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jeudi 28 août 2025

Appel à la fin des impostures, appel à la délivrance, par D. Blumenstihl-Roth


Appel à la fin des impostures
Appel à la délivrance du Code
(par D. Blumenstihl-Roth)


Ils sont pénibles, tous ces auteurs approximatifs dont la pensée nébuleuse baigne dans les formes narratives séduisantes, mais en retard sur les travaux d'actualisation de la Connaissance. Ils contentent un lectorat qui croit sincèrement en leur compétence alors qu'ils ne servent qu'un badigeon apprêté. Le cœur de l'enseignement n'y est jamais, remplacé par une approche sentimentale. Leurs ouvrages inondent les librairies.


1. Appel à la fin des impostures 
Il est bien sympathique, cet écrivain connu pour ses contes philosophiques, largement inspirés par les Talmud (qu'il ne cite pas). Son Alchimiste a fait le tour du monde, petit ouvrage flattant le public sensible à la parabole, habile étalage d'un demi-savoir faisant obstacle à la Connaissance par l'ennuagement philosophique n'engageant l'esprit à rien. D'autres écrivains ont emboîté le pas, prétendant enseigner ou instruire, chacun y allant de sa métaphore pédagogique, imitant le célèbre Diwân de Djalal al-Din Rumi (1207-1273), mais tandis que le Soufi persan du XIIIe siècle construisait ses narrations sur la base des critères initiatiques issus de sa tradition, les contemporains en singent le style, sans rien savoir du Code archétypal soutenant les écrits du grand initié. 
 
Tel auteur produit un roman, à grand renfort de publicité, s'égare jusqu'à chiper le titre de son livre à Maïmonide. Tel autre claironne dans les médias qu'il a conçu rien moins que «L'Âme de la vie», opuscule prospérant sur l'attente spirituelle de lectrices et de lecteurs qu'il séduit par une approche pittoresque du sacré mais dont il est dans l'incapacité d'élucider le moindre symbole. L'imposture serait amusante si elle n'avait l'effet pervers d'occuper le terrain et par conséquent d'occulter les ouvrages de fond qui permettent au Lecteur de vraiment progresser.

Quand j'ai vu ce fascicule — taisons le nom de son auteur dont la lanterne n'éclaire personne — j'ai immédiatement pensé à l'original, autrement plus sérieux, dont il « emprunte » le titre. L'Âme de la vie est en effet une œuvre magistrale de Rabbi Hayyim de Volozhyn (1759-1821), immense kabbaliste lithuanien, extraordinaire commentateur de Genèse, expert de Louriah. Un monument de la pensée juive. Comment admettre que le titre, traduit de son sublime « Nefesch Hahayyim », soit repris par un obscur pigiste en mal de succès ? Si Rabbi Volozhyn a ouvertement expliqué son titre, puisé de Genèse 2, au verset 7, le repreneur moderne, quant à lui, se gausse de ce merveilleux intitulé pour en couvrir son livret d'illusionniste. Je me laisserais volontiers prendre au tour de magie, si l'opportunisme commercial n'en était évident. Le filon a été identifié par les éditeurs, celui de la quête de sens et de vérité, et l'on édite autant de bouquins pour en entretenir l'appétence, pourvu que l'exposé, en toute clarté des critères de la Connaissance n'y soit jamais. La gentillesse du propos, l'aménité du style, tout est là pour plaire — être consommé. Les agents de sapidité sont connus, ils « savent faire », selon des recettes éprouvées, intelligences artificielles aux aguets, plaire et faire vendre. Ces livres accusent cependant un demi-siècle de retard, sur les travaux de Louis Massignon, Henry Corbin, ou Raymond Abellio. Ces auteurs ont marqué un niveau en-deça duquel il est interdit de régresser. On ne peut, pour l'avancée initiatique, réinventer le récit allégorique alors que l'énergie évolutive exige la montée vers le sens. Un kabbaliste connaissant la formule PaRDèS dira qu'il s'impose de monter vers le Sod, et de délaisser les étapes antérieures dans lesquelles on aurait tendance à s'attarder. Cette montée en Sod, est chose faite dans La Face cachée du cerveau. Confirmé dans l'Ordre cosmique.

