Poursuivre le Désenchantement de Dulcinea du Toboso.
1. Comment distinguer le vrai du faux ?
Les « fake news » inondent les réseaux sociaux, si bien que les médias conçoivent des articles et des émissions dans le but de rétablir ce qu'ils estiment être la vérité. La radio nationale diffuse ainsi chaque jour une rubrique traitant des vraies ou semi-vraies informations, exagérées ou carrément inventées afin d'en dénoncer la fausseté. Tout en diffusant, le reste de la journée, quantité d'infos dont on ne sait si elles sont vraies, d'autant qu'on ne sait plus très bien ce qu'est une vérité.
Les « fake news » inondent les réseaux sociaux, si bien que les médias conçoivent des articles et des émissions dans le but de rétablir ce qu'ils estiment être la vérité. La radio nationale diffuse ainsi chaque jour une rubrique traitant des vraies ou semi-vraies informations, exagérées ou carrément inventées afin d'en dénoncer la fausseté. Tout en diffusant, le reste de la journée, quantité d'infos dont on ne sait si elles sont vraies, d'autant qu'on ne sait plus très bien ce qu'est une vérité.
Comment distinguer le faux du vrai ? Quel est le critère établissant la véracité d'une dire ? Vraie ou fausse, dès lors qu'une chose est dite, elle devient informante, inductrice d'événementialité. Toute information subit le conditionnement faisant d'elle le véhicule d'un fait en devenir. Les biologistes le savent bien, l'ADN induit l'ARN-messager puis l'ARN de transfert conduit à la production protéinique. Vrai ou fausse information, l'information « est » : le mensonge génère le contraire de la vérité, mais il génère tout de même, et une fois l'information émise, il est pratiquement (dans le sens de la practicité) impossible de revenir en arrière : le processus évolutif ADN - ARN - Protéine est irréversible. Une fois la protéine constituée, elle ne se laisse pas dissoudre pour revenir à la pureté adéïnique.
Distinguer le vrai du faux et dénoncer la fausseté, dire que le faux est faux… c'est encore faire exister le faux que parler de lui, et l'augmenter en le dénonçant, car l'esprit, tout en sachant qu'une chose est fausse, ne peut s'empêcher d'entendre. Et tout chose entendue suscite dans l'esprit quelque mystérieuse connexion. Les avocats le savent bien dont le métier consiste à défendre moins la vérité que les intérêts de leurs clients ; mensonge ou vérité n'est pas de leur responsabilité, mais de celle du juge qui doit être apte à discerner.
Dénoncer le faux par une vérité ne fait pas pour autant basculer les consciences. Elles retiennent le plus souvent ce qui les arrange, ce qui leur semble plus crédible, en fonction de leur expérience passée, de l'opinion collective, rarement selon l'objectivité, quasi jamais selon ce qu'un signe de l'Invisible révèle.
Dénoncer le faux par une vérité ne fait pas pour autant basculer les consciences. Elles retiennent le plus souvent ce qui les arrange, ce qui leur semble plus crédible, en fonction de leur expérience passée, de l'opinion collective, rarement selon l'objectivité, quasi jamais selon ce qu'un signe de l'Invisible révèle.
« La vérité est plurielle » , nous dit-on, « elle avance dans la multiplicité de ses possibilités ». Telle est la thèse à la mode. Si je m'en tiens à cette assertion, le faux participe de la vérité, dans la mesure où il en est la déformation ou le contraire, et comme tout est bon à prendre et que tout est démocratiquement recevable, y compris la fausseté la plus caractérisée, il ne peut y avoir de vérité unique, le mot à lui seul « unique » faisant trembler nos psychés incertaines, papillonnant dans le doute. Le doute ayant sa science : la philosophie.
2. Et voici l'anti-doute.
2. Et voici l'anti-doute.
Voilà que surgit l'impénitent Don Quichotte, qui affirme, péremptoire : « je sais qui je suis » et « ne crois pas que j'agisse sans modèle en ce que je fais ». Belle certitude. On aimerait l'avoir. Avoir sa certitude et connaître son modèle. Nous aimerions « savoir qui je suis » pour avancer avec certitude dans nos vies. Que signifie savoir qui l'on est ?
« Se connaître soi-même », disait Socrate… Belle leçon du penseur grec qui se dispense cependant de nous donner la méthode permettant d'accéder à cette connaissance de soi. Se connaître… mais ne pas croire que l'on se connaît quand on a reconnu en soi la constante de quatre petits ou grands défauts incorrigibles. S'habituer à son portrait psychologique n'est pas se connaître. C'est tout au plus se tâter… se palper dans le noir. Se connaître au sens socratique du terme, c'est contrôler le jeu de l'Absolu dans l'arrangement de sa vie. Et cela, pour le trouver, il faut s'accrocher. Où trouver la méthode ? Le penseur grec nous aura laissé bien démunis. Peut-être la Connaissance de soi devient-elle possible en utilisant les techniques initiatiques ?
