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dimanche 19 janvier 2025

Donald Trump, Israël et Esaü. Lecture initiatique d'une investiture

Donald Trump, Israël et Esaü.
Lecture initiatique d'une investiture 
(par D. Blumenstihl-Roth)


Exemple typique de Redoublement : un accord est intervenu entre le Hamas et le gouvernement israélien qui a abouti à une première libération d'otages. Cet accord avait déjà été formalisé en mai 2024, par l'administration du Président Biden. C'est cependant au Président Trump, en janvier 2025, à un jour de son investiture officielle, que l'on attribue la réussite de l'opération. Le regard initiatique reconnaît dans ce processus un effet typique de l'archétype du Redoublement, où la première instance informe et prépare le terrain et cependant ne parvient pas à la concrétisation réaliste. La seconde instance reprend les éléments de la première et les met en action. Les deux présidents ont agi de concert, chacun dans le cadre de l'instance qui lui était réservée. La réussite est unitaire, déployée en deux mouvements temporels.
L'archétype Redoublement est explicité dans le livre La Face cachée du Cerveau.


1 Donald Trump est au pouvoir aux Etats-Unis d'Amérique
Etant démocratiquement élu, nous ne saurions contester sa légitimité.
Il a son style. Qui semble étonner tout le monde. Un style qui n'a en réalité rien d'original. M. Trump développe une manière d'être et d'agir extrêmement banale qui consiste à affirmer son autorité sur une féroce volonté d'être la puissance dirigeante du monde et de la pensée humaine.

On pourrait dresser la liste des domaines d'intervention que le Président Trump se réserve, il ne manquera pas d'y poser sa marque. Imposition de taxes d'importation, expulsion des immigrés, annexion du Groenland, mise au pas de l'Union européenne, soumission des Etats de la C.E.E., M. Trump se mêlera de tout, dès lors que cela lui fournit l'occasion d'affirmer ce qui lui est le plus cher au monde, c'est-à-dire son « Moi », qui se coule, selon lui, dans celui de sa Nation. Cette disposition a sa valeur. Il se pourrait que cette inspiration singulière — la volonté de puissance chère à Nietzsche — réponde à une volonté « qui vient de plus loin ».
La posture (la politique) trumpienne suscitera de puissantes réactions ; on verra (on voit déjà) se manifester des allégeances passionnelles et des soumissions opportunistes. On observe également des crispations qui se transformeront sans doute en oppositions ou résistances.

2 Imprévisible mais persistant
Les psychologues et autres praticiens se sont penchés sur la personnalité de M. Trump ; les diagnostics évoquent toutes sortes d'éventuelles pathologies du « Moi » hypertrophié. Mais quel chef d'Etat n'en est pas atteint ? Ces études ne permettent aucune prévision ou lecture de sa politique. Que fera-t-il demain ? Aucun expert ne saurait le prévoir, M. Trump est imprévisible à tous, étant imprévisible à lui-même.
Imprévisible, M. Trump l'est en de nombreux domaines. Mais une chose est remarquable chez lui, c'est la persistance de sa relation avec Israël. Sa sensibilité à cet endroit est symptomatique. Il s'est pleinement engagé dans les négociations entre Israël et le Hamas pour aboutir à un cessez-le-feu. Il développe de toute évidence un lien particulier avec Israël, il l'a déjà prouvé lors de son premier mandat lorsqu'il a décidé de transférer l'ambassade des Etats-Unis à Jérusalem, marquant par ce geste symbolique réaliste la dimension officielle d'une Jérusalem unifiée et insécable en tant que capitale d'Israël. C'est également sous son impulsion qu'a été engagée une politique très active visant à restaurer les relations entre Israël et les pays arabes si bien que l'Arabie Saoudite, le Qatar, les Emirats, le Soudan, le Maroc ont accepté le rétablissement des relations diplomatiques avec Israël. Ce plan international, dénommé « Abraham » allait aboutir pleinement quand est survenue l'attaque des barbares du Hamas.

3 Le plan Abraham et Israël
Je pense que l'agression sauvage de ce mouvement terroriste a eu pour objectif principal de faire échouer le plan Abraham qui allait régulariser et relancer la diplomatie entre Islam et Israël. Il visait à faire échouer ce qui allait réconcilier et unir. D'où l'attaque du 7 octobre tout en sachant que la réplique serait terrible.

Le plan Abraham sera relancé et il aboutira, quand bien même les négateurs d'Israël chercheront à le faire échouer. Ce plan est une nécessité historique qui répond aux impératifs du Temps. Dès lors, il est temps que le peuple palestinien se choisisse des dirigeants dignes, qui inscrivent dans leur charte ou Constitution un projet d'avenir positif, et ne posent pas en préalable idéologique et donc politique l'extermination d'Israël. Ils doivent présenter un projet de conciliation positif. Israël, de son côté, étant une démocratie, saura se renouveler politiquement, mais quel que soit le parti au pouvoir, ce pays ne renoncera jamais à lui-même, sa vocation étant inscrite dans son nom. Ceux qui imaginent qu'Israël serait une utopie (un sans-lieu) se trompent, Israël est une réalité indispensable à la marche du monde.

Israël est un lieu spécifique — le Maqom — où se déverse en direct le flux divin. Il est indiqué en Exode 33-21 : « Voici un lieu près de Moi ».

Israël s'écrit :

י  שׂ ר א ל

Il a pour mission de capter les normes du système de vérité et de les préparer pour qu'elles puissent être enseignées universellement. C'est là une importance fonctionnelle qui ne plaît pas à tout le monde. Une mission spirituelle, civilisatrice. Pour qu'elle se réalise et continue de se réaliser, Israël ne peut et doit pas se dissoudre.