2. Appel à la délivrance du Code 
Il existe une sorte d'école de penseurs qui feignent d'ignorer ces œuvres faute de ne pouvoir en assumer les avancées. Aussi préfèrent-ils entretenir les plate-bandes du déjà cultivé, selon des méthodes intellectuelles obsolètes. La Connaissance, pour eux, est priée de rester dans son cachot, à l'image de Don Quichotte, encagé par ses amis qui, la main sur le cœur, le reconduisent au bercail de la pensée ordinaire — la leur. Retour en arrière, au domicile d'une maison dont ils ont expurgé les livres, emmuré la bibliothèque. La « sortie » de Don Quichotte subit un sérieux revers que lui imposent ses meilleurs « amis » quand ils prétendent le ramener à ce qu'ils appellent « la raison ». Exit la démarche prophétique du Caballero, elle ne serait que folie ! Quant à sa dimension messianique, l'enfermement qu'ils imposent à Don Quichotte en illustre la réplique des médiocres. Il faut à tout prix, selon la caste de la doctrine matérialiste, que nous demeurions sous la sujétion des endorphines de l'attardement. L'anesthésiant est puissant. Nous ne ressentons pas la douleur que subit l'esprit d'être recuit, à l'infini, dans le même bouillon de culture.
 
La jeunesse, force vive des générations montantes, s'insurge-t-elle face à l'indigence culturelle ? Et comment le ferait-elle, si elle ignore précisément ce qui lui manque ? Le « système » ne sait rien ses propres constructions mentales et n'imagine pas qu'il puisse exister d'autres modalités réflexives que les siennes. Comment saurait-il qu'il est sous l'emprise de la doctrine du secteur hyponeurien dont l'idéologie produit des concepts analogiquement proches de la termitière ? Il propose des solutions, tendant à assurer sa survie : d'où la floraison de tous ces coaches mentaux s'autoconférant la compétence d'enseigner « le sain rapport aux autres », « l'équilibre interpersonnel », « le bonheur d'être soi » autrement dit, l'art de survivre, sans garantie de résultat, à l'intérieur du centre de rétention alors qu'il s'agit d'en ouvrir le portail et d'éclairer le chemin vers la liberté. D'autres, se rêvant un destin politique, s'imaginent rénovateurs ou même révolutionnaires : ils appellent à l'insurrection, préconisent des confrontations afin de remplacer le « système » par une alternance des modes de gestion : autant de variantes illusoires de l'identique, elles aussi fomentées sur la modélisation hyponeurienne.
En réalité, aucun changement ne peut se réaliser sans que l'on ait intégré la connaissance du Code exposant les lois fondamentales du réel, seules capables d'instruire pour créer la Civilisation de l'Universel.


Références :
— Le Code des Codes
 

 
 

jeudi 14 août 2025

Canicule et danger danger du feu par Dominique Blumenstihl-Roth

 La canicule et le danger du feu

par Dominique Blumenstihl-Roth

La canicule (été 2013, été 2019, été 2025) est un indice trahissant l'état de notre civilisation. Nous sommes la planète et elle nous ressemble. Nous faisons corps avec elle et elle avec nous. Savons-nous l'aimer, l'habiter respectueusement ? Et elle, de son côté, continuera-t-elle de nous laisser vivre en elle ? Le  feu, lié à l'état caniculaire, non seulement nous guette ou nous menace, mais il s'exprime. Dominique Aubier en a parlé dans son livre : « Le devenir du Monde est lié à celui de l'Homme. »*
 
1. La canicule entraîne la sécheresse
Elle est à l'image de notre pensée : prête à dévaster le monde pourvu que notre petit intérêt soit sauvegardé, à ceci prêt que nous ne sauverons rien si le monde est anéanti. Où commence la dévastation ? Je ne parle pas ici des forêts amazoniennes dont on s'émeut beaucoup d'autant qu'elles sont loin de chez nous, mais de nos critères de pensée, ce que Nietzsche appelait Verwüstung. Il entendait par là la désolation au-delà de la simple destruction : l' anéantissement de l'être.
Nous étions persuadés que nos systèmes allaient se survivre pour l'éternité. Nous étions si bien installés dans notre croyance en l'éternelle productivité et expansion infinies. Un coup de sécheresse caniculaire et tout s'arrête, y compris nos centrales nucléaires, nos TGV dont on avait tant prisé la haute valeur technologique. La canicule devrait nous donner un coup de modestie sur la tête…

