisque l'explication kabbalistique de son film est rédigée ici même, en France, par un français. Lui-même formé par l'exégète du Quichotte. Elle-même française, ayant vécu en Espagne. Et auteure d'un livre sur… le cerveau.
Tête de Singe. Tête humaine. Aronofsky est hanté par la thématique Tête.
Concept kabbalistique par excellence, l'initié de toute tradition se réfère toujours à l'image de la Tête.
Et justement, propose Dominique Aubier, il se pourrait bien que le monde soit à l'image d'un Cerveau, avec ses différentes zones de sensibilité réparties à sa surface, ses peuples et leur vocation, chacun ayant développé des spécificités culturelles selon son implantation cérébro-culturelle. Tel peuple préfère l'image, tel autre l'écoute, tel autre la parole, l'écrit, selon la zone cérébrale du monde où il a vu le jour. Si le monde est un cerveau, dit-elle, alors il existe sur terre une zone du langage par où le message cosmique — le Verbe — pénètre d'une manière surpuissante. « Il existe une aire du langage de la Planète où la Parole élit son domicile avant d'irradier l'ensemble de toutes les cultures dont aucune ne peut être minimisée ». De sorte que chacun est « élu » pour occuper la zone corticale correspondant à son génie, sans empiéter sur celle des autres.
Le monde aurait son aire du Langage en un lieu précis. Aronofsky l'appelle d'un nom fantastique, ce serait une ville cachée au cœur de la forêt amazonienne. Astuce bien connue que donner un autre nom à l'endroit où l'on se rend secrètement : longtemps, les Juifs candidats à l'immigration disaient qu'ils partaient pour le « Canada » alors ils s'embarquaient en réalité pour Israël. Et quand ils partaient réellement pour Montréal ou Vancouver, il précisaient en appuyant sur le deuxième mot (redoublement) : « Canada - Canada ». Dire sans se trahir, c'est une habitude quasi folklorique dans le judaïsme tant la crainte d'être dénoncé-arrêté s'est inscrite dans les réflexes de la vie courante… Je crois donc que sous le masque Maya, Aronofsky a en réalité pensé à (ne pas) nommer la ville sacrée obsédant sa pensée. Libérons ce qu'il cache, dégageons le non-dit et disons ce qu'il n'ose exprimer. D'où cet article : ce commentaire sur le film d'Aronofsky s'avance en acte libératoire, parce que l' « absence d'exégèse allonge l'exil » (Cordovero, la douce Lumière). Et c'est pour mettre fin à cet exil du sens que j'expose par des mots (et il faut que ces mots réfèrent au sacré, aux Divine Words) ce que le cinéaste représente par la force et la séduction des images : l'exil de la Schékina. La Schékina encore prisonnière de l'image doit absolument être libérée. Par le procédé exégétique, elle doit « retourner vers le Temple » — le Modèle d'Absolu —, et se donner en partage à l'humanité entière.
Les prudences d'Aronofsky
Chez Aronofsky, tout est transporté clandestinement : et c'est de bonne règle, car « la lumière du Messie (doit) pénétrer dans ce monde d'en-bas de façon clandestine, en sorte d'éviter d'être arrêté par les forces du mal, incapables de le reconnaître sous cette étrange apparence… » (Charles Mopsik, Cabale et Cabaliste, éd. Albin Michel, p. 99).
