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vendredi 23 décembre 2022

Comment trouver son allié ? Par Dominique Aubier…

Comment trouver son allié ?
Questions / Réponses de Dominique Aubier
Extrait du livre Inédits 1.


Où est l'Allié dans notre vie ?
— Le diable pénètre toujours en nous par la porte de l'Allié. Il s'installe en nous grâce à sa complicité. Le jour où l'on veut battre Satan, le premier opposant que l'on rencontre, c'est l'Allié lui- même.

Comment le voir, comment le rencontrer ?
— La notion d'Allié n'est pas une fiction que j'invente. C'est l'agent le plus actif au sein de notre réalité. Mon Allié peut fort bien communiquer avec le vôtre. Il existe des dialogues inter-alliés et l'un peut soutenir l'autre… tout comme ils peuvent se chamailler.

Que peut faire l'Allié ?
— Le monde souffre du débordement. L'Allié sait où est la limite. Il faut la lui faire dire. L'occasion de la maîtriser, alors qu'il est encore l'Hostile, nous est offerte dans des conditions fixées. Don Juan connaît cette obligation : « il faut vaincre le Gardien. Il faut chasser le diable de l'Allié. » 

Cela paraît difficile… Y a-t-il un processus ?
— On ne devient un initié capable de jugement et de voyance qu'après avoir souffert l'épreuve du labyrinthe. La première phase à quoi se heurte le voyageur, dans cette espèce de train fantôme, c'est le tableau de ses fautes. Satan lui en a préparé soigneusement la liste…

Qu'en dit la Connaissance ?
— Ce qui m'intéresse dans le mal que j'ai pu commettre, c'est son utilité. La Connaissance a retenu l'idée qu'il existe un « mal béni ». Ibn' Arabî appréciait le défaut comme essentiel. Sans le défaut, il n'y aurait pas de perfection. Le modèle absolu ne serait pas respecté dans la dualité oppositionnelle. 

Un initié sans Allié, pensez-vous que cela existe ?
— Un initié qui n'a pas d'Allié et qui ne l'a pas vaincu n'est pas un initié. Si c'est un kabbaliste et s'il a pour Allié l'argent, alors il se trouve au centre du courant qui draine la Parole dans sa puissance de révélation. Je vous rassure : il n'y a que peu d'initiés véritables… 

Les peuples, les nations peuvent-ils avoir un Allié ?
— Partout où il y a unité, il existe division droite-gauche. Mauvais ange d'un côté, bon ange de l'autre. Au niveau du Grand Ecart, en Tzadé final, l'empoignade est inévitable entre les deux. Pour un kabbaliste, la dialectique est claire, fixée d'avance. Ou son enveloppe est timbrée à l'effigie de l'argent et il peut la mettre à la poste. Ou l'estampille est différente, et il ne sera pas affecté à ce service-là. Il aura une vocation différente, vocation que son Allié personnel lui désignera, en étant l'inversion.
 
Si l'Allié est l'argent, cela signifie que l'initié doit être riche ?
— Pas du tout. L'argent sera l'élément signalétique et loquace. Il peut trouver une pièce de 10 centimes que cela sera une manifestation pour lui de l'Allié. 

Nous aurions donc une destination…
— Pour la Connaissance, la destination existe. Le lieu du rendez-vous est précis. C'est l'endroit où Satan nous attend.

Vous avez dit : « chasser le diable de l'Allié » Est-ce que le diable peut agir sur l'Allié ? 
— Ils sont de même essence. Ils ont toutes les raisons de s'entendre. D'une certaine façon, les actes de l'Allié, tout au long de votre vie, ne font qu'acheminer l'épisode où Satan et lui se confondent. Battre Satan c'est chasser le diable de l'Allié. Les actions qui font l'échec du premier font la propreté du second. 

L'Allié peut-il rester prisonnier du diable ? 
— Dans ce cas il devient l'associé de la Mort. Vous trouverez cette idée dans le Mahabharata. Aswattaman résume en lui-même tout un faisceau de potentialités dangereuses. Il est l'incarnation de la Colère, du Désir mais aussi de la Mort. Il  tue. L'Allié devient l'allié de la Mort lorsqu'on ne l'arrache pas à l'emprise de Satan.

Don Juan, dans les livres de Castaneda, plaint ceux qui n'ont pas d'Allié… 
— Ils ne savent comment se conduire. Ils n'ont pas d'espion à leur service. Imaginez ce que seraient les Etats-Unis sans la CIA ! La nature nous a dotés d'un service secret. Et c'est sagesse. L'Allié est un espion, mais uniquement après qu'il ait été vaincu.

Vous croyez que tout être a un allié ? 
— Absolument. 

Même si nous ne savons pas le distinguer ? 
— Il finit toujours par se laisser voir. Le tout, c'est de le remarquer… En réalité, il fait tout pour se faire remarquer.