2. Canicule
sécheresse, et désolation
Hannah Arendt écrit, dans son essai Qu'est-ce que la politique, que le désert abolit, tandis que la désolation cultive précisément et étend tout ce qui garrote et tout ce qui empêche.
Serions-nous entrés en période de désolation dont la canicule serait le signe ?
La sécheresse des esprits est-elle responsable de la sécheresse qui s'étend sur le pays ? La pensée courte, essentiellement matérialiste, axée sur la rentabilité financière… la sécheresse des âmes, la pauvreté des cœurs, la violence exercée contre toutes les formes d'espérances et d'élévation, le rabaissement général du rapport à la Vie et la négation du Principe de Création au profit du Principe de dévastation. Quelques séances de coaching (sur quels modules efficaces éprouvés ?) suffiraient-elles à remettre l'humanité sur les rails ? Quels rails ? La canicule les a sévèrement déformés. Preuve que les anciennes structures ne peuvent plus accueillir les nouvelles énergies exigeant de toutes nouvelles voies.

« La désolation de la terre peut s'accompagner d'un haut standing de vie, écrit encore Hannah Arendt… et tout hanter de la façon la plus sinistre, à savoir, en se cachant… » Une désolation organisée donc, qui prévoit, dans sa mise en œuvre, la dissimulation de son véritable projet qui est d'anéantir.
Vivons-nous une telle période ?
Notre capacité d'accoutumance est telle que nous risquons de ne pas nous en apercevoir, confortés que nous sommes de rêver des alternatives possibles : un peu d'écologie raisonnable remettrait les choses en ordre, sans rien changer au fond de notre conception de la vie sur terre. Un peu de saupoudrage social suffirait à calmer les angoisses et le « système » se sauverait lui-même, tout en interdisant le véritable transfert de l'énergie. On améliore en quelque sorte le sort de l'esclave en lui enlevant la chaîne, tout en lui interdisant de jamais quitter la plantation. S'accoutumant à ce nouveau confort, il sera reconnaissant à l'égard de la férule cachée ne s'abattant pas moins le moment venu. 
Nous nous habituons à l'intolérable, poursuit Hannah Arendt en des termes très sévères qui pourraient surprendre (ou insurger) les spécialistes : « grâce aux moyens d'adaptation que nous fournissent la psychologie et la psychanalyse, dans son uniformité monstrueuse et la fadeur des catégories qu'elle invente, agent de désertification en ce qu'elle efface les richesses de l'amour, du cœur, réduisant tout à la petitesse des pulsions sexuelles… » A noter que la philosophie non plus, n'a en rien résolu la question de la désertification des esprits : autant de philosophies qu'il y a de philosophes, autant de modèles et d'anti-modèles qu'il existe de penseurs.
 
3. Restent les Îles, les Oasis
« Si les Oasis ne demeuraient intactes, nous ne saurions plus comment respirer… » Quelles oasis ? Où sont-elles ? 
Pour moi, les Îles-Oasis, ce sont les Lectrices (teurs) de ce Blog ; ce sont les livres et films de mon Maître. Les Oasis, ce sont les espaces, les êtres épris de liberté, capables de n'être pas inféodés au dogme des idées à la mode, des conventions institutionnelles, des appareils prétendant distiller leur autorité. Les Îles-Oasis, ce sont les déviances (non violentes) défiant l'Ordre et sa coercition, les insurrections de l'âme étouffée, les infatigables compagnons du Livre révélatoire. Les Îles-Oasis, ce sont les Amis de Don Quichotte, car ils ne renoncent pas à rendre fertile le monde de leur semence, à recevoir cette semence en leur terre généreuse.
Que faire ?
Un nouveau monde, doté d'une nouvelle politique, écrivait Tocqueville, sans préciser sur quoi cette nouvelle politique serait fondée. Il me semble qu'il est temps non pas d'inventer des philosophies, mais de fertiliser les terres de résurrection déjà existantes, recevant la génération qui se dotera de la « nouvelle pensée » : la pensée initiatique. Cette pensée initiatique, elle aussi, est tenue de se renouveler, d'intégrer les mises à jour et se départir des obsolescences où certaines institutions, voudraient la maintenir. J'en appelle, pour
Rebâtir le monde… à une politique (po-éthique), fondée sur la connaissance du Motif d'universalité.
 

