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dimanche 6 octobre 2024

Le secret d'Israel

Le secret d'Israël,  

par Dominique Blumenstihl-Roth


Il ne se passe pas un jour sans que l'on entende des nouvelles d'Israël : ce petit pays du Moyen-Orient semble détenir une puissance particulière qui retient notre attention plus que tout autre au monde. Tout ce qui vient d'Israël répercute sur le monde.

Il faut aller plus loin que la simple lecture géostratégique qui nous explique l'importance des enjeux économiques, ou militaires en cause. Tout le monde craint, à tout moment, un embrasement guerrier qui mettrait Israël face à un soulèvement général de voisins animés d'une haine féroce qui ne cessent d'exiger l'effacement du pays… Il faut avant tout connaître la vocation et le destin d'Israël.


L'alphabet hébreu dévoile qui est Israël

Israël est le nom d'un peuple et d'une communauté vivante ayant un lieu de présence sur terre qui porte ce nom. L'origine de ce nom est biblique et curieusement peu de gens savent que c'est le nom qui fut donné à Jacob, le fils d'Isaac. Un nom attribué à deux reprises — Redoublement notable —, une première fois par l'ange qu'il affronta lors de son passage au gué de Yabok (Genèse 32, 29), et une seconde fois par Dieu lui-même en Genèse verset 35, 10 à son arrivée à Luz.

D'un point de vue initiatique, Israël rappelle que l'alphabet hébreu, avec ses 22 lettres et ses 5 finales constitue la table des valeurs simple et forte servant et délivrant la connaissance du monde. L'hébreu s'avère l'instrument idéal de réception et d'exposition pour les détail du « système », car les normes en sont cryptées par les lettres de son alphabet. Ce que dit cet alphabet ne saurait être mis en cause au nom d'une mauvaise compréhension d'un processus qu'il décrit.

Israël s'écrit :

י שׂ ר א ל

La lettre Yod en initiale désigne l'énergie cosmique convoyée par le premier Echange Latéral depuis l'Invisible aboutissant à la création du réel. C'est la lettre de transmission : le message parti depuis l'Invisible à l'instant zéro de la Création.

La lettre Schin, ici pointée à gauche se prononce « sin » et indique que l'énergie du Yod cosmique doit avoir circulé de tête recevante en tête recevante pour que le nom d'Israël soit mérité. Car le récit biblique est clair : ce nom est donné en première instance à Jacob en raison de sa victoire sur l'ange — ici nous pourrons parler de la notion d'Allié qu'il a réussi à vaincre. C'est une nomination à un grade où il est reconnu comme « lutteur de Dieu ». 

Le Schin indique qu'il faut que le système du Verbe (c'est le sens même de cette lettre) ait été capté tout au long d'un cycle dûment mesuré par les 3 niveaux d'organisation que signalent les 3 branches de cette lettre. Quand cette lettre est pointée à droite, cela veut dire que l'énergie va courir sur les 3 périodes porteuses encore devant elle (dans le sens de l'écriture hébraïque allant de droite à gauche). Pointée à gauche, l'énergie représentée par le point indique que le programme est entièrement réalisé. Cette réussite est inscrite dans le nom d'Israël. « Les 3 niveaux d'organisation repérables à l'œil nu dans le Schin / Sin renvoient à une norme du système de vérité. Rien ne se construit en ce monde sans que, dans une unité matricielle d'essence corticale la métabolisation n'ait rempli les 3 plans d'organisation s'inscrivant dans les 5 couches du corpus cérébral. Dès lors le Sin inscrit dans Israël présente ces 3 niveaux d'organisation comme ayant été vécus — ou devant l'être impérativement. »


Pour un kabbaliste, l'hébreu est la langue du réel, le contrefort universel de tous les idiomes. L'alphabet hébreu a en effet la capacité phénoménale de saisir les seuils de fonctionnement qui décrivent la dynamique d'un cycle.

Dès lors, poursuivons la lecture de ce nom, lettre par lettre : après Yod et Sin, apparaît Resch.

ר

Resch. C'est Rosch. La structure induite par le Sin. L'énergie du Sin convoque Rosch, structure corticale représentée par la lettre Resch. IsRaël prédestinée à vivre tout un cycle sous la férule d'une vocation qui s'écrit là : la vocation de recevoir l'énergie Yod, la faire circuler, l'exposer et l'affirmer. La communauté, fondée par Jacob devenu Israël, ne pourra se soustraire aux pressions historiques de l'énergie cosmique ayant établi ce contrat d'Alliance avec elle. Cela sera moins un privilège qu'une incessante responsabilité endossée par le peuple « otage » de l'Alliance.

א

Alef. Cette lettre confirme la finalité formulée par le Sin. « C'est dans cette structure corticale cérébrale, celle que forme la communauté nommée Israël, par la qualité de son élite intellectuelle, qu'à terme apparaître l'Alef du système. Ses éléments seront si bien captés, décrits, catalogués qu'ils deviendront objets d'enseignement. »

ל

Lamed confirme et nomme cet enseignement dont le contenu a été spécifié par Rosch, modèle cortical désirant être connu et Alef, lettre du système devant être maîtrisé. Cet enseignement devant édifier un cycle civilisationnel où le Verbe Sin et ses lois construise une humanité délivrée de tout obscurantisme.


