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mardi 9 janvier 2018

Les femmes doivent entrer en action pour faire avancer la Connaissance.

Etes-vous dans la grâce de Dieu ? (question de l'Inquisiteur à Jeanne d'Arc)
Les femmes doivent entrer en action. Ce qui ne dispense pas les hommes…
Mon livre aux éditions Peleman
par Dominique Blumenstihl-Roth
 
Je vais commencer l'article par un petit moment récréatif…

Parmi les beaux parleurs traitant d'initiation, il existe une catégorie intéressante. Je parle des touristes de la spiritualité, ces intellectuels parfois très sympathiques, qui croient qu'il suffit de faire tourner un moulin à prière pour atteindre au Nirvanâ. Aimables visiteurs, j'en ai rencontrés qui vous font la leçon, convaincus que leur émoi sincère suite à un voyage dans une tradition exotique les dispense de rien apprendre puisqu'ils savent déjà tout. J'ai souvent vérifié que sous les attraits symboliques dont ils se revêtent, ils ignoraient tout de la structure porteuse et n'en veulent pas entendre parler sous prétexte que cela leur demanderait un effort « mental »… Pour eux, l'émotion sensible fait autorité et se substitue au sens. Leur satisfaction s'exprime alors par de longs discours emberlificotés, souvent très sincères, parfois sentencieux, ou par des tentatives d'explications qui n'en sont jamais, car ils embrouillent les esprits par des périphrases qui ne font qu'augmenter l'obscurité de ce qu'ils croient avoir compris. Jamais ils ne vont au cœur (Lamed Bet) du propos.
Et comment le feraient-ils, n'en possédant pas la clé.
« Mais si, me dit ainsi une amie revenant d'un long voyage. J'ai tout compris, mais je ne peux pas t'expliquer. Là, j'ai tout ressenti. » Je pense qu'elle a dit la vérité. La difficulté c'est que le ressenti est personnel et ne se communique que difficilement. Dans l'enthousiasme émotionnel, la tentation devient alors grande de vouloir enseigner le ressenti, et pour le mettre en mot, on puise ça et là dans les terminologies initiatiques des traditions. Parfois même on ouvre une école et pour peu qu'on ait quelque facilité d'élocution, on s'improvise maître es Connaissance.
Mon amie, revenant des Indes, les yeux encore brillants des couchers de soleils lointains en oublia que le soleil se couchait aussi sur l'Océan en Bretagne. Subjuguée par la charge émotionnelle et mystique de Barathya elle s'est livrée corps et âme à la méditation. Et c'est assurément une belle chose. Mais ne jurant que par les « postures », elle a oublié que toutes les traditions s'appuient sur un corpus doctrinal intellectuel que le disciple est appelé à maîtriser au moins aussi bien que la pratique physique. Il en est ainsi du Tch'an, du Zen, du Boudhisme. Toutes ces écoles disposent d'une solide connaissance du Code des Lois : il n'est révélé que de Maître à disciple, et encore : c'est au disciple de trouver par lui-même et d'emporter la perle. À moins de trouver un Maître qui dise tout et dont la mission consiste précisément à dévoiler les secrets.
J'avoue que par moi-même, je n'ai jamais trouvé aucune perle. Ce que je sais, je l'ai appris de mon Maître. Et si par un heureux hasard voulu par l'Invisible il m'est arrivé de mettre le doigt sur une vérité, c'est encore grâce au Maître, puisqu'il a formé mon esprit en le rendant disponible à la trouvaille quand elle s'avançait vers moi.

La Connaissance est la science du modèle de réalité. Elle s'apprend.

J'ai aussi rencontré pas mal de dilettantes de la Connaissance, papillonnant d'une tradition à l'autre, toujours insatisfaits, cherchant dans l'exotisme ce qu'ils pouvaient trouver tout juste devant leur porte. Il se convertissent à telle ou telle religion, changent de culte, de tradition à la moindre difficulté, comme s'il s'agissait d'un prêt à consommer assorti d'un service après-vente « remboursé si non satisfait ». La vraie modernité consisterait à concevoir une spiritualité post-religieuse dégagée du carcan ancien des formes ritualistes. Et c'est là que l'Occident entre en jeu, car sa mission consiste à éclaircir, expliquer. Et non à se laisser séduire par les sublimités colorées lointaines. L'Occident a bien des défauts, mais aussi ses qualités et son rôle à jouer au regard de la Révélation issue du Sinaï. Il lui incombe la lourde tâche de la « vérification objective » par la contrepoint des sciences.
C'est pourquoi je reste poliment silencieux quand je croise les commentateurs qui nous envoient d'une tradition vers l'autre, fascinés par les descriptions extérieures, sans pénétrer jamais le corps conceptuel ni avancer aucune vue de synthèse, niant parfois même qu'elle soit possible… ce qui les préserve d'aller jamais affronter le noyau central de ce qui constitue la Connaissance.
Pour ce qui me concerne, j'évite ces entropies : je me range à l'autorité de l'Initiée qui a produit, de nos jours, les preuves requises. Le dépôt des preuves est une étape obligatoire dans la Révélation. Et ce travail a été fait, par cette initiée.



