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lundi 16 décembre 2024

La Face cachée du Cerveau. Compte-rendu de lecture

La Face cachée du Cerveau
Compte-rendu de lecture, par Dominique Blumenstihl-Roth
La Face cachée du Cerveau. En deux volumes.
 
 
Chaque tradition dispose d'un lexique permettant de prendre langue avec l'invisible. Ce vocabulaire dépend de la région du monde où cette tradition est logée. Il est lié à la langue parlée de cette province de l'esprit. Il subit l'inflexion de ce filtre. D'où l'extrême diversité des rites, croyances, religions qui toutes célèbrent le même principe d'unité.
Ce principe, quel est-il ?
La Connaissance, l'Humanité la possède déjà. Dans la latence de la pensée imagée. Maintenant, face à la barbarie du monde moderne, il faut la redonner sous une forme indiscutable et universelle. Et identifier le Principe d'unité.

Dominique Aubier s'est appliquée à rendre intelligible chaque unité de signification de la Connaissance.
Chaque article de loi y est traité isolément, entouré d'une double haie de renseignements. Une ronde d'affirmations empruntées à diverses traditions forment le premier encerclement. Le second se compose de descriptions scientifiques visant le même point de vue. Le parallélisme entre les deux séries d'arguments est d'un effet singulier.

Il apparaît que, point par point, la Connaissance traditionnelle et la Science ont découvert l'existence des mêmes faits, bien qu'elles ne les aient pas regardés du même observatoire ni dans la même perspective. Les références ne se superposent pas exactement, elles se complètent. La dualité des repères composent un jeu d'optique comparable à celui des lunettes dont un verre est rouge et l'autre vert et qui, en se combinant, mettent en relief une image à deux dimensions. Impossible de ne pas constater l'effet produit.
La documentation est riche. L'auteure a parcouru tous les sentiers traditionnels de la terre, elle a marché dans tous les chemins du savoir et de l'expérience. L'érudition dépasse en ampleur tout ce que je pensais qu'un être humain puisse accumuler. Et cette formidable masse de savoir a ici… la gentillesse de se discipliner, de se ranger au service d'une explication franche et directe. On ne peut guère résister à la cohérence des arguments. Cette technique d'enveloppement, en outre, se maintient d'un principe sur l'autre. C'est vrai pour chaque article de loi, cette cohérence science-tradition. À la longue, l'édifice logique devient impressionnant. Pas une rupture. Pas une exception. Si la convergence des deux points de vue ne se manifestait qu'une fois, voire même plusieurs fois, sans s'étendre obstinément à tous les faits considérés, on aurait pu douter de la valeur de la thèse. Mais du haut en bas de l'échelle, tous les principes énumérés se laissent recouvrir par la même théorie. Déconcertante, cette nomenclature de règles dont chacune et toutes sans exception acceptent d'être incorruptiblement attestées par les deux lectures du réel. La constance du procédé explicatif n'a d'égale que la permanence de l'effet de conviction résultant de son emploi.

Il me semble que jamais personne n'a réalisé une synthèse de cette envergure, dans un langage aussi direct. C'est un véritable dictionnaire des principes jadis ésotériques de la Connaissance. À la longue, cette imperturbable logique garantit la réalité du modèle porteur : il semble — non : il est certain — qu'il existe une structure absolue (pressentie par Raymond Abellio, mais il ne l'a pas identifiée) guidant les opération constructives, aussi bien dans le domaine de la matière que dans celui de la pensée et de la vie culturelle. « Structure absente » comme se plaisait à l'affirmer Umberto Eco, sous prétexte qu'il ne l'aurait pas observée ? Bien au contraire : structure hyper-présente affirme Dominique Aubier. Structure et lois systémiques identifiées et mises au clair dans cette Face cachée du Cerveau.

J'y ai trouvé ce que mon esprit, depuis longtemps, appelait intuitivement quand il partait à la recherche du paradis perdu, dans la forêt des traditions. Cela se trouve là, dans ce livre, exprimé dans le langage le plus précis que ma conscience puisse souhaiter. Ce livre — en deux volumes inséparables — dont c'est la quatrième édition (les médias en ont-ils parlé ?) donne à comprendre ce qui jusque là constituait de vastes énigmes : ces articles de loi deviennent clairs, ces unités de signification sont cloués sur leur sens, et deviennent des figures de la vie vivante. Les informations scientifiques collectées suffisent à démontrer le bien fondé des découvertes : les références traditionnelles recueillies prouvent qu'en effet les critères de la pensée symbolique actifs dans la pensée d'un initié s'intègrent à sa pensée quotidienne et lui permettent d'agir.
Livre éblouissant, que d'aucuns trouvent ardu. C'est vrai. Mais l'effort intellectuel est payant.
Dominique Blumenstihl-Roth



La Face cachée du Cerveau
Tome 1. Le Moteur Immobile
Tome 2. Le Bienfaiteur sublime
(en librairie) ou ici directement par Internet.
Ce livre existe également dans sa traduction allemande et anglaise.

dimanche 1 décembre 2024

Dominique Aubier, portrait de l'initiée ajoutée.