4 Donald Trump et Esaü
Donald Trump n'a pas, globalement, de stratégie diplomatique précise, mais il a une perception intuitive puissante : il sait, il sent les choses concernant le sort d'Israël, étant placé sous les émanations d'une sur-pensée ne lui appartenant pas. Il répond à mon sens d'une typologie que le texte biblique a parfaitement cernée.
Je reconnais en lui les dispositions d'un personnage biblique bien connu : Esaü. Le frère de Jacob est à la fois adversaire mais également — et paradoxalement — son protecteur. Cherchant à nuire à Jacob, il oblige son frère à quitter son pays et se réfugier chez son oncle Laban. De cette contrainte naîtront les tribus d'Israël en ce que Jacob épousera les filles de Laban. L'adversité d'Esaü se transforme en un bienfait dont il n'aurait pas voulu.
Esaü est le célèbre mangeur du fameux plat de lentilles, un repas ingurgité d'un coup, qu'il a préféré à la succession de l'Alliance qui engageait spirituellement pour l'avenir. Esaü s'adonne à la satisfaction immédiate des désirs. Il s'impose à tous avec force. Sa nature profonde est de « prendre ». S'emparer du disponible ici et maintenant, afin de combler un vide intérieur, un complexe d'infériorité diront les psychologues. Du point de vue de la Connaissance, il s'agit d'une carence fonctionnelle ontologique due au fait qu'Esaü relève du secteur « Qui Fait » ; sa pensée, sa sensibilité, tout en lui est polarisé selon les directives de cet hémisphère « preneur » constamment en quête d'une information qu'il croit pouvoir obtenir par la possession des choses alors qu'elle se trouve dans l'Hémisphère « Qui Sait ». Esaü, porté sur la violence, semble singulièrement dépourvu de la ductilité verbale — sauf pour accuser, réclamer, exiger ou insulter — et peut se dénommer hémisphère « Qui Fait ».
Le Président Trump lance en l'air des idées qui le traversent. Selon les réactions qu'elles suscitent, il en fait ou non une obsession d'exigence qui ne cesse (provisoirement) qu'à l'instant de la satisfaction obtenue. Il avance ainsi, dans une sorte de vide spirituel qu'il comble d'une perpétuelle faim (de grandeur) : le signal d'arrêt ne lui parvient pas. Et pour cause : le « Qui Fait » ne disposant pas de l'information, ignore forcément celle qui lui intimerait la cessation de son « faire ». Il ne peut que perpétuer son besoin d'expansion. D'où son besoin impérieux et impérial de prendre le Groenland et de conquérir la planète Mars.

5 La prophétie d'une protection
Esaü cependant reste dans le domaine de la normalité du « Qui fait ». Il vit sa vocation. Il est possible de lui parler. Jacob, son frère, en a fait l'expérience, notamment lors de son retour en Canaan : l'épisode du rapprochement Esaü/Jacob lors du retour de Jacob, devenu Israël, est significatif en Genèse 33. Esaü, quoi qu'on en dise, favorise le retour de son frère et le protège de la colère de Laban.
Ce passage a force de prophétie, l'entité Esaü / Edom, que la tradition identifie comme l'Occident, adversaire mortel de Jacob, se retourne pour devenir protecteur d'Israël après son retour en Terre sainte. L'ennemi devient protecteur. Esaü, — qui ne saurait se confondre à Amaleq — étendra sur Israël un bras protecteur.
C'est exactement ce qui se produit en ce moment : M. Trump défend farouchement Israël. Par analogie avec Esaü, dont il est pratiquement une caricature, il ne peut faire autrement que défendre « le frère ». C'est que le lien ontologique dépasse l'adversité systémique et produit des effets évolutifs dans l'histoire humaine, d'où le plan « Abraham » par quoi Esaü, lié à Jacob, agit dans le « faire » : c'est Esaü qui fait en sorte que ce plan s'impose. Le « faire » ontologique d'Esaü soutient — et c'est un paradoxe au regard de la pensée linéaire — l'hémisphère « Qui sait » propre à Jacob. Esaü, à y regarder de près, s'affirme souvent comme l'adversaire de Jacob, mais jamais il n'attente directement à sa vie. En Genèse 32 - 33, sa seule présence dissuade Laban de s'attaquer à la famille de Jacob.
De même aujourd'hui, il se pourrait que la seule présence de M. Trump dissuade pas mal d'adversaires de commettre des forfaits dont nous n'avons aucune idée.
Cela n'empêche pas Jacob, devenu entre temps Israël, de garder ses distances avec son frère versatile, dont il se rapproche mais dont il ne suivra pas le chemin. A chacun sa destinée, et celle d'Esaü ne se confond pas avec celle de Jacob.
L'Histoire, en tant que production d'événements soumis à la puissance des cycles, remet régulièrement en phase des situations analogues : il est bon alors — et nos diplomates devraient s'en instruire — de se rappeler quelles sont les ontologies en cause, selon quel modèle structurel et systémique l'événementialité se déroule. Il s'impose de connaître le Code des archétypes du réel, et quand Israël est en cause, se rappeler que ce territoire est sous la protection particulière, non pas de M. Trump, mais de l'Invisible puissance qui tient sous sa férule la zone du langage de notre monde. L'impérative nécessité d'Israël est d'exister, faire exister et perpétuer la vocation du Verbe, qu'aucune puissance négatrice ne peut éradiquer.


 
— Le film La Révélation, série CinéCode explore la relation Jacob/Esaü.
Réponse à Hitler (la mission d'Israël)


 

Rappel :

Israël est le nom d'un peuple, d'un pays, d'une communauté vivante ayant un lieu de présence sur terre qui porte ce nom. Il fut donné à Jacob, à deux reprises — redoublement —, une fois par l'ange qu'il affronta au gué de Yabok et une fois par Dieu lui-même.

Israël s'écrit :

י  שׂ ר א ל

Yod en initiale désigne l'énergie cosmique convoyée par le premier échange latéral depuis l'invisible. C'est la lettre de transmission. Le message parti depuis l'invisible à l'instant zéro de la Création…

Schin (pointé à gauche) se prononce Sin et indique que l'énergie du Yod cosmique doit avoir circulé de tête recevante en tête recevante pour que le nom d'Israël soit mérité. Il faut que le système du Verbe ait été capté tout au long d'un cycle dûment mesuré par les 3 niveaux d'organisation (PaRD) que signalent les 3 pointes du Schin. Quand cette lettre est pointée à Droite, cela veut dire que l'énergie va courir sur les 3 périodes porteuses. Pointée à Gauche, l'énergie représentée par le point indique que le programme est entièrement réalisé. Cette réussite est inscrite dans le nom d'Israël. « Les 3 niveaux d'organisation repérables à l'œil nu dans le Schin / Sin renvoient à une norme du système de vérité. Rien ne se construit en ce monde sans que, dans une unité matricielle d'essence corticale, la métabolisation n'ait rempli les 3 plans d'organisation s'inscrivant dans les 5 couches du corpus cérébral matérialisantes. »

 Le Sin inscrit dans Israël présente ces 3 niveaux d'organisation comme ayant été vécus — ou devant l'être impérativement.