Israël a donc pour mission de capter les normes du système de vérité et de les préparer pour qu'elles puissent être enseignées universellement. C'est là une mission fonctionnelle d'importance qui ne plaît pas à tout le monde. Et que certains voudraient même interdire ou anéantir. 

Mais le programme assigné par la lettre Sin, vérifié par Alef, a été pleinement rempli par l'entité qui en était responsable et qui mérite absolument l'honneur de porter le nom que conféra Dieu, en seconde instance, à Jacob et à titre personnel, lors de son arrivée à Luz (Genèse verset 35, 10). Ce nom s'est reporté sur la communauté tout entière et sur la nation dont le peuple-otage a assumé pleinement la mission révélatoire. cette mission se poursuit à travers le Temps. En effet, les 3 niveaux représentés par le Schin démarquent l'histoire culturelle d'Israël écrite dans ses grands mouvements intellectuels aynt produit : Torah, Talmud, Kabbale (Zohar). L'élite juive a bien dégagé les lois herméneutiques décrivant le système de vérité et le peuple juif n'a pas raté sa mission. « Ce grand œuvre, le plus important qui se puisse concevoir au service de l'essor civilisateur, a été accompli en temps utile. »

Et continue de l'être, avec extension sur le monde qui dès lors participe à l'aventure civilisationnelle : c'est là qu'interviennent les Nations — voir la prophétie biblique Obadia, impliquant Séfarad et Tzarfat, autrement dit l'Espagne et la France...



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N.B.

— Si on ajoute un à Israël, on a l'adjectif « droit devant Dieu », (cf. Dominique Aubier.)

— Les passages écrit entre « » sont tirés des ouvrages de Dominique Aubier, notamment : Don Quichotte, la Révélation du Code de la Bible et de la Vie et La porte de l'Inde.

samedi 14 septembre 2024

De Don Quichotte à Gershom Scholem, par D. Blumenstihl-Roth

De Don Quichotte à Gershom Scholem


De nombreux livres rabbiniques développent des approches philosophiques, hauteurs réflexives captivantes, adossées aux concepts d'éthique et de morale. Cependant, « pour être Juif, il ne suffit pas de servir Dieu par l'exercice des vertus morales… » écrit le Rabbin Elie Munk. En effet, précise-t-il, l'Alliance a d'autres exigences car étant conclue avec Dieu, elle demande une « obéissance librement consentie à la Loi, car Lui seul connaît le secret de l'harmonie universelle sur laquelle repose le salut du monde ». Cette phrase aux accents quichottiens pose la question de l'éthique, de la morale. Est-il besoin d'être juif pour se raccorder à ces valeurs ? Un chrétien peut tout aussi bien les adopter et observer ce code de conduite qui ne constitue pas la spécificité du judaïsme. En quoi consiste alors le fait d'être juif ? N'est-il pas suffisant d'être homme, tout simplement ?

La morale, l'éthique, pour le judaïsme, se situent dans l'Alliance, s'agissant du contrat établi entre Dieu et l'Humain, fondé sur un rapport réciproque entre l'être et la Loi. Quelle est cette Loi qui serait à même de gérer « l'harmonie universelle » ? Selon la Tradition, cette Loi n'est pas à inventer, elle est donnée, écrite en toutes Lettres, dans le texte biblique. Pour en prendre connaissance, il suffit donc, en substance, d'adopter l'attitude de Sancho Panza, tout disposé à la recevoir. Bien qu'il soit analphabète — en cela à l'abri de tout encombrement éditorial — il n'en est pas moins attentif à la chose écrite. Il est illettré mais le monde des lettres lui est accessible, par l'oreille, pour peu qu'il trouve un lecteur compétent qui reverse l'univers lettrique silencié en parole audible. La Loi veut non seulement être lue, mais entendue. Sancho incarne cette attitude du « bon entendeur ». Il veut en effet connaître le contenu de la missive que Don Quichotte adresse à Dulcinée : « Lisez-la moi, je serai bien aise de l'entendre, car elle doit être faite comme en lettres moulées ».

Mystérieuse lettre que l'écuyer écoute attentivement. Si le monde de l'écrit lui échappe, Sancho n'en est pas moins homme de lettres entendues dont l'audition affûtée capte l'immédiateté des finesses subliminales. Il s'écrie en effet : « Voilà bien la plus haute et la plus merveilleuse pièce que j'aie jamais entendue. » Qu'a-t-il compris au travers du discours apparent ? 

Un texte ne s'ouvre que si la bonne clé en actionne la serrure, et ne se donne que si le mécanisme de l'intelligibilité est dégagé de toute oxydation. Dès lors, ne pas se contenter de lire au sens littéral quand la narration aux imbrications multiples propose une tension libératrice des symboles !

Toucher au sens ultime des lettres, Sancho en est capable. Il ne dévoile cependant pas ce qu'il a entendu par-delà le texte en apparence plutôt naïf de la lettre quichottienne. C'est qu'il est prudent, notre écuyer, ayant appris à ne pas divulguer la part qui échoit au lecteur des temps futurs : « ce ne sera pas par moi qu'on découvrira qui nous sommes », dit-il malicieusement au chapitre 31, tome II.