Le monde est couvert de traditions différentes également convaincues d'être la meilleure de toutes. N'en contrarions aucune. Mais passons à l'étape suivante.


1. La Connaissance du Verbe doit s'enrichir d'explications nouvelles.
Le Verbe se révèle continuellement. L'Initié est au service de ce projet. Car la Révélation commencée au Sinaï ne cesse pas de s'achever. « La Révélation mosaïque n'a pas atteint le degré qui correspondra à sa fin. Mais elle l'atteindra, et les Temps mosaïques s'achèveront : il faut pour cela que le Verbe descendu révèle une part de lui proportionnelle à la durée de l'Ombre de Moïse et qu'elle passe par les intermédiaires et les métamorphoses prévues par le Temps. Il existe, après Moïse, des œuvres qui cherchent à rendre compte d'un moment stratégique en vue de l'achèvement de la révélation, qui correspondent à des naissances, et ce sont ces œuvres qui provoquent l'émerveillement du monde et son bonheur. Je ne crois pas que tous les chefs d'œuvre de la littérature répondent à une telle notion de la fertilité… » (Cit : Dominique Aubier).

En effet, toutes les créations de l'esprit n'ont pas pour objet de rendre compte de l'état de l'avancement de la Connaissance. Il faut, pour réaliser une telle œuvre, la grâce. C'est le privilège de l'Initié que d'en être touché. Une œuvre ne sert le Verbe que si elle utilise la rosée pour rendre compte de la grâce. « Il faut qu'elle ait pour objet unique de mettre la Parole au service de l'intelligence de la Parole. Et si chers que soient à nos yeux les chefs d'œuvres de nombreux grands auteurs, ils ne servent de rien. Ils ne font pas avancer la Connaissance. Au contraire : ils retardent l'avancée des intelligences dans des formes esthétiques inertes, fascinantes parfois : idolâtriques. Or c'est par rapport à la Parole que toute œuvre doit être jugée, seule cette lumière permet que les vrais mérites soient décelés. Il faut pour cela posséder le critère conduisant à la reconnaissance par la grâce.

2. Etes-vous dans la grâce de Dieu ?
demandait l'Inquisiteur à Jeanne d'Arc, lors de son procès en 1431. La question, pernicieuse, devait permettre à l'accusateur de clore rapidement un dossier en faisant condamner la prévenue, quelque soit sa réponse. Dirait-elle oui, qu'elle scandaliserait par sa prétention. Dirait-elle non, qu'elle se renierait elle-même.
Inspirée par la grâce, et par l'Invisible qu'elle désignait sous des appellations angéliques, elle répondit: — Si je n'y suis, je voudrais que Dieu m'y mette. Et si j'y suis, que Dieu m'y garde. La stupeur de l'Evêque dut être considérable devant une telle répartie. J'ai relaté cet épisode dans mon livre consacré à Jeanne d'Arc (Jehanne, la Délivrance, publié aux éditions Peleman). C'est un exemple saisissant que celui de Jeanne d'Arc, d'une personne exposée directement à la pluie céleste de Émanations, soumettant sa propre existence à l'autorité de ces informations venant « de plus loin », allant jusqu'à lui dicter les réponses au cours des interrogatoires. Elle aura été l'agent actif, historique, d'un projet la dépassant, et se projetant loin dans l'avenir. Elle a dessiné le contour initiatique et politique d'une France devant assumer un destin connecté aux « forces de l'Esprit. » Une initiée intuitive, pleinement abandonnée à la puissance du Verbe dont l'action a été déterminante pour la survie de la vocation française.
« Et ce travail a été fait, par cette initiée. »

« Ce qui compte, c'est toujours et encore l'avancée. Car il ne suffit pas que la rosée se dépose sur un esprit, il faut encore la fixer, lui offrir le tissu où elle peut être captée, reproduite ».

Le tissu est nécessairement celui que fournit la Connaissance dans son état d'avancement le plus achevé à l'instant même de la perception. Il ne s'agit donc pas de commémorer, répéter inlassablement ce qui fut donné, compris, intégré il y a 2000 ans ou plus. Mais d'intégrer, collectivement, et individuellement, le degré d'avancement maximal qui s'offre au présent de l'indicatif, ici et maintenant. Et de le valider par sa propre action. Être enfin Fontaine et, comme Rebecca dans le texte biblique, devenir cruche… pour soi et les autres.