Le Resch, c'est « Roch », structure induite par le Schin. Israël ainsi nommé s'insère dans une unité corticale, comme entité prédestinée à vivre tout un cycle de soumission à cette haute vocation. La Communauté ne sera pas libre d'échapper aux pressions directives de l'énergie cosmique.

L'Alef confirme la finalité formulée par le Sin. C'est dans cette structure cérébrale, celle de la Communauté nommée Israël, qu'à terme apparaîtra l'Alef du système. Ses éléments en seront si bien captés, décrits, catalogués, qu'ils deviendront objets d'enseignement.

Lamed confirme et nomme cet enseignement.

Israël, dès lors, a pour mission de capter les normes du système de vérité et de les préparer pour qu'elles puissent être enseignées universellement.

samedi 4 février 2023

Don Quichotte, ouvreur des temps nouveaux. Par Dominique Blumenstihl-Roth

Don Quichotte, ouvreur des temps nouveaux

par Dominique Blumenstihl-Roth

 

Don Quichotte parmi nous. Photo : Isabelle Bosché©

1. Augmenter la fertilité

« Pendant des millénaires, le relevé des valeurs systémiques du réel a été l'objet de tous les soins initiatiques, en Israël, une réception à partir de laquelle le mécanisme « train d'onde » les a propagées au monde entier où elles ont été recueillies avec la même attention en chaque région linguistique, donnant ainsi prise à la multiplicité et pluralité des traditions… Dans cette manœuvre naturelle, de l'ordre du fonctionnement cortical, le rôle d'Israël est déterminant. Il correspond, au plan planétaire, à ce qu'est, en chacun de nous, la zone de phonation captatrice de l'énergie qui alimente le cortex. Importance topologique et fonctionnelle à distinguer de la prétention humaine à dominer. C'est parce que la nature est d'essence cérébrale que l'aire du langage est appelée à recevoir en premier ce que le Verbe créateur émet en sa « radiophonie » cosmique. Aucun neurologue au monde ne peut nier, aujourd'hui, la prédominance fonctionnelle dont bénéficie l'aire du langage ». 

Ces lignes de Dominique Aubier, reprise de son livre qui traite du messianisme de Don Quichotte, méritent toute notre attention. Sa pertinente analyse se poursuit dans des lignes encore inédites, tirées d'un manuscrit : « l'esprit s'incruste en l'homme au fil du temps et à chaque moment correspond sa dose d'esprit. Mais il faut posséder l'esprit investi par la grâce, au degré de l'investiture qui est celle de son temps. D'autre part, il faut avoir assimilé toute la connaissance recueillie par les livres et par la tradition et l'avoir passée au filtre de son esprit investi pour saisir le message initial actualisé ». Cette actualisation correspond à l'effort réalisé par les vrais maîtres de la doctrine qui ne se contentent pas de répéter : ils ajoutent une part nouvelle à ce qui est déjà compris, il deviennent en cela ce que la tradition appelle des « fontaines ».

La tradition n'est pas sclérosée, elle est constamment vitalisée non par le questionnement devenu projet en soi, mais par la trouvaille originale (Hidouch) fruit d'une inspiration. Ainsi le Verbe se renouvelle et la révélation commencée au Sinaï ne cesse de se donner, tout en tendant vers l'objectivation qui lui est assignée. Faire d'abord, comprendre ensuite est le vieil adage de la tradition, l'acte de comprendre ne pouvant être rédimé ou perpétuellement remis à plus tard : le Verbe descend, et cette descente révèle une part de lui, proportionnelle à la durée de l'ombre de Moïse, pendant le temps qu'il passe par les intermédiaires et métamorphoses dans sa tension vers la révélation achevée. Dès lors, toute œuvre qui rend compte d'un moment stratégique de l'achèvement de la révélation ou d'une étape évolutive vers la délivrance est fertile. Ce sont des œuvres rares, qui provoquent l'étonnement, l'émerveillement de monde et son bonheur. Mais ne croyons pas que tous les prétendus chefs-d'œuvre de la littérature répondent à une telle notion de la fertilité.

 

2.  Don Quichotte et l'enseignement du Sinaï

Le Quichotte appartient au répertoire exigeant des œuvres ayant conquis l'éternité, d'autant qu'il implique les temps futurs dans l'attente du dévoilement dont il demande à faire l'objet. Puissent les lignes s'écrivant ici-même contribuer à cette délivrance, en droite ligne du jet initial que l'exégète première lança en vue de défaire les nodosités que les siècles d'érudition conventionnelle avaient infligées à la compréhension élargie du symbolisme et du codage cervantien. Aussi la surprise fut de taille lorsque parut Don Quichotte prophète d'Israël, l'agrégation du sens littéral qui faisait école jusqu'alors en fut commotionnée, soudain mise face à des critères de lecture dont l'élite conventionnée n'avait ni la connaissance ni l'usage. C'est qu'avec le Quichotte, la méthode de lecture se donne « en même temps » que le texte à étudier, dans le corps même du roman qui repousse hors de lui la dimension romanesque narrative pour devenir un traité « radicalement autre ».

Ce livre a dégagé Don Quichotte en dehors des normes théoriques de l'esprit conventionnel. D'où le malaise d'une certaine culture devant un Quichotte dont elle n'ose admettre, malgré les innombrables preuves versées au dossier, l'étroite connexion à l'herméneutique hébraïque. Au regard de cette tradition, nous estimons que le Quichotte fait partie des ouvrages s'élevant à une dignité égale à celle des Textes, parce qu'il procède de la même source. Encore faut-il connaître cette source, se familiariser avec son langage et sa sémiologie. Vaste savoir initiatique qui s'effectue par les procédés herméneutiques propres. Le langage du Quichotte, puissamment axé sur l'hébreu et les concepts sinaïtiques, s'affirme comme un phénomène linguistique où la référence hébraïque, indubitable, signe l'originalité d'une pensée qui constitue par elle-même le lieu privilégié de sa signification, au-delà du narratif et du symbolique. Il s'agit donc de saisir le Quichotte sur le vif, à son niveau le plus original, je dirais dans la sauvagerie brute d'un cerveau non encombré par les compromissions neutralisantes.

 

3. La responsabilité du Lecteur

Le Quichotte exige une vive participation du Lecteur et ne livre son secret qu'à ceux qui le scrutent « avec une attentive sympathie, sachant que le sens doit s'arracher par un effort permanent, des signes qui forcément le dissimulent ».