Portrait de l'initiée ajoutée

Par D. Blumenstihl-Roth

 

Le 2 décembre, il y a 10 ans, disparaissait Dominique Aubier.

Ou tout au contraire : non pas disparition, mais « ajout ».

On dit en hébreu que les défunts « s'ajoutent », à la mémoire du monde et leur œuvre transforme le présent, prépare l'avenir, un avenir qui nous tire vers lui, car la Révélation ne cesse de se produire à chaque instant.

Don Quichotte, lui aussi continue d'avancer, ayant laissé dans la mémoire du monde la trace non pas du passé, mais du futur, c'est pourquoi il n'est pas « errant », mais « Caballero andante » : qui va de l'avant. De l'avant vers le temps qui vient et que nous ne cessons de rejoindre.

Dominique Aubier a laissé une œuvre considérable, qui pèse dans l'histoire de l'humanité et qui ne cesse de produire ses effets.

Pas de grand discours, ni commémoration. Mais un avenir qui engage. C'est pourquoi je vous présente le programme des publications :

La Quichottisation d'une existence (un manuscrit inédit de Dominique Aubier) ;

La Courte-Echelle (un roman où je raconte comment je l'ai rencontrée) ;

et très bientôt, je l'espère, le tome II de la série Nouvelles exégèse de Don Quichotte, sous le titre Dulzinea.

 

Vous pouvez soutenir ce projet éditorial avec votre mécénat.

 

Portrait de Dominique Aubier

Peinture sur bois ©DBR



 

 




jeudi 21 novembre 2024

Trouver l'Universalité. Réponse à Souleymane Bachir Diagne.

Trouver l'Universalité.
Réponse à Souleymane Bachir Diagne
Par D. Blumenstihl-Roth

Le sympathique philosophe sénégalais Souleymane Bachir Diagne, enseignant à Columbia University de New York, est considéré comme un des grands penseurs de notre époque. Il réfléchit à la thématique de l'universalité et à une méthode pour y parvenir. Il propose de mettre en commun tout le savoir de toutes les cultures du monde, de se réunir autour d'une grande table, d'organiser une vaste conférence mondiale où chacun exprimerait, dans sa langue, sa manière d'accéder à l'universel, pour que de cette rencontre émerge — par un enchantement de synthèse — l'identité du modèle universel qui est à l'origine de la diversité des cultures. Il pose cependant un a priori : il est, selon lui, hors de question qu'une culture spécifique puisse instruire les autres, étant chacune à égalité face à l'autre. Il faut donc rencontre et confrontation pacifiques et non pas instruction de l'une par l'autre.
Cette posture est singulière qui rejette d'emblée l'idée qu'il puisse exister, parmi les cultures du monde, l'une d'entre elles qui serait peut-être mieux informée et qui pourrait enseigner cette connaissance aux autres en vue d'un progrès collectif.
Pour ce qui me concerne, si je devais apprendre qu'il existe dans la jungle amazonienne un peuple (ou un arbre comme dans le film Fountain de Darren Aronofsky) qui en saurait davantage que nous sur les mystères de la vie, je me mettrais immédiatement à son école, précisément pour combler l'ignorance qu'une vaste conférence mondiale ne résout pas.

Produire la synthèse d'Universalité
Le philosophe  appelle à synthèse d'Universalité. Mais qui la produirait ? Les mathématiques ? L'astrophysique ? Ou alors y parviendrait-on par la méthode de la mise en commun du pot-pourri des cultures dont il suffirait de les brasser suffisamment entre elles pour qu'il en ressorte le diamant espéré ? De nombreuses tentatives de cet ordre ont déjà été tentées par l'Unesco, qui ont toutes échoué. En effet, il ne suffit pas d'organiser le grand colloque international des cultures — qui en choisirait les délégués ? — pour que de leur assemblée, où chacun vient avec sa meilleure volonté, surgisse la génération spontanée de la grande synthèse. La quête du Graal est lancée, dit en somme le philosophe, lui-même partant à la recherche du calice et proposant sa méthode. Autant de chevaliers plus ou moins bien armés pour retrouver le ciboire sacré de l'universel. La légende raconte les déboires innombrables que vécurent Lancelot et ses compagnons dont aucun ne mit la main sur la coupe. Le seul à réussir l'exploit est Galaad ; il y parvient, non pas suite à une concertation avec ses collègues de la Table Ronde, mais par ses qualités propres étant considéré comme seul digne d'approcher cet absolu.