C'est ce à quoi je m'emploie, dans ce Blog…

Je vous remercie de m'y aider.
 

Comment faire avancer la Connaissance ?
Comment alimenter la Fontaine ? Comment puiser et remplir la Cruche ?
Je compte sur les femmes. Notre temps — les temps messianiques — correspondent à une implantation solide de la féminité dans le processus révélatoire. Les femmes doivent entrer en action. À leur manière, originale et libre. J'en parlerai dans un prochain Blog.

8 commentaires:

Serge du Jura a dit…

Retour aux fourneaux d'Aleph ,les femmes en "codons" bleus ? . Et au menu de la connaissance ,l'étreinte jubilatoire d'être crée(e)s .

Serge du Jura a dit…

Raison sociale : les Fourneaux d'Aleph
Localisation : sur les Roches
grandes Cheffes : les Codons bleus
le menu :connaissance de l'étreinte jubilatoire de l 'En soph
note : Qui Fait cette cuisine ...cosmique ? on nous le dit si nous entrons , alors entrons .Qui Sait ?

François-Marie Michaut a dit…

En relisant une fois de plus " La Face cachée du cerveau ", en particulier " Le moteur immobile" qui dessine un plan précis du modèle unique sur lequel toute réalité est construite, je suis (re)tombé sur la chose suivante.
Le masculin est orienté vers la gauche qui sait, le féminin, son opposite, est branché sur le qui fait, la droite. Prendre le fait brut, sans le juger ni le traduire en termes de débat sexiste-antisexiste actuel.
L'évolution de nos cultures du côté de l'occident depuis les Grecs pousse les hommes avec force vers le qui fait. Les techniques issues de nos connaissances scientifiques y contribuent grandement. Du coût, les hommes ont oublié de plus en plus, devant tous ces prodiges matériels, leur polarité "lévogyre" ( = qui va vers la gauche).
Ils ont ainsi, les coquins avides de tout, poussé fermement les femmes dans les orties en leur piquant la suprématie du qui fait. Renvoi mental macho toujours vivace à la cuisine, à la nursery et au harem
La réponse féminine qui se manifeste fortement en ce moment ne peut que mettre en oeuvre le balancier. L'union des opposites (cf le livre cité plus haut) ne peut que se faire. Avec, en toute logique, un qui fait pour mettre dans la réalité ce qui sait masculin demeuré à l'état virtuel.
J'attends avec impatience le papier toujours très documenté de notre maître blogueur.

Serge du Jura a dit…

La ré-union des opposites sur le blog de Kabbale-Kabbalah ?
On peut regreter depuis qques temps l'absence des femmes ici même.
Heureux que Aimel Helle soit encore avec nous tous ,toutes ,et
bien entendu Dame Jeanne de l'Arc dont DBR revivifie la mémoire
de Rosée qui nous éblouit encore. Votre Verbe ,mesdames; serait
plus que le bienvenu .Viendrez vous ré-activer L'Aleph dans le souffle des vos mots ,le codon semble prêt à un échange ,c'est Encore
un instant du choix ,les cellules édéniques ne sont pas des geôles .


Anonyme a dit…

Les abonnées de ce blog, selon mon compte sont au nombre de 21.
Les hommes ne sont que 16.
5 autres abonnés ne sont pas identifiables. 2,5 de chaque sorte ? Non, je plaisante.

"Je compte sur les femmes. Notre temps — les temps messianiques — correspondent à une implantation solide de la féminité dans le processus révélatoire. Les femmes doivent entrer en action. À leur manière, originale et libre. " Fin du dernier article de Domino.

Avis aux abonnées.

Serge du Jura a dit…

Merci à Anonyme de procéder à cet échange de comptabilité avec DBR .
Anonyme ;originale et.....libre

François-Marie Michaut a dit…

Madame Aubier, peu accusable de machisme, dit ( je crois) que ce qui est féminin est orienté sur le qui fait ( la droite) alors que le masculin est branché (théoriquement) plus sur le qui sait ( la gauche).

Donner naissance, c'est vraiment faire quelque chose de vital dont les hommes sont incapables ! Inversement, ça peut faire quoi des hommes qui ne sortent pas du qui sait ? Ben, rien du tout.

Vu autrement, chromosomes sexuels doublement armés XX s'alliant aux XY, ce sont bien elles qui sont le mieux placées pour construire les temps à venir. Aragon chanté par Ferrat ( la femme est l'avenir de l'homme) a joué en bip, non ?

Anonyme a dit…

Une femme...
Vous decouvre et vous lit...