Il m'est arrivé une nouvelle histoire d'échelle (1/2)
par Dominique Blumenstihl-Roth
L'ampoule de la lampe extérieure éclairant l'entrée de ma maison vient de claquer. Rien d'étonnant, usure normale, me dis-je. Mais il faut agir vite pour ne pas me trouver sans lumière. Dès le lendemain, j'installe mon échelle, je monte au 5e échelon et je démonte la lampe. Aucune difficulté, je dévisse l'ampoule grillée et je redescends. Je prépare la nouvelle ampoule de rechange, une « LED ». N'ayant rien remarqué de spécial jusque-là, je remonte en toute confiance et là, parvenu une seconde fois au 5e échelon, patatras. L'échelle pivote, tourne sur elle-même et me voici voltigeur d'une acrobatie peu glorieuse. Le tout ne dure qu'une seconde, et je me retrouve par terre, dans l'herbe, le souffle coupé, éberlué. Une vive douleur s'enfonce dans mon côté droit. Que s'est-il passé ? Aucune idée. Pour l'instant, je reste allongé, bien sonné, à regarder le ciel. J'arrive enfin à respirer. Je tente de réfléchir à ce qu'il faut faire.
Je suis seul dans le jardin, personne ne m'a vu. Pas de téléphone sur moi. Rester calme, respirer, sentir mon corps. Côté droit très douloureux. Mais je peux bouger. Je me roule sur moi-même et ne sais trop comment, je parviens à me relever. Le mieux est d'aller tout de suite consulter le médecin à la maison médicale de la commune, qui est à cinq minutes à pied.
Mes pieds ont marché tout seul jusqu'à la consultation. Par chance, le docteur C. était là ; il m'a immédiatement reçu. J'ai pensé : « bon signe malgré tout. On n'est pas perdus. » Un bref regard sur l'hématome. Je crois à la pertinence d'un regard averti capable de déceler un traumatisme au moyen d'un coup d'œil affûté. Il m'a aussitôt prescrit des antalgiques et une analyse des urines. Quant à savoir ce que j'avais, pas un mot. Mais j'ai confiance et j'ai mon idée.
Sur le chemin du retour, je passe devant le domicile du docteur D. qui exerce dans une institution pour personnes handicapées. Hasard, ou coïncidence, à la seconde où je passe devant sa porte, il sort de chez lui. Me regarde : « Qu'est-ce qui vous arrive ? » demande-t-il. Je lui raconte mon accident. — Bon, venez, suivez-moi. On va voir cela de plus près.
N'était-il pas étonnant de croiser le docteur D. juste à l'instant où franchement, j'avais besoin d'un toubib ? Il était là, en redoublement du premier médecin. Le second (médecin ancienne génération), croisé en mode répétition, autre méthode, a procédé à un complément très minutieux avec palpation des vertèbres et des côtes. Le second médecin différait du premier par l'intérêt qu'il portait également à la narration. Il était en outre sensible au « hasard » de notre rencontre et voulut connaître les circonstances de l'accident. Savoir ce qui s'est passé, où et comment, pour mieux comprendre le traumatisme… J'ai apprécié cette écoute, ainsi que la clarté de son explication par quoi il m'expliquait la prescription… de son collègue qui avait été plus expéditif — ce qui n'enlève rien à sa compétence : on ne compare pas les noblesses entre elles, dit Don Quichotte. J'observais cependant que la vie, le réel, dans son déroulé, et sans que je le recherche, m'avait mis tour à tour en présence de deux styles d'auscultations totalement différentes.
Le Redoublement opérait de tout évidence
La consultation de seconde instance se déroulait sur la base de la première, en précisait le contour, en éclairait le diagnostic par un dialogue ordonné sur une écoute. Côte cassée ? C'est moi-même qui avais, selon la douleur localisée et éprouvée, déduit cette conclusion, que j'avais sans doute lue dans l'esprit du premier médecin : il était passé directement de l'observation à l'ordonnance, en professionnel expérimenté qui n'a pas le temps d'expliciter le comment et le pourquoi de ses décisions. Pourquoi une analyse d'urine ? Mais quoi, on est ignorant face à la science, on a confiance, on fait ce qui est demandé.