Les carences de la méthode
La méthode d'investigation proposée par le philosophe de Columbia University souffre d'une carence : elle cherche l'universalité, mais réfute d'emblée, avant même de commencer tout travaux, l'idée qu'il puisse exister une culture mieux informée que d'autres quant à l'identité du modèle recherché et qui pourrait justement nous livrer ses trésors si nous savions (et acceptions en toute modestie) laquelle interroger et lui poser les bonnes questions. Les cultures sont à égalité de dignité, nous en convenons, mais elles ne s'expriment pas de la même manière. Bien qu'ayant toute accès à l'Universel, sous diverses formes, elles n'en traduisent pas le message avec la même précision : les unes tableront sur les images visuelles, d'autres sur les récits allégoriques, d'autres encore sur des ritualisations complexes que les ethnologues ont patiemment recensées… sans percer leurs secrets initiatiques et le code abstrait qui les soutient. D'autres cultures misent sur la puissance de la parole et l'écrit. De chacune une instruction mérite d'être prise, car chacune peut enseigner son savoir à l'autre. Il s'agit donc d'accepter l'enseignement de l'autre comme un a priori. Et cependant, de l'assemblage des diversités, il ne résulte pas l'identification de l'unité première. Un puzzle ne peut restituer l'original que si l'on connaît l'image première devant être recomposée, image devant pouvoir être lue et devant faire sens. Dès lors, s'il existe une culture connaissant cet Original d'Universalité, nous devons, sans ostracisme ni complexe d'infériorité ou e supériorité, accepter son enseignement.

Appel à la Poésie
La recherche  de l'Universel touche le cœur de tout humaniste. Pour donner corps à son projet, le philosophe cite Léopold Senghor : en cela il appelle à la rescousse le poète pour renforcer une quête philosophique dont il s'aperçoit que sa noble intention est insuffisamment consolidée. Léopold Senghor, dont j'ai l'honneur d'avoir été un ami, n'était pas philosophe, mais l'immense poète qui concevait l'universalité au travers de son art. Pour lui, la quête de l'Universel ne pouvait aboutir qu'au moyen de l'exploration du langage, donc de la Poésie qui est la fine expression de la vérité par le réseau des images et métaphores verbales associés au rythme de la parole. Puissance du verbe affirmée par le Poète. Du Verbe prioritaire, en tant que possibilité expressive propre à l'humanité, par quoi l'esprit exprime la pensée à son plus haut degré d'abstraction. La voie poétique d'accès à l'Universel ne se confond pas à la voie philosophique qui n'a, à ce jour, déposé aucune garantie d'aucune trouvaille ouvrant à l'Universel. Elle est art du questionnement et non de la découverte.
La Poésie s'avance par ses images. Elle dit ce qu'elle ressent, ce qu'elle voit, au travers du voile que son art pose sur les choses. La Poésie, dès lors, n'est pas l'aboutissement de la quête, mais une étape transitoire vers une révélation où les choses apparaissent dans leur nudité. Elle est, selon le poète allemand Christian Morgenstern (1871-1914), un lieu de restauration où l'esprit se prépare à une plus grande festivité. Ajoutant « gare à qui la considérerait comme l'aboutissement ultime de l'avancée vers la vérité. »
Le langage poétique est universel par son recours au symbolisme. Le symbole est universel, encore faut-il le déchiffrer, en expurger le sens. Il ne suffit donc pas de verser dans une grande marmite commune tous les symboles que les cultures du monde ont pu concevoir pour que par un charme incantatoire il sorte l'identité du motif d'universalité qui a présidé à la conception de ces symboles. Il faut qu'au préalable le motif abstrait recherché se donne et se dévoile suffisamment à la pensée — d'un esprit qui le reçoive et en assume la divulgation — de sorte qu'il puisse être reconnu ensuite au cœur des symboles crées par les initiés du monde.


La Synthèse recherchée est déjà réalisée
Cela serait la noble tâche de l'Unesco que promouvoir non pas un nouveau colloque mondial de spécialistes isolés chacun dans leur foi ou obédience, mais d'appuyer l'ouvrage qui a déjà réalisé la synthèse recherchée. Car cette synthèse existe. Le travail demandé a déjà été fait. Le Code ouvrant les symboles est déjà publié. On s'étonne simplement que la culture se disant érudite ne s'en soit pas aperçue. Elle est en retard d'au moins trente ans sur l'ouvrage qui donne la clé — le Graal tant désiré. A moins que ce soit une espièglerie que vouloir chercher encore ce qui a été mis au clair dès 1989 ? J'invite le philosophe Souleymane Bachir Diagne à mettre à jour sa connaissance. Ouvrir La Face cachée du Cerveau, s'instruire des travaux d'avant-garde inégalés que cette vaste synthèse propose. Cet ouvrage s'ouvre sur la grande référence littéraire de la quête de l'Universel par Don Quichotte qui la conçoit au travers de son idéale Dulcinée, incomparable et unique princesse, « sans pareille » et cependant fille du peuple, donc universelle, et à laquelle il ne renonce jamais (le fameux chevalier ira jusqu'à interroger une tête magique, qui à ses yeux est le symbole du motif d'universalité). Embrassant et les apports exceptionnels de la tradition hébraïque mais églement la culture Soufi — Ibn' Arabî, Ruzbehân, Rumî — l'ouvrage étudie aussi bien la culture amérindienne des Hopis (Frank Waters) ou des Yaquis ( Carlos Castaneda). Sans oublier les Dogons (Marcel Griaule), les Inuits, et saluant le bouddhisme, le Tch'an et le Zen (Paul Demiéville). L'auteure de ce livre en outre procède d'une méthodologie puissamment documentée en matière scientifique : l'investigation en effet met en relation les découvertes de la neurobiologie avec les traditions, n'écarte aucune culture et n'oublie pas d'explorer les magnifiques contributions et découvertes réalisées par les mystiques et initiés du passé. Par cet ouvrage, l'Occident prouve qu'il a sa place dans la quête de l'Universalité, étant précisément chargé de performer la grande synthèse et de l'offrir au monde. C'est à mon sens la mission de la francophonie qu'assumer cette mission civilisatrice que réaliser la synthèse d'universalité et la divulguer, au travers de sa langue. C'est chose faite dans ce livre exceptionnel.
 