Quel était l'Allié, selon vous, de l'amérindien ? 
— Don Juan est un Yaqui enraciné dans une tradition qui n'est pas celle ayant donné naissance au monde moderne. C'est l'Occident qui a créé la science, l'industrie, la capitalisation et l'extraordinaire toile d'araignée de la puissance financière dans laquelle la planète est comme une mouche étouffée. Un Occident qui s'est, du même coup, séparé de l'esprit. L'initié de pointe qu'est Don Juan se situe dans une aire géographique conquise par l'Occident. L'Europe a déversé en Amérique ses hommes, ses valeurs, ses erreurs. Don Juan ne participe guère à cette évolution. Pour un initié de sa trempe, l'Allié est forcément celui de sa tradition.

La tradition aurait elle-même un Allié ? 
— Chaque aire du cerveau mondial a son ange. Pour Carlos Castaneda, c'était une créature avec une tête en forme de fraise. La fraise est un fruit qui porte sa graine à l'extérieur. Le dispositif centrifuge signe l'hémisphère indirect. L'Allié est toujours une fraise.  Il appartient au côté qui porte ses graines à l'extérieur. Il interprète l'une ou l'autre des innombrables virtualités dont est doté l'hémisphère indirect. Personnellement, je préfère les cerises. Elle ont le noyau à l'intérieur…

Quel était l'Allié de Castaneda ?
— Castaneda n'a pas découvert son Allié personnel, mais au travers de ses livres, on peut en supputer la nature. Il a seulement rencontré le principe de l'Allié. Ou alors, en tant que scientifique, bien qu'il ait renié cette origine et cette formation, il participe de la grande fraise occidentale, la dynamique centrifuge qui est celle du côté indirect. Dans ce cas, l'image qu'il en a eue, celle du gros insecte, quoique d'une valeur générale, serait exacte pour lui. 

L'Allié serait donc un inverseur qu'il faut inverser ?
— L'Allié agit toujours en symétrie parfaite avec la mission que la Vie vous assigne. Il occupe le secteur du manifeste tandis que la vocation se développe dans l'autre hémisphère, celui de la parole. En outre, la destinée dépend des normes en vigueur dans le temps où l'on est appelé à vivre. L'Allié concrétise à l'envers les progrès qui se font de l'autre côté. Il le fait en utilisant les matériaux préférés de l'époque. Il est nécessaire de lui enlever le commandement. On ne se trompe pas en chassant le diable de l'Allié. On ne fait qu'accomplir le rituel prévu par la grille.

Quand chasse-t-on le diable de l'Allié ? 
— Lorsque Satan met la grille dessus et prétend la dominer. 

Où est l'Allié, lors d'une action ?
— L'Allié est un fantassin. Il est toujours premier au front. Il est aussi là où l'on parle de lui. Raccordez une chose à l'autre ! Dans la vie, les choses ne sont pas éclatées, elles sont liées par le sens. L'Allié poinçonne l'importance du message et surtout, il s'anime au revers de l'action que le destin nous assigne. 

Pourquoi existe-t-il un Allié ?
— Deux hémisphères cohabitent dans votre cerveau dont l'un sait et l'autre fait. C'est même chose dans votre vie. Et pareil dans la Vie. Au moment où un enfant est conçu, la Vie donne son idée sur l'être qui va s'animer. Cette idée accompagne et connote la fécondation. Au cours de la vie de cet être, cette idée subira deux sortes d'interprétations : celle de l'hémisphère Qui Sait et celle de l'hémisphère Qui Fait. Ces grands compères fonctionnent longtemps en inversion. D'où le conflit entre le comportement et la vocation. L'idée insufflée à l'instant de la conception s'oppose à elle-même. L'Allié, mais on devrait dire l'Hostile, c'est la forme que prend cette idée lorsqu'elle est soumise à l'inversion. Elle est l'ennemie tant que le régime de l'Inversion prédomine. Elle devient l'Allié lorsque l'Union des contraires intervient. Il faut terrasser l'Allié. Cette obligation se présente en phase dite Satan. Vous devez alors procéder à son arrestation. En bonne et due forme… Et le faire parler…

Suite à paraître dans le tome II (Inédits 2.)
 
