La 23è Lettre de l'Alphabet hébreu.
Le grand savant Gershom Scholem (1897-1982), expert des textes hébreux, a exploré de très nombreux documents inédits. Tout au long de sa vie, il a favorisé l'émergence d'innombrables documents qui, sans lui, seraient restés à jamais perdus ou égarés, disséminés dans des bibliothèques sans que jamais personne ne les identifie.
Le grand savant Gershom Scholem (1897-1982), expert des textes hébreux, a exploré de très nombreux documents inédits. Tout au long de sa vie, il a favorisé l'émergence d'innombrables documents qui, sans lui, seraient restés à jamais perdus ou égarés, disséminés dans des bibliothèques sans que jamais personne ne les identifie.
Dans un de ses écrits, il cite le Sefer Ha Témounah, superbe grimoire kabbalistique du XIIè siècle dont il a pu reconstituer des extraits et pratiquement recomposer l'intégralité. Dans un passage passionnant et énigmatique, il parle de la 23è Lettre de l'Alphabet hébreu, que l'auteur du Séfer Ha Témounah a évoquée : « il est écrit que la Torah sera une (et renfermera) une lettre actuellement manquante. Il se peut (poursuit le chercheur) que la lettre manquante soit le Schin déficient par rapport au Schin à quatre branches. Mais on peut aussi penser que la Torah renferme une lettre supplémentaire… »
Se pose alors la question : où se trouverait cette lettre ? Si la Torah la contient, pourquoi Scholem ne l'a-t-il pas cherchée ? A moins qu'il l'ait trouvée et préfère rester silencieux à son sujet ?
« En tant que dévoilement des formes extérieures et des principes de création, l'Alphabet comporterait en réalité 23 lettres. L'accès à l'une d'elles demeure obstrué. La lettre reste inaccessible dans notre cycle qui ne connaît que les 22 lettres de la Torah, mais elle se dévoilera dans le cycle de Rahamim. C'est ainsi qu'est expliqué le verset "Dévoile mes yeux et je contemplerai les merveilles de la Torah" (Psaumes 119-18) ».
Cette précision de Scholem renvoie à la notion de cycle : ce qui empêche le dévoilement de la lettre inconnue, c'est le cycle lui-même qui n'y est pas favorable. Et cependant, la libération de la lettre est prévue qui consiste en un dévoilement des yeux. Un dessillement du regard. Qui réalisera cette performance de voir cette lettre, de l'identifier ? D'en expliquer le rôle et la fonction ? D'en partager la trouvaille ?
« Car en effet, s'il manque réellement une lettre dans la Torah que nous lisons — lettre qui ne nous a été révélée qu'en partie — alors tout peut changer. Il est très audacieux de supposer que la Torah, telle qu'elle se dévoilera dans les cycles suivants sera totalement différente de celle que nous connaissons. L'hypothèse de l'occultation de la 23è lettre milite en faveur d'une conception relativiste de la Torah poussée à l'extrême… » poursuit Gershom Scholem.
L'approche de cette 23è lettre que propose Scholem tient en une seule page, tirée d'une polycopie d'un cours qu'il donna à l'université hébraïque de Jérusalem en 1964. Elle figure dans un livre de récapitulation publié en 2019 (La cabale du Livre de l'image et d'Abraham Abulafia, éd. de l'Eclat p. 67). On s'étonne que ces leçons sur l'histoire de la kabbale n'aient été portées au public français qu'après 55 ans d'occultation ou d'inhibition éditoriale…
Se pose alors la question : où se trouverait cette lettre ? Si la Torah la contient, pourquoi Scholem ne l'a-t-il pas cherchée ? A moins qu'il l'ait trouvée et préfère rester silencieux à son sujet ?
« En tant que dévoilement des formes extérieures et des principes de création, l'Alphabet comporterait en réalité 23 lettres. L'accès à l'une d'elles demeure obstrué. La lettre reste inaccessible dans notre cycle qui ne connaît que les 22 lettres de la Torah, mais elle se dévoilera dans le cycle de Rahamim. C'est ainsi qu'est expliqué le verset "Dévoile mes yeux et je contemplerai les merveilles de la Torah" (Psaumes 119-18) ».
Cette précision de Scholem renvoie à la notion de cycle : ce qui empêche le dévoilement de la lettre inconnue, c'est le cycle lui-même qui n'y est pas favorable. Et cependant, la libération de la lettre est prévue qui consiste en un dévoilement des yeux. Un dessillement du regard. Qui réalisera cette performance de voir cette lettre, de l'identifier ? D'en expliquer le rôle et la fonction ? D'en partager la trouvaille ?
« Car en effet, s'il manque réellement une lettre dans la Torah que nous lisons — lettre qui ne nous a été révélée qu'en partie — alors tout peut changer. Il est très audacieux de supposer que la Torah, telle qu'elle se dévoilera dans les cycles suivants sera totalement différente de celle que nous connaissons. L'hypothèse de l'occultation de la 23è lettre milite en faveur d'une conception relativiste de la Torah poussée à l'extrême… » poursuit Gershom Scholem.