Réf :

mardi 5 novembre 2024

Pour les amis de l'Espagne et de Don Quichotte, par D. Blumenstihl-Roth

Madame, Monsieur, cher(e)s amies de l'Espagne et de Don Quichotte,

L'Espagne a été frappée d'un immense désastre qui a dévasté la région de Valence.
Des centaines de morts, engloutis par les eaux. Quelle tristesse !
Que faire ?
Je n'ai aucune leçon à donner aux femmes et aux hommes d'Espagne qui savent mieux que moi ce qu'il faut faire pour leur pays.
Ils savent très bien ce qui ne va pas, et où se situent les erreurs.
Inutile de leur rappeler (car nous ne faisons pas mieux) l' incurie des politiques qui, depuis des décennies, ruinent l'agriculture, détruisent les systèmes écologiques, bétonnisent l'espace, tracent des routes, endiguent des fleuves selon des conceptions fantaisistes de l'aménagement du territoire.
Face à de tels désastres, annoncés, mais auxquels on ne croit que lorsqu'on y est soi-même confronté, l'Espagne possède un recours.
Elle doit renouer avec son âme, son idéal, son éthique.
Retrouver son vrai cœur, et ce cœur, c'est DON QUICHOTTE.
Je souhaite que toutes les femmes et hommes d'Espagne se souviennent de Don Quichotte, de sa lutte contre les Géants.
Retrouvant avec lui l'esprit de vérité, l'Espagne surmontera tous les obstacles, et reconstruira tout ce qui a été détruit.
Mais rien ne sera plus comme avant.
Tout est à refaire, mais pas avec les mêmes critères.
Un nouveau souffle spirituel d'éthique s'annonce qui ne manquera pas d'inspirer les peuples de toute l'Europe.

Dominique Blumenstihl-Roth

 
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Pour les Amis de Don Quichotte.
Il s'agit de la traduction en espagnol du livre de Dominique Aubier, Don Quichotte, prophète…
(publié en français chez Ivréa, Gallimard, collection Champ libre)

Le texte espagnol pourrait intéresser vos amis hispanophones.
Le livre est disponible sous le titre :

d-b-r(at)bbox.fr
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Este libro insuperable trata del codigo secreto en la gran novela de Cervantes.


Atentamente
D. Blumenstihl-Roth
(ediciones M.L.L.)
BP 16
27240 Damville, Francia
dominique-aubier.com



El secreto de Don Quijote
Libro y pellicula de Dominique Aubier

DON QUIJOTE se edita en 1605 y conoce enseguida el éxito, una gloria que jamás se va a extinguir marcará ese libro el cual, con la Biblia, es la obra más leída del mundo. ¿Cuál es el secreto de Don Quijote?
Dominique Aubier dedica su vida en resolver este misterio. A lo largo de su investigación, esa escritora —una vida de búsqueda y investigaciones para llegar a comprenderlo— llega a ser una experta mundial en Kaballah hebraica. Gracias a esa herramienta, ella será la primera en abrir el simbolismo de Don Quijote, decodificándolo y liberando su sentido oculto. El descubrimiento es fabuloso. Don Quijote es un libro que puede leerse a la vez en castellano y en hebreo. Cervantes esconde en efecto, un mensaje en su texto. La segunda edición (1608) original del Quijote, revisada por su autor, está sembrada de "errores" burdos que los funcionarios de la erudición se apresurarán en corregir en las ediciones siguientes. Pero en realidad había que decodificar esos errores que, de hecho, no eran tales y a su vez transformaban, con la omisión de una letra o con una acentuación mal puesta, la novela castellana en un tratado iniciático habitado por el sistema fundamental de la hermenéutica: otros tantos mensajes codificados, de los cuales algunos salen directamente del texto bíblico especialmente de los capítulos de Ezequiel.
Yo sé quién soy, dice Don Quijote. ¿ Y quién es él realmente? Dominique Aubier sigue los pasos de Cervantes, recobra el hilo conductor de su pensamiento, de tal modo que la pesquisa está llevada por Cervantes en persona, quién pone los jalones en una pista cuyo tesoro es la aparición del sentido.
Henos aquí que en plena Inquisición Cervantes, en una forma literaria nueva de la cual es el propio inventor — la novela moderna, transmite una enseñanza aquejada de interdicción. Cervantes devuelve lo que recibió de la tradición hebraica, de la kabbalah y del Corán y acrecienta esa donación con su propio poder profético. Don Quijote (Q ́jot en arameo significa verdad) se escribió en el marco de una preocupación ecuménica. En recuerdo de una España tierra de encuentro de las tres religiones reveladas, propone al futuro un vasto proyecto cultural colocando en su centro el poder del verbo. Y de repente estalla a la luz la verdadera identidad de Cervantes.
Dominique Aubier ahonda en el núcleo del misterio del Hidalgo. Para poder llevar a cabo la exégesis de la obra cervantina, sublime proyecto intelectual plasmable a la realidad, se hacia necesario que una vida entera se dedicara al Gran Caballero. Dominique Aubier le ha consagrado su vida. En tres magníficos tomos, realiza una profunda exégesis haciendo resaltar el poder universalizador de Don Quijote. Este conjunto de obras, admirablemente labradas, redactadas en una inspirada locuacidad donde la precisión del pensamiento se une a la riqueza del vocabulario, constituye el desenlace de una indagación llevada a cabo con maestría. Dominique Aubier se impone por el rigor de su estudio. Su obra alcanza la cima de la elegancia del alma pues sitúa Don Quijote como el recurso civilizador de alta metafísica al servicio de lo humano.