Engagé au côté de son Maître, il reçoit une formation intellectuelle privilégiée dispensée au quotidien par Don Quichotte ; en cela Sancho Panza peut dire qu'il bénéficie d'une investiture particulière que le destin lui aura réservée. Etre le disciple de Don Quichotte ! Sublime promotion valant tous les doctorats universitaires.

Et parlant d'université, je pense à Gershom Scholem (1897-1982). Un immense savant et historien du judaïsme. Il a fourni un travail impressionnant qui rassemble presque tout ce qui a été publié sous l'entrée des études hébraïques, depuis le Sefer Yetsirah au Zohar, si tant est que l'on puisse répertorier exhaustivement la bibliothèque hébraïque et ses millions de volumes, imprimés ou manuscrits. Il a consacré sa vie à l'étude des Textes ; ses ouvrages font autorité pour ce qui est de l'histoire de la kabbale hébraïque. Il est l'auteur de travaux considérables sur la kabbale provençale autour d'Isaac l'Aveugle, et d'une recherche sur l'histoire de la kabbale en Espagne où il sonde le Sefer haTemounah et les textes d'Abraham Aboulafia. Il exploré l'univers des kabbalistes espagnols, préparé une thèse de doctorat qu'il pensait consacrer à la métaphysique du langage de la Kabbale. 

Modestie d'homme de science accompli, il a regretté ne pas avoir réussi à pénétrer le codage des textes kabbalistes qu'il fréquentait. Il en connaissait l'itinéraire historique mais il est resté — il le dit lui-même — au seuil de l'énigme du Principe d'Absolu dont l'identité lui demeurait impénétrable.

Ses travaux sur Judah Halévi, Maïmonide, Nahmanide, ses recherches sur les séphiroth, les lettres hébraïques, sa réflexion sur les questions théologiques et l'expérience prophétique lui valent l'admiration méritée des critiques, d'autant qu'il était persuadé inspirée que la renaissance du peuple juif dans sa terre ne pouvait avoir de chance de réussir qu'à partir d'un « renouvellement de sa tradition livresque, d'une vaste campagne de publication de ses trésors cachés dans les bibliothèques. »


Dès 1927, il publia une bibliographie cabalistique. Il apparaît dans cette recension que son enquête sur les kabbalistes espagnols ne franchit pas la date dramatique de 1492 qui marque à ses yeux, un puissant arrêt, avec transfert de l'enseignement vers les grands centres culturels d'Orient. Son attention se reporte dès lors vers les exilés de l'école de Safed. Il produit également une étude historique de Sabbataï Tsevi, une passionnante biographie de cet inspiré insolite, contemporain de Cervantès. Faute des clés de lecture, le chercheur cependant ne parvient pas à percer le voile qui recouvre le langage allégorique et les mises en scènes symbolique de cet extravagant rabbin qui fut considéré, un temps, comme le messie attendu par les communautés exilées d'Orient. C'est qu'il manquait au grand savant du judaïsme… Don Quichotte prophète d'Israël, l'ouvrage-clé qui réalise la jonction de la kabbale avec la continuité post-exilitique ! Publié du vivant de Scholem, lui fut-il connu ? En fut-il informé qu'il aurait sans doute appuyé de toute son autorité le résultat de cette investigation, à moins qu'inhibé par la puissance même de Don Quichotte qui ne voulut se faire connaître de lui, il fut maintenu à l'écart de la confidence. Gershom Scholem resta-t-il timoré, en retrait, n'osant ouvrir l'extraordinaire chapitre de la pensée prophétique de Don Quichotte dont il ne se crut pas en mesure de l'aborder ? Subissait-il une seconde fois un renoncement confirmant celui qui l'avait touché dans sa jeunesse quand il abandonna sa thèse sur la métaphysique du langage de la Kabbale pour lui préférer « un travail non moins complexe mais plus facile à mener, consacré à l'archétype de la cabale théosophique, le Sefer haBahir. »

 Subissait-il de la part de Don Quichotte l'occultation d'un secret se refusant à lui ? 

La rencontre de Gershom Scholem avec Don Quichotte ne put se réaliser, non pas en raison d'une défaillance d'acuité intellectuelle de la part du chercheur, mais en raison de la démarcation ontologique qui se trace à cet endroit où l'érudition savante ne rencontre pas l'investiture initiatique : la bibliothèque du savant embrassait un vaste inventaire de la culture judaïque mais n'ouvrait pas sur le Siècle d'Or espagnol post exilitique de 1492 et n'imaginait pas qu'il pût produire, sur place, en parallèle des efforts de Louriah, son contemporain de Safed, un irréductible Quichotte d'essence messianique, amant d'une Dulcinée à motif de Chekinah, dont l'énergie se propulserait vers la France (Tzarfat).
 
 
— Lire à ce sujet :

samedi 20 juillet 2024

Don Quichotte, par Dominique Aubier. Pour les vrais amis de Don Quichotte !

Le secret de Don Quichotte, par Dominique Aubier
 


Il est difficile d'aborder la littérature ou la peinture espagnole sans aller d'abord à la recherche de l'humain. C'est que toute littérature part de l'homme, s'occupe de l'homme et retourne à l'homme. Elle s'en échappe pour revenir sur terre, sur la chair. Les Espagnols semblent n'avoir jamais oublié que l'art est connaissance en même temps que création. Une création qui intéresse avant tout l'Homme.