C'est donc le second médecin qui m'a expliqué : — C'est pour vérifier s'il n'y a pas d'infection interne qui résulterait d'une lésion. C'est pertinent, dit-il.
— Mince alors, me dis-je, le premier aurait pu me le dire. Car je suis homme de raison, capable de comprendre, et si j'adhère à la science ce n'est pas sur un acte de foi, mais par la raison objective. Expliquer les choses, c'est augmenter la conscience avec laquelle on agit. Le processus de guérison ne s'opère pas en-dehors de la participation intellectuelle du patient qui est en droit de recevoir une succincte explication du diagnostic. La toute puissance du docteur silencieux face au patient maintenu dans un non-dit favorise-t-elle la résorption du traumatisme ? Le processus de guérison passe aussi — et surtout — par la parole explicative qui touche la conscience du premier concerné qu'est le patient lui-même.
Que faire ? Le docteur D. me répond : « il faut supporter, être patient. On ne peut pas vous plâtrer les côtes… Vérifier qu'il n'y a pas d'autre casse, cela se verra dans les urines. Porter un bandage ou des straps. Prendre les antalgiques… »
Une heure à peine s'était écoulée depuis ma déconvenue
J'ai pris conscience de la chance dont j'ai bénéficié, d'être immédiatement reçu en consultation en première instance par un médecin débordé (je vis dans ce que l'on appelle un « désert médical ») et de recevoir l'expertise d'un second docteur, placé sur ma route alors que je n'en espérais pas autant. J'en ai déduit que j'étais sous la bonne étoile. Je voyais bien qu'une « grâce » toute spéciale m'entourait. Il y avait là un message à entendre, à comprendre. Ne pas en rester à l'affaire de la « côte cassée », anatomie en détresse, mais soutenir la médication par un acte de conscience par quoi je toucherais au sens de l'événement.
— Etais-je tombé par hasard ?
— L'ampoule éteinte… Durée de vie terminée… Cycle achevé…
— Extinction de la lumière…
— Mon échelle, en hébreu Soulam, valeur numérique 130, la même que le mot Sinaï.
En la regardant de près, après la chute, je remarque qu'un des pieds de l'échelle pourtant en aluminium, s'était littéralement déchiré. Une échelle boiteuse… A l'image de l'ancien cycle civilisateur qui se termine… sur une actualité de violence ? Car sur un plan de cohérence, ce qui m'arrive à titre personnel n'est pas détaché de ce qui se passe dans le monde. Ce monde, j'y participe, j'en reçois et subis les conditionnements, n'étant pas sur une île à l'abri de tout. Cette guerre en Ukraine perturbe l'ordre du monde, quantité d'esprits s'en trouvent affectés, sans même se trouver directement exposés au conflit. Certains esprits chavirent, sombrent dans la folie, dans la violence, étant sous l'emprise d'une inversion négatrice. Les crimes, meurtres, attaques sanguinaires découlent à mon sens de la puissance inversante qui transforme le message originel de vie et d'amour en une charge négatrice qui s'augmente de manière entropique à mesure que le cycle progresse vers sa propre fin.
A en croire les signes, un remarquable renouveau est en cours
Les quatre enfants perdus dans la forêt amazonienne de Colombie ont survécu après le crash de leur avion, ils ont été retrouvés. Les quatre enfants gravement blessés par couteau à Annecy, sont hors de danger. Ces deux événements ont été relayés par les médias qui ont senti la pression de l'Invisible mettant en avant le message de la salvation. Les secours ont été efficaces, La nouvelle génération est sauvée. Mais elle ne fonctionnera certainement pas comme l'ancienne dont nous savons combien elle tire ses prospectives de la lecture linéaire ce qu'elle sait (ou croit savoir) déjà. La nouvelle génération, échappée de la jungle — la jungle sociale et ses critères darwiniens obsolètes et faux — sera instruite de la Connaissance et n'ignorera rien du Code de la la Vie. Elle provoque certes la folie meurtrière des adeptes d'Amaleq mais elle sera protégée par une main puissante à l'ombre de laquelle la vérité s'enseignera.