Dominique Aubier

La pelicula DVD :


jeudi 31 octobre 2024

El codigo hebreo-arameo secreto de Don QuiXote

 El secreto de Don Quijote

(¡ para los amigos de Don Quijote !)

DON QUIJOTE se edita en 1605 y conoce enseguida el éxito, una gloria que jamás se va a extinguir marcará ese libro el cual, con la Biblia, es la obra más leída del mundo. ¿Cuál es el secreto de Don Quijote?

Don Quijote profeta y cabalista
La escritora francesa Dominique Aubier dedica su vida en resolver este misterio. A lo largo de su investigación, esa escritora —una vida de búsqueda y investigaciones para llegar a comprenderlo— llega a ser una experta mundial en Kaballah hebraica. Gracias a esa herramienta, ella será la primera en abrir el simbolismo de Don Quijote, decodificándolo y liberando su sentido oculto. El descubrimiento es fabuloso. Cervantes esconde en efecto, un mensaje en su texto. La segunda edición (1608) original del Quijote, revisada por su autor, está sembrada de “errores” burdos que los funcionarios de la erudición se apresurarán en corregir en las ediciones siguientes. Pero en realidad había que decodificar esos errores que, de hecho, no eran tales y a su vez transformaban, con la omisión de una letra o con una acentuación mal puesta, la novela castellana en un tratado iniciático habitado por el sistema fundamental de la hermenéutica: otros tantos mensajes codificados, de los cuales algunos salen directamente del texto bíblico especialmente de los capítulos de Ezequiel.

Yo sé quién soy, dice Don Quijote. ¿ Y quién es él realmente? Dominique Aubier sigue los pasos de Cervantes, recobra el hilo conductor de su pensamiento, de tal modo que la pesquisa está llevada por Cervantes en persona, quién pone los jalones en una pista cuyo tesoro es la aparición del sentido.

Henos aquí que en plena Inquisición Cervantes, en una forma literaria nueva de la cual es el propio inventor — la novela moderna — transmite una enseñanza aquejada de interdicción. Cervantes devuelve lo que recibió de la tradición hebraica, de la kabbalah y del Corán y acrecienta esa donación con su propio poder profético. Don Quijote (Q ́jot en arameo significa verdad) se escribió en el marco de una preocupación ecuménica. En recuerdo de una España tierra de encuentro de las tres religiones reveladas, propone al futuro un vasto proyecto cultural colocando en su centro el poder del verbo. Y de repente estalla a la luz la verdadera identidad de Cervantes.

Dominique Aubier ahonda en el núcleo del misterio del Hidalgo. Para poder llevar a cabo la exégesis de la obra cervantina, sublime proyecto intelectual plasmable a la realidad, se hacia necesario que una vida entera se dedicara al Gran Caballero. Dominique Aubier le ha consagrado su vida. En tres magníficos tomos, realiza una profunda exégesis haciendo resaltar el poder universalizador de Don Quijote. Este conjunto de obras, admirablemente labradas, redactadas en una inspirada locuacidad donde la precisión del pensamiento se une a la riqueza del vocabulario, constituye el desenlace de una indagación llevada a cabo con maestría. Dominique Aubier se impone por el rigor de su estudio. Su obra alcanza la cima de la elegancia del alma pues sitúa Don Quijote como el recurso civilizador de alta metafísica al servicio de lo humano.

D. Blumenstihl-Roth (trad. Marie-Michèle Jolibert)


Don Quijote, Profeta y cabalista

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La pelicula DVD : El Secreto de Don Quijote
 


 




dimanche 6 octobre 2024

Le secret d'Israel

Le secret d'Israël 

par Dominique Blumenstihl-Roth


Il ne passe pas un jour sans que l'on entende des nouvelles d'Israël : tout ce qui touche Israël répercute sur le monde.

Il faut aller plus loin que la simple lecture géostratégique qui nous explique l'importance des enjeux économiques, stratégiques ou militaires. Tout le monde craint, à tout moment, un embrasement guerrier qui mettrait Israël face à un soulèvement général de voisins animés d'une haine féroce qui ne cessent d'exiger l'effacement du pays… Il faut avant tout connaître la vocation et le destin d'Israël.