 

1. El hombre a secas

L'Homme seul et nu, l'Humain qui peut toujours surgir de n'importe qui et n'importe où. Au sommet de toutes les valeurs, l'esprit espagnol place cette statue. Une silhouette humaine, essentiellement ouverte vers l'intérieur, montrant le vrai de la chair et du sang, jusqu'à l'os, jusqu'à l'âme. Témoin de cette vérité, par-dessus toutes les plaines ensoleillées de l'Espagne, tombe l'ombre toujours exemplaire du plus espagnol des personnages, Don Quichotte.

Cervantès réussit ce coup de maître, ce tour « castizo », d'enlever du premier geste la silhouette idéale, le fantôme espagnol poussé de tout un peuple. Il le capture et le glisse dans l'armure du chevalier « errant », qui va de l'avant : « andando ». Le fameux hidalgo de la Manche est la personnification même de l'esprit d'un écrivain et dans cette personnification trop bien faite, trop bien ajustée, surgit tout naturellement l'esprit espagnol. Un esprit qui connaît le mystère de vivre. Quand un danseur, un chanteur, un torero, un artiste a, par d'obscurs chemins, conduit le spectateur à entrevoir dans lui, par son œuvre, ce fantôme de l'homme éternel des terres castillanes ou andalouses, il est courant de dire d'après l'expression devenue fameuse de Federico Garcia Lorca qu'il a du duende. Du fantôme. Pour moi, je vois le duende avec l'allure et la nervosité de Don Quichotte et cette sagesse imperturbable qui fait éclater la folie que l'écrivain prête au « plus fin entendement de la Manche ».

 

2. Miguel Cervantès de Saavedra 

naquit à Alcala de Henarès en 1547, non loin de Madrid, dans un bourg où les Gitans vont une fois l'an se réunir, dans un soulèvement de poussière qui ferme le paysage et dans quoi piétinent des milliers de mulets luisants. Il écrit les aventures de l'ingénieux Hidalgo Don Quichotte de la Manche, publié en 1605, sur le tard de sa vie. 

La littérature espagnole est de celles qui exigent la maturité. Même la langue demande un long apprentissage non de la grammaire, mais de la vie. Cette langue ne se donne qu'aux sages. Le Castillan ne se livre qu'aux esprits pour qui la chair et le cœur n'ont plus de secrets. Cervantès qui écrit pendant une bonne partie de sa vie reçoit, à la cinquantaine passée, les confidences de cette langue qu'il connaît, qu'il entend, qu'il fabrique. Dans son grand livre, chaque idée se met si naturellement en image, en mouvements, que le plus faux des personnages se met à vivre, d'une vie supérieure mais identifiable au regard. Don Quichotte agit avec toute l'espagnolité en lui. C'est l'essence de l'Espagne faite chair. Don Quichotte personnifie si souvent l'esprit dan ses explications que l'on en donne pour les enfants : il est à mon avis l'écrivain lui-même, qui conte ses mésaventures spirituelles par le truchement d'un fou qui souffre de trop de sagesse. Mais c'est là chose d'Espagne où l'esprit ne se conçoit pas hors de lui-même : il existe parce qu'il se manifeste, et s'il ne fait rien, il n'est pas.

Ces aventures peuvent être lues sur plusieurs plans, ayant secret à chaque étage, pour les simples et pour les subtils, emmenant les plus obstinés à des hauteurs insoupçonnées. Don Quichotte constitue, pour l'Espagne Le livre. Don Quichotte est Le personnage. Le livre de Miguel de Cervantès est la Bible de l'Espagne. Les enfants apprennent à lire dans ces pages, les étudiants apprennent l'art d'écrire dans ces phrases, les hommes apprennent, par lui, à penser.

 

3. Briser les enveloppes pour croquer l'amande

Il est impossible de comprendre la littérature espagnole dans son ensemble sans commencer par fréquenter ce livre qui parodie les romans chevaleresques du XVe siècle. La vêture du personnage et le décor des scènes sont empruntés à cette littérature, mais que l'on ne s'y fie pas. Cervantès entre dans cette coquille vide et y loge une vie neuve. Il est difficile pour le lecteur français, j'allais dire occidental, de pénétrer du premier coup dans ces images closes qui recèlent leur secret au centre. Il faut briser les enveloppes pour croquer l'amande. Les significations enfermées dans chaque scène, dans chaque mot apparaissent vivement à l'intelligence espagnole rompue à la compréhension des symboles, des gestes, des images. En un sens, l'œuvre maîtresse de Cervantès regroupe et réunit toutes les données de la vie spirituelle espagnole, et même le paysan s'y reconnaît.

On peut dire que la philosophie latente qui mène ces aventures est la philosophie même de l'Espagne, telle qu'elle sourd de son peuple et de sa terre. C'est pourquoi comprendre Don Quichotte c'est opérer la première naturalisation à l'esprit et à la pensée fondamentale de l'Espagne. Je fais allusion ici à la pensée non exprimée, non expliquée qui soutient le style de vie des paysans, de l'énorme masse rurale qui fait l'essentiel du peuple espagnol. Au début du XVIIe siècle paraît le livre qui met en action romanesque l'essentiel de cette pensée qui n'avait pas la possibilité de s'exprimer rationnellement. Depuis, ce livre entretient ceux qui le lisent dans cette connaissance d'un peuple qui ne change pas, s'interroge toujours sur lui-même et parfait son idéal.