La notion d'Allié et de Gardien est explicitée dans le livre 
 

lundi 12 décembre 2022

De Don Quichotte à Albert Einstein. Par D. Blumenstihl-Roth

 

Dans Don Quichotte, la femme voilée, tête enveloppée d'une large coiffe, apparaît au chapitre 37, t. I. C'est Zoraïda, dont le « costume et son silence nous font penser qu'elle est ce que nous ne voudrions pas qu'elle fût ». Elle est venue en Espagne après un long périple, emmenée par un jeune homme originaire des montagnes de Leon : « EN UN Lugar de las montañas de Leon tuvo principio mi linage »… A la demande de Dorothée, elle détache son voile et découvre son visage (« elle portait une almalafa qui la couvrait des épaules jusqu'aux pieds »), puis rejoint le groupe des femmes entourant le Quichotte à l'auberge. Elle fait chambre commune avec Dorothée et Luscinda. Beau trio de femmes, Dorothée la trouve plus belle que Luscinda et Lucinda la trouve plus belle que Dorothée, « et, comme la beauté a toujours le privilège de se concilier les esprits et de s'attirer les sympathie, tout le monde s'empressa de servir et de fêter la belle Arabe… » 

Avantage pour Zoraïda d'avoir ôté son voile, elle montre aux générations (Et-Doro) la lumière (Luz) émanant de la vérité dès lors qu'elle renonce à toute forme de voilement intermédiaire. Son nom même, Zoraïda, évoquant la fleur, Zohra, évoque l'idée de floraison, donc de libération évolutive du bouton éclot : fleur vue de tous dont les pétales se déploient et s'épanouissent en présence du Quichotte. Vérité s'ouvrant librement, sans contrainte. Zoraïda enlève son voile sans que personne ne l'y oblige. C'est que le temps est disposé à recevoir la fleur qui se donne, échappée de l'ancienne enclave religieuse qui la maintenait sous le voile : le territoire du Quichotte — l'Espagne, Séfarad — s'y prête, tout comme la France, Tzarfat, se prête à en concevoir l'explication.

 

Pour le Quichotte, rien de ce qui est visible n'est enfermé dans l'apparent. « Il faut convenir que ceux qui ont fait profession dans l'ordre de la chevalerie errante voient des choses étranges, merveilleuses, inouïes. Sinon, dites-moi, quel être vivant y a-t-il au monde qui, entrant à l'heure qu'il est par la porte de ce château, et nous voyant attablés de la sorte, pourrait juger et croire que nous sommes qui nous sommes ? Qui dirait que cette dame assise à mes côtés est la grande reine que nous connaissons tous, et que je suis ce chevalier de la Triste-Figure dont la bouche de la Renommée répand le nom sur la terre ? »

 

Les sciences, quant à elles, restent abasourdies de ce que l'œil donne à voir du réel quand un phénomène ne répond pas à la logique de l'évidence que construit la projection linéaire. Que penser quand ce qui se produit ne correspond pas à l'attendu logique ? Si Pablo Picasso trouvait que la vue pouvait être vicieuse, peut-être cela résulte-t-il du fait qu'elle est viciée par des interférences qui en manipulent l'intelligibilité ? C'est toute l'affaire de « la chute des corps »… un dossier insolite où la perception du monde se heurte à la non-évidence du réel, exigeant une émancipation de la pensée hors de ses routines. La folie semble au rendez-vous — théorie des quantas convoquée, inavouablement proche de la Connaissance et du Quichotte : « qui pourrait croire que les choses ne sont pas ce qu'elles paraissent ? »… En effet, abstraction faite des forces de résistance de l'air, deux corps, quel que soit leur poids, précipités au même moment du haut d'un point élevé, tombent à la même vitesse et touchent terre au même moment. Prenez une boule de plomb de 300 grammes dans une main et dans l'autre un œuf de 30 grammes. Lâchez-les du haut de la Tour Eiffel (en veillant qu'il n'y a personne en-dessous) et vous constaterez que les deux objets s'écrasent sur le sol à la même vitesse, au même instant. L'instinct, le « bon sens », notre perception de l'évidence s'opposent à cette réalité. Il nous paraîtrait « normal » que la boule de plomb de plomb de 300 grammes tombe 10 fois plus vite de l'œuf de 30 grammes. Il n'en est rien. Ils tombent à la même vitesse, indépendamment de leur poids.

Mystère ! Galilée en a été intrigué et a réalisé scientifiquement l'expérience du haut de la tour de Pise. Le grand savant, éberlué, en a fait le constat objectif, mais n'a pu fournir aucune explication. Il faudra attendre pendant trois siècles pour qu'enfin « la lumière fut » et qu'Einstein se saisisse de l'énigme. Son explication occupe un bel opuscule tout en démonstrations et équations qu'il m'est impossible de restituer, moins encore de comprendre, toujours est-il qu'en conclusion il déduit que si les objets lâchés dans le vide tombent toujours à la même vitesse, cela est dû au fait qu'en réalité, bien qu'ayant perdu tout support ou point d'attache, ces derniers ne tombent pas. Il n'y a pas de chute. La pomme de Newton, détachée de son arbre, n'est jamais tombée sur la tête du savant et les objets que Galilée lançait depuis la célèbre tour penchée n'ont jamais chuté. Comment est-ce possible ? Car enfin, ils ont bien fini par toucher terre. Quel est ce délire ? Enfantin, réplique Albert Einstein, la réalité n'est pas telle que nous la percevons, mais telle qu'elle est. Les choses « touchent terre » toutes à la même vitesse, c'est là une réalité, mais l'idée qu'ils « tombent », est précisément une idée, une croyance qui se dérobe de la réalité. L'étreinte de nos perceptions est si forte que nous ne parvenons pas à concevoir que le réel est d'une tout autre étoffe que celle des représentations que nous en avons. L'artiste en était conscient : « nous préférons nous imaginer que nous pensons, en adoptant ce que les autres disent, ou considérer comme bon ce qui nous est habituel… »