4. D'un point de vue initiatique

La canicule  exprime l'état maximal de l'entropie en Tzadé final. C'est la situation de la France dont la première lettre de son nom en hébreu est un Tzadé. 
צ
Les deux polarités, nettement dessinées sur le haut de la lettre, se font face. Le côté « Qui Fait » (à gauche) présente une ligne continue, linéaire. Elle est convaincue de la continuité permanente des choses. Et c'est là que la maison brûle. Du côté « Qui Sait » (à droite), surgit la possible alternative. De ce côté se situe la Connaissance, sous ses diverses formes apparues au cours de l'Histoire humaine. La difficulté, sur la branche droitière, c'est que la Connaissance qui présente l'alternative, est restée bloquée sur les approches archaïques, sans que nous ayons intégré les avancées et les mises à jour actualisantes. Nous avons donc d'une part, un système ultra-matérialiste qui s'effondre et qui veut à tout prix se survivre et d'autre part le secteur de la Connaissance sclérosé dans les acceptions passéistes.
Ces clés de la Connaissance rénovées sont dévoilées. C'est Le Code des Codes, à la portée de tous, et pour les générations futures.
 
Références :
 
La Face cachée du Cerveau (Le Code des codes)
 
Ces livres sont disponibles sur le site de l'auteure 

*Le Devenir du monde(ce livre de Dominique Aubier, 32 euros, est uniquement disponible en écrivant à M.L.L. / Boîte postale 16 / 27 240 Damville)

dimanche 3 août 2025

Vers une reconnaissance de l'Etat de Palestine ?

Vers une reconnaissance de l'Etat de Palestine ?

 

Le Président Macron propose la reconnaissance de  l'existence de l'Etat de Palestine, afin, selon lui, « d'engager une dynamique de paix » pour la « solution à deux Etats ». Cet Etat existe-t-il afin que l'on puisse le « reconnaître » ? Quel est sa Constitution, quel est son texte fondateur ? Quel est son projet ?


A mon sens, la paix ne peut réussir qu'en remettant au centre de la « dynamique » la vocation profonde d'Israël, sa raison d'être, qui dépasse la géostratégie. Le désastre actuel résulte de l'ignorance. La France, de son côté, ignore sa vocation. Elle a une mission a remplir, à l'égard du monde entier. Cette mission est intimement liée à celle d'Israël. La France a pour mission de parler le sens, donc de produire la pensée ouvrant les symboles, de dire le vrai par le vrai. Elle est chargée de produire la grande exégèse ouvrant la vérité des choses, et tout initié sérieux sait que ce pays est au déversoir du message qu'Israël lui envoie.

 Voici quelques pistes de réflexion :

 

Qui est Israël ?

Quel est le projet palestinien ?

Quelle est la vocation de Jérusalem ?

Pourquoi le conflit ?

 

Autant de questions auxquelles j'ai tenté de répondre et auxquelles le Président Macron devrait réfléchir. Il pourrait réfléchir aussi à la vocation de la France et sa mission spirituelle.

 

 

vendredi 1 août 2025

Le Chabbat de la Vision

Le Chabbat de la Vision

par D. Blumenstihl-Roth


Adapté des enseignements du Rabbi de Loubavitch, le magazine Chabbad.org aborde le dossier de la vision de la manière suivante, en s'appuyant sur les Textes, et en recourant à la métaphore. En seconde partie, j'apporte une mise au clair.

 

La première section du Deutéronome, la paracha de Devarim, qui est toujours lue le Chabbat qui précède le jeûne du 9 Av. Ce Chabbat est appelé « Chabbat 'Hazone », nom qu'il doit à la haftara qui commence par les mots : ' Hazone Yi chaya ho – « La vision d'Isaïe ». 

Rabbi Lévi Its'hak de Berditchev (1740-1809) enseigne que chaque Juif reçoit en ce jour une vision, certes lointaine, mais bien réelle, du Troisième Temple.

Pourquoi une vision ? Pourquoi un Temple encore invisible, que l'on ne foule pas de nos pieds ? Le Rabbi répond par une parabole : un père confectionne à son fils un habit somptueux. Mais l'enfant, maladroit, le déchire. Le père lui en fait un second, qui connaît le même sort. Alors, le père en fabrique un troisième. Cette fois, il ne le remet pas à son fils. Il le lui montre à distance, à des moments choisis, en disant : « Lorsque tu seras prêt, il sera à toi. »

Cette vision est une promesse. Le vêtement aperçu de loin forme le regard, éduque le désir, élève la stature. Un habit épouse la personne qui le porte ; il en reflète la mesure. À l'inverse d'une maison, vaste et impersonnelle, le vêtement révèle l'être.

