Donald Trump, Israël et Esaü.
Lecture initiatique d'une investiture
Exemple typique de Redoublement : un accord est intervenu entre le Hamas et le gouvernement israélien qui a abouti à une première libération d'otages. Cet accord avait déjà été formalisé en mai 2024, par l'administration du Président Biden. C'est cependant au Président Trump, en janvier 2025, à un jour de son investiture officielle, que l'on attribue la réussite de l'opération. Le regard initiatique reconnaît dans ce processus un effet typique de l'archétype du Redoublement, où la première instance informe et prépare le terrain et cependant ne parvient pas à la concrétisation réaliste. La seconde instance reprend les éléments de la première et les met en action. Les deux présidents ont agi de concert, chacun dans le cadre de l'instance qui lui était réservée. La réussite est unitaire, déployée en deux mouvements temporels.
L'archétype Redoublement est explicité dans le livre La Face cachée du Cerveau.
1 Donald Trump est au pouvoir aux Etats-Unis d'Amérique
Etant démocratiquement élu, nous ne saurions contester sa légitimité.
Il a son style. Qui semble étonner tout le monde. Un style qui n'a en réalité rien d'original. M. Trump développe une manière d'être et d'agir extrêmement banale qui consiste à affirmer son autorité sur une féroce volonté d'être la puissance dirigeante du monde et de la pensée humaine.
On pourrait dresser la liste des domaines d'intervention que le Président Trump se réserve, il ne manquera pas d'y poser sa marque. Imposition de taxes d'importation, expulsion des immigrés, annexion du Groenland, mise au pas de l'Union européenne, soumission des Etats de la C.E.E., M. Trump se mêlera de tout, dès lors que cela lui fournit l'occasion d'affirmer ce qui lui est le plus cher au monde, c'est-à-dire son « Moi », qui se coule, selon lui, dans celui de sa Nation. Cette disposition a sa valeur. Il se pourrait que cette inspiration singulière — la volonté de puissance chère à Nietzsche — réponde à une volonté « qui vient de plus loin ».
La posture (la politique) trumpienne suscitera de puissantes réactions ; on verra (on voit déjà) se manifester des allégeances passionnelles et des soumissions opportunistes. On observe également des crispations qui se transformeront sans doute en oppositions ou résistances.
2 Imprévisible mais persistant
Les psychologues et autres praticiens se sont penchés sur la personnalité de M. Trump ; les diagnostics évoquent toutes sortes d'éventuelles pathologies du « Moi » hypertrophié. Mais quel chef d'Etat n'en est pas atteint ? Ces études ne permettent aucune prévision ou lecture de sa politique. Que fera-t-il demain ? Aucun expert ne saurait le prévoir, M. Trump est imprévisible à tous, étant imprévisible à lui-même.
Imprévisible, M. Trump l'est en de nombreux domaines. Mais une chose est remarquable chez lui, c'est la persistance de sa relation avec Israël. Sa sensibilité à cet endroit est symptomatique. Il s'est pleinement engagé dans les négociations entre Israël et le Hamas pour aboutir à un cessez-le-feu. Il développe de toute évidence un lien particulier avec Israël, il l'a déjà prouvé lors de son premier mandat lorsqu'il a décidé de transférer l'ambassade des Etats-Unis à Jérusalem, marquant par ce geste symbolique réaliste la dimension officielle d'une Jérusalem unifiée et insécable en tant que capitale d'Israël. C'est également sous son impulsion qu'a été engagée une politique très active visant à restaurer les relations entre Israël et les pays arabes si bien que l'Arabie Saoudite, le Qatar, les Emirats, le Soudan, le Maroc ont accepté le rétablissement des relations diplomatiques avec Israël. Ce plan international, dénommé « Abraham » allait aboutir pleinement quand est survenue l'attaque des barbares du Hamas.
3 Le plan Abraham et Israël
Je pense que l'agression sauvage de ce mouvement terroriste a eu pour objectif principal de faire échouer le plan Abraham qui allait régulariser et relancer la diplomatie entre Islam et Israël. Il visait à faire échouer ce qui allait réconcilier et unir. D'où l'attaque du 7 octobre tout en sachant que la réplique serait terrible.