La responsabilité du lecteur est engagée face au Quichotte, livre que l'on ne referme pas sans avoir subir la métamorphose transformant la chrysalide en papillon dont les ailes portent la fine poudre des critères initiatiques. La lecture du Quichotte s'avère comme un « acte valable », dirons-nous, pour adopter l'expression talmudique. Une lecture transformante de la réalité non seulement psychique mais du monde réel en ce qu'elle restaure l'influx nerveux au sein de la structure nerveuse de l'individu mais aussi dans l'édifice séphirotique de son environnement : lire le Quichotte et le comprendre est une restauration du monde ; un salutaire retour vers le « Lieu » (Maqom) : le Quichotte est à coup sûr « un lieu près de Moi », au sens même d'Exode 33-21 où le texte ne dit pas « Je suis en ce lieu » mais que c'est « un lieu près de Moi ».

 

4. La leçon de Don Quichotte

La leçon du Quichotte est à la fois « retour » — Et si ton cœur court, reviens vers le Lieu (Ezéchiel 1-14) — et simultanément « avancée » irréversible vers davantage d'intelligibilité : « chaque mot dont le sens se renouvelle grâce à l'effort consenti, Dieu en fait un firmament ». Et dût-il en apparence prendre l'aspect du burlesque ou du comique qui pourrait offusquer l'esprit révérencieux, le héros ne manque pas de renouveler, d'affûter l'art de la lecture/écriture, sans jamais quitter le territoire mental du Horeb, en projetant toutefois l'irradiation loin dans le monde jusqu'alors ignorant de la Révélation alphabétique et de sa nécessaire mise au clair où trois logiques s'enchevêtrent comme une chevelure tressée en une natte resserrée et enroulée sur la tête : la mèche de l'histoire racontée se croise avec celle de la symbolique qui s'en dégage et toutes deux s'entrelacent sur la troisième frange, celle de l'exigence attendue, formant toutes ensemble une solide unité. Le Quichotte s'avance dès lors en une interprétation renouvelée de la vaste érudition kabbalistique antérieure, remontant jusqu'au Séfer Yetsirah, si bien que tout l'ouvrage cervantien en devient parole originale, présente, et terre nouvelle. Il écarte les murs, repousse les limites des cercles où la lecture s'enferme sur elle-même : il est un guide d'action donnant à voir sa grille.

On est libre, bien entendu, de lire Don Quichotte en se laissant glisser sur l'enchaînement des événements racontés, il n'en est pas moins clair que Don Quichotte n'est pas une amusette « que le respect des valeurs admises permet de saluer à condition de ne pas l'interroger… »

 Son implication dans le monde est singulière, monde qu'il veut transformer au moyen de critères inhabituels, — ses paramètres systémiques — entendus comme « fous » par les arguments de la raison ordinaire. Et cependant, nous le savons bien, c'est le Quichotte qui a raison de la raison, tant sa liberté abandonnée à la « sur-raison » l'emporte : Don Quichotte est ce que l'on appelle un homme vrai, qui ne se laisse pas emporter par la vague des événements, il les traverse, il les voit par son œil de voir, il les innove. 




vendredi 26 juin 2020

Plaidoirie pour une cause gagnée. 3 livres de Dominique Aubier.

Trois livres essentiels pour comprendre Israël et sa mission.

Voici 3 livres que j'estime importants pour la cause de l'Esprit. Rédigés pendant les années d'exil de l'Auteure, au plus près des sources de la Torah et du Zohar, ces ouvrages visent à l'élévation de la conscience quand bien même des intérêts créés voudraient la réduire au silence…


Sous ce titre générique, Dominique Aubier a écrit trois ouvrages essentiels donnant à comprendre le rôle du judaïsme dans le monde :

1. Le cas Juif ;
2. L'Urgence du Sabbat ;
3. Le Principe du Langage ou l'Alphabet hébraïque.

Le Principe du Langage ou l'Alphabet hébraïque définit l'Alphabet hébreu par rapport à la vérité fondamentale du réel et insère les lettres hébraïques dans la systémique du fonctionnement cérébral. L'exploration, lettre après lettre de l'édifice conceptuel de l'Alphabet permet de découvrir l'essence de la parole, d'accéder au Principe du Langage, fondateur d'humanité et de civilisation. 

L'Urgence du Sabbat présente une explication raisonnée du rituel sabbatique. Une enquête sur son symbolisme immuable permet de tracer le schéma du fonctionnement de l'esprit et d'y reconnaître le plan de guidage de la vie.
 
Le Cas Juif décrit l'ampleur de la pensée juive, sa force d'adhésion au réel, la vigueur ontologique de son langage. Ce livre met en évidence la spécificité d'Israël encadrée par cinq paramètres, le Verbe, le Peuple, le Pays, la Langue et le Temps. Cinq facteurs qui forment les cinq sépales du calice sur quoi s'épanouissent les pétales de la Rose d'Israël.

Ce triptyque est à mon sens un monument de la pensée.
Les trois volumes sont également disponibles séparément.


Plaidoirie pour une cause gagnée
Un triptyque initiatique de haut niveau





jeudi 8 novembre 2018

Le Cas Juif. Livre de Dominique Aubier. Nouvelle édition.


 Livre de Dominique AUBIER



Alors que des fièvres antisémites s'enflamment, il convient de s'interroger à propos du judaïsme : qu'est-ce que le judaïsme ? Qu'est-ce que « être Juif »? Quelle est la spécificité d'Israël ? Qu'en est-il de ses relations avec le christianisme et l'Islam ?

Initiée à la kabbale hébraïque par la médiation de Don Quichotte, Dominique Aubier présente l'ampleur de la pensée juive, sa force d'adhésion au réel, la vigueur ontologique de son langage. Elle met en évidence la spécificité israélite, encadrée par cinq paramètres : le Verbe, le peuple, le pays, la langue et le temps. Cinq facteurs d'adhésion qui forment les cinq sépales du calice sur quoi s'épanouissent les pétales de la rose d'Israël.

L'ouvrage étudie les sources de l'antisémitisme, ses motivations obscures et les aspects surprenants dont il peut se revêtir. Dans ce livre remarquable, Dominique Aubier aborde
les questions fondamentales des relations qu'entretient le judaïsme avec les sciences, les philosophies, et ne craint pas d'affirmer l'existence d'une langue que la nature aurait nommée pour désigner l'esprit et ses lois.
Dominique Aubier rappelle que l'histoire du peuple juif naît du système de l'Alliance et que l'existence même de ce peuple se dégage de cette source. 