3. Liberté pour les amis de Don Quichotte.
« Se connaître soi-même », disait Socrate… Belle leçon du penseur grec qui se dispense cependant de nous donner la méthode permettant d'accéder à cette connaissance de soi. Se connaître… mais ne pas croire que l'on se connaît quand on a reconnu en soi la constante de quatre petits ou grands défauts incorrigibles. S'habituer à son portrait psychologique n'est pas se connaître. C'est tout au plus se tâter… se palper dans le noir. Se connaître au sens socratique du terme, c'est contrôler le jeu de l'Absolu dans l'arrangement de sa vie. Et cela, pour le trouver, il faut s'accrocher. Où trouver la méthode ? Le penseur grec nous aura laissé bien démunis. Peut-être la Connaissance de soi devient-elle possible en utilisant les techniques initiatiques ?
3. Liberté pour les amis de Don Quichotte.
L'écrivain Michel Houellebecq dira : — Mais la vie n'attend rien de nous. Nous vivons, un point c'est tout, sans que rien n'attende rien de nous… L'initié préférera dire qu'il attend le signe qui lui dira ce que la vie attend qu'il fasse. Quant à savoir qui il est, l'initié le découvre à la faveur de l'épreuve qui fait de lui l'initié. Il découvre sa Néchama. Ce pour quoi il est fait. Car indubitablement, la vie nous montre ce qu'elle attend de nous. Mais le voyons-nous ? Elle nous le dit, mais savons nous le lire ? Je suis persuadé que chacun a sur terre une mission à remplir. Et chacun a l'occasion, au moins une fois, d'accomplir un geste pour l'Esprit. Ce n'est pas nécessairement quelque chose de grandiose du point de vue social, mais ce geste favorisant une éclosion s'inscrira dans l'évolution, dans l'histoire, et laissera sa modeste trace.
— Non, diront certains, nous ne sommes que de futiles individus de passage, dans l'immensité d'un cosmos infini qui n'a que faire de notre présence ou absence. Dès lors que peut peser mon acte dans cette incommensurable espace illimité ; nous ne sommes rien dans la vacuité intersidérale. A cela je répondrai que pour affirmer n'être rien, il faut déjà être doté d'une sacrée présomption, et qu'un orgueil aussi incommensurable que le cosmos commande à cette idée de prétendre n'être rien. Je me contente de me croire responsable d'une toute petite chose, et cette chose, c'est ce petit « moi » refusant de se désintégrer, persuadé qu'il a quelque chose à faire afin de saluer au mieux la Volonté qui a décidé de son existence. Qu'en pensez-vous ?
— Non, diront certains, nous ne sommes que de futiles individus de passage, dans l'immensité d'un cosmos infini qui n'a que faire de notre présence ou absence. Dès lors que peut peser mon acte dans cette incommensurable espace illimité ; nous ne sommes rien dans la vacuité intersidérale. A cela je répondrai que pour affirmer n'être rien, il faut déjà être doté d'une sacrée présomption, et qu'un orgueil aussi incommensurable que le cosmos commande à cette idée de prétendre n'être rien. Je me contente de me croire responsable d'une toute petite chose, et cette chose, c'est ce petit « moi » refusant de se désintégrer, persuadé qu'il a quelque chose à faire afin de saluer au mieux la Volonté qui a décidé de son existence. Qu'en pensez-vous ?
« Liberté, liberté pour les ours ! », s'écriait John Irving dans son roman éponyme, et je suis de son avis, que chacun pense donc ce qu'il veut, et je ne cherche certes pas à convaincre qui que ce soit. Pour les uns, l'homme est un être essentiellement neuronal dont le cerveau compulse la pensée au gré des arrangements plus ou moins hasardeux des dendrites ; pour d'autres, il est un être doué de conscience s'auto-développant dans la paroi crânienne, pour d'autre encore… Que sais-je des infinies conceptions que l'on s'invente, dont chacune se voudrait prévalante. J'ai renoncé au débat sur cette question, les opinions étant irréductibles. A défendre la dimension métaphysique de nos existences, on se fait aisément traité d'illuminé (ce qui est parfaitement salutaire, car notre monde manque singulièrement de lumière).
C'est pourquoi je réclame la « Liberté pour les amis de Don Quichotte », ceux pour qui la Bazia n'est pas un plat à barbe, ceux pour qui le réel n'est pas une fiction tirée du songe d'un rêveur dont on attend qu'il se réveille.
Je réclame « Pitié pour les amis de Dulcinée du Toboso », gracieuse princesse ou grasse paysanne qui n'a pas son pareil pour saler le cochon : je lui cherche un visage, comme le fit don Quichotte, que ce soit celui d'une maladroite aux manières balourdes et je dirai qu'elle est victime d'un mauvais sort jeté par un maudit enchanteur ou celui d'une étoile du cinéma (indien) et je m'empresserai d'écrire, moi aussi, ma missive déclarative, prenant copie sur celle de Don Quichotte au chapitre 25, vol. I. Comme lui, je ferai des cabrioles (faut-il que je sois à moitié nu comme Don Quichotte ?), épreuve périlleuse que se rouler dans les rudes cailloux de la Sierra Morena. En sera-t-elle désenchantée ?