 Les objets « tombent » parce que depuis des millénaires on nous raconte que les choses se passent ainsi, et nous croyons qu'il est bon d'y croire. La science cependant — quand elle n'est pas contaminée par cette convention des croyances dont elle est parfois elle-même à l'origine — se dresse contre la pseudo-évidence que les rhétoriques du « bon sens » peignent avec tout le lyrisme dont l'imaginaire est capable. Non, les objets ne « tombent » pas. Le propos semble fantasque, insoutenable fantaisie d'un esprit déloyal…

Einstein démontre que deux objets séparés de leur point d'attache — deux pommes par exemple — restent en réalité « suspendues » dans l'espace-temps et que rien ne les tire vers le bas. Si tel était le cas, chacune d'elle chuterait, selon la loi de la gravitation, à une vitesse proportionnelle à son poids. Or il n'en est rien. Le poids n'interfère pas. Il se produit en conséquence l'impensable : c'est la terre qui monte vers les deux objets. La boule de plomb et l'œuf détachés restent suspendus et sont « rattrapés » par la terre qui vient unilatéralement à leur rencontre, à la même vitesse et qui les heurte au même instant. En d'autres termes, ce n'est pas moi qui avance vers mon futur, mais mon futur qui vient vers moi et me capture dans mon présent, lui imposant la direction vectorielle de sa courbe inscrite dans le temps, constamment en fuite. Ce n'est pas mon passé — mon poids — qui me conditionne, mais mon avenir venant sans cesse à ma rencontre qui expédie mon actuel dans le devenir.

 

Vision extravagante tout à l'opposé de notre expérience. L'idée que nous nous faisons du réel est sévèrement conditionnée par la narration que nous en faisons et colportons en autant de certitudes si bien que nous préférons considérer toute nouvelle perspective comme un charmant exotisme issu d'un esprit farfelu. La thèse d'Einstein, déroutante en soi, s'appuie sur la précision de la pensée poussée à un maximum de pertinence. Sa théorie générale de la relativité rencontre aisément la pensée du Quichotte, pour qui aucune chose n'est comme elle semble être. La pomme, donc, ne tombe pas. C'est la terre qui, se projetant vers le fruit dès lors qu'il est détaché, le heurte de plein fouet. Cela signifie que la terre est en perpétuelle entropie vers les choses qu'elle heurte et absorbe, à vitesse constante… et pourtant, elle ne semble pas « grossir » à mesure qu'elle fuit… L'imagination est soumise à rude épreuve, et le génial tireur de langue et prix Nobel nous exténue à concevoir une extension énergétique permanente de la terre. De quoi reconditionner toutes nos catégories mentales, d'entrer dans un univers « autre » : il nous invite en quelque sorte à ré-enchanter le monde, nous arracher de l'ordinaire de la cantine pour fréquenter le palais de Luculus. Fin de la fausse idéologie du temps linéaire, sa théorie exorcise notre soumission à l'évidence des choses vues. C'est tout le débat du fameux « plat à barbe » qui s'ouvre là, éternel questionnement face au réel que Don Quichotte a soulevé. 

« Cette pièce qui est devant nous son seulement n'est pas un plat à barbe de barbier, mais elle est aussi loin de l'être que le blanc est loin du noir et la vérité du mensonge… »