L'alphabet hébreu dévoile qui est Israël

Israël est le nom d'un peuple et d'une communauté vivante ayant un lieu de présence sur terre qui porte ce nom. L'origine de ce nom est biblique et curieusement peu de gens savent que c'est le nom qui fut donné à Jacob, le fils d'Isaac. Un nom attribué à deux reprises — Redoublement notable —, une première fois par l'ange qu'il affronta lors de son passage au gué de Yabok (Genèse 32, 29), et une seconde fois par Dieu lui-même en Genèse verset 35, 10 à son arrivée à Luz.

D'un point de vue initiatique, Israël rappelle que l'alphabet hébreu, avec ses 22 lettres et ses 5 finales constitue la table des valeurs simple et forte servant et délivrant la connaissance du monde. L'hébreu s'avère l'instrument idéal de réception et d'exposition pour les détail du « système », car les normes en sont cryptées par les lettres de son alphabet. Ce que dit cet alphabet ne saurait être mis en cause au nom d'une mauvaise compréhension d'un processus qu'il décrit.

Israël s'écrit :

י שׂ ר א ל

La lettre Yod en initiale désigne l'énergie cosmique convoyée par le premier Echange Latéral depuis l'Invisible aboutissant à la création du réel. C'est la lettre de transmission : le message parti depuis l'Invisible à l'instant zéro de la Création.

La lettre Schin, ici pointée à gauche se prononce « sin » et indique que l'énergie du Yod cosmique doit avoir circulé de tête recevante en tête recevante pour que le nom d'Israël soit mérité. Car le récit biblique est clair : ce nom est donné en première instance à Jacob en raison de sa victoire sur l'ange — ici nous pourrons parler de la notion d'Allié qu'il a réussi à vaincre. C'est une nomination à un grade où il est reconnu comme « lutteur de Dieu ». 

Le Schin indique qu'il faut que le système du Verbe (c'est le sens même de cette lettre) ait été capté tout au long d'un cycle dûment mesuré par les 3 niveaux d'organisation que signalent les 3 branches de cette lettre. Quand cette lettre est pointée à droite, cela veut dire que l'énergie va courir sur les 3 périodes porteuses encore devant elle (dans le sens de l'écriture hébraïque allant de droite à gauche). Pointée à gauche, l'énergie représentée par le point indique que le programme est entièrement réalisé. Cette réussite est inscrite dans le nom d'Israël. « Les 3 niveaux d'organisation repérables à l'œil nu dans le Schin / Sin renvoient à une norme du système de vérité. Rien ne se construit en ce monde sans que, dans une unité matricielle d'essence corticale la métabolisation n'ait rempli les 3 plans d'organisation s'inscrivant dans les 5 couches du corpus cérébral. Dès lors le Sin inscrit dans Israël présente ces 3 niveaux d'organisation comme ayant été vécus — ou devant l'être impérativement. »


Pour un kabbaliste, l'hébreu est la langue du réel, le contrefort universel de tous les idiomes. L'alphabet hébreu a en effet la capacité phénoménale de saisir les seuils de fonctionnement qui décrivent la dynamique d'un cycle.

Dès lors, poursuivons la lecture de ce nom, lettre par lettre : après Yod et Sin, apparaît Resch.

ר

Resch. C'est Rosch. La structure induite par le Sin. L'énergie du Sin convoque Rosch, structure corticale représentée par la lettre Resch. IsRaël prédestinée à vivre tout un cycle sous la férule d'une vocation qui s'écrit là : la vocation de recevoir l'énergie Yod, la faire circuler, l'exposer et l'affirmer. La communauté, fondée par Jacob devenu Israël, ne pourra se soustraire aux pressions historiques de l'énergie cosmique ayant établi ce contrat d'Alliance avec elle. Cela sera moins un privilège qu'une incessante responsabilité endossée par le peuple « otage » de l'Alliance.

א

Alef. Cette lettre confirme la finalité formulée par le Sin. « C'est dans cette structure corticale cérébrale, celle que forme la communauté nommée Israël, par la qualité de son élite intellectuelle, qu'à terme apparaître l'Alef du système. Ses éléments seront si bien captés, décrits, catalogués qu'ils deviendront objets d'enseignement. »

ל

Lamed confirme et nomme cet enseignement dont le contenu a été spécifié par Rosch, modèle cortical désirant être connu et Alef, lettre du système devant être maîtrisé. Cet enseignement devant édifier un cycle civilisationnel où le Verbe Sin et ses lois construise une humanité délivrée de tout obscurantisme.


Israël a donc pour mission de capter les normes du système de vérité et de les préparer pour qu'elles puissent être enseignées universellement. C'est là une mission fonctionnelle d'importance qui ne plaît pas à tout le monde. Que certains voudraient interdire ou anéantir. Que d'autres encore se plaisent à ignorer : Israël — son existence en tant qu'Etat —, ne doit donc rien aux Nations - Unies. Israël existe en vertu de la prophétie biblique du retour en Canaan qui se réalise à l'issue du quatrième exil. 