 


4. La géométrie éthique - esthétique de Don Quichotte

Cette présence de l'Homme, dans Cervantès, est si caractéristique qu'elle décide même de ce que l'on pourrait nommer la géométrie esthétique. Le cadre dans lequel le plus « castizo » des auteurs place le plus « castizo » des personnages a toujours, en tout cas, cette proportion qu'auront les tableaux de Goya, l'horizontalité de la terre s'imposant à la plus grande dimension, le tableau mis en largeur plutôt qu'en hauteur. Et dans ce cadre, en plein milieu, dos tourné au lecteur mais fonçant vers l'horizon, Don Quichotte droit et hissé sur son cheval maigre afin d'en occuper toute la hauteur accordée. Vers quoi court-il à la vitesse de son cheval et de son imagination ? Remarquez-le : toujours vers des humains, sans souci du paysage, ayant plutôt soin de ce qui permet à l'être de venir, d'approcher, à ce qui est strictement humain dans les paysages, les chemins et les routes.

Cette préoccupation va loin. Elle engage la morale de tout un peuple qui dit : « Nadie vale mas que nadie », personne ne vaut plus que personne, et qui corrige cette affirmation toute métaphysique — la métaphysique espagnole étant retournée vers le cœur, vers l'être, et non partie de ce regard vers l'extérieur qui invente des dieux — par cette autre affirmation morale qui impose à l'homme, de se créer lui-même en toute responsabilité : « Chacun est fils de ses œuvres. » Ainsi, à une mauvaise plaisanterie du Duc, Don Quichotte répond que « Dulcinea est fille de ses œuvres et que les vertus corrigent le sang »… 

Le sang de Dulcinée avait-il donc besoin d'être « corrigé » de quelque indignité ? La question du sang… vaste préoccupation du Quichotte, qui traverse les siècles depuis que l'Inquisition, en prise directe avec le peuple d'Espagne de 1480 à 1820, exigeait que la pureté de l'hémoglobine garantisse le caractère immaculé de la « blanche colombe tobosine ». La maîtresse du Quichotte n'en est pas moins restée qui elle était, paysanne enfourchant le mulet, poitrine engageante si nous en croyons les estimations de Sancho, pas bégueule pour un sous, le bras leste, « n'ayant pas son pareil pour saler le cochon ». Le sous-entendu est énorme, tendu au-dessus de la corde raide qu'est l'Espagne dévote, tout adonnée à l'adoration de ses saints, à qui Cervantès — révolutionnaire — jette le défi d'être jamais démasqué, dans son jeu de cryptage qui serait ludique s'il n'était excessivement périlleux — encore aujourd'hui — de le mettre à jour… L'exégèse attendue — « tendra necesidad de comento para entenderlo » : mon livre aura besoin d'un commentaire pour être compris, précise Cervantès — est sans doute le véritable héros du Quichotte…
 
 
L'exégèse de Don Quichotte se développe en plusieurs volumes :
  
Ouverture 1
Don Quichotte Prophète d'Israel
Le codage hébreu et araméen de Don Quichotte
Traduit en espagnol sous le titre Don Quijote Profeta y Cabalista

Ouverture 2
Victoire pour Don Quichotte
Les sources hébraïques et araméennes de Don Quichotte. Décryptage du texte original.

Volume 1.
Don Quichotte, le prodigieux secours du messie-qui-meurt
La dimension messianique de Don Quichotte, décryptage du texte original de Cervantès,

Volume 2.
Don Quichotte, la révélation messianique du Code de la Bible et de la Vie
Le message du Quichotte traversant les siècles, au service de la Vie
Éd. M.L.L.  Livre cousu, 445 pages, 18 x 24 cm, lettrines et gravures extraites de l'original de 1608, : 47 €

Volume 3.
Don Quichotte, La Réaffirmation messianique du Coran
Don Quichotte et le soufisme d'Ibn' Arabî et Mansur Al Hallaj  

Film
El Secreto de Don Quijote
Film espagnol de Raùl Rincon, RTVE, prix du meilleur documentaire au festival Las Duñas
avec Dominique Aubier, en DVD, sous-titré en anglais, Luca-films, 32 €
 



 

lundi 8 juillet 2024

Les Nuits blanches de Féodor Dostoïevski et le film Saawariya, de Bhansali. Deux œuvres d'essence quichottienne