 L'objet est-il ce qu'en dit le barbier ou ce qu'en affirme le Quichotte ? Le chevalier ne s'amuse pas, dans cette affaire, à tricoter un calembour : pour lui cet objet est ce qu'il dit, non pour contrarier son adversaire, mais parce que sa parole dit vérité et que cette vérité, prononçant le mot « Baziah », ne peut être mise en cause. Le même débat se poursuit, dans l'auberge, à propos du bât de l'âne. Cette auberge qui n'est auberge que pour le non-voyant, car elle est, aux yeux éclairés du Quichotte, un château enchanté. Qui oserait le contredire en recourant à la platitude telle qu'elle se projette sur nos pauvres rétines inversantes du réel ? La vue du Quichotte rétablit le vrai, réorganise le monde, prononce une parole qui commande à la chose vue. « Ceci est » parce que « tout ce qui s'y passe se règle par voie d'enchantement. » Ne désirant pas rester seul dans sa certitude, il interpelle ses compagnons de voyage, tous « gens de qualité », extrêmement raisonnables : le voici prudent et ne forçant l'opinion de personne : « donner mon avis, ce serait m'exposer à un jugement téméraire… » Aussi préfère-t-il s'en remettre à l'avis éclairé de témoins : « quant à déclarer si ceci est un bât ou une selle, je n'ose point prendre une sentence définitive, et j'aime mieux laisser la question au bon sens de vos grâces… » S'adresserait-il à nous, lecteurs désormais prévenus ? Ceci est-il ce que j'en dis ou est-il tout autre chose ? Don Fernan interroge les amis du Quichotte rassemblés dans l'auberge, consultation très démocratique dont la réponse au barbier ne tarde pas : « En dépit de vous et votre âne, ceci est une selle et non un bât, et vous avez fort mal prouvé votre allégation. » Victoire du Quichotte, et partage de son point de vue désormais accepté de tous. Nous ne saurions en débattre plus longtemps, ni revenir en arrière sur ce qui est désormais devenu consensus.

Ayant fait de nos yeux des lanternes, le monde « qui est » s'évade de nos obsessions. Fin des obséquieux archaïsmes de la pensée, c'est la terre qui vient à nous quand nous croyons chuter, et elle ne nous lâche pas, quitte à s'écraser sur nous. De même n'est-ce pas elle que nous polluons, mais c'est elle qui déverse sur nous nos propres ordures en pleine figure. Ce n'est pas nous qui la brûlons, c'est elle qui nous expédie dans la fournaise de son incendie. Ce n'est pas nous qui la méprisons, c'est la terre qui nous jette à la figure tout le mépris qu'elle a de l'humanité qui croit en son pouvoir de la détruire. Ce ne sera pas nous qui la détruirons, mais la terre qui, se précipitant sur chacun de nous à la même vitesse, nous engloutira dès que nous lâcherons le point de suspension spirituel auquel nous nous accrochons si pauvrement…
 
 
A lire :

jeudi 1 décembre 2022

Le livre "INEDITS 1." de Dominique Aubier vient de paraître

 Vient de paraître :


DOMINIQUE AUBIER


Inédits 1.



Cet ouvrage, le premier d'une série, rassemble des textes originaux et inédits de Dominique Aubier. l'Auteure y livre des éléments biographiques non pas en narration épique de sa vie, mais en support des concepts initiatiques tels qu'ils se sont manifestés et rendus intelligibles par les événements. L'épopée, tout en symboles, est décryptée, rendue à son sens, toujours tenue par la même ligne de destin.

Des pages savoureuses racontent son expérience de la dualité, sa rencontre avec Don Quichotte et les jalousies qu'elle suscite, ses voyages en Espagne, en pleine époque franquiste, sous couvert de « mission diplomatique » au pays de Dulcinée… On trouvera dans ce livre, retranscrites, les conversations enregistrées avec son thérapeute, portant sur des sujets passionnants : connaissance et symbolisme au service des thérapies, activation des données verbales et leurs effets dans les processus de guérison, puissance de la grille de l'Alphabet hébreu et des Séphiroths dans l'établissement des diagnostics.

Interrogée également au sujet de l'Allié (alliado), Dominique Aubier apporte des explications exceptionnelles, autant de mises au clair de ce concept initiatique permettant à chacun de « trouver son Allié », dont la trace est détectable dans le destin de tout être, remontant sans doute jusqu'au codage chromosomique.

Dans ce livre chaleureux, Dominique Aubier montre qu'avoir du cœur est affaire d'intelligence…


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Inédits 1.

Dominique Aubier

 

Inédits 2.

mardi 22 novembre 2022

Voir avec l'œil initiatique… La lecture du réel. Par Dominique Blumenstihl

 Lisons-nous ce qui s'écrit dans le réel ?

 

« Fais de tes yeux des lanternes » (Don Quichotte, chap. 23, tome I)

 L'œil est en relation directe avec la fonction mentale qui a pour mission de voir. De tout voir, c'est-à-dire le réel, y compris la représentation symbolique de ce dernier. Les yeux ne sont pas seulement les capteurs d'images projetant une impression sur le nerf optique, mais également les instruments par quoi s'induisent des opérations de l'esprit, de lecture, de compréhension, d'interprétation. « Les yeux sont des instruments de la pensée », précise Dominique Aubier, dans son étude sur l'Alzheimer, ouvrage qui devrait se trouver dans la bibliothèque de tout professionnel de la santé, tant il dessille le regard sur « l'appareil de voir » : elle y fait remarquer que les dépôts de peptides bêta-amyloïdes apparaissent dans le cristallin des patients atteints de la maladie d'Alzheimer, et qu'il existe une corrélation entre « une protéine responsable de cette maladie et l'un des mécanismes fondamentaux du glaucome », si bien que l'œil peut devenir le lieu des diagnostics précoces de cette maladie, et si elle touche l'œil, cela pourrait signifier que la fonction oculaire est en cause dans son apparition et évolution. L'Alzheimer serait-il lié à un mauvais usage de la capacité visuelle ?