Le programme assigné par la lettre Sin, vérifié par Alef, a été pleinement rempli par le peuple qui en était responsable et qui mérite absolument l'honneur de porter le nom que conféra Dieu, en seconde instance, à Jacob à titre personnel, lors de son arrivée à Luz (Genèse verset 35, 10). Ce nom s'est reporté sur la communauté tout entière et sur la nation dont le peuple-otage a assumé pleinement la mission révélatoire. Cette mission se poursuit à travers le Temps. En effet, les 3 niveaux représentés par le Schin démarquent l'histoire culturelle d'Israël écrite dans ses grands mouvements intellectuels aynt produit : Torah, Talmud, Kabbale (Zohar). L'élite du judaïsme a bien dégagé les lois herméneutiques décrivant le système de vérité et le peuple juif n'a pas raté sa mission. « Ce grand œuvre, le plus important qui se puisse concevoir au service de l'essor civilisateur, a été accompli en temps utile. »

Et continue de l'être, avec extension sur le monde qui dès lors participe à l'aventure civilisationnelle : c'est là qu'interviennent les Nations — voir la prophétie biblique Obadia, impliquant Séfarad et Tzarfat, autrement dit l'Espagne et la France...

A ce titre, la France a un grand rôle à jouer, encore faudrait-il que ses responsables sachent… quelle est la vocation de leur propre pays en regard avec Israël.



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Lecture : 

— Le Principe du Langage ou l'Alphabet hébraïque 

— La 23e Lettre de l'Alphabet hébreu


Films :

— Les charmes et les fastes de l'Alphabet hébreu

— Triptyques :  

—3 films sur les secrets de l'Alphabet hébreu

3 films sur le secret des Séfiroth

 

 

— Les passages du texte ci-dessus écrits entre « » sont tirés des ouvrages de Dominique Aubier, notamment : Don Quichotte, la Révélation du Code de la Bible et de la Vie et La porte de l'Inde.

samedi 14 septembre 2024

De Don Quichotte à Gershom Scholem, par D. Blumenstihl-Roth

De Don Quichotte à Gershom Scholem


De nombreux livres rabbiniques développent des approches philosophiques, hauteurs réflexives captivantes, adossées aux concepts d'éthique et de morale. Cependant, « pour être Juif, il ne suffit pas de servir Dieu par l'exercice des vertus morales… » écrit le Rabbin Elie Munk. En effet, précise-t-il, l'Alliance a d'autres exigences car étant conclue avec Dieu, elle demande une « obéissance librement consentie à la Loi, car Lui seul connaît le secret de l'harmonie universelle sur laquelle repose le salut du monde ». Cette phrase aux accents quichottiens pose la question de l'éthique, de la morale. Est-il besoin d'être juif pour se raccorder à ces valeurs ? Un chrétien peut tout aussi bien les adopter et observer ce code de conduite qui ne constitue pas la spécificité du judaïsme. En quoi consiste alors le fait d'être juif ? N'est-il pas suffisant d'être homme, tout simplement ?

La morale, l'éthique, pour le judaïsme, se situent dans l'Alliance, s'agissant du contrat établi entre Dieu et l'Humain, fondé sur un rapport réciproque entre l'être et la Loi. Quelle est cette Loi qui serait à même de gérer « l'harmonie universelle » ? Selon la Tradition, cette Loi n'est pas à inventer, elle est donnée, écrite en toutes Lettres, dans le texte biblique. Pour en prendre connaissance, il suffit donc, en substance, d'adopter l'attitude de Sancho Panza, tout disposé à la recevoir. Bien qu'il soit analphabète — en cela à l'abri de tout encombrement éditorial — il n'en est pas moins attentif à la chose écrite. Il est illettré mais le monde des lettres lui est accessible, par l'oreille, pour peu qu'il trouve un lecteur compétent qui reverse l'univers lettrique silencié en parole audible. La Loi veut non seulement être lue, mais entendue. Sancho incarne cette attitude du « bon entendeur ». Il veut en effet connaître le contenu de la missive que Don Quichotte adresse à Dulcinée : « Lisez-la moi, je serai bien aise de l'entendre, car elle doit être faite comme en lettres moulées ».

Mystérieuse lettre que l'écuyer écoute attentivement. Si le monde de l'écrit lui échappe, Sancho n'en est pas moins homme de lettres entendues dont l'audition affûtée capte l'immédiateté des finesses subliminales. Il s'écrie en effet : « Voilà bien la plus haute et la plus merveilleuse pièce que j'aie jamais entendue. » Qu'a-t-il compris au travers du discours apparent ? 

Un texte ne s'ouvre que si la bonne clé en actionne la serrure, et ne se donne que si le mécanisme de l'intelligibilité est dégagé de toute oxydation. Dès lors, ne pas se contenter de lire au sens littéral quand la narration aux imbrications multiples propose une tension libératrice des symboles !