par Dominique Blumenstihl-Roth

Je viens de lire un livre superbe. Les Nuits blanches de l'écrivain russe Féodor Dostoïevski (1848-1881)*.
Ce magnifique roman raconte l'histoire d'un jeune homme solitaire — le narrateur — qui fait la connaissance, par une nuit, d'une jeune femme éplorée. Elle attend, sur une passerelle, le retour d'un mystérieux amant qui, un an plus tôt, sans explications, est parti, tout en lui promettant de l'épouser dès qu'il reviendrait.
Le narrateur est épris par cette âme en désarroi. Ironie dramatique, le sentiment qu'il éprouve reçoit réciprocité alors qu'elle est de toute son âme attachée à un autre. Nastenka, sans renoncer à son amant, d'apprécier la pureté des sentiments du jeune homme nouvellement entré dans sa vie. Ivre de la soudaine découverte de l'Autre, le narrateur flambe une euphorie partagée par Nastenka, qui cependant souffre le tourment d'une absence. Celui qu'elle aime n'est pas au rendez-vous comme il l'avait promis. L'affliction envahit l'âme de la jeune femme, qui ne peut imaginer qu'elle ait pu être trahie. Elle oppose au doute la réplique de l'autodérision et l'acuité de sa conscience face à ses propres sentiments. Rien ne peut affaiblir le lien l'unissant à celui qui, le premier, lui a tendu la main. Et rien non plus ne peut amoindrir l'amour sincère qu'elle éprouve pour le narrateur à qui elle confie son histoire.
Elle demande à son nouvel ami comment elle pourrait faire pour retrouver la trace de son amant évaporé. Il lui suggère de lui adresser une lettre qui serait déposée chez des personnes pouvant la lui remettre. Le narrateur, enthousiaste à l'idée d'aider son amoureuse (à retrouver son concurrent !), compose une missive inspirée qu'elle approuve. En peu de mots, précision subtile de l'esprit se connaissant lui-même, le narrateur écrit et assume à la première personne la lettre que Nastenka destine à son invisible amour.

1. La lettre de Nastenka
J'ai cru reconnaître en ces lignes la réponse que Dulcinée, si elle était assujettie au devoir de réponse, aurait pu écrire à Don Quichotte en réponse à la missive qu'il lui adresse au chapitre 25 tome I. Sous la plume de Dostoïevski, Nastenka s'adresse à celui qui la tourmente :

« Maintenant que vous êtes revenu, peut-être avez-vous modifié vos intentions. Cette lettre vous dira alors que je ne me plains ni ne vous accuse. Je ne vous accuse pas, car je n'ai point de pouvoir sur votre cœur, tel est sans doute mon destin !
« Vous êtes un homme honnête. Ces lignes impatientes n'éveilleront ni votre sourire ni votre agacement. Souvenez-vous qu'elles sont écrites. Souvenez-vous qu'elles sont écrites par une pauvre jeune fille, qu'elle est seule, qu'elle est seule, qu'elle n'a personne qui l'instruise ou lui donne un conseil, et qu'elle n'a jamais su faire obéir son cœur. Mais pardonnez-moi si le doute s'est glissé un instant dans mon âme. Vous êtes incapable, même par la pensée, d'offenser celle qui vous a tant aimé, et qui vous aime… »


Echappant à tout jugement moral, à toute analyse psychologique, une désarmante sincérité illumine les personnages ; leur rencontre élève les âmes jusqu'à atteindre l'intime de leur destin. Se moquera-t-on de la naïveté de l'expression quand elle dit la vérité la plus profonde ? La vérité des cœurs vibre aux sollicitations des forces archétypales jetant les êtres les uns vers autres : plus que les personnages eux-mêmes, la déroutante intrigue met en scène la jubilation de leur relation, la joie des confidences, la secrète combustion des braises passionnelles. Les cœurs se livrent ; ils voudraient se dérober à l'inévitable, mais une intraitable puissance exige que s'accomplisse la volonté invisible de la seconde rencontre et des retrouvailles attendues avec l'hôte mystérieux. Nastenka, ne renonçant aucunement à ses sentiments pour le narrateur, retrouve celui à qui l'enchaîne le vouloir du destin : celui qu'elle attendait et qu'elle aurait attendu toute sa vie.

2. Un roman métaphysique
Dostoïevski intitule son ouvrage « roman sentimental, extrait des souvenirs d'un rêveur ». Cette dénomination dissimule la dimension métaphysique de l'œuvre où les archétypes entrent en action à chaque page : rangeant lui-même son roman dans la catégorie de l'onirisme, rubrique sentimentale, il ouvre par cette classification une brèche dans l'esprit du Lecteur qui, sans même s'en douter, livre sa conscience à l'impact d'une intention tout autre que celle annoncée : en effet, l'écrivain, ayant identifié certains invariants archétypaux, les mets en scène et en projette, sous couvert de « rêverie », les effets qu'ils produisent. Ainsi l'alliance existentielle entre Nastenka et son invisible amant évoque la connexion ontologique nous attachant à l'influx subliminal, informateur de nos existences, cette pensée « venue de plus loin »  dont nous recevons et attendons les instructions.
Les forces du destin sont constamment à l'œuvre dans ce roman d'exploration de la réalité métaphysique humaine, histoire qui nous renvoie vers nous-même : en effet, comme le narrateur, ou comme Nastenka, nous avons tous l'occasion, au moins une fois dans nos vies, d'éprouver la singulière beauté d'une rencontre déterminante avec le partenaire qui reçoit notre confidence et qui sait tout de nous : le narrateur ici est de toute évidence le Gardien de Nastenka, protecteur et garant de sa destinée, vecteur directeur en tension vers son accomplissement. Le subtil écrivain a dû relever la présence active de ces forces mystérieuses en scrutant le cours de sa propre existence ; aussi ce court roman n'est-il pas un récit onirique mais un véritable traité où le regard objectif d'un initié expose les effets, dans la vie, de la percutante rencontre de l'être avec son Gardien tutélaire. Pour Nastenka, comme pour le narrateur, il s'en suit une déflagration lumineuse de leur conscience soudain éveillées où l'amour s'impose comme la donnée intégrale conditionnant leur avenir, quand bien même ils ne vivraient pas ensemble.