Sage prudence que mon commentaire n'aura pas, c'est pourquoi il agacera plus d'un critique d'Aronofsky et plus d'un hébraïsant formé à l'école antique de la lecture littérale. Soyons clairs : son film aurait-il eu le même succès s'il avait abordé de front la thématique kabbalistique, donc hébraïque ? L'antisémitisme culturel conditionnant la culture occidentale — la critique — aurait-il hérissé ses javelots si le cinéaste avait explicitement dit au spectateur : « regarde, le père Avila, dans mon film, celui qui découvre la dague et la carte secrète du temple n'est autre que l'auteur du Zohar, Moïse Schem Tob de Leon, surnommé en son temps le Lion d'Avila. Et la ville qu'il désigne sous couvert de référence Maya, le temple perdu, ce n'est rien d'autre que Jérusalem. Et la bague que Tom égare, c'est l'anneau de l'Alliance perdue, allusion directe à la perte des rouleaux de la Torah égarés lors de l'exil de Babylone ». Les prophètes d'alors, ayant finalement retrouvé les rouleaux (« ne t'inquiète pas, on la retrouvera, la bague », dit un assistant de Thomas) dans la crainte de la perdre une seconde fois, mirent au point le symbolisme et le rituel de la religion, exigeant de tout Juif qu'il porte sur lui-même ces symboles, dans ses vêtements, sur son corps, de sorte que tout israélite soit à lui-même un temple inaltérable. Dès lors Thomas s'empare de la plume que lui a offerte Liz et se tatoue une alliance sur sa peau, s'assurant ainsi le lien éternel avec elle : l'Alliance est restaurée, Liz en devient le symbole de la Schékina accompagnant le porteur de l'Alliance en tout lieu et à travers les siècles. Tout cela, le cinéaste le laisse voir, sans le dire, car son art n'est pas un art de la parole, mais de l'image.
Il faut compléter l'image d'une parole exégétique.
L'œil voit, le cœur comprend et la bouche parle ce que le cœur a compris :
Écoutons les répliques : « La pyramide a été construite sur le nombril de la terre, le lieu de naissance du monde. Un arbre singulier y pousse, celui qui en boit la sève vivra pour toujours.… » Où se trouve cet arbre ? Le père Avila — le Zohar donc, (le Zohar compose la somme de la connaissance kabbalistique) — en indique la position sur la carte : en ce lieu se dresse une pyramide (un temple) « non pas perdue mais cachée ». Tout est caché dans ce film, et tout demande à émerger. Quel est ce lieu caché, signifié par le symbole du temple caché ?
La reine d'Espagne répond aussitôt en citant la Bible, le chapitre de Genèse. Elle reporte immédiatement la métaphore Maya sur l'imagerie biblique, et l'arbre évoqué devient l'Arbre de vie, l'Arbre de la Connaissance croissant dans le jardin d'Eden. Par sa référence biblique, elle reporte le symbolisme de la jungle de la Nouvelle-Espagne sur l'Eden de Genèse et la ville sainte évoquée n'est alors autre que Jérusalem, s'agissant, comme le conseille Aronofsky, de suivre la logique des « mots divins », divine words, le nom de l'exposition à laquelle se rend Liz : c'est là qu'elle s'effondre après avoir mentionné le sens de l'iconographie Maya, laissant son manuscrit inachevé : à nous d'en écrire le chapitre manquant. À nous ce voyage, vers cette Jérusalem du sens, à nous d'avancer vers cette « Luz », l'antique nom de la ville sainte, corrélée aux forces du Verbe… C'est notre propre aire du langage, toujours « branchée » sur l'Invisible et ses signes. Il n'est que d'écouter, voir, lire… S'instruire de l'avancée inexorable de la Connaissance et se rendre là où l'actualisation la plus performante perce la surface.
Car Jérusalem, avant d'être une ville, est une position de l'Esprit. C'est à ce lieu que le cinéaste nous convie, cette Jérusalem intérieure que nous portons potentiellement tous en nous. C'est la position de l'Esprit la plus haute, le degré le plus pur de l'Initiation. À nous de l'activer, et c'est à notre portée. C'est affaire de culture et d'effort, car comme son nom l'indique, seule la possède l'homme (ou la femme) de connaissance qui a rallié l'énergie (Yod) dans le système d'Absolu (Rosch) et atteint le Verbe (Schin)…
« Peut se dire habitant de Jérusalem celui qui sait écouter le verbe dans le réel, alors il est Israël, au sens unique du terme, l'homme qui combat pour Dieu. »
—1. Le secret de la fontaine,concept kabbalistique.
—2. Fountain part 2. Lecture initiatique du film d'Aronofsky.
—3. Fountain. part 3. Le modèle cérébral
Je vous remercie de m'aider à maintenir ce Blog.
PS : Certains disent que je fais "la Manche" . S'agissant de Don Quichotte, je peux bien dire que j'en suis (de la Mancha — en espagnol "Mancha" signifie la "tache", c'est-à-dire doté du sang taché, dit impur, autrement dit : les hérétiques. Faire appel au Mécénat, ce n'est pas de la mendicité.C'est demander l'implication des Lecteurs et Amis de la Connaissance.