Toucher au sens ultime des lettres, Sancho en est capable. Il ne dévoile cependant pas ce qu'il a entendu par-delà le texte en apparence plutôt naïf de la lettre quichottienne. C'est qu'il est prudent, notre écuyer, ayant appris à ne pas divulguer la part qui échoit au lecteur des temps futurs : « ce ne sera pas par moi qu'on découvrira qui nous sommes », dit-il malicieusement au chapitre 31, tome II.

Engagé au côté de son Maître, il reçoit une formation intellectuelle privilégiée dispensée au quotidien par Don Quichotte ; en cela Sancho Panza peut dire qu'il bénéficie d'une investiture particulière que le destin lui aura réservée. Etre le disciple de Don Quichotte ! Sublime promotion valant tous les doctorats universitaires.

Et parlant d'université, je pense à Gershom Scholem (1897-1982). Un immense savant et historien du judaïsme. Il a fourni un travail impressionnant qui rassemble presque tout ce qui a été publié sous l'entrée des études hébraïques, depuis le Sefer Yetsirah au Zohar, si tant est que l'on puisse répertorier exhaustivement la bibliothèque hébraïque et ses millions de volumes, imprimés ou manuscrits. Il a consacré sa vie à l'étude des Textes ; ses ouvrages font autorité pour ce qui est de l'histoire de la kabbale hébraïque. Il est l'auteur de travaux considérables sur la kabbale provençale autour d'Isaac l'Aveugle, et d'une recherche sur l'histoire de la kabbale en Espagne où il sonde le Sefer haTemounah et les textes d'Abraham Aboulafia. Il exploré l'univers des kabbalistes espagnols, préparé une thèse de doctorat qu'il pensait consacrer à la métaphysique du langage de la Kabbale. 

Modestie d'homme de science accompli, il a regretté ne pas avoir réussi à pénétrer le codage des textes kabbalistes qu'il fréquentait. Il en connaissait l'itinéraire historique mais il est resté — il le dit lui-même — au seuil de l'énigme du Principe d'Absolu dont l'identité lui demeurait impénétrable.

Ses travaux sur Judah Halévi, Maïmonide, Nahmanide, ses recherches sur les séphiroth, les lettres hébraïques, sa réflexion sur les questions théologiques et l'expérience prophétique lui valent l'admiration méritée des critiques, d'autant qu'il était persuadé inspirée que la renaissance du peuple juif dans sa terre ne pouvait avoir de chance de réussir qu'à partir d'un « renouvellement de sa tradition livresque, d'une vaste campagne de publication de ses trésors cachés dans les bibliothèques. »


Dès 1927, il publia une bibliographie cabalistique. Il apparaît dans cette recension que son enquête sur les kabbalistes espagnols ne franchit pas la date dramatique de 1492 qui marque à ses yeux, un puissant arrêt, avec transfert de l'enseignement vers les grands centres culturels d'Orient. Son attention se reporte dès lors vers les exilés de l'école de Safed. Il produit également une étude historique de Sabbataï Tsevi, une passionnante biographie de cet inspiré insolite, contemporain de Cervantès. Faute des clés de lecture, le chercheur cependant ne parvient pas à percer le voile qui recouvre le langage allégorique et les mises en scènes symbolique de cet extravagant rabbin qui fut considéré, un temps, comme le messie attendu par les communautés exilées d'Orient. C'est qu'il manquait au grand savant du judaïsme… Don Quichotte prophète d'Israël, l'ouvrage-clé qui réalise la jonction de la kabbale avec la continuité post-exilitique ! Publié du vivant de Scholem, lui fut-il connu ? En fut-il informé qu'il aurait sans doute appuyé de toute son autorité le résultat de cette investigation, à moins qu'inhibé par la puissance même de Don Quichotte qui ne voulut se faire connaître de lui, il fut maintenu à l'écart de la confidence. Gershom Scholem resta-t-il timoré, en retrait, n'osant ouvrir l'extraordinaire chapitre de la pensée prophétique de Don Quichotte dont il ne se crut pas en mesure de l'aborder ? Subissait-il une seconde fois un renoncement confirmant celui qui l'avait touché dans sa jeunesse quand il abandonna sa thèse sur la métaphysique du langage de la Kabbale pour lui préférer « un travail non moins complexe mais plus facile à mener, consacré à l'archétype de la cabale théosophique, le Sefer haBahir. »

 Subissait-il de la part de Don Quichotte l'occultation d'un secret se refusant à lui ? 

La rencontre de Gershom Scholem avec Don Quichotte ne put se réaliser, non pas en raison d'une défaillance d'acuité intellectuelle de la part du chercheur, mais en raison de la démarcation ontologique qui se trace à cet endroit où l'érudition savante ne rencontre pas l'investiture initiatique : la bibliothèque du savant embrassait un vaste inventaire de la culture judaïque mais n'ouvrait pas sur le Siècle d'Or espagnol post exilitique de 1492 et n'imaginait pas qu'il pût produire, sur place, en parallèle des efforts de Louriah, son contemporain de Safed, un irréductible Quichotte d'essence messianique, amant d'une Dulcinée à motif de Chekinah, dont l'énergie se propulserait vers la France (Tzarfat).
 
 
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