3. Le film Saawariya
Le cinéaste Indien Sanjay Leela Bhansali a réalisé une adaptation de ce délicat ouvrage — Dostoïevski est loyalement nommé au générique. Un pari pleinement réussi, sous le titre « Saawariya »**. Dans les rôles principaux, la jeune comédienne Sonam Kapoor dont c'est la première apparition à l'écran ; Ranbir Kapoor, dans rôle du narrateur. Le cinéaste, célèbre pour ses films Devdas et Black, a inventé, pour le décors, une cité internationale fantasmagorique composée d'éléments architecturaux prélevés des capitales du monde, éclairée de lumières tantôt saturées et finement complémentaires, tantôt conditionnées par un bleu profond évoquant l'intériorité des univers mentaux propres aux personnages. Il met en scène non seulement la romance — indispensable support narratif — mais également, par des jeux de colorisation très recherchés, l'espace intérieur de l'âme éprise du sentiment amoureux. La ville utopique dans laquelle se déroule l'aventure est en réalité l'image de la cité cérébrale qu'explorent les personnages selon leurs déterminations archétypales. Tout ici est symbole, le moindre geste, le moindre regard : les yeux de Chakinah filmés en gros plan, son collier perdu puis retrouvé, le clocher de l'improbable tour à l'intérieur de laquelle tourne une horloge au cadran translucide — transparence du temps non mesurable face au temps de la vision intérieure où les êtres échappent à la subordination de l'espace. Tout ici s'offre au regard et demande à être vu, compris, décrypté. Les dialogues tantôt pointillistes, parfois explicites, s'expriment en un langage élégant et précis : celui des cœurs cherchant à se dire l'un l'autre ce qui cependant reste dans le domaine du non-dit.

4. La Chékinah demeure
Sous la caméra inspirée de Sanjay Leela Bhansali, Nastenka devient Chakinah. Le cinéaste a judicieusement choisi ce nom qui laisse entendre, à travers cette transposition, l'écho de la Chekinah, la puissance de la grâce spirituelle protectrice de l'être. Dans la tradition juive, la Chekinah incarne « la Présence » divine dans le monde — bien que Dieu ne soit pas de ce monde. La Chékinah fût-elle en exil, est « ce qui demeure », du verbe hébreu « chakan » : rester. Elle est ce qui persiste au travers du Temps, auquel elle n'est pas assujettie ; elle est la mémoire du temps, se donnant à lui-même le temps d'être. Ce que Miguel de Cervantès appelle « donner du temps au temps » — dar tiempo al tiempo***.
Elle est la Connaissance de tout ; elle est ce à quoi il s'impose de s'unir, dit le Zohar ; celle à qui la vocation d'amour incombe. Elle doit aimer et être aimée. Chekinah - Chakinah rencontre celui à qui elle peut raconter son histoire d'amour la liant d'une part à l'humanité, d'autre part à l'invisible donneur d'information dont elle ne peut se séparer. Cette double union ontologique suscite la vive émotion de celui qui l'écoute : lecteur-spectateur succombant à son tour à l'éthique supérieurement métaphysique de la relation.
L'interprétation de Chakinah que compose la comédienne Sonam Kapoor est stupéfiante, tant elle pénètre l'âme de l'héroïne littéraire et en restitue, sous l'éclairage sophistiqué des studios de Mumbai et la direction du réalisateur, toute la richesse. A quoi elle ajoute sa grâce personnelle et une fine intelligence tout au service du personnage et du concept incarné. Le mystérieux amant est subtilement interprété par Salman Khan, l'invisible informateur dont la présence rare, subreptice et puissante oppose au jeu fantasque du narrateur un contrepoint de forte densité. Le temporel, le monde factuel, son illusoire séduction quant à eux, sont interprétés par l'extraordinaire comédienne Rani Mukerji tenant le rôle d'une prostituée au grand cœur qui, sans cesse, alliée du narrateur, le protège de cela même qu'elle incarne d'envoûtante tentation. Elle est l'alliée du jeune couple qu'elle entoure d'une aura protectrice, se livrant elle-même à la déliquescence du monde, mais sans jamais lui sacrifier son être profond.
Ni le film, moins encore le roman dont il est issu, ne relèvent de l'onirisme, mais du réalisme le plus exact, où chaque image — verbale ou photographique —, chaque réplique pénètre l'esprit et y sollicite le commentaire attendu de sa révélation. Le film de Sanjay Leela Bhansali et le roman de Dostoïevski sont des œuvres de pure essence quichottienne.


* Féodor Dostoïevski, Les Nuits blanches, trad. André Markowicz, éd. Actes Sud, 1992.
**Saawariya, film de Sanjay Leela Bhansali, interp. Ranbir Kapoor, Sonam Kapoor, Rani Mukerji, Zohra Sehgal.
*** Miguel de Cervantès, Don Quichotte, chap. 71, vol. II, éd. Garnier, 1989, p. 1059.
 
Ce texte sera publié dans le volume 2 des Nouvelles Exégèses de Don Quichotte.
 

mercredi 3 juillet 2024

La 23ème lettre de l'Alphabet hébreu. Un livre pour les initiés.