L'approche de cette 23è lettre que propose Scholem tient en une seule page, tirée d'une polycopie d'un cours qu'il donna à l'université hébraïque de Jérusalem en 1964. Elle figure dans un livre de récapitulation publié en 2019 (La cabale du Livre de l'image et d'Abraham Abulafia, éd. de l'Eclat p. 67). On s'étonne que ces leçons sur l'histoire de la kabbale n'aient été portées au public français qu'après 55 ans d'occultation ou d'inhibition éditoriale…
Pour ce qui me concerne, je ne conçois pas une vision relativiste de la Torah mais évolutive, c'est-à-dire qu'elle est à mon sens pleinement écrite dans sa perfection et confie à notre intelligence la capacité de déceler de nouveaux secrets. A nous d'être évolutifs devant les énigmes de la Torah qu'il nous appartient d'ouvrir. Car cette 23è lettre est bien une énigme. Elle n'est point absente de la Torah, elle s'y trouve, mais elle exige qu'un œil particulièrement attentif la remarque et la fasse parler. Scholem l'a-t-il vue ? Il en parle en terme d'espoir des temps futurs qui en verraient le dévoilement sans pour autant s'en charger lui-même. Cette
23è lettre, le savant en signale l'énigme sans la résoudre et sans y
engager sa puissance intellectuelle. Il reste sur le seuil de
l'aventure, n'osant ou ne pouvant y pénétrer.
Peu (ou pas) informée de l'existence de cette lettre, la communauté juive est restée comme interdite devant cette mise au clair demandée par Scholem. Son espérance avait des accents douloureux : « Ce qui se trouve dans les blancs du manuscrit de la Torah se révélera, dans le "futur-à-venir", des lettres encore non dévoilée apparaîtront au grand jour. » Cette attente allait-elle demeurer sans réponse, perpétuellement renvoyée à un temps futur qui ne cesse de se repousser dans le temps ?
L'espérance du grand chercheur a fort heureusement obtenu satisfaction. En effet, s'appuyant sur le Séfer HaTémouna et Don Quichotte qui mentionne cette lettre formellement, la kabbaliste Dominique Aubier a conçu, en 2005, une étude considérable touchant au secret de la 23è lettre de l'Alphabet hébreu. Elle situe cette lettre au cœur d'un verset de la Torah, au chapitre des Juges où elle se cache, tout en se faisant voir ostensiblement depuis des millénaires. Elle se situe au cœur d'une phrase sur laquelle l'œil glisse sans jamais la relever.
Le titre de son ouvrage est sans ambiguïté : « La 23è Lettre de l'Alphabet hébreu ». La mise au clair, l'identification de cette lettre, la publication de son nom, l'explication de son sens forment l'essentiel de cette magnifique étude s'imposant aussi bien par sa rigueur intellectuelle que par la générosité du propos. Assurément, ce dévoilement ouvre un cycle nouveau, et le futur-à-venir, marqué par l'ouverture de cette lettre, est déjà là.
Cet ouvrage compose à mon sens, d'une part un tikoun (réparation) puissant, s'agissant d'œuvrer à la délivrance de la lettre occultée, et d'autre part un superbe hidouch par la force que dégage la découverte ouvrant ainsi la porte du Temps.
Un ouvrage superbe, ardu et brillant. La haute classe d'une pensée exégétique. Un ouvrage attendu.
La 23è Lettre de l'Alphabet hébreu
Par Dominique Aubier
417 pages.
Peu (ou pas) informée de l'existence de cette lettre, la communauté juive est restée comme interdite devant cette mise au clair demandée par Scholem. Son espérance avait des accents douloureux : « Ce qui se trouve dans les blancs du manuscrit de la Torah se révélera, dans le "futur-à-venir", des lettres encore non dévoilée apparaîtront au grand jour. » Cette attente allait-elle demeurer sans réponse, perpétuellement renvoyée à un temps futur qui ne cesse de se repousser dans le temps ?
L'espérance du grand chercheur a fort heureusement obtenu satisfaction. En effet, s'appuyant sur le Séfer HaTémouna et Don Quichotte qui mentionne cette lettre formellement, la kabbaliste Dominique Aubier a conçu, en 2005, une étude considérable touchant au secret de la 23è lettre de l'Alphabet hébreu. Elle situe cette lettre au cœur d'un verset de la Torah, au chapitre des Juges où elle se cache, tout en se faisant voir ostensiblement depuis des millénaires. Elle se situe au cœur d'une phrase sur laquelle l'œil glisse sans jamais la relever.
Le titre de son ouvrage est sans ambiguïté : « La 23è Lettre de l'Alphabet hébreu ». La mise au clair, l'identification de cette lettre, la publication de son nom, l'explication de son sens forment l'essentiel de cette magnifique étude s'imposant aussi bien par sa rigueur intellectuelle que par la générosité du propos. Assurément, ce dévoilement ouvre un cycle nouveau, et le futur-à-venir, marqué par l'ouverture de cette lettre, est déjà là.
Cet ouvrage compose à mon sens, d'une part un tikoun (réparation) puissant, s'agissant d'œuvrer à la délivrance de la lettre occultée, et d'autre part un superbe hidouch par la force que dégage la découverte ouvrant ainsi la porte du Temps.
Un ouvrage superbe, ardu et brillant. La haute classe d'une pensée exégétique. Un ouvrage attendu.
La 23è Lettre de l'Alphabet hébreu
Par Dominique Aubier
417 pages.