Le plan Abraham sera relancé et il aboutira, quand bien même les négateurs d'Israël chercheront à le faire échouer. Ce plan est une nécessité historique qui répond aux impératifs du Temps. Dès lors, il est temps que le peuple palestinien se choisisse des dirigeants dignes, qui inscrivent dans leur charte ou Constitution un projet d'avenir positif, et ne posent pas en préalable idéologique et donc politique l'extermination d'Israël. Ils doivent présenter un projet de conciliation positif. Israël, de son côté, étant une démocratie, saura se renouveler politiquement, mais quel que soit le parti au pouvoir, ce pays ne renoncera jamais à lui-même, sa vocation étant inscrite dans son nom. Ceux qui imaginent qu'Israël serait une utopie (un sans-lieu) se trompent, Israël est une réalité indispensable à la marche du monde.
Israël est un lieu spécifique — le Maqom — où se déverse en direct le flux divin. Il est indiqué en Exode 33-21 : « Voici un lieu près de Moi ».
Israël s'écrit :
י שׂ ר א ל
Il a pour mission de capter les normes du système de vérité et de les préparer pour qu'elles puissent être enseignées universellement. C'est là une importance fonctionnelle qui ne plaît pas à tout le monde. Une mission spirituelle, civilisatrice. Pour qu'elle se réalise et continue de se réaliser, Israël ne peut et doit pas se dissoudre.
4 Donald Trump et Esaü
Donald Trump n'a pas, globalement, de stratégie diplomatique précise, mais il a une perception intuitive puissante : il sait, il sent les choses concernant le sort d'Israël, étant placé sous les émanations d'une sur-pensée ne lui appartenant pas. Il répond à mon sens d'une typologie que le texte biblique a parfaitement cernée.
Je reconnais en lui les dispositions d'un personnage biblique bien connu : Esaü. Le frère de Jacob est à la fois adversaire mais également — et paradoxalement — son protecteur. Cherchant à nuire à Jacob, il oblige son frère à quitter son pays et se réfugier chez son oncle Laban. De cette contrainte naîtront les tribus d'Israël en ce que Jacob épousera les filles de Laban. L'adversité d'Esaü se transforme en un bienfait dont il n'aurait pas voulu.
Esaü est le célèbre mangeur du fameux plat de lentilles, un repas ingurgité d'un coup, qu'il a préféré à la succession de l'Alliance qui engageait spirituellement pour l'avenir. Esaü s'adonne à la satisfaction immédiate des désirs. Il s'impose à tous avec force. Sa nature profonde est de « prendre ». S'emparer du disponible ici et maintenant, afin de combler un vide intérieur, un complexe d'infériorité diront les psychologues. Du point de vue de la Connaissance, il s'agit d'une carence fonctionnelle ontologique due au fait qu'Esaü relève du secteur « Qui Fait » ; sa pensée, sa sensibilité, tout en lui est polarisé selon les directives de cet hémisphère « preneur » constamment en quête d'une information qu'il croit pouvoir obtenir par la possession des choses alors qu'elle se trouve dans l'Hémisphère « Qui Sait ». Esaü, porté sur la violence, semble singulièrement dépourvu de la ductilité verbale — sauf pour accuser, réclamer, exiger ou insulter — et peut se dénommer hémisphère « Qui Fait ».
Le Président Trump lance en l'air des idées qui le traversent. Selon les réactions qu'elles suscitent, il en fait ou non une obsession d'exigence qui ne cesse (provisoirement) qu'à l'instant de la satisfaction obtenue. Il avance ainsi, dans une sorte de vide spirituel qu'il comble d'une perpétuelle faim (de grandeur) : le signal d'arrêt ne lui parvient pas. Et pour cause : le « Qui Fait » ne disposant pas de l'information, ignore forcément celle qui lui intimerait la cessation de son « faire ». Il ne peut que perpétuer son besoin d'expansion. D'où son besoin impérieux et impérial de prendre le Groenland et de conquérir la planète Mars.
5 La prophétie d'une protection
Esaü cependant reste dans le domaine de la normalité du « Qui fait ». Il vit sa vocation. Il est possible de lui parler. Jacob, son frère, en a fait l'expérience, notamment lors de son retour en Canaan : l'épisode du rapprochement Esaü/Jacob lors du retour de Jacob, devenu Israël, est significatif en Genèse 33. Esaü, quoi qu'on en dise, favorise le retour de son frère et le protège de la colère de Laban.
Ce passage a force de prophétie, l'entité Esaü / Edom, que la tradition identifie comme l'Occident, adversaire mortel de Jacob, se retourne pour devenir protecteur d'Israël après son retour en Terre sainte. L'ennemi devient protecteur. Esaü, — qui ne saurait se confondre à Amaleq — étendra sur Israël un bras protecteur.