Le Temple est ainsi comparé à un vêtement, non pour souligner un caractère passager, mais parce qu'il épouse avec justesse la structure spirituelle du peuple d'Israël. Le sanctuaire est à l'image du lien que nous entretenons avec D.ieu : intime, fidèle, vivant.

Chaque Chabbat 'Hazone, nous recevons ainsi un aperçu du Temple futur. Et cette année, où le 9 Av suit immédiatement ce Chabbat, cette vision est plus proche encore. Elle ne se contente plus d'orner l'horizon : elle nous appelle à en devenir les récipients.

Car à force de contempler ce vêtement parfait, l'enfant développe l'intégrité qui est attendue de lui. Et quand sa droiture devient naturelle, il reçoit enfin l'habit promis.

Ainsi en est-il du Temple : lorsque nous cessons de « déchirer » notre lien avec D.ieu, lorsque chaque détail de notre vie s'accorde à Sa volonté, alors le « vêtement » devient nôtre, le Troisième Temple se révèle, non plus en vision, mais en réalité.


Commentaire de D. Blumenstihl-Roth

Dans le texte de Rabbi Lévi Its'hak de Berditchev tout est exprimé dans un langage bien sympathique, mais j'aimerais que l'on s'aperçoive que ce langage est essentiellement métaphorique. Métaphores elles-mêmes adossées à la parabole, allégorie du vêtement renvoyant à une « structure spirituelle », appelée le Temple. Le Temple étant à son tour une métaphore pour désigner le Sanctuaire.

1. Une cascade de métaphores se renvoyant l'une l'autre par des images symboliques ne constitue pas une explication, mais une approche que la tradition connaît bien, s'agissant des niveaux d'organisation du Pardès. Ici, les métaphores, images, parabole atteignent aux niveaux 2 et 3, du Remez et du Drach. Cela était de rigueur à l'époque du Rabbi. Mais aujourd'hui, il s'impose de passer au niveau du Sod, celui du sens explicité, dépassant le recours à la métaphore appartenant au niveau d'expression antérieur. Le langage doit être actualisé, adapté au temps. Il est aujourd'hui impossible de rester sur le niveau 3 de l'allégorie et s'en contenter.

2. Dans le commentaire qui en est fait par les modernes, il se glisse une erreur. En effet, ils établissent une équivalence entre le Sanctuaire et « le lien que nous entretenons avec Dieu ». C'est là une confusion. En effet, Le Temple est un lieu. Nous pouvons donc l'appeler également Sanctuaire. Cependant le lieu n'est pas le lien. Le Temple-Sanctuaire est l'endroit où le lien peut se réaliser, il n'est pas le lien en lui-même. C'est là une précision indispensable, de ne pas confondre le lieu avec sa fonction et les événements qui s'y produisent.

3. Le Temple futur pressenti par le Rabbi est en conséquence un lieu visible, dès lors que l'observateur sera capable de le voir. Cela signifie que le Temple sera visible quand l'œil et l'esprit de l'observateur auront la capacité d'en voir le caractère objectif et réaliste : autrement dit, lorsque les sciences objectives auront atteint la capacité de l'observer, le décrire, d'en déterminer l'identité. Le futur, annoncé par le Rabbi, c'est notre aujourd'hui.

4. Ce Temple, nous en sommes effectivement « les récipients », puisque le Temple existe en nous. Le Temple, c'est l'organe par lequel la pensée peut se produire, c'est-à-dire la structure cérébrale unitaire, organisée en niveaux, en hémisphères, et visitée par l'énergie du Verbe lui insufflant la capacité réflexive. Ce Temple-là, que nous portons en nous, non pas comme un vêtement extérieur mais comme une citadelle intérieure, n'est pas visible par celui-là même qui le porte. Nul ne peut voir son propre cerveau. Mais le regard objectif de la science peut le regarder et le comprendre.

5. Le Chabbat de la Vision correspond à l'instant de la fin cyclique (Chabbat) où toutes les données objectives sont rassemblées afin de mener à la compréhension qui se produit en fin de Chabbat : par l'apport des lumières éclairantes, permettant de voir la véritable identité du motif. Le motif cortical se rend  intelligible, bénéficiant de l'apport des sciences, en quoi se réalise un Qorban entre Connaissance et sciences.

6. L'identité du motif d'absolu se dévoile à cet instant, à tous, par le dévoilement de la structure et de son système. Il y a alors ouverture des temps messianiques d'universalité, par l'explicitation du motif dévoilé.

 

Lire à ce sujet :

La Face cachée du Cerveau

— La Synthèse des sciences