Le vieux système, nous en garderons ce qui sera jugé valable ; l'inutile, le faux finissant par de discréditer lui-même et s'anéantir. L'ancienne échelle des valeurs productivistes, idéologiquement marquée par l'idée du « messianisme matérialiste » est bonne pour la casse. Cette loupiote n'est pas « sauvable ». Il fallait — il faut — d'urgence visser la nouvelle ampoule « LED », entendre ici : « l'Aide », garantie 10 ans super-lumineux.
La réparation est en cours
Le soir, même mon ami Olivier est venu. Il a compris que ce signe dépasse l'anecdote personnelle : il fallait prendre quelque initiative Se débarrasser au plus vite des vestiges de l'échelle cassée, et au moyen d'une autre échelle, plus stable et plus haute, changer l'ampoule réelle devenue symbole d'une situation. Nouvelle échelle, nouvelle ampoule, nouvelle lumière… En un moment : réaliser ce que la tradition appelle le « tikoun », la réparation, la restauration du vase brisé dont parle si bien Louriah.
La réparation s'opère juste avant l'entrée du nouveau cycle historique. Comment ?
Par le travail des initiés qui résorbent la fracture. Mais aussi par l' « aide » extérieure d'alliés venus en renfort. Je me suis aperçu — faut-il le sentir dans son corps pour le saisir vraiment ? — que la participation effective des personnes est indispensable à toute réfection. C'est avec enthousiasme que les aides se manifestent, dès lors qu'elles se sentent informées, impliquées dans quelque chose de nouveau, de plus grand. Si les politiques déçoivent tellement, n'est-ce pas en raison de leur stagnation sur des critères surannés et du rétrécissement spirituel qu'elles pratiquent ? Nous attendrons longtemps avant que quelque lumière vienne de ce secteur de la pensée.
J'avais certes l'ampoule neuve. Mais c'est une aide extérieure qui est venue la visser.
L'ancienne échelle est à la casse. Un nouvel outil désormais se propose, c'est la Connaissance expliquée, actualisée, où les symboles, ayant donné toute leur lumière, se voient remplacés par la claire compréhension de leur message. « L'aide » éclairante du Code — le Code de l'Alphabet — est mise en place par une nouvelle échelle et l'intervention des secours. Jacob n'est plus seul dans sa lutte, il se voit secondé par l'appui de tous ceux qui ont été instruits de la Connaissance. Nous en sommes.
On en peut déduire que le personnage biblique, fondateur de la longue généalogie de prophètes, bénéficie désormais d'une réparation : sa hanche, abîmée lors du combat avec l'Ange (Genèse 32-25) a été réparée par la chirurgie équilibrante unissant sciences et connaissance. Aujourd'hui, le « Boiteux biblique » recouvre sa pleine capacité ambulatoire, la science est intervenue, remettant la hanche blessée en place ou lui substituant une prothèse efficace. En cela, je reconnais l'intervention de « l'autre », en interaction avec l'initiative initiatique où le « Ma » vient soutenir le « Mi », selon le lexique des kabbalistes. Rencontre et union des contraires, parfaitement réalisée… dans ce livre dont on me reproche de trop parler. Mais allons plus loin.
Ouverture des temps nouveaux !
J'étais dans la même situation que Sancho Panza : « quoiqu'il fît tout ce qu'il put pour dormir, la douleur de ses côtes l'en tenait empêché, et quant à Don Quichotte, avec la douleur des siennes, il avait les yeux ouverts comme un lièvre. » (Don Quichotte, chapitre XVI, vol. I) Le médecin, par chance, m'avait prescrit un antalgique. Que j'ai pris. La douleur s'est en effet calmée. Cependant, trois jours plus tard, ventre gonflé et constipation sévère. Contraction intestinale hyper-douloureuse dont je passe la description. A la pharmacie on m'informe que cela vient… du remède dont c'est un effet secondaire notoire. — Bon sang me dis-je, pourquoi le toubib me prescrit-il ce remède sans m'avertir de cet effet ? A moins qu'il l'ignore ? Le pharmacien me dit : — la prochaine fois qu'il vous ordonne du paracétamol/codéine, il faut lui demander de prévoir un accompagnement avec Macrogol 4000 à prendre immédiatement…
Autrement dit, c'est à moi de dire au docteur ce qu'il me faut comme remède ? Peut-être fallait-il en effet me prescrire à moi-même la fameuse liqueur de Fierrabras, remède universel concocté par Don Quichotte ? Lui aussi, souffre régulièrement des côtes, suite à ses chutes et des coups qu'il reçoit.