La 23e lettre de l'Alphabet hébreu
Un livre
de Dominique Aubier


Quelle est l'origine des violences qui embrasent la planète ? Comment remédier à l'état de barbarie qui marque notre époque ? La tragédie, commencée par la mauvaise sortie du Jardin d'Eden, a conditionné l'évolution. Peut-on redresser ce départ ?

Abraham, Isaac, Jacob et toute la généalogie des prophètes d'Israel — dont Moïse — ont travaillé à cette correction, avec pour outils, leur propre vie et la connaissance de l'alphabet hébreu dont les 22 lettres écrivent les algorithmes de l'universel. Cependant, cet alphabet a subi une altération. Il lui manque une lettre dont la descente sur terre a été blessée. La 23° lettre de l'alphabet hébreu ! Consigné dans la Bible, ce glyphe unique surgit au cœur d'événements dramatiques. Deux experts de la Kabbale en ont parlé : le kabbaliste anonyme catalan du 12° siècle, auteur du Sefer Ha Temouna qui en effleure le thème et Cervantès qui la désigne, dans Don Quichotte, à couvert d'une calligraphie dont il fait réaliser le moulage. Quel est le sens de cette lettre ?

Appliquant la méthode kabbalistique du Qorban — le Rapprochement — Dominique Aubier consulte les sciences et localise les fonctions cérébrales dédiées au Verbe. Elle salue les efforts des chercheurs (Damasio, Edelman, Changeux, Sacks) qui ont abouti à la thèse selon laquelle il doit exister un langage de l'Universel. Un locuteur général qui justifierait l'existence de nos facultés communicatives. Notre cerveau, dès la naissance, adhère à une langue maternelle de l'Univers, une langue du Système, dont les glyphes écrivent les lois universelles. Est-ce l'Hébreu, cette langue naturelle distributrice du sens qui nous est donnée sans conditions ? La langue de Moïse et des grands prophètes nous est offerte. Un don absolu se déverse en nous : si toutes les langues du monde conservent leur royauté correspondant au génie des territoires spécifiques dont elles sont les inductrices, une seule cependant est donneuse du sens ultime, l'hébreu et ses 23 lettres libérant la sémiologie du Réel.

Cette 23e lettre de l'alphabet hébreu est enfin libérée. Elle est toute intelligence du système alphabétique. Émettrice de vérité, de raison, de normes, elle est la charte fonctionnelle du cerveau. Elle restaure l'humanité dans son ontologie.

En rétablissant l'intégrité de l'Alphabet hébreu sur ses 23 lettres d'origine, cet ouvrage ouvre des temps nouveaux. La donnée d'origine est restituée, mettant fin aux temps barbares : une chance de libération, de rachat des douloureuses emprises du passé. Ce livre exceptionnel, véritable porte-bonheur, s'adresse à tout esprit sensible à la parole, au langage, au sens, à tout lecteur impatient de connaître le secret de l'alphabet hébreu. La 23° Lettre de l'alphabet hébreu est le premier des trois tomes de La Haute Kabbale de l'Éternité.

D. Blumenstihl-Roth


La 23e lettre de l'Alphabet hébreu

éd. M.L.L.
18 x 24 cm, dos carré, 482 pages

mercredi 22 mai 2024

Don Quichotte, nouvelles exégèses, premier tome. La Barque enchantée, par D. Blumenstihl-Roth


Nouvelles exégèses de Don Quichotte

par Dominique Blumenstihl-Roth

 

Le livre est disponible

 

 

Tome I

La Barque enchantée

 


Dominique Aubier a mis au jour le codage hébreu / araméen de Don Quichotte, Elle a ouvert un immense champ de recherches, pénétrant le secret du chef d'œuvre de Cervantès au plus près de son cryptage et de son sens.

Dans les pas de son Maître dont il fut l'assistant pendant 28 ans, Dominique Blumenstihl-Roth poursuit cette enquête. Explorant à son tour le texte original de Cervantès et lui appliquant les techniques de kabbalistiques éprouvées par la Tradition au « tamis » du codage initiatique de la Connaissance actualisée (cf. La Face cachée du Cerveau), l'auteur convie le lecteur à bord de la barque enchantée évoquée au chapitre 29, tome II de Don Quichotte.

Ce voyage en compagnie du chevalier et de Sancho sur le Rio Ebro nous fera sonder les eaux du grand fleuve ibérique. De riches alluvions remontées de ses profondeurs enrichiront notre lecture, laissant transparaître l'Alphabet fondateur. Un chapitre important est consacré aux Lettres révélées, données en partage à tous, ouvrant sur une lecture initiatique de l'épisode évangélique de Jésus marchant sur les Eaux. Ce premier tome des Nouvelles exégèses de Don Quichotte lance l'appel aux forces du cœur pour fonder la Civilisation de l'Universel sur la base solide de l'éthique quichottienne.

La série Nouvelles exégèses de Don Quichotte se déroule en 6 volumes.


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Nouvelles exégèses de Don Quichotte

par Dominique Blumenstihl-Roth

Tome I

La barque enchantée

412 pages, format : 15,5x21 cm, 47 € (expédition incluse pour la France)

(expédition CEE /international : + 9 €)


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B.P. 16

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