 

 Nous voyons, certes. Mais voyons-nous au travers des choses ? Voyons-nous leur sens ? Lisons-nous ce qui s'écrit sur le réel ? Quelle est notre capacité de « voir », de lire les symboles, de redresser la perception littérale, de retourner la croyance que nous avons de ce que projette l'objectif inverseur ? Le cerveau unifie l'image issue des deux conduits nerveux distincts, tirés depuis des deux rétines, circuit croisé au niveau du chiasma, et retourne l'image à l'endroit, il réalise une invraisemblable opération dont les sciences ne s'expliquent pas comment il procède : activité hautement cognitive, le cerveau « sait » que l'information doit être interprétée, lue, explorée… il applique une « seconde vue » sur la chose vue. Lire le réel comme support d'une pensée appelée à le comprendre, au moyen d'une double vue semble être la mission des zones visuelles. Amoindrir cette capacité de lecture — la vision du monde au travers des symboles — revient à appauvrir la puissance cérébrale tout entière… et favoriser la dégénérescence du cerveau. « L'Alzheimer est dû à ce qu'une prise de sens symbolique n'a pas été opérée par l'être au sein de ses détermination personnelles… » 

 Diagnostic de démence qui s'applique aussi à notre société qui ne sait plus où elle est ni où elle va. Thèse à méditer. Ne pas craindre, comme dit Don Quichotte, de « clouer les yeux dans la porte », d'ouvrir « les yeux de l'intelligence » et de « faire de nos yeux des lanternes »… A cette fin, je reproduis ci-dessous un extrait du livre déjà cité, page 94 et suivantes, où Dominique Aubier présente…


La vue selon l'alphabet hébreu

 « Dans l'alphabet hébreu, la lettre Ayin précède le Pé qui nomme la bouche comme si la langue biblique estimait (ayant le coup d'œil très vif sur le réel) que la puissance de voir conditionne une fois pour toutes le droit de parler. Le cerveau est calqué sur la structure du Modèle Absolu. On peut en voir une reproduction miniature dans l'embryologie. Le même motif s'agrandit dans un cycle culturel ou une épopée historique. L'alphabet hébraïque en expose le processus. »

« La vision par les yeux est une donnée du système Alef, une propriété du système de vérité, efficace dès le démarrage d'une unité. Elle se démarque dans l'échelle des lettres. Son moment révélatoire est inscrit dans la séquence. On n'a aucune peine à l'identifier. Un glyphe la représente. C'est le Ayin. Son graphe fait la synthèse du cheminement anatomique des voies visuelles. Cela s'identifie par comparaison avec le relevé scientifique des mêmes trajectoires. »

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 « On y voit les deux yeux attachés à deux pédoncules qui se croisent au niveau du chiasma optique, puis se dirigent vers les bandelettes blanches, le corps genouillé pour arriver finalement au cerveau, séparés. Le corps calleux unit les deux perceptions. »

 

« Le Ayin, valeur 70, en est l'icône de génie. Et le génie de son icône commence au fait d'être binoculaire. Quand on le regarde à la loupe, on voit qu'il distingue sa gauche de sa droite et qu'il les représente après que le chiasma ait opéré, au niveau du tractus optique. À gauche le pédoncule qui mène du globe oculaire au cerveau présente une ligne tordue. À droite, le même nerf accomplit son trajet avec netteté d'un seul trait plein. Ce signe se place au seizième rang de la montée évolutive. Ne devrait-il pas être à son début, s'il est la clé du cerveau ? Il est vrai qu'il y est, présent dans l'Alef. La première lettre de l'alphabet détient toutes les puissances de l'unité. L'alphabet les déroule ensuite. Ce phénomène expliquerait que la lettre de la vision se spécifie tardivement sur un ordre qui n'en a pas moins été donné dès le commencement. Si ces évaluations sont exactes, des faits s'en portent garants. C'est à vérifier afin de pouvoir retenir l'instruction et l'engrammer en toute sécurité. »