Cet ouvrage, élucidant le rapport entre le peuple hébreu et sa vocation, est indispensable pour qui cherche à comprendre la raison d'être du judaïsme et d'Israël.
 
Cette nouvelle édition, revue et corrigée selon les indications de l'Auteure, s'établit sur l'exemplaire annoté numéro 7 de l'édition originale.


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Livre disponible à partir du 18 décembre 2018
Le Cas Juif
 Dominique Aubier
258 pages. 57 euros.
EAN : 9782916599090
ISBN : 2-916599-09-6

Tous les livres de Dominique Aubier

lundi 30 mai 2016

Conférence du rabbin Marc-Alain Ouaknin sur Don Quichotte et le Zohar

Conférence "Don Quichotte et le Zohar", par le rabbin Marc-Alain Ouaknin.

En hommage à Cervantès, le rabbin Marc-Alain Ouaknin donne des conférences sur le thème « Don Quichotte et la kabbale ». S'inspirant des ouvrages de Dominique Aubier (1922-2014) — dont il reste le fidèle lecteur —, notamment de son très remarquable essai Don Quichotte prophète d'Israel (éditions Ivréa-Gallimard), il reprend les pistes tracées par cette Initiée et Kabbaliste qui, la première, a identifié la présence du Zohar dans l'œuvre de Cervantès et réalisé le décryptage des sources hébraïques et araméennes de don Quichotte.

Est-il nécessaire de rappeler que le cryptage hébreu de Don Quichotte est une découverte réalisée par Dominique Aubier en 1967 ? Vivant en Espagne, Andalousie, où elle résida pendant près de 30 ans, elle a en effet, la première, identifié la présence, dans le Quichotte, de la référence d'Ezekiel, du Zohar, de Rabi Aqiba et de toute la leçon kabbalistique de Bar Yohai. Encouragée très tôt dans ses recherches par Alexandre Derczansky et Abraham Epstein à qui elle présenta ses premières découvertes, elle a reçu l'appui inconditionnel du cinéaste italien Roberto Rossillini et du professeur David Gonzalo Maese, spécialiste de l'araméen à l'Université de Grenade, traducteur du Meam Loez et expert mondial de la littérature séfarade. « Le discours de Cervantès est placé dans l'aura d'une incessante résonnance hébraïque » écrit D. Aubier dont le livre, traduit en espagnol sous le titre Don Quijote profeta y cabalista, est à l'origine de l'abrogation officielle du décret d'Alhambra qui, depuis 1492, oublié par l'Histoire, était resté en vigueur. Une belle victoire de Don Quichotte sur l'Inquisition.

Ce livre, dont la thèse a été reprise en 1994 par la professeure Ruth Reichelberg de l'université Bar Ilan, a fait l'objet d'un film tourné pour la télévision espagnole sous l'œil du cinéaste Raùl Rincon, El Secreto de Don Quijote, prix du meilleur documentaire au festival international Las Duñas. Un film en diffusion mondiale par la RTVE (TV Sat - et en DVD).

La participation de Marc-Alain Ouaknin au projet universalisant de Don Quichotte est importante, car il était nécessaire que la découverte du cryptage hébreu soit officiellement relayée par un représentant de la Communauté hébraïque qui reconnaît par là l'extraordinaire portée de cette trouvaille de Dominique Aubier. Tout kabbaliste doit en effet augmenter la Connaissance par une trouvaille qui lui soit propre. Ainsi, Dominique Aubier réalisé là un véritable «hidouch» : autrement dit, une découverte dont elle a fait une exégèse sur plusieurs volumes, explorant toutes ses implications hébreues et araméennes. En ce sens, elle a répondu à l'attente de Cervantès qui demandait qu'un jour son œuvre fasse l'objet d'un commentaire explicatif. Elle a également répondu à l'appel évolutif de la Connaissance qui demande inexorablement la sortie exégétique et la mise au clair du motif d'absolu. Il est nettement exposé dans Don Quichotte…
Il était dès lors normal et juste qu'un enfant d'Israël, comme le Rabbin Ouaknin (mais il n'est pas le premier car André Chouraqui, le Rabbin Hazan et d'autres avaient déjà puissamment soutenu les recherches de Dominique Aubier) tienne compte de cette avancée exceptionnelle, et s'avance avec humilité dans le sillage d'un champ déjà profondément labouré.

« Don Quichotte, héros universel, écrit Dominique Aubier, a pour objectif déclaré de faire connaître à tous les secrets de la connaissance dans et par-delà les strictes limites de la communauté hébraïque. C'est la fonction même du roman. Avec Don Quichotte, guidée par Dulcinée du Toboso, figure de la Shékina, la frontière des Nations est franchie. » Don Quichotte, en effet, réalise des « sorties » ; il s'en va de par le monde, accomplir sa mission de délivrance. Pour Dominique Aubier il ne fait pas doute que Cervantès, à travers son personnage, se situe dans une démarche… messianique, de « sortie » et procède à une union, entre Israël et les Nations, impliquant l'Espagne et la France conformément à la prophétie Obadia. 
Le rabbin Ouaknin accompagne la sortie exégétique conçue par Dominique Aubier dont la série d'ouvrages consacrés à Don Quichotte entre non seulement dans le patrimoine de la culture hébraïque mais dans le patrimoine mondial de l'humanité en progrès vers plus de lumière.




- וְגָלֻת הַחֵל-הַזֶּה לִבְנֵי יִשְׂרָאֵל אֲשֶׁר-כְּנַעֲנִים, עַד-צָרְפַת, וְגָלֻת יְרוּשָׁלִַם, אֲשֶׁר בִּסְפָרַד--יִרְשׁוּ, אֵת עָרֵי הַנֶּגֶב
(la prophétie Obadia implique l'Espagne et La France dans le processus du dévoilement… C'est le sens même de l'action menée par Don Quichotte et Dominique Aubier.
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L'exégèse de Don Quichotte par Dominique Aubier se déploie sur plusieurs volumes :

Don Quichotte Prophète d'Israel éd. Ivréa (Gallimard) / Ed. M.L.L.
Traduit en espagnol sous le titre : Don Quijote Profeta y Cabalista, ediciones Obelisco
Victoire pour Don Quichotte (les sources hébraïques et araméennes de Don Quichotte)
Film :
El Secreto de Don Quijote (the Secret of Don Quixote) DVD - en espagnol et anglais.