Sans l'implication des Lecteurs, rien n'est possible.
Les prudences d'Aronofsky
Chez Aronofsky, tout est transporté clandestinement : et c'est de bonne règle, car « la lumière du Messie (doit) pénétrer dans ce monde d'en-bas de façon clandestine, en sorte d'éviter d'être arrêté par les forces du mal, incapables de le reconnaître sous cette étrange apparence… » (Charles Mopsik, Cabale et Cabaliste, éd. Albin Michel, p. 99).
Sage prudence que mon commentaire n'aura pas, c'est pourquoi il agacera plus d'un critique d'Aronofsky et plus d'un hébraïsant formé à l'école antique de la lecture littérale. Soyons clairs : son film aurait-il eu le même succès s'il avait abordé de front la thématique kabbalistique, donc hébraïque ? L'antisémitisme culturel conditionnant la culture occidentale — la critique — aurait-il hérissé ses javelots si le cinéaste avait explicitement dit au spectateur : « regarde, le père Avila, dans mon film, celui qui découvre la dague et la carte secrète du temple n'est autre que l'auteur du Zohar, Moïse Schem Tob de Leon, surnommé en son temps le Lion d'Avila. Et la ville qu'il désigne sous couvert de référence Maya, le temple perdu, ce n'est rien d'autre que Jérusalem. Et la bague que Tom égare, c'est l'anneau de l'Alliance perdue, allusion directe à la perte des rouleaux de la Torah égarés lors de l'exil de Babylone ». Les prophètes d'alors, ayant finalement retrouvé les rouleaux (« ne t'inquiète pas, on la retrouvera, la bague », dit un assistant de Thomas) dans la crainte de la perdre une seconde fois, mirent au point le symbolisme et le rituel de la religion, exigeant de tout Juif qu'il porte sur lui-même ces symboles, dans ses vêtements, sur son corps, de sorte que tout israélite soit à lui-même un temple inaltérable. Dès lors Thomas s'empare de la plume que lui a offerte Liz et se tatoue une alliance sur sa peau, s'assurant ainsi le lien éternel avec elle : l'Alliance est restaurée, Liz en devient le symbole de la Schékina accompagnant le porteur de l'Alliance en tout lieu et à travers les siècles. Tout cela, le cinéaste le laisse voir, sans le dire, car son art n'est pas un art de la parole, mais de l'image.
Il faut compléter l'image d'une parole exégétique.
L'œil voit, le cœur comprend et la bouche parle ce que le cœur a compris :
Écoutons les répliques : « La pyramide a été construite sur le nombril de la terre, le lieu de naissance du monde. Un arbre singulier y pousse, celui qui en boit la sève vivra pour toujours.… » Où se trouve cet arbre ? Le père Avila — le Zohar donc, (le Zohar compose la somme de la connaissance kabbalistique) — en indique la position sur la carte : en ce lieu se dresse une pyramide (un temple) « non pas perdue mais cachée ». Tout est caché dans ce film, et tout demande à émerger. Quel est ce lieu caché, signifié par le symbole du temple caché ?
La reine d'Espagne répond aussitôt en citant la Bible, le chapitre de Genèse. Elle reporte immédiatement la métaphore Maya sur l'imagerie biblique, et l'arbre évoqué devient l'Arbre de vie, l'Arbre de la Connaissance croissant dans le jardin d'Eden. Par sa référence biblique, elle reporte le symbolisme de la jungle de la Nouvelle-Espagne sur l'Eden de Genèse et la ville sainte évoquée n'est alors autre que Jérusalem, s'agissant, comme le conseille Aronofsky, de suivre la logique des « mots divins », divine words, le nom de l'exposition à laquelle se rend Liz : c'est là qu'elle s'effondre après avoir mentionné le sens de l'iconographie Maya, laissant son manuscrit inachevé : à nous d'en écrire le chapitre manquant. À nous ce voyage, vers cette Jérusalem du sens, à nous d'avancer vers cette « Luz », l'antique nom de la ville sainte, corrélée aux forces du Verbe… C'est notre propre aire du langage, toujours « branchée » sur l'Invisible et ses signes. Il n'est que d'écouter, voir, lire… S'instruire de l'avancée inexorable de la Connaissance et se rendre là où l'actualisation la plus performante perce la surface.