Eh oui, c'est à l'humanité de dire ce dont elle a besoin, et pour le savoir, elle doit elle-même s'instruire en lisant elle-même la fameuse « notice avant de prendre ce remède ». « N'attends pas tout du thérapeute et prends en charge ta part », me dis-je, « ne renonce pas à t'informer auprès de ceux qui pourraient en savoir davantage. »
Ouf, le bouchon s'est débloqué non sans l'usage de la pipette Microlax au sorbitol, citrate et laurilsulfoacetate de sodium, à effet pour le moins « spectaculaire », dirais-je pour imiter le langage d'une autorité, le docteur François Rabelais (mon médecin traitant). Quel soulagement !
J'en ai déduit que les obstacles sont levés, dissous. Aucun barrage ne s'interposera plus dans l'écoulement naturel de la Connaissance bien comprise et bien… digérée. Plus de rétention, plus de durcissement, de contractions douloureuses, le nouveau cycle bénéficiera d'une libération de toutes les voies. On me répondra que j'exploite là un terrain physiologique peu ragoûtant pour en faire une lecture de signes : l'invisible n'a pas peur des mots, il n'a aucune pruderie. Pour lui, tout ce qui existe est vrai. Et concernant le corps, ce dernier est à lui-même un terrain sur quoi s'écrivent les messages, il est ce par quoi nous sommes dans le monde réel, aussi mérite-t-il la plus grande attention.
Le même jour, je reçois un coup de téléphone de l'imprimeur Hérault, basé à L'Aigle, qui m'informe que le livre « Inédits 2. » de Dominique Aubier vient tout juste d'être imprimé et qu'il me sera livré pour le 18 juin. Une date mémorielle d'appel à une délivrance.
A la série d'interventions secourables dont j'ai bénéficié pendant ces jours difficiles, je salue la présence de l'ami Philippe qui s'est proposé de faire mes courses, celle de Chantal qui m'a donné de judicieux conseils pour accompagner la thérapie et bien d'autres bons soutiens. J'en ai déduit que de puissants secours sont à l'œuvre ; les secours et appuis, spontanément présents, chacun dans son style, c'est vous-même, ami(e)s lectrices et lecteurs qui participez à l'aventure initiatique en soutenant le projet éditorial que je maintiens « quoi qu'il en coûte ».
(Suite de cet article ici)
Au programme :
— le tome 2 de la série « Inédits », disponible à partir du 18 juin 2023;
— le tome 3 est en cours de préparation, car j'ai retrouvé le manuscrit original, une superbe étude de la crise, sa raison d'être, et comment en sortir ;
— « La quichottisation d'une existence » un inédit de Dominique Aubier… peut-être le dernier ?
A cela s'ajoute une série sur Don Quichotte, que j'écris, dans les pas du Maître, en plusieurs volumes…
3 commentaires:
Etonnant de monter deux fois à l'échelle pour changer l'ampoule .
Vous montez avec la neuve et redescendez avec l'obsolète , en une seule fois .
Vous n'aimez pas "faire" les choses en simplicité ?
Sinon , en cas de côte cassée , l'homéopathie rend de grands et efficaces services .
Et comme je ne peux citer de noms de médicaments , je vais faire usage d'un jeu de mots : c'est avec elle qu'on soude et là je peux donner son nom latin : symphytum au même nombre d'échelons auxquels vous avez accédé pour chuter .
La bible cite le cas d'un homme d'où le côté sert de support de vie au féminin .
soignez vous bien , c'est long ( 2 semaines ) et douloureux .
Et je ne doute pas que l'aide extérieure que tu as reçue pour visser la nouvelle ampoule et pour t'aider au quotidien constitue le PASSE du REPASSE de la réception d'"Inédits 2" par les lecteurs.
(Simultanéité de la guérison et de la fin d'impression / confirmation de livraison)
Pascal
Le leimotif de la France est Liberté Egalité Fraternité L.E.F. auquel il suffit de mettre un A d'abord pour obtenir le succès universel ALEF. A méditer.
Enregistrer un commentaire