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Conférence de Dominique Blumenstihl-Roth (audio) : Don Quichotte parmi nous

vendredi 9 janvier 2015

"Je suis Charlie", en hébreu, c'est l'anagramme de "Je suis Israël"

Je suis "Charlie"
Je suis "Israël"…
Quel est le sens de ces événements ?

Le carnage a été horrible. Mais avons-nous compris le sens des événements ?
Pour comprendre un événement, il ne suffit pas de lire la superficialité des faits bruts. Il faut sonder la réalité en observant tout ce qui l'entoure : y compris (et surtout) les mots.

Le mot d’ordre, depuis la tuerie de Charlie Hebdo, c’est « Je Suis Charlie. »
Et voilà que notre collaboratrice Charlotte me signale qu'en hébreu, Je Suis Charlie s’écrit :
אני שארלי
 Avec les lettres identiques, dans un autre ordre (exercice classique de la kabbale hébraïque nommé Kéri-kétib), on obtient Je Suis Israël :
אני ישראל
Ceux qui attaquent Charlie sont donc les mêmes que ceux qui attaquent Israël ?
Les mots disent toujours très bien ce qu'ils veulent dire, sans que l'on s'en aperçoive.

Et dans ce cas, qui est "Israel" ?
C'est le nom du pays, bien sûr, mais c'est avant tout un concept métaphysique : c'est le nom donné à Jacob après sa lutte contre l'ange au gué de Yabok. Israël signifie "lutter pour l'esprit". Et cela, qui peut s'en prévaloir de nos jours ? Les chefs d'Etat ? Quel politique parmi ceux qui ont défilé le 11 janvier peut prétendre "lutter pour l'esprit" ?

Israel s'écrit :
ישראל

Youd : l'énergie
Schin : les trois niveaux d'organisation
Resch : la structure 
Aleph : le système 
Lamed : l'enseignement 

Cette lecture du nom Israël est tirée du livre Le Principe du Langage ou l'Alphabet hébraïque, par Dominique AUBIER, éd. MLL.
En voici le sens exact, lettre par lettre, mis en relation avec la structure corticale. L'énergie circule sur les niveaux d'organisation (du sens littéral au sens symbolique jusqu'à l'élucidation du sens) dans une structure cérébrale Resch (Rosch désigne le Cerveau) où le Système (le verbe) est enseigné.
Tuer Israël c'est tuer le Cerveau du monde.
C'est tuer le Verbe, la Parole. Pour faire de nous une humanité barbare, régressive vers les états de sauvagerie.

Mais l'humanité entière se révolte et affirme clairement : "Je suis Charlie", autrement dit… "Je suis Israël"… C'est à dire que l'humanité déclare ce qu'elle désire : "lutter pour l'esprit".
Mais comment. Avec quelle méthode ? La religion ? Il semblerait bien que le temps de la religiosité soit dépassé, les religions n'étant que des codifications de rituels symboliques qui ne s'expliquent jamais sur eux-même. Il est donc temps de prévoir la civilisation post-religieuse où les différences s'effacent au profit d'une conception universalisante renouant avec le Verbe d'origine. Et non sur ses interprétations localisées.

Etre "Israël", c'est une responsabilité qui désormais nous concerne tous. C'est un engagement qui est sans cesse à renouveler, car la bataille n'est jamais gagnée définitivement. Etre Israel, c'est se lier au Verbe initial, et l'accompagner dans les étapes historiques de son dévoilement. Etre Israël, ce n'est pas se bloquer dans des conceptions du passé. C'est s'adapter, c'est accepter les mises à jours et les actualisations. Chose faite dans les ouvrages et dans les films très remarquables de Dominique Aubier qui invitent le judaïsme à considérer l'étape suivante, celle du messianisme.

Certaines personnes ont observé avec justesse "qu'en hébreu, le caractère  ש  comporte un point qui figure même dans de l'hébreu non vocalisé :
- si le point est sur la branche de droite, il s'agit de la lettre "schin" : c'est le cas du prénom Charles;
- si le point est sur la branche de gauche, il s'agit de la lettre "Sin" : c'est le cas du nom Israël."
Observation pertinente à ceci près qu'il n'existe qu'une seule lettre Schin, polarisée à droite ou à gauche selon le cas. Ce ne sont pas deux lettres distinctes. Ici, il y a inversion du Schin droitier de Charlie qui devient gaucher pour écrire Israël. C'est un transfert avec inversion. Un pur exercice de "Kéri-kétib"  donnant tout son sens au travail qu'il reste à fournir… Evoluer, transmuer, nous mettre à la hauteur intellectuelle pour comprendre ce que l'esprit attend de nous.
Explication dans l'article ci-dessous.
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Nous sommes tous "Charlie"
Nous sommes tous "Israël"

(Mais qui en assumera la responsabilité ?) 

Autre article : le sens du BREXIT. BERECHITen hébreu, le premier mot de la Torah.

Par Dominique Blumenstihl-Roth
Auteur de :
Esther, la Délivrance d'Israël
Fatimah, la délivrance de l'Islam


Nous sommes tous effarés suite aux attaques terroristes perpétrées contre le journal satirique Charlie-Hebdo. Nous sommes tous mobilisés pour affirmer notre liberté d'expression à laquelle nous tenons individuellement et collectivement. Mais dans cette affaire de Charlie-Hebdo, tout peut-il être dit ?
Grande manifestation nationale, internationale même si l'on en croit l'extraordinaire mobilisation de solidarité partout à travers le monde autour du slogan inspiré, proposé par un internaute : "Nous sommes tous Charlie". — Qui peut croire que des millions de personnes aient porté l'affichette pour affirmer leur attachement à cet hebdomadaire dont il faut avouer qu'il est porté sur la trivialité et la scatologie ? La liberté d'expression, nous y tenons tous, mais nous ne sommes pas tenu d'approuver la gauloiserie du journal quand elle se voudrait représentative de la pensée française. Ce mot "Charlie", devenu symbole, représente donc bien autre chose que ce journal qui se réclame d'ailleurs lui-même comme "bête et méchant". Si "Charlie" est un symbole, alors de quoi est-il le symbole ? A quelle signifié renvoie-t-il ?
Question : d'où viennent nos idées, qu'est-ce qui nous traverse quand une idée émerge sur l'écran de notre esprit ? Qui est l'inspirateur de ce curieux slogan par lequel nous nous identifions à "Charlie"? Et qui est ce "Charlie" ?