"La branche de l'amandier". Huile sur bois. 58 x 61 cm. (Francis Roth) |
« Peut se dire habitant de Jérusalem celui qui sait écouter le verbe dans le réel, alors il est Israël, au sens unique du terme, l'homme qui combat pour Dieu. »
—1. Le secret de la fontaine,concept kabbalistique.
—2. Fountain part 2. Lecture initiatique du film d'Aronofsky.
—3. Fountain. part 3. Le modèle cérébral
Je vous remercie de m'aider à maintenir ce Blog.
PS : Certains disent que je fais "la Manche" . S'agissant de Don Quichotte, je peux bien dire que j'en suis (de la Mancha — en espagnol "Mancha" signifie la "tache", c'est-à-dire doté du sang taché, dit impur, autrement dit : les hérétiques. Faire appel au Mécénat, ce n'est pas de la mendicité.C'est demander l'implication des Lecteurs et Amis de la Connaissance.
Sans l'implication des Lecteurs, rien n'est possible.
4 commentaires:
Dominique , pouvez -vous nous dire qui est Francis Roth ? merci
Si, en partant de Fontain, on se creusait la tête ?
Retour à Don Quichotte et à la tête qui parle toute seule. Lecture purement factuelle.
La tête parlante de Cervantès est fabriquée en bronze. Comme une statue romaine. Elle est creuse, il n'y a rien à l'intérieur. Elle est posée sur une colonne qui a l'aspect du jaspe. Calcédoine impure utilisée pour faire des bijoux dit le dictionnaire. Cette colonne, dit le texte, est fabriquée en planches donc creuse.
Et, technologie directement reprise plusieurs siècles plus tard par les stéthoscopes médicaux,un tuyau de métal relie directement la tête à la fois écouteur et micro au sous-sol invisible où se tient la vraie tête humaine qui est capable d'entendre, de comprendre et de répondre au visiteur curieux. L'auteur insiste sur le son métallique particulier de la tête parlante.
Il y a donc, en fait, deux têtes : celle qui fait, la seule apparente, et celle invisible qui sait qui est douée de la parole.
Bingo, la face cachée du cerveau, retour à ma relecture du moment de Dominique Aubier.
The Fountain : film addictif à voir et à revoir sans modération; le cerveau s'y reconnaît. L’exégèse de haute volée faite par Domino participe très largement au plaisir des yeux, des sens et de l'esprit, donne soif de connaissances tel un puits sans fond. Par ricochet, la pensée exigeante de Dominique Aubier devient concrète pour les non initiés tout juste « éveillés » et claire comme de l'eau de Roche.
Après visionnage et décodage du film, tout un chacun est amené à s'interroger – l’air de rien - sur la place et le rôle de Jérusalem, (et sur bien d'autres sujets), pour nous ramener à l'actualité... "Si, en partant de Fontain, on se creusait la tête ?" (Efffet Mem)
Excellent travail de transmission et de pédagogie. Car Domino nous fournit les clés mais faut-il encore savoir les utiliser… Pourtant je ne ménage pas mes efforts !
Je profite d’une tribune élargie pour faire une pub gratuite, totalement personnelle donc partiale mais méritée.
La lecture de La face cachée du cerveau (D. A) est indispensable. J’ai cependant une préférence pour la série Don Quichotte de Dominique Aubier. Et les œuvres originales de DBR - (Esther…J.d’Arc …Racine…Rizal… ) – méritent AUSSI d’être très généreusement connues, procédant au dévoilement avec le talent et la plume qu’on lui connait (de Domino).
J’ai une grande tendresse pour "La fleur de l’amandier", car c’est ainsi que F. Roth a intitulé sa peinture.
La 1ère fois que mon cerveau l’a vue, il s’est entièrement projeté dans la fleur pour ne jamais en sortir comme pour retenir la part de divin qu’elle contient. Et tous les jours les yeux se régalent en attendant que la fleur devienne Fruit.
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