On se reportera également au livre Le Principe du Langage ou l'Alphabet hébraïque, au chapitre dédié à cette lettre (p. 224). « Ce glyphe représente la vision, le regard mental et dispose aussi d'un appareil stéréoscopique. Deux images le desservent, l'une correspondant à la rétine cérébrale gauche, l'autre venant de son homologue droite. Que discerner dans la gauche et la droite de la structure évolutive, à la hauteur où Ayin donne droit de regard ? Ayin vaut 70. Le chiffre 7 est efficient dans sa valeur numérique. Il signifie que toutes les connexions sont ouvertes dans la totalité de la sphère évoluée. Il désigne également la fin de l'évolution dans une forme qui vit son sabbat. Les deux références s'ajoutent, corollaire l'une de l'autre. Dès lors, Ayin indique fermement que le belvédère d'où il offre son panorama sur la structure est celui qui caractérise en général le cerveau réflexif. De la plus haute cime, Ayin plonge sur les espaces évolués et permet de les observer… L'inspection, par la double vue du Ayin, s'exerce autant de fois que des êtres humains ou cycliques accèdent à la position d'achèvement. »

En serions-nous là ? A un achèvement cyclique demandant à être vu ? Dès lors que les voiles tombent, Ayin cherche à concilier la vue des yeux, unifier le regard pour une compréhension redressant à l'endroit ce qui se propose à l'envers, de manière à unifier ce qui parvient le long de deux voies différentes et croisées. Sciences et Connaissance et appelées à se rejoindre, pour une plus haute vision du réel ?

 

 

— La maladie d'Alzheimer

— Le Principe du Langage ou l'Alphabet hébraïque

— PaRDèS sur Alzheimer (film) 


Pour les personnes concernées : Le livre « Inédits 1. » est en cours de réalisation chez l'imprimeur.

samedi 12 novembre 2022

Le secret du voile islamique.

Par Dominique Blumenstihl-Roth 

 Suite de la série consacrée au voile islamique.

1. Le voile islamique, sens du symbole 

2. la bourka, décryptage initiatique

 

Pourquoi le voile ?

Une certaine tradition tend à couvrir entièrement la tête des femmes, ne laissant apparaître que les yeux. Ce qui importe, est-ce ce qui est caché ? Ou ce qui reste apparent ? La lecture conventionnelle — et disons-le : paresseuse — laisse croire que la vocation du voile serait de dissimuler, ne pas laisser transparaître, cacher. C'est un point de vue, une interprétation : l'ange n'a jamais dit que les femmes devaient se cacher. « Qu'elles portent le voile » n'infère aucunement la conclusion que l'on en a tirée qu'elles devraient dissimuler quoi que ce soit. La chose peut être vue d'une tout autre manière : si le voile ne laisse apparaître que les yeux, c'est donc que la fonction du voile consiste à les mettre en évidence. On ne voit de la femme voilée que les yeux, et c'est bien cela qu'il fallait voir, ses yeux, puisque tout le reste de son être est caché. Le rôle du voile est donc, non de cacher, mais de faire voir. De faire voir les yeux, c'est-à-dire l'organe de la vue. « Dis à tes femmes de porter le voile » signifiait : fais en sorte que l'on ne voit d'elles que leurs yeux, afin que l'on voit ce par quoi nous voyons le réel, mais ce regard ne sera que celui de la moitié de l'humanité — les femmes — devant se compléter par le regard de l'En-face.

L'attention doit porter sur les yeux. Et les yeux doivent être vus au travers du tamis de la discipline scientifique qui les a étudiés, c'est-à-dire l'ophtalmologie. La première chose que l'on apprendra, dans tout traité consacré à la vue, c'est que l'œil n'est pas un organe. Je sais, cela surprend. Mais interrogez votre médecin ou ophtalmo, il confirmera : les yeux sont une extension du cerveau vers l'extérieur, au travers de deux ouvertures dans la boite crânienne, cela est observable lors de la formation du fœtus où l'on peut distinguer les étapes de la formation des yeux à partir de la pré-structure corticale en évolution. Voir par quoi l'on voit, voir clairement le monde mais aussi voir l'instrument de la vision. Nous savons, depuis que Saint-Exupéry l'a écrit dans le Petit Prince, que « l'essentiel est invisible pour les yeux », et cet essentiel ce sont peut-être les yeux eux-mêmes, invisibles à leur propre regard. Pablo Picasso, quoique grand artiste pictural, se méfiait du visible mais surtout de sa propre vue : « rien n'est plus vicieux que la vue » confie-t-il à son secrétaire Jaime Sabartès.

« Celui qui voit le monde par tes yeux, celui-là peut être heureux » chante l'artiste Gérard Manset dont la sensibilité porte vers le bouddhisme. Alors voyons… et  justement, j'ai prochainement rendez-vous avec le spécialiste : affaire de lunettes, et sans doute de lanternes afin que je puisse comme Sancho voir mieux, comme je peux « poco a poco, o como pudieres ». Ce qui me permettra peut-être de voir qui je suis : « has de poner los ojos en quien eres ». Il te faut mettre les yeux sur qui tu es, conseille le Quichotte à Sancho, devenu gouverneur de son île, « procurando conocerte a ti mismo que el mas difícil conocimiento que puede imaginarse » : de sorte que tu te connaisses toi-même, ce qui est la connaissance la plus ardue que l'on puisse imaginer.