Un sondage de type kabbalistique permet de dénouer l'énigme : le kabbaliste en toute situation recherche le sens des événements en pénétrant le secret des mots surnageant à la surface des faits. Car pour lui, et c'est l'essence même de la tradition hébraïque, le dévoilement de toute chose se réalise au travers des Paroles et des Lettres. "Etant donné que les lettres sont composées de matière et de forme, que les mots sont composés de lettres et que les choses sont composées de mots, il est nécessaire que les lettres nous renseignent sur le réel tout entier" écrit le grand kabbaliste Abraham Abulafia, dans l’Epître des Sept Voies, (éditions de l’Eclat, p. 82).

En effet, les lettres hébraïques, selon la tradition kabbalistique, sont les agents instructeurs de toute réalité. Les lettres de l’alphabet hébreu sont, dans la tradition, les motifs d’expression de la réalité. Vocation de cet alphabet que dire les choses cachées, autrement dit : d'être révélateur. L’alphabet hébreu est ainsi, pour le kabbaliste, la clé de la Création, pour lui, toute l’affaire de la Révélation concerne l’intelligence que l’humanité doit en avoir. En toute circonstance, le kabbaliste cherche à savoir ce que l’hébreu en dit pour comprendre le comportement indiqué. Il ne craint pas de s’enfoncer dans la substance concrète de la réalité.
Pour lui, "la vie est sans doute un magma de détails enchevêtrés, mais dans son esprit, le système de vérité dont il a la clé par l'Alphabet hébraïque, a été donné tout exprès pour en faire la catalyse et quand on verse une goutte de son essence dans l’opacité d’un mélange quelconque, la cristallisation s’ensuit et le sens se fait lire", précise Dominique Aubier dans son livre La 23ième Lettre de l'Alphabet hébreu, éd. MLL, p. 174. "L’être de connaissance, en toute circonstance, va droit à l’hébreu, car pour lui, que vous le preniez avec plaisir ou rage, c’est pareil. L’hébreu est dans nos têtes, avec son alphabet bien enfoncé dans le cerveau caché."

Alors voyons de près le mystérieux slogan qui veut que nous soyons tous "Charlie".
Ayons recours à l'hébreu. Démarche légitime puisque le code alphabétique de l’hébreu est considéré comme étant le don divin dans le judaïsme traditionnel. Donc référence solide pour juger les événements. "J’ai toujours recours au sens audible en hébreu qui traverse n’importe quel nom propre au cœur des faits qui demandent analyse, écrit la kabbaliste, que ce soit dans un événement personnel ou une affaire de portée générale. Cette technique de sondage repose sur le fait que le sens, en toutes choses, vienne de l’alphabet hébreu logé en Beth, au sein de n’importe quelle unité… Chaque fois que je procède à ce type de lecture, j’applique la règle selon laquelle le sens vient de l’hébreu, donné d’une manière décisive par le principe de création." (cf. La 23 ième lettre de l'Alphabet hébreu, p. 174).

Or le mot d'ordre de rassemblement national, souhaité par le Président de la République, invitant tous les Français à manifester leur union et solidarité se fait autour du slogan "Je suis Charlie". Ce qui s'écrit en hébreu :

אני שארלי

Si les lettres hébraïques sont réellement l'écho graphique du sens, si les lettres sont vraiment parlantes, alors il convient de miser sur ce qu'elles vont révéler : avec les lettres identiques, dans un autre ordre (exercice classique de la kabbale hébraïque nommé Kéri-kétib), on obtient : Je Suis Israël.

אני ישראל

Ceux qui attaquent "Charlie" sont donc les mêmes que ceux qui attaquent Israël.
Mais alors qui est "Israel" ?
Le nom d'une nation, bien sûr. Mais avant tout, l'expression d'une mission : le mot Israël invite à lutter pour l'esprit, conformément au sens même du mot. Qui parmi nous peut sérieusement se prévaloir d'être "Israël" ? Qui parmi nous lutte réellement pour l'esprit ? Où sont-ils, les politiques ayant un projet civilisateur et culturel où la relation à l'esprit s'affirme ?

Israël : le mot est avant tout un concept métaphysique  qui devient lisible au cœur des lettres : le nom Israël a été donné à Jacob après sa lutte contre l'ange au gué de Yabok. Il s'écrit :

ישראל

Youd : l'énergie
Schin : les trois niveaux d'organisation
Resch : la structure cérébrale car Rosch c'est le cerveau
Aleph : le système du Verbe
Lamed : l'enseignement

Le nom signifie, lettre par lettre : l’énergie initiale, Youd, l'énergie cosmique a animé un Schin. La lettre Schin, dans le nom d'Israël, est pointée sur sa dernière branche. Preuve que le système de vérité a été inventorié sur tous ses archétypes, et cela par appui sur la structure absolue, représentée par la lettre Reisch. À partir de là, le système Aleph peut être enseigné comme le veut et l'exige la lettre Lamed.
(Lecture du nom Israël réalisée par la kabbaliste Dominique Aubier)
Et je précise que toute reprise de ces éléments devra mentionner le nom de son auteur.

Or aujourd'hui en France, et dans le monde, tout le monde affirme être "Charlie" donc "Israël". Cela signifie-t-il que la France fait "alliance" et se donne une identité liée à celle d'Israël ? Cette lecture est-elle délirante ? Bien au contraire. La psychanalyse moderne, tout entière est axée sur l'étude du langage et des mots. La psychanalyse de Freud, Jung, Lacan et les recherches de Grégory Batteson n'auraient pas désapprouvé l'idée qu'un mot recèle plus que ce qu'il présente en apparence et que c'est au revers de l'apparent qu'apparaît le sens caché qu'il convient de révéler.
Une personne bien intentionnée m'a demandé : mais que vient chercher Israël dans cette affaire ? De quel droit y mêlez-vous Israël ? A quoi j'ai répondu que ce sont les terroristes eux-même qui ont visé Israël, en choisissant, à la veille du Sabbat, de perpétrer le crime au cœur du magasin "hyper-cacher" de la porte de Vincennes. Que faut-il de plus pour accepter qu'Israël soit concerné ? Et cette fois non pas de manière cachée. Aussi la réponse donnée à ces exactions par le peuple français concerne-t-elle bien Israël. Jusque dans le mot "Charlie". Israël est très clairement le guide subliminal dissimulé à l'intérieur du mot "Charlie" et se fait prononcer sous le masque. "Charlie" est le masque et sous le masque se cache la vraie identité dévoilée en hébreu.
Thèse "complotiste" ? Pas du tout. Il s'agit là d'une lecture précise des événements édifiée sur les critères de l'herméneutique hébraïque, validée par la Tradition des grands kabbalistes avec l'actualisation nécessaire que mon Maître m'a enseignée.