C'est exactement ce qui se produit en ce moment : M. Trump défend farouchement Israël. Par analogie avec Esaü, dont il est pratiquement une caricature, il ne peut faire autrement que défendre « le frère ». C'est que le lien ontologique dépasse l'adversité systémique et produit des effets évolutifs dans l'histoire humaine, d'où le plan « Abraham » par quoi Esaü, lié à Jacob, agit dans le « faire » : c'est Esaü qui fait en sorte que ce plan s'impose. Le « faire » ontologique d'Esaü soutient — et c'est un paradoxe au regard de la pensée linéaire — l'hémisphère « Qui sait » propre à Jacob. Esaü, à y regarder de près, s'affirme souvent comme l'adversaire de Jacob, mais jamais il n'attente directement à sa vie. En Genèse 32 - 33, sa seule présence dissuade Laban de s'attaquer à la famille de Jacob.
De même aujourd'hui, il se pourrait que la seule présence de M. Trump dissuade pas mal d'adversaires de commettre des forfaits dont nous n'avons aucune idée.
Cela n'empêche pas Jacob, devenu entre temps Israël, de garder ses distances avec son frère versatile, dont il se rapproche mais dont il ne suivra pas le chemin. A chacun sa destinée, et celle d'Esaü ne se confond pas avec celle de Jacob.
L'Histoire, en tant que production d'événements soumis à la puissance des cycles, remet régulièrement en phase des situations analogues : il est bon alors — et nos diplomates devraient s'en instruire — de se rappeler quelles sont les ontologies en cause, selon quel modèle structurel et systémique l'événementialité se déroule. Il s'impose de connaître le Code des archétypes du réel, et quand Israël est en cause, se rappeler que ce territoire est sous la protection particulière, non pas de M. Trump, mais de l'Invisible puissance qui tient sous sa férule la zone du langage de notre monde. L'impérative nécessité d'Israël est d'exister, faire exister et perpétuer la vocation du Verbe, qu'aucune puissance négatrice ne peut éradiquer.
— Le film La Révélation, série CinéCode explore la relation Jacob/Esaü.
Rappel :
Israël est le nom d'un peuple, d'un pays, d'une communauté vivante ayant un lieu de présence sur terre qui porte ce nom. Il fut donné à Jacob, à deux reprises — redoublement —, une fois par l'ange qu'il affronta au gué de Yabok et une fois par Dieu lui-même.
Israël s'écrit :
י שׂ ר א ל
Yod en initiale désigne l'énergie cosmique convoyée par le premier échange latéral depuis l'invisible. C'est la lettre de transmission. Le message parti depuis l'invisible à l'instant zéro de la Création…
Schin (pointé à gauche) se prononce Sin et indique que l'énergie du Yod cosmique doit avoir circulé de tête recevante en tête recevante pour que le nom d'Israël soit mérité. Il faut que le système du Verbe ait été capté tout au long d'un cycle dûment mesuré par les 3 niveaux d'organisation (PaRD) que signalent les 3 pointes du Schin. Quand cette lettre est pointée à Droite, cela veut dire que l'énergie va courir sur les 3 périodes porteuses. Pointée à Gauche, l'énergie représentée par le point indique que le programme est entièrement réalisé. Cette réussite est inscrite dans le nom d'Israël. « Les 3 niveaux d'organisation repérables à l'œil nu dans le Schin / Sin renvoient à une norme du système de vérité. Rien ne se construit en ce monde sans que, dans une unité matricielle d'essence corticale, la métabolisation n'ait rempli les 3 plans d'organisation s'inscrivant dans les 5 couches du corpus cérébral matérialisantes. »
Le Sin inscrit dans Israël présente ces 3 niveaux d'organisation comme ayant été vécus — ou devant l'être impérativement.
Le Resch, c'est « Roch », structure induite par le Schin. Israël ainsi nommé s'insère dans une unité corticale, comme entité prédestinée à vivre tout un cycle de soumission à cette haute vocation. La Communauté ne sera pas libre d'échapper aux pressions directives de l'énergie cosmique.
L'Alef confirme la finalité formulée par le Sin. C'est dans cette structure cérébrale, celle de la Communauté nommée Israël, qu'à terme apparaîtra l'Alef du système. Ses éléments en seront si bien captés, décrits, catalogués, qu'ils deviendront objets d'enseignement.
Lamed confirme et nomme cet enseignement.
Israël, dès lors, a pour mission de capter les normes du système de vérité et de les préparer pour qu'elles puissent être enseignées universellement.