L'étude sur le voile islamique, voyez où cela mène : le visage féminin recouvert met en évidence les yeux, et ce sont les yeux qui deviennent l'objet de l'investigation. La science se voit désignée comme partenaire objectivant de l'enquête : voir les yeux, et comprendre leur fonctionnement nous éclairera sur le réel tel que nous le percevons.


Du côté des sciences

On sera peut-être surpris de « voir » que l'étude du voile islamique mette en cause la « vue », l'art de « voir » : voir le monde par les yeux, mais quels yeux ? A l'instant d'écrire la suite de ce texte, j'enlève mes lunettes pour me frotter les yeux. Et voilà qu'elles cassent. Je me retrouve avec, en mains, la monture tandis que la branche droite s'est brisée à l'endroit de sa fixation sur le cadre. Adieu, belles lunettes de lecture grises puissance 3. Fort heureusement il y a dans mon village un opticien qui les a de suite remplacées par un modèle identique, mais cette fois de couleur bleue, histoire de laisser entrer un peu de pigmentation dans mon écriture. Instant de grâce, la vie répond de mon écriture, confirmant que l'écriture crée le monde, et que le monde répond de ce qu'il reçoit en information dont il métabolise les éléments codés. Mieux voir, regard renouvelé, nouvelle monture, nouvelle couleur semble me dire le signe. Voir ce que voit l'œil sous la loupe des sciences.

Tout dépend de quel œil nous parlons. Celui du chat ou celui de l'écrevisse ? Distinguer l'œil de l'épineurien de celui de l'hyponeurien. Consulter « L'œil et la vision », du docteur Maurice Henri Pirenne dont un exemplaire se trouve dans la bibliothèque que m'a léguée mon maître. La science a libéré tout ce qu'il est possible de savoir sur la formation de l'image rétinienne, la structure de la rétine, les propriétés des cônes, des bâtonnets (cellules de la rétine). Me voilà devenu expert — le temps de la lecture de cet ouvrage — des quantas de lumière, des fluctuations quantiques de la vision humaine, de la vision prismatique des insectes, tout à l'opposé de celle des humains. Un chapitre passionnant décrit la vision de l'écrevisse et son œil composé (p. 137) qui fait penser à l'éclatement intellectuel des disciplines scientifiques incarcérées chacune dans son pré-carré et qui, malgré les immenses efforts d'interdisciplinarité ne parviennent pas à se doter d'une vision unitaire du réel. Vision diurne, nocturne vue insectoïde des drosophiles dont l'œil en éclatement se compose de centaines d'yeux qui ne communiquent pas entre eux… Je me suis inquiété de ma propre vision — rendez-vous enfin obtenu chez l'ophtalmologue — je fais partie de ce peuple porteur de lunettes appelé à corriger sa vue pour mieux voir le réel.

Voir comme mon chat : la sensibilité de son œil est à peu près 6 ou 7 fois supérieure à celle de l'humain. Voir comme un hibou : leur rétine est essentiellement composée de bâtonnets si bien que le seuil de leur vision se contente environ d'un dixième de la luminosité dont ont besoin les humain pour voir. Une nuit très sombre pourra être, pour un hibou, l'équivalent d'une nuit dix fois plus claire pour nous (p. 63). Ou voir comme un serpent ? Leur œil n'a que des cônes, ils ne sont donc très peu sensibles aux contrastes, au blanc, au noir, et aux contours. Tout au contraire de la chauve-souris dont l'œil n'a que des bâtonnets… Nous apprenons que le nombre total de bâtonnets dans l'œil humain est de 110 à 125 millions pour environ 6,6 millions de cônes desservant en gros un million de fibres optiques. Et, chose que nous savons tous, que notre œil produit dans sa rétine une image inversée du réel : le monde à l'envers, si bien que « l'œil est le seul instrument d'optique fournissant des images qui ne sont pas destinées à être regardées » (p. 14).

L'œil est trompé par sa propre physiologie produisant l'inversion, de sorte que l'information transitant par le chiasma optique bénéficie d'un « redressement » s'opérant au niveau des zones corticales visuelles : constat de fait, nous croyons voir le monde à l'endroit par nos yeux alors que ce qui se projette est à l'envers. Le cerveau inverse l'inversion, si bien que notre vue est en réalité le résultat d'un exercice mental et non une perception directe des choses telles qu'elle sont. La vision résulte d'une activité cognitive complexe : elle fonctionne sur fond de structuration cérébrale et selon des schémas systémiques. Pour en savoir plus sur la physiologie de l'œil, on consultera les encyclopédies scientifiques traitant de la vue, sachant toutefois qu'elles n'expliquent pas la « puissance de voir » propre aux initiés…

 

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A lire : La Puissance de voir

 

Le livre « Inédits 1. », de Dominique Aubier.