Un esprit voltairien de mes amis chagriné s'est insurgé contre cette lecture hébraïsante des événements. J'ignore si c'est la référence hébraïque qui l'a gêné ou le recours à une autre méthode que celle du rationalisme linéaire dont il a l'habitude tirant ses explications des relations de causes à effets. Je lui ai fait observer que la raison se doit de tout observer et de considérer avec objectivité tous les détails entourant un événement. Ils participent tous à sa sémantique : la grande manifestation organisée à Paris où des millions de personnes s'identifiaient à Charlie a transité précisément par l'Avenue Voltaire. Preuve en est que l'esprit voltairien acide et critique passant pour raisonnable est lui aussi de la partie, prié de prendre note de l'événement. La raison devant s'informer de toute la réalité, qu'elle soit agréable ou non au mode de raisonnement déployé : il convient de tout voir, y compris ce qui pourrait déplaire.
Un autre ami, hébraïsant subtil et non moins voltairien a observé avec pertinence que la lettre hébraïque Schin commune aux deux noms Charlie et Israël comporte dans le mot Israël un point qui figure même dans l'hébreu non vocalisé : "si le point est sur la branche de droite, il s'agit de la lettre "Schin" : c'est le cas de Charlie. Si le point est sur la branche de gauche, il s'agit de la lettre "Sin" : c'est le cas du nom Israël". Détail qui a son importance et qu'il serait dommage de ne pas étudier. En réalité, si je me réfère à l'enseignement de mon Maître, lui ai-je répondu, dans les deux cas il s'agit d'un Schin, mais il est droitier ou gaucher selon la polarisation en cours. Il n'existe qu'une seule lettre Schin, mais avec deux modalités différentes. Selon que l'énergie est sur la branche de gauche il signifie que l'énergie a accompli son parcours. C'est le cas d'Israël. Et dans le cas de Charlie, le point se trouve à droite : l'énergie doit encore franchir les étapes symbolisées pas les branches de la lettre. Il reste donc encore du travail à faire pour acquérir le grade revendiqué. Ne s'affiche pas Israël qui veut. Comme il y a passage d'une langue dans l'autre, il y a inversion de la lettre et le point change de place. Charlie "devient" Israël par réverbération au miroir d'une langue vers l'autre.

La France a donc un lien puissant avec Israël : celui d'intégrer la leçon spirituelle, d'en assumer l' explication et l'universalisation. Quel est l'initié qui s'en charge ? Suffit-il d'afficher le petit panonceau pour être vraiment "Israël" ? Encore faut-il en assumer la connaissance, et prendre à bras le corps la responsabilité que cela suppose.

On remarquera — mais cette fois en prise directe — que l'un des dessinateurs rescapé de la tuerie s'appelle Luz. Lumière ? La lumière serait-elle sauvée ? Oui, à condition que le sens de l'événement soit élucidé. D'où cet article. Luz est également le nom antique de Jérusalem, dans la Torah, l'endroit où Abraham reposa sa tête avant de percevoir l'influx cosmique. Bien d'autres détails mériteraient d'être scrutés et passé au filtre de la lecture initiatique.

Exercice linguistique facétieux ou indélicat dans des circonstances douloureuses ? Non : exercice de lucidité. Parfaitement apprécié des soufis : à la perception de chaque événement visible (zahir) correspond une réalité cachée spirituelle et secrète (bâtin)… Qu'en est-il de celui qui s'attache au zahir sans connaître le bâtin ? — C'est la pire des situations, répond le soufi Ibn Arabî, pour celui-là, la Parole est perdue.
Que la lecture initiatique est donc, selon la tradition hébraïque et musulmane, nécessaire. La psychanalyse occidentale ne déroge pas à la règle selon laquelle il faut chercher le sens dans l'événement. L'événement visible ? C'est que la France entière, l'Occident et même de nombreux musulmans se mobilisent pour Charlie donc pour Israël, sans le savoir. Est-ce un trait d'humour de l'Eternel ? Car l'Eternel, comme l'indique le nom d'Isaac, (il rira en hébreu) est rire. Rire conjugué au futur ! Et il joue un sacré tour aux terroristes en obtenant une mobilisation mondiale en faveur de "Charlie" qui n'est donc autre… qu'Israël ! Oui nous sommes tous Israël et que l'Occident se raccorde à cette identité est un événement civilisateur extraordinaire, marquant l'ouverture d'un nouveau cycle : après la Révélation en solidarité totale avec l'Alliance, s'ouvre le cycle de l'Explication, de la mise au clair, de l'exégèse. Mission française que d'expliquer les secrets de l'esprit ? Cette explication pourrait bien être une étape du messianisme.

Epilogue : le numéro exceptionnel de Charlie Hebdo, publié le 14 janvier 2015, tiré à sept millions d'exemplaires et traduit en anglais et espagnol, présente en couverture une caricature réalisée par Luz où Prophète de l'Islam, la larme à l'œil, porte l'affichette "Je suis Charlie". Si nous appliquons à cette image la révélation dégagée par l'alphabet hébreu, alors Mahommed certifierait son union avec le judaïsme. "Je suis Israël", dit-il, lui aussi solidaire de l'Alliance avec l'Eternel qui écrit tout en haut sur fond vert de la page : "Tout est pardonné". A quoi j'ajouterais : il faut désormais lire, expliquer, comprendre… dépasser les symbolismes, dépasser la caricature et entrer de plein pied dans la connaissance expliquée. C'est cela, le nouveau cycle civilisateur.


Dominique Blumenstihl-Roth
Auteur de :
Esther, la Délivrance d'Israël
Fatimah, la Délivrance de l'Islam

— Pour la connaissance clairement expliquée et la mise au clair de l'Alphabet hébraïque.

— Comment concilier la diversité des croyances ? En identifiant le motif d'universalité. C'est chose faite dans ces deux livres :
— Le Secret des Secrets
— La Face cachée du Cerveau

A voir aussi, la série de films DVD où sont expliqués les procédés intellectuels déployés par la pensée initiatique et notamment dans la tradition hébraïque. 

LA MISSION DE LA FRANCE ET DE LA FRANCOPHONIE
Tous les livres et films de Dominique Aubier