C'est pourquoi je réclame la « Liberté pour les amis de Don Quichotte », ceux pour qui la Bazia n'est pas un plat à barbe, ceux pour qui le réel n'est pas une fiction tirée du songe d'un rêveur dont on attend qu'il se réveille.
Je réclame « Pitié pour les amis de Dulcinée du Toboso », gracieuse princesse ou grasse paysanne qui n'a pas son pareil pour saler le cochon : je lui cherche un visage, comme le fit don Quichotte, que ce soit celui d'une maladroite aux manières balourdes et je dirai qu'elle est victime d'un mauvais sort jeté par un maudit enchanteur ou celui d'une étoile du cinéma (indien) et je m'empresserai d'écrire, moi aussi, ma missive déclarative, prenant copie sur celle de Don Quichotte au chapitre 25, vol. I. Comme lui, je ferai des cabrioles (faut-il que je sois à moitié nu comme Don Quichotte ?), épreuve périlleuse que se rouler dans les rudes cailloux de la Sierra Morena. En sera-t-elle désenchantée ?
J'en appelle, en tous les cas, à la poursuite du Désenchantement de Dulcinea, et chacun de nous peut prendre part à cette rude épreuve, car libérer Dulcinée (la Schékinah) de l'emprise qu'exercent les Géants (la pensée matérialiste à l'extrême de son entropie) n'est pas une tâche qu'un homme peut accomplir seul…
Suite au prochain BLOG…
— Série exégèse de Don Quichotte.
— La Face cachée du Cerveau.
— La Porte de France…
Le Devenir du Monde est lié à celui de l'Homme…
Suite au prochain BLOG…
— Série exégèse de Don Quichotte.
— La Face cachée du Cerveau.
— La Porte de France…
Le Devenir du Monde est lié à celui de l'Homme…
4 commentaires:
En AVAnT !!!!!!
Il me semble que Cervantes a été un artiste de haut vol pour les histoires de vrai et de faux.
Le vrai n'est pas dans le récit des faits racontés au premier degré. Le vrai est dans ce qui est toujours présenté comme des "enchantements" ou des vieilleries poussiéreuses.
Oui, Don Quichotte, décrypté par Aubier est le roi des "fake news" pour tromper les lecteurs incapables de percevoir que le vrai était dans le faux, et le faux dans le vrai.
Enchantement = se trouver possédé par un chant. Comme Ulysse sut, par ruse en se faisant attacher au mat de son bateau, ne pas l'être par les redoutables Sirènes.
Désenchanter, c'est bien désenvouter ou même exorciser, je crois.
C'est notre esprit prenant au pied de la lettre la description boufonne de Dulcinée du roman D.Q. qui exécute un tel envoutement. Enfin, c'est ce que je crois comprendre de l'ordre paradoxal lancé ici par Monsieur Domino.
Me redresser le poil si je suis à côté de la plaque SVP.
Il se trouve que je suis toujours attentif à la dernière oeuvre d'un créateur d'expression.
Lisant la fin de ce dernier article : Amazonie en feu, me revient en mémoire la lecture du dernier livre paru de DA.
Je cite la présentation sur le site :
Citation :
Le devenir du Monde est lié à celui de l’Homme.
« Voilà du coup, légitimé, après des siècles d'intolérances intellectuelles ou de ricanement voltairien d'une pensée scientiste, l'un des fondements du message biblique : la dialectique Univers-Homme, le devenir du monde lié à celui de l'homme. Et l'on voit ainsi se dessiner le mouvement qui devrait mener la science qui est recherche des processus naturels, du comment des choses, à demander le concours d'une sagesse qui s'est toujours prétendue lectrice de l'événement, du pourquoi des choses. En possession des forces inouïes et qui peuvent conduire à une véritable apocalypse, l'homme d'aujourd'hui, apprenti sorcier de sa création mécanique, sent l'impérieux besoin d'interroger le monde des réponses. »
« Le discours biblique repose sur l'affirmation d'un monde créé suivant un plan et dans une intention. Il invite donc à un mode d'emploi judicieux de la vie qui a une direction vers son accomplissement… L'existence humaine n'est donc ni accidentelle, ni dérisoire. Du choix de l'homme, de son comportement, dépendent son propre bonheur autant qu'un équilibre naturel. »
Fin de citation.
Voilà qui met un coup de projecteur sur le vrai et le faux dans le secteur de l'esprit auquel peut accéder l'intelligence humaine.
Ce qui est vrai est ce qui construit la réalité à venir. Ce qui est faux est ce qui est destructeur du réel de demain.
Hava n'est pas loin, Guillemant faisant de nos intentions un déterminant physique capable d'influencer l'orientation vers telle ou telle éventualité déjà présente dans ce que nous nommons le présent laisse une porte ouverte à ne pas ignorer. Toujours la friction, le fameux